L’image de mes vacances

volcans

Je mesure bien ce que l’illustration de mes vacances aux Bahamas, plus exactement à Colombus Island, a d’inattendu. Vendre du rêve avec l’une des multiples photos d’un site paradisiaque associant le blanc du sable et le turquoise de l’eau aurait pu faire le job. Oui mais voilà, le fil conducteur de cette semaine déconnectée et hors de temps aura été le volcan islandais, les cendres et la perspective de « rester coincé » au Bahamas plus longtemps que prévu. Sujet dont nous avons eu le sentiment de n’être qu’une toute petite poignée à nous préoccuper.

Et pourtant, j’aurais pu choisir toute une série d’images aussi inattendues, aux couleurs de mon séjour bahaméen.

Le drapeau du Quebec en hommage aux 35 québécois venus pour un mariage (coutume locale assez répandue semble-t-il que de se marrier au Club) et qui ont su entertainer nos soirées en les sortant d’une torpeur qui nous alait bien au teint la journée seulement.

Une photo de David Guetta dont la quasi intégralité du dernier album constituait la playlist de l’année.

Une capture d’écran Facebook, le réseau auquel tous les ados et jeunes adultes se connectaient en salle informatique pour garder le contact avec le monde.

12 tonnes d’ananas, LE fruit de ces vacances

Pour le reste, ce qui est au Bahamas doit rester au Bahamas. Les surnoms des GM et GO qui ne se reconnaitront donc pas (Chantal aka Jean-Tal, Loup Blanc, Zumba, Roméo & Juliette, hyperactif, notre trinôme…). Les larmes sur la plage. La médaille du transat qu’on aurait du avoir. Mon blackberry que je n’ai pas quitté suffisamment à mon goût. Le rêve de plonger tout habillé un soir dans la piscine réalisé. L’océan, aquarium géant qu’un simple masque-tuba suffit à explorer…

Reste maintenant à sélectionner les photos pour le profil Facebook pour laisser quelques traces.

Les séries avant le temps réel

Je crois avoir assez saoulé tout le monde avec ça depuis des années : j’aime les séries, je l’ai dit partout (en passant, je le dis aussi dorénavant aux lecteurs du figaro.fr). Je sais que ça va paraître d’un autre temps, mais je dois mon intérêt pour ces programmes de télévision à l’accès aux chaînes du câble dans les années 95. Celles qui permettaient de découvrir pour la première fois des séries en VO : Canal Jimmy en haut de la liste puis Téva, Série Club ou Paris Première.

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Pour être honnête, c’est la trilogie du samedi qui dès le début des années 90 m’a vendu du rêve avec X Files, Buffy ou encore Le Caméléon. Mais assez vite, le câble a pris le relais avec de véritables pépites dans des genres très différents : Oz, Dream On, Ally McBeal et The Practice, Sex and the city, Veronica’s closet, Angel  ou Alias qui ont ouvert la voix à l’âge d’or du début des années 2000 et l’arrivée de 24, six feet under, The West Wing, Les Sopranos, Carnival…

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Le principal problème à l’époque était le délai entre la diffusion aux US et la diffusion en France. Plusieurs mois d’attente le plus souvent insupportables. Mon principal refuge à cette époque était le site EDUSA et ses chroniqueurs pour lesquels je vouais une véritable admiration. Mon envie de savoir était plus forte que ma crainte de me faire spoilé mais surtout, Conundrum, Ju et les autres parvenaient à créer une véritable mythologie personnelle à chaque série, pleine d’humour, bourrée de running gag et autres effets de mauvaises foi dont je suis fan.

J’avoue que lorsque l’accès aux séries via le net en temps réel m’est devenu possible, j’ai perdu de vue EDUSA. Jusqu’à ce que je croise récemment sur Twitter l’une des chroniqueuses du site relifté pErDUSA qui m’a donc fait découvrir que l’esprit de mon site fétiche existait toujours. Moins prolifique qu’à l’origine mais toujours aussi drôle et décalé.

Courage

J’ai eu comme un sentiment de lassitude cette semaine. En lisant des articles sur les marques et les médias sociaux, en assistant à des conférences sur le sujet ou en répondant à de lancinantes questions lors d’interviews.

Je crois qu’on a tous bien compris : les entreprises devraient écouter ce que leurs « clients », consommateurs et citoyens, ont à leur dire, ne jamais sous-estimer la puissance de ces acteurs, même isolés, du web, considérer les nouveaux influenceurs alors que les leaders d’opinion d’avant sont défiés, faire preuve d’humilité et être prêt à une interaction co-créative…

Bien compris.

L’intelligence individuelle l’a intégré, jusqu’à la saturation qui empêche l’écoute. La force d’inertie collective des grandes organisations continue à cultiver l’autisme, depuis des années.

Cette semaine j’ai compris que je me trompais, comme les autres. L’enjeu numéro 1 n’est plus la pédagogie, la sensibilisation, le conseil avisé, l’accompagnement du changement, la créativité qui détourne l’attention. L’enjeu numéro 1 est LE COURAGE.

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Parce qu’il en faut du courage pour admettre qu’on s’est trompés, qu’on ne sait pas tout, qu’on peut apprendre de tout le monde. Parce que le mea culpa est douloureux même lorsqu’il est inexorable. Parce que la perte de pouvoir vertigineuse fait peur. Mais je crois qu’on a assez tourné autour du pot, qu’on est suffisamment passé par les politesse d’usage. Si vous voulez empoigner ce monde qui bouge si vite, il va falloir être fort, prendre des risques, changer les modèles, s’exposer y compris individuellement.

Pour tout le reste, on est plusieurs à être là. Pour le courage, la balle est dans votre camp.