Facebook, j’ai un truc à te dire.

Seuls deux ou trois détails m’empêchent de te quitter, Facebook (et l’intégralité des médias sociaux au passage mais je peux pas parler à tout le monde en même temps, Twitter et Instagram, prenez le aussi pour vous, ça ira plus vite).

Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque (régulièrement) de te plaquer là comme ça, d’un coup, sans dire un mot, après 8 ans de vie commune. Tu sais déjà pourquoi, mais puisqu’il faut être explicite, allons-y. Ce ne sera plus à faire le jour où je me serai affranchi de ces quelques détails qui me retiennent.

D’abord, tu me fais croire toute la journée, à coup de likes et signaux de fumée, que plein de gens m’aiment, s’intéressent à tout ce qui se passe dans ma vie. Une vie dont je ne montre évidemment que le plus réjouissant. Comme tous mes petits camarades le font. Au point d’ailleurs de finir par penser, ensemble, qu’un bon moment de vie ne vaut vraiment que s’il a été partagé sur Facebook.

Je crois prendre de vraies nouvelles en parcourant les statuts de mes « contacts », je sors d’ailleurs du petit tour du lundi matin qui me fait penser qu’ils se sont tous sacrément éclatés ce week-end. Moi aussi j’ai passé un super week-end mais je ne l’ai pas dit sur Facebook, ça doit cacher quelque chose. Mais comment honnêtement cacher le plaisir que je prends à parcourir vos instants de vie ?

Pire, tu me laisses imaginer artificiellement que je donne des nouvelles aux gens que j’aime en commentant leurs statuts. Ca m’éviterait quasiment de décrocher mon téléphone. La facilité dans ce qu’elle a de pire en somme. Moi qui essaie chaque jour un peu plus de dire aux gens que j’aime que je les aime, comment un coeur sous un statut ou un « bon anniversaire » en public pourrait y suffire ?

Facebook, tu n’es évidemment pas la cause des maux, seulement le cristallisateur de l’exercice permanent de nos propres dérives. Il en faut une force de caractère pour ne pas nourrir ce pic d’intérêt en likes et commentaires que mes amis m’octroient au premier selfie venu. Je ne comprends pas moi-même cette tendance que j’ai à liker  les selfies de mes amis. On s’entraîne mutuellement à nous exposer, jusqu’à l’overdose. De quoi transformer nos images numériques en représentation « sublimée » de soi-même. Être vu n’était pas un moteur quotidien, ça le devient, malgré nous (ok, ton copain Instagram a un peu accéléré le processus mais tu l’as racheté, c’est dire).

Dans les moments moins joyeux, le nombre de notifications que tu fais clignoter sur mon téléphone devient un masque à oxygène toxique, un fil barbelé qui retient mal à la vie sociale. En m’indiquant bien à quel point, si je disparais un peu, je suis oublié à une vitesse record.

Alors Facebook, je veux que tu saches que si je ne te quitte pas, c’est parce que mon travail m’oblige à être là. Ce qui fait tout de même un gros détail.

Je n’oublie pas les bénéfices collatéraux. Les quelques amis éloignés que j’aurais perdu de vue sans toi. Les petits miracles de vrais échanges ponctuels que nous n’aurions jamais eu sans toi. La facilité que tu offres pour rentrer en contacts avec un auteur que j’ai aimé lire ou un anthropologue que je rêve de rencontrer (Et Madonna aussi hein même si je suis pas sûr à 100% que ce soit elle qui me réponde ahah).

Je n’oublie pas non plus que je déteste ce que tu fais de moi, ce que tu fais de nous.

Ma wishlist 2015

Alors que ça a toujours très bien marché pour moi, cette année, j’ai commis l’irréparable en ne formalisant pas mes voeux pour l’année. 2015 tiendra donc en une seule image faites de destinations voyage et de rencontres espérées. Facile.

La Thaïlande, on dirait que tout le monde autour de moi connait. Sauf moi. A chaque fois que j’ai prévu d’y aller, il y a eu un imprévu. Pour cette année, j’y crois !

