Dimanche matin rattrapage ciné

Il y a des films immanquables qu’on a manqué. Ma nouvelle manie de me réveiller à 7h00 le dimanche matin vient de m’offrir une belle séance de rattrapage en 2 films.

J – 8 J’aime pas Washington

Ce n’est pas très nouveau. J’avais essayé activement en 2006, puis plus mollement l’année dernière. Du coup, en version aller / retour sur 3 jours et sous la pluie, c’était perdu d’avance : Washington et moi, on n’est pas potes. Donc plutôt que d’arroser les autochtones de ma mauvaise humeur très palpable en plein jet lag, j’ai choisi la version sportive du défoulement. A 4 heure du matin, dans la salle de sport déserte, j’ai pédalé pendant 2 heures.

washington

Les meilleurs moments de détente de mon séjour, je les ai quasiment vécus dans l’avion (c’est dire), en découvrant 2 petits films français que je n’avais pas vu passer et que j’ai vraiment bien aimé : Jusqu’à toi avec Mélanie Laurent et surtout Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner et Bernard Campan.

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J’ai très activement milité pour que notre prochaine réunion internationale se déroule en Asie, Hong Kong par exemple. Croisons les doigts…

A propos de la pornographie

J’ai eu à deux reprises cette semaine devant un film l’occasion de me demander si j’étais pas en train de devenir un vieux con pudibond (on n’exclura jamais totalement cette option…). La première fois en découvrant sur l’un de mes sites préférés quelques scènes du film shortbus. La deuxième fois en visionnant sur Canalplay le film Antichrist.

shortbus

antichrist

J’étais resté sur un modèle un peu rigide (ahah) qui décrétait que tout film affichant un sexe masculin en érection ou un acte sexuel non simulé rejoignait automatiquement la catégorie film pornographique. Wikipédia, qui y a donc consacré une catégorie (!), m’a appris que ce n’était plus le cas, soit.

Est-ce qu’on ne basculerait pas dans un excès inverse en se contentant d’une simple interdiction aux moins de 16 ans pour des films comme Shortbus et surtout Antichrist qui mélange sexe et violence de façon plus qu’explicite ? Le tout sous prétexte qu’entre deux scènes de cul, il y a une histoire. A se demander si Marc Dorcel n’a pas réussi à infilter la commission de censure.

En pensant aux gamins de 16 ans autour de moi (et à quelques adultes aussi d’ailleurs), j’ai très envie que quelque chose me dise que ces films là sont réservés aux plus de 16 ans particulièrement bien équilibrés. Sans tomber dans le système de ghettoisation stupide qui a emprisonné les films classés X dans les DVD puis dans le web (puis les mobiles auxquels tous les gamins ont accès avec une protection très limitée). Ni la fausse pudibonderie insupportable dont sont capables les américains en matière de sexe (moins de violence clairement).

Et maintenant, comment on fait ?

Rapt et Le Concert

Grâce aux deux projections en avant-première de ces 10 derniers jours, c’est déjà novembre dans mon univers cinématographique.

Le concert : le film de Radu Mihaileanu sort en salles le 4 novembre

Invité par la parisienne la plus avertie de tout l’ouest, elle-même invitée par Allociné qui m’a giclé de son club 300 pour une raison indéterminée, nous avons découvert cet après midi Le concert dans le très beau Cinéma des cinéastes. Rarement un film que j’ai vraiment adoré ne m’aura autant frustré. Parce qu’on passe à côté d’un très grand film pour quelques facilités et une scène de fin qui aurait pu se révéler tout simplement magnifique sans un choix de montage étonnant. Même si le réalisateur déclare avoir réalisé un film sur l’identité beaucoup plus que sur la musique classique, il filme un orchestre symphonique comme on l’a rarement vu. Le montage casse bêtement LA scène qu’on attend pendant tout le film.  Mais je retiens surtout quelques scènes hilarantes (souvent grâce au jubilatoire François Berléand), les larmes qui coulent à la fin (beaucoup trop sur les joues d’une Miou-Miou moyennement en forme) et la sublime Mélanie dont je ne me lasse pas. Un film que j’irais revoir avec plaisir.