Le Japon ne m’attire pas mais Miami non plus ne m’attirait pas et j’ai adoré. OK, c’est un peu 2 salles, 2 ambiances, j’avoue. On doit y aller depuis tellement longtemps, ce serait bien que ça se concrétise maintenant.

Je n’ai jamais tellement rêvé de croiser les personnalités que j’admire. J’ai trop souvent été déçu (Le Festival de Cannes a été meurtrier dans ma vie). Je fais donc une exception de taille en espérant croiser 2 actrices belles, talentueuses et reconnues (Julianne Moore et Robin Wright) et un acteur beau, talentueux et pas encore assez reconnu (Matt Bomer).

Evidemment, si on part en road trip de la Thaïlande au Japon avec Robin, Julianne et Matt, ça fera un peu un strike. Mais d’un coup, j’ai peur de mettre la barre un peu haut.

Verdict en 2016 sur cette technique infaillible qui continue à n’aider personne à m’offrir des cadeaux à Noël (au pire, je dirai pas non à une journée dans un SPA de rêve hein si vraiment vous cherchez).

Proud blogueur

Ce week-end, trois discussions aux périmètres très différents m’ont amené évoquer mon blog. J’ai eu besoin à chaque fois de m’y référer pour expliquer une réaction, un fait intime, un bout de mon histoire. Alors que, évidemment, personne ne me le demandait. Un peu comme si, tout à coup, ignorer que j’avais un blog revenait à ignorer une part importante de qui j’étais… je suis.

Pourtant, pendant 10 ans, je n’en ai pas parlé dans la vraie vie, de mon blog. Jamais un mot sur son contenu. J’y ai juste écrit plus qu’aujourd’hui. Au quotidien, jusqu’à deux fois par jour.

Ainsi au final, c’est noyé dans un océan d’anecdotique que subsiste ce que j’y ai révélé des expériences personnelles qui m’ont terrassé ou construit ou -le plus souvent- les deux successivement.

Ceux que j’ai aimé, ceux que j’ai perdu, ceux que j’ai raté y sont, les rares fois où j’ai perdu pied aussi. Quasiment jamais dans l’émotion du moment mais en gardant les quelques semaines ou années d’écart… et de protection. Je suis assez tranquille aujourd’hui pour dire que tout y est, personne n’aura la force de se taper des centaines de billets pour s’y retrouver, le mystère restera bien gardé.

N’empêche, à force de répondre à des questions bizarres mais pas si nouvelles (Pourquoi tu écrivais toutes ces choses sur toi en public ? Tu savais que plein de proches te lisaient ? Pourquoi ne pas garder vraiment intime ce journal ?…), tous mes faisceaux de réponse m’ont dirigé dans la même direction.

Mon blog m’a donc « sauvé » de cet autre acte totalement égocentré qu’est une bonne thérapie. Je ne suis pas en mesure d’en comparer le processus. Je sais juste que parler des heures à un inconnu n’est pas dans ma nature, je ne peux pas m’y sentir bien. Mais l’objet semble consister à à mieux se connaître, apprendre à faire avec ses parts d’ombre, comprendre que pour que la récolte de ce que l’on sème soit agréable, il faut apprendre à mieux semer. Pas si loin que ça de l’objet d’un blog, donc.

Il est en fait de moins en moins nécessaire de lire mon blog pour me connaître. M’y référer aujourd’hui ne sert à rien d’autre que de lui témoigner toute ma reconnaissance. Il m’a tellement aidé à construire ce chemin de vie tracé depuis une dizaine d’années. Et il m’a aussi finalement apporté quelques-uns de mes amis les plus précieux.

Et pourtant, j’ai oublié de lui fêter son dizième anniversaire en août dernier. Twitter, Facebook, Instagram et d’autres peuvent en être la cause. Mais j’y reviendrai toujours, comme on revient toujours vers son meilleur ami.

Etre utile

Les images qui marquent le triste anniversaire de 10 ans du tsunami défilent et alternent avec le voyage avec son père d’un enfant atteint d’une maladie incurable, une femme américaine accouchée dans le métro par 2 policiers, les dégâts d’un chauffard dans une ville française, un pape qui bouscule les apparats amidonnés du Vatican, un fils américain qui rembourse le crédit de ses parents…


Le tout dans une période déconnectée qui est surtout devenue l’occasion de penser à ceux qui ne sont plus là, plus que de profiter des yeux émerveillés d’enfants, mais toujours entouré de ceux que j’aime et que je ne vois pas assez tout au long de l’année.

Ma tendance naturelle à facilement pleurer devant un écran s’en trouve décuplée. Un peu comme si la distance avec le rythme parisien trépident et le monde au repos reconnectait toutes mes fibres émotionnelles. Ce break de Noël 2014 aura donc été fait de regard souvent embrouillé, voire même de yeux rougis.

L’émotion est aussi provoquée par ce repli égoïste qui s’installe avec les années. « Parce qu’on travaille trop tout le reste de l’année ». Tu parles…

J’ai du coup eu plein d’occasions de me souvenir de ces soirées anciennes de maraude pour aider les SDF la nuit dans Paris, de ces réveillons passés à servir des repas chauds à ceux qui en ont besoin, de ces visites à l’hôpital. Ces moments dont on ne parle que lorsqu’on culpabilise de s’en être détourné. Presque 20 ans plus tard.

Trop longtemps que je ne me suis pas senti vraiment utile dans les yeux de quelqu’un. Ce Noël n’aura donc pas été complètement vain. Je veux que Noël prochain soit l’occasion de me souvenir de toutes les fois où j’aurai fait des choses dont je suis fier.

Le talent que j’aurais aimé avoir

On jouait à un jeu la semaine dernière qui consistait à se poser des questions entre amis, comme on le fait en fin de soirée bien arrosée quand on a envie de connaître mieux chacun des gens autour de la table. Des questions du genre : « Si tu avais pu ressembler à quelqu’un, ce serait qui ? », « Ton métier de rêve, ce serait quoi ? », « Qu’est-ce que tu penses que les gens disent de toi en général? »… Si j’aime assez la partie où on en apprend plus sur ceux qu’on croit pourtant bien connaître, je ne suis pas très à l’aise dans mes réponses parce qu’elles sont inévitablement un peu compliquées. Un mot ne suffit pas, jamais, développer ennuierait tout le monde, je donne donc des infos passe-partout pas complètement honnêtes. Avec parfois l’envie insupportable de renvoyer sur mon blog pour en savoir plus si quelqu’un demande de développer (mais je me censure hein) :

« Quel est l’adjectif qui te caractérise le mieux ? » : paradoxal (voir mon blog)

« Qu’est-ce qui surprend souvent les gens chez toi ? » : J’ai adoré faire l’armée (voir mon blog)

La semaine dernière donc, à la question « Quel est le talent que tu aurais aimé avoir ? », j’ai répondu sans aucune honnêteté « Etre un grand cuisinier » avec l’idée très précise en tête de la vraie réponse.

Mais j’ai bien senti que « Savoir gérer la mort de ceux qu’on aime » allait nécessiter d’en dire plus et surtout plomber durablement un moment sympathique. Et je n’avais aucun moyen de renvoyer vers mon blog, n’ayant jamais osé affronter le sujet ici. J’ai donc préféré prendre le risque de développer sur le boeuf bourguignon ou la blanquette de veau.

On a tous ce point commun d’être assez vite confronté à la disparition des gens qu’on aime. Enfant, on est généralement protégé des moments les plus compliqués par des parents attentionnés. En grandissant, il faut affronter diverses situations face auxquelles je suis d’une faiblesse à peine avouable. Garder la force de soutenir ceux qui restent tout en gérant sa douleur, trouver les mots justes dans les derniers instants, tout simplement rester debout.

En avançant dans l’âge, j’ai pu vérifier que ce talent là ne s’apprend pas tellement, je n’ai pas progressé. Je me souviens en particulier de la dernière visite à une proche en phase terminale d’un cancer qui l’a emporté en deux ans. Je savais que je ne la reverrais pas. Elle que j’aimais tant, avec laquelle on avait tellement ri et partagé, était prête à partir. Je n’étais que sous le choc de son physique transformé par la maladie, le souffle court, les larmes que je me battais tellement à retenir que ma gorge était en feu, le sentiment que la terre sous dérobait sous chacun de mes pas et que je tombais. Je ne savais pas quoi dire, il a fallu que sa fille prenne les rênes, me guide, m’amène à parler de nos bons souvenirs. Au moment de quitter la chambre, je n’ai pas eu le courage de dire autre chose que « je reviens vite te voir », en mentant pour ne protéger que moi, sans le courage de lui dire tout simplement que je l’aimais très fort.

Et j’ai du me rendre à l’évidence : ce talent n’est pas héréditaire. Ma mère ne me l’a pas transmis. Elle qui m’a toujours impressionné par cette capacité à puiser au fond d’elle-même une force distribuée à tous ceux, nombreux, qui comme moi, ne gèrent ni les émotions, ni l’action. Elle réussit à prendre (par) la main l’être cher, ne dire que les mots justes, se rendre disponible pour aider l’entourage dont elle fait pourtant partie et partager une énergie qui soutient les proches avant, pendant et après la fin. Elle se sert du meilleur de ce que l’état d’adulte peut apporter, ce que je pensais acquérir avec le temps.

J’aimerais tellement être utile à ceux que j’aime à la fin de leur voyage, je ne suis qu’un poids supplémentaire à gérer. C’est bien ce talent là que je ne désespère pas de finir par maîtriser un jour. De préférence avec le moins d’entraînement possible.

L’intuition, ça n’existe pas.

Je réalise bien la taille du pavé que je m’apprête à jeter dans la mare de la philosophie antique et moderne réunie. Je renvoie les plus exigeants aux définitions de Platon, Descartes ou Spinoza que je n’ai nullement l’intention de challenger ici. Mais pourtant, je suis désormais en mesure de l’affirmer : l’intuition est un mythe au fatalisme quasi judéo-chrétien dont les contours laissent penser à un don de la nature, inaccessible pour ceux que le destin aurait oublié. Bref, en simple : l’intuition, ça n’existe pas.

Heureusement donc, la vérité se révèle bien différente, même si l’impression ressentie est trompeuse. J’en suis la preuve vivante. Ma modestie naturelle dût-elle en souffrir (j’adore cette expression, des années que je rêvais de la placer quelque part, je me suis fait violence pour ne l’utiliser en titre de ce billet pour fêter ça… la notion très relative de « modestie » sur les réseaux sociaux m’en a dissuadé).

L’une des activités les plus excitantes de mon métier est la communication de crise. Parce que le début de la gestion d’un contexte sensible s’apparente le plus souvent à une enquête policière : comprendre la situation paroxystique, ses causes et ses origines, ses protagonistes,  les mobiles et les alibis. Ce qui pourrait se résumer en une question centrale : « à qui profite la crise ? ».

Il y a une quinzaine d’années, j’étais très jaloux de mon boss qui m’impressionnait à chaque nouveau sujet de crise en posant immédiatement les 3 bonnes questions qui permettaient en quelques minutes de comprendre la situation. L’usage était de le qualifier d’incroyablement « intuitif ».

J’en étais honteusement jaloux. Parce que les bénéfices dépassaient largement le territoire unique de la gestion de crise. Face à l’attitude d’un client à l’occasion de ce que les américains appellent un « chemistry meeting », sondé sur le potentiel RP d’une idée créative ou encore lors d’une rencontre de quelques minutes avec un candidat pour un poste stratégique, il démontrait une clairvoyance qui lui permettait de prédire à coup sûr les pièges de la relation, les faiblesses d’un concept et le potentiel d’une personne. Nous étions nombreux à vouloir profiter de ce don très enviable qui constituait d’ailleurs le principal de ses talents. Et à rêver de cette capacité à deviner un futur proche, sans grand effort apparent.

Quelques années plus tard, j’ai fini par réaliser que j’avais au moins en partie acquis ce « don » que je m’autorisais à utiliser face à un client ou auprès de mes équipes. En commençant invariablement la phrase par « j’ai l’intuition que… ». Et j’y ai vraiment cru, en cette qualité qui se révélait donc possible à acquérir.

Ma perception a changé à un moment où cette fameuse impression troublante de « déjà vu » se répétait de plus en plus souvent dans l’exercice de mon métier. D’un côté le sentiment régulier d’avoir déjà vécu une situation, de l’autre des intuitions qui accéléraient les prises de décisions sans pour autant créer de confort, avec un cerveau littéralement « on fire » après une journée de pratique intensive. J’ai fini par croiser les informations pour me rendre à l’évidence.

L’intuition, ça n’existe pas. Cette qualité qui se forge avec le temps, avec un peu de travail pour les besogneux comme moi, est en fait accessible à tous. Elle arrive avec les premières rides. Elle s’appelle l’expérience.

 

Running, mon addiction saison 2013 – 2014

Tout a commencé avec une prise de sang en juillet 2013. Après un tour du monde studieux en quelques semaines, le verdict est tombé : j’étais en pleine forme ! A une exception près puisque mon taux de cholestérol, qui avait régulièrement côtoyé la limite haute de la fourchette acceptable, pour des raisons jugées héréditaires, montrait un pic qui me plaçait en zone rouge. Le corps médical semblait très aligné sur le diagnostic : plus de 40 ans, fumeur depuis longtemps, du cholestérol, je venais de réaliser un superbe strike sur le triptyque magique qui expose à un risque cardio-vasculaire majeur. L’avancée dans l’âge étant un facteur qui s’arrange assez peu avec le temps, il y avait donc urgence à agir sur l’un des 2 autres. La cigarette électronique (et ses shots de nicotine) constituant la plus grande victoire sur la cigarette dont je me sentais capable, c’est donc le cholestérol dont j’aurais la peau.

Dès le 15 juillet 2013, j’ai donc entamé une cure choc : un régime alimentaire strict sans sucre et sans matière grasse saturée (adieu beurre, charcuterie, oeufs, graisses animales, fromage, pâtisserie…), sans sucre et sans alcool. Le tout devait être complété d’un sport d’endurance pour travailler le coeur et éliminer rapidement le « mauvais cholestérol » de mes artères. J’ai choisi la course que j’avais abandonné depuis mon arrivée à Paris.

Conscient de ma plus grande facilité à faire du sport tard le soir que dans la journée, j’ai réactivé mon abonnement dans la salle Fitness Parc  République ouverte 7 jours sur 7 et surtout 24h sur 24. Je me suis donc mis à courir 4 fois 1 heure par semaine, le plus souvent vers 23h, avec une régularité métronomique. Avec effort au début, avant d’y prendre goût assez rapidement, à la recherche de ce moment magique où l’endorphine envahit le corps pour faire oublier tout type de douleur (et de souci).

En 3 mois, il n’était plus question de cholestérol, j’avais pris goût à des plats inattendus, du steak de soja aux biscuits au son d’avoine de Dukan, je m’étais habitué à refuser les verres d’alcool mondains pas forcément appréciés. Et surtout, ne pas courir pendant plus de 4 jours était devenu un problème, me mettant dans un état de manque proche de celui que je connais lorsque j’ai envie d’une cigarette. J’ai donc continué sur un rythme de 2 à 3 fois de course par semaine, alterné avec des séances de musculation (un coach me motive une fois par semaine).

En effet, bénéfice collatéral pas complètement négligeable, mon corps s’est sculpté et a -vaguement- retrouvé la forme de ses 20 ans. Le risque étant de fondre complètement (j’ai quand même perdu 6 kilos au passage), j’ai mis de l’énergie à manger beaucoup et régulièrement dans la catégorie « sain et protéiné » : du poulet sous toutes ses formes, filets de dinde… Une gourmandise autorisée : les noix de cajou et amandes que j’adore. Et un écart hebdomadaire que je m’autorise sous prétexte de « rebond glucidique » supposé faire gonfler les muscles mais surtout destiné à ne pas rendre la privation punitive éternelle. L’impact sur ma forme étant immédiat et évident, je tends désormais à éviter les écarts. Mais je maintiens une séance de musculation hebdomadaire minimum.

Six mois plus tard, je suis donc cholestérol-free mais totalement accro au running, à la salle de sport et à un comportement alimentaire maîtrisé. Devenir accro étant plutôt dans mon tempérament, je suis assez content de cette addiction là même si elle contient son lot de contraintes. Bizarrement, c’est la limitation de l’alcool qui m’a été le plus simple physiologiquement et le plus compliqué socialement. Ce qui m’a régulièrement obligé à expliquer à mes interlocuteurs circonspects que je suivais un régime strict qui m’interdit de boire. J’ai décidé que je n’utiliserais plus cette excuse à partir de maintenant en essayant d’assumer fièrement que « je passerai à la soirée mais je ne boirai pas et partirai tôt pour ma séance de running du jour ».

 

Ma wishlist 2014

J’ai tenté le coup en 2013, et ça a marché ! Avec un TOP 3 de voeux exaucés et la moyenne atteinte sur une liste déjà exigeante. Forcément, ça me donne envie de recommencer.

Source : http://www.boston.com/bigpicture/2013/12/happy_new_year_world.html

Trois sur six et deux bonus

J’ai visité Tel Aviv en avril, je n’ai pas repris de cours de philosophie mais enseigné dans une fac de philo et j’ai kiffé les Festival de télé de Monte Carlo (où j’ai réalisé une photo qui m’a quelque peu échappée sur Facebook depuis…). Je ne peux pas prétendre avoir attaqué un livre mais j’ai repris le goût de l’écriture sans forcément publier sur mon blog au quotidien, ça dort encore un peu dans un tiroir, on verra. Et cerise sur le gâteau, j’ai réalisé un de mes rêves que je ne pensais même pas pouvoir m’autoriser : passer un nouvel an (de rêve) à New-York.

Ma wishlist 2014

Je monte la barre d’un cran avec un TOP 3 un peu haut de gamme.

1. Visiter (ou redécouvrir) la ville anglophone dans laquelle je vivrai un jour

Tout est possible, un pays que je ne connais pas encore (l’Afrique du Sud, Malte)(euh, Malte ??), une ville que j’ai aimé (Sydney, San Francisco, Montréal, New-York…). Un lieu qui n’est pas dans mon programme aujourd’hui (Las Vegas est du coup hors compétition, j’y serai dans quelques mois). Une surprise inattendue mais engageante, définitive, c’est ce que je veux.

2. Mener un projet artistique

Je prends des cours de chant mais je n’ai jamais eu envie de devenir chanteur, j’écris des livres que je n’essaie même pas de publier, je travaille avec pas mal d’équipes de télé mais je suis clairement plus fait pour en parler que d’en faire. Le temps est venu de mener à bout un projet. Je ne sais pas lequel. Là encore, j’ai envie de me laisser surprendre mais je ne laisserai pas passer les opportunités.

3. Voir plus mes amis

Ca ressemble à un projet très accessible mais les dernières années m’ont montré que ce n’était pas si simple, qu’il fallait que je progresse en organisation et en sécurisation de temps libre pour eux. J’ai la chance d’avoir beaucoup de personnes auxquelles je tiens. Mais je ne les vois pas assez souvent ou trop irrégulièrement. L’éparpillement et l’excès faisant partie de mes défauts, je sais que je ne donne pas assez à ceux que j’aime. Même si je suis attentif à eux, sans doute plus qu’ils ne le croient, je ne le montre pas suffisamment. Je veux progresser sur ça. Je veux que tous ceux que j’aime le sache.

J’aurais pu ajouter à ma wishlist retourner au Festival de Télé de Monte Carlo, découvrir le Japon, continuer à faire du sport au rythme de ces derniers mois, vivre un Comic-Con, assister au tournage d’Arrow mais il fallait faire une sélection et en garder pour l’année prochaine aussi.

Rendez-vous en janvier 2015.

 

 

Plus de 140 caractères le week-end

Ecrire, c’est comme un muscle ou les cordes vocales. Plus on pratique, moins ça demande d’effort. Il y a 10 ans, je griffonnais des livres que je ne publiais pas, il y a 5 ans, je postais encore 1 billet par jour sur ce blog, aujourd’hui, mon expression écrite se résume à quelques dizaines de tweets par jour. Et dépasser les 140 caractères me demande un effort de construction mentale conséquent.

Cette semaine, j’ai eu l’occasion d’intervenir à plusieurs reprises sur les comportements des consommateurs sur les réseaux sociaux. Plutôt que de revenir sur les sujets dont tout le monde parle, du real time marketing au big data, je me suis arrêté sur l’impact des médias sociaux sur le langage. Dans un monde où la capacité d’attention se découpe en blocs de quelques secondes, difficile de dépasser le gif animé, l’infographie ou le hashtag percutant pour avoir une chance de toucher le plus grand nombre.

Dans l’univers professionnel, les powerpoints remplis de texte en format bulletpoints n’auront pas survécu aux années 2010 : il s’agit dorénavant de trouver le mot et l’illustration qui feront tout le boulot. Tout autour nous entraîne à faire court. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement donc en quelques mots et une image » est le nouveau précepte.

Du lundi matin au vendredi soir, je ne suis plus que 140 caractères. J’aime le week-end pour sa capacité à me libérer de cette compression permanente, pour l’autorisation qu’il donne à retrouver le plaisir des phrases, le sens qui nécessite plus de temps à émerger. J’aime passer ces 2 jours de plus en plus déconnecté de ces rouleaux compresseurs que sont Facebook, Twitter ou Instagram. Ouvrir un livre, regarder la saison intégrale d’une série, passer un moment entre amis sans même se souvenir de l’endroit où se trouve son téléphone. Mais c’est vrai que bloguer faisait partie de ces moments de retrait il y a encore quelques mois, clairement de moins en moins aujourd’hui, c’est ailleurs que s’écrit mon quotidien.

Je ne suis donc pas venu parler ici de mon plaisir de découvrir Spamalot à Bobino, les superbes albums d’Etienne Daho et James Arthur, je n’ai rien élaboré sur ce blog autour de ma nouvelle passion pour le marketing de contenu. Rien non plus sur les nouvelles séries (plus ou moins nouvelles) qui continuent à occuper mes soirées, les toujours très bonnes Downton Abbey, Mad Men ou Homeland, les hautement addictives Scandal, Revenge ou Arrow, les (plus ou moins) jubilatoires Orange is the new black, Orphan black, Banshee, Masters of sex, Almost Human, Devious Maids, The blacklist, The bridge… Pas d’épanchement sur mes tentatives de rehab suite à la fin de Breaking Bad et Don’t trust the bitch in appartement 23, en attendant la prochaine mini série aussi forte que Top of the lake ou In the flesh (bientôt sur Canal+ série dont j’aurais pu parler aussi d’ailleurs). Pas de développement autour des très bonnes saisons aux Etats-Unis de The Voice, Survivor ou Dancing with the stars. Et, dans un autre registre, pas un mot sur mon addiction croissante au footing que je pratique 3 fois une heure par semaine en mode junkie et ma première participation active à Movember.

Mais ça reviendra. Pour l’heure, le dernier épisode de Scandal m’attend.

Le CV storytellé

Hier, j’ai rencontré une lectrice de mon blog. Comme il n’y en a plus beaucoup, j’étais heureux d’en tenir une. J’avais un peu perdu l’habitude de converser avec quelqu’un dont je ne savais rien et qui semblait tout connaître de moi. Je me suis donc contenté de sourire à chaque évocation d’un moment de ma vie.

En l’écoutant, j’ai réalisé que j’avais au fil de ces 8 années réalisé ici un CV beaucoup plus vivant et sans doute beaucoup plus juste que celui de LinkedIn. Je pensais avoir évoqué