Rapt : le film de Lucas Belvaux sort en salles le 18 novembre

Principal attrait de ce film : recoller les pièces d’un puzzle que je n’avais jamais fait l’effort de reconstituer. L’histoire du baron Empain qui avait marqué mon enfance (j’avais 9 ans) est ici transposée dans les années 90 pour une raison mal déterminée. Le réalisateur réussit à recréer la claustrophobie de l’enlèvement et nous plonge en empathie avec le personnage principal, en grande partie grâce à la performance d’Yvan Attal. Le reste du casting n’est pas toujours au niveau, Anne Consigny en particulier dans un exercice de style douloureux pour le spectateur.  Si c’est un film utile, j’avoue que je l’aurais découvert avec plaisir en première diffusion sur Canal. Merci en tout cas à l’équipe de Cinefriends pour leur suivi personnalisé et agréable.

Dans les deux cas, les organisateurs ont choisi une séance d’interview avec le réalisateur tout de suite après le film. Un exercice qui se révèle souvent frustrant pour tout le monde : le réalisateur arrive un peu mal à l’aise, attend les questions qui ne viennent pas toujours, sont rarement au niveau, met l’artiste dans une position inconfortable (même si Radu s’en sort avec une répartie réjouissante) face à une salle qui s’extrait doucement du film. La tentative de Master Class ou de journalisme improvisée ne marche pas vraiment. Si on me demandait mon avis (ce qui arrive en l’occurrence), je conseillerais une intervention du réalisateur pilotée par un animateur, laissant le public spectateur même si la possibilité lui est laissée de poser des questions s’il le souhaite. Ceci dit, ce n’est pas perturbant au point de gâcher le plaisir…

Mes coups de coeur Canalplay du mois

Je n’ai pas vraiment eu le temps de visionner autant de films que je l’aurais voulu sur Canalplay ce mois-ci, je me rattraperai en octobre. Parmi les 5 films que j’ai vu, voici mes deux coups de coeur.

Les Noces Rebelles : même si le film est beaucoup plus sombre que ce à quoi je m’attendais, j’ai été emporté par l’histoire et l’interprétation exceptionnelle de Kate Winslet (largement récompensée) mais aussi de Leonardo de Caprio. Ca c’est une surprise. Ce film m’a fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac que je voyais arriver de très loin.

Largo Winch : parler de coup de coeur n’est pas complètement honnête. Mais ça fait longtemps que j’avais pas vu un film d’action français aussi ambitieux. Encore une fois une belle surprise d’interprétation avec un Tomer Sisley immédiatement crédible et touchant. Ce film là m’a presque sauvé un dimanche soir de fin de vacances de la déprime, ça mérite un coup de coeur.

La-haut, au pays des merveilles

J’ai une fois de plus eu le plaisir de découvrir en avant-première le dernier Pixar, avec en prime une visite des studios qui m’a rappelé pas mal de souvenirs professionnels. Difficile de savoir à quoi s’attendre avec cette cuvée 2009 mais c’est comme d’habitude une bonne surprise qui se joue cette fois-ci autant du côté de l’émotion que du rire. A ne pas rater dans les salles donc.

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Tellement proches

Ce soir avait lieu en avant-première pour les membres du Club 300 AlloCiné -dont je ne fais pas partie mais j’ai des amis qui ont les bras longs chez AlloCiné– la projection d’un film totalement barré qui aura mis 10 minutes à m’emporter complètement dans sa folie.

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Tellement proches, d’Eric Toledano et Olivier Nakache, est une comédie ovni qui débute donc un peu péniblement avant d’aligner en continu des scènes d’anthologie drôlissimes. Chacune pourrait d’ailleurs constituer un sketch indépendant qui se suffit à lui-même. Parmi mes moments préférés : l’entretien d’embauche de la femme de ménage, l’avocat commis d’office « face à ses clients » (excellent François-Xavier Demaison), le médecin black qui a du mal à s’imposer (étonnant Omar Sy), Geneviève 91 ans arbitre d’un match de ping pong en pleine cité (Renée des films de Klapish égale à elle-même), une séance de crazy signs improvisée (Vincent Elbaz fait un GO tout à fait crédible), la fausse juive qui vrille assez violemment dans l’excès, une soirée diapos en famille d’un nouveau genre et pas mal d’autres… En fil rouge : une montée en puissance dans la folie et le décalage. En pretexte, l’histoire d’une famille fusionnelle totalement névrosée dans les années 90.

Plutôt que d’imposer des aller-retour rire et émotion dans le plus pur style des comédies romantiques, le bascule s’opère à la fin du film, avec une belle réussite probablement beaucoup soutenue par les choix musicaux (Say it ain’t so met les larmes aux yeux systématiquement) et par la performance des acteurs, avec à leur tête une Isabelle Carré définitivement plus à l’aise dans le registre de l’émotion que celui du rire.

Tellement proches sera à voir dans les salles dès le 17 juin.

Cannes express

Deux jours à Cannes pour le Festival, c’était une expérience un peu extrême à tenter. Du coup, tout était super bien calé à l’avance, presque trop, on n’a pas pu tout faire.

La météo avait été super bien brieffée pour assurer deux jours de soleil donc de colorisation active, Luc s’était mobilisé pour nous assurer une invitation sur les transats de la plage VitaminWater et nous permettre d’assister au tournage d’un film réalisé par Rosanna Arquette, Fabien était là pour nous accréditer et nous escorter au Majestic voir Johnny (enfin ce qu’il en reste), copine du sud nous a assuré le verre/dîner d’accueil, Vincent et Nicolas ont accepté de nous accueillir à minuit dans leur resto qui déchire et les blogueurs du pays avaient super bien travaillé pour liver une blogueur du sud Ecce Vino à Nice avec près de 100 personnes. Et puis Laurent a assuré grave en nous permettant un accès immédiat (par Jean Roch himself) pour une soirée mémorable au VIP Room localisé au Palm Beach avec une Paris Hilton au taquet, une musique extra, des lions, un dromadaire, des filles très peu habillées prêtes à beaucoup pour choper une cigarette et plus si affinité (les détails étaient à suivre en direct sur Twitter).

On aurait pu voir des films (mais non), faire les fiérots au Palais des Festival toute accréd’ en avant (mais non plus), prendre le contrôle du bar du Pavillon Kodak (pas cette année), aller boire un verre au Martinez en pretextant « un rendez-vous avec Eric Maillard » (ça marche d’habitude pour tout le monde), parcourir 67 fois la rue d’Antibes (mais ça faisait très 2008), alors on aura juste fait suffisamment pour que ce week-end paraisse une semaine. Merci à tous ceux qui ont rendu ça possible.

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A l’année prochaine !

Isabelle Adjani s’expose pour La journée de la jupe

Il fallait donc un film engagé loin de l’image glamour dans laquelle on l’a enfermée pour retrouver Adjani sur les plateaux de télé en interview. Forte d’un carton sur Arte avec 2.245.000 spectateurs, d’un buzz web énorme et d’un succès critique unanime*, elle  s’expose comme jamais, n’éludant aucune question sur ses combats de femme, le temps qui passe, sa carrière en pointillé. Au 19/20 de France 3 et 20h de TF1 hier soir, sur TF1 dans Sept à Huit et au 20h de France 2 en direct ce soir, demain sur Canal + au Grand Journal… Je la trouve belle, intelligente et lumineuse, mais je suis inconditionnel donc peu objectif. Le marathon médiatique s’étend à la presse écrite (Paris Match, VSD ou encore Elle la semaine passée) et à la radio avec France info vendredi dernier, Vincent Parizot dès demain lundi 23 mars à 9h sur RTL et, choix plus surprenant, le Fou du roi chez Bern mardi 24 de 11h à 12h30.

adjani

Le film à découvrir dans les salles cette semaine dès mercredi 25 mars, c’est donc la journée de la jupe dont j’ai déjà beaucoup parlé ici ou . Pour de sombres histoires de boycott des exploitants, aller dans les salles ressemblera presque à un acte militant. Avec 50 salles en France seulement, difficile d’accéder au film mais pour les parisiens, il sera diffusé dans 2 MK2 (Beaubourg et Bibliothèque) donc sortez vos cartes UGC !

* Seule critique négative repérée, la journaliste de Sud-Ouest semble régler ses comptes avec le réalisateur. Risqué à l’heure d’internet au regard des commentaires (voir celui du réalisateur signé Jean-Paul). Pour le reste, c’est un carton plein (voir la critique du figaro papier vendredi).

MAJ : à part le succès du film en salle, le meilleur moment de cette semaine de promo aura sans doute été le passage d’Isabelle Adjani dans la boîte à question du Grand Journal sur Canal +. Un moment d’anthologie qui nous emmène de l’acteur « qui met la langue » à l’imitation de Donald Duck en passant par un « vous ne savez pas que je suis folle » et un a capella de pull marine. Magique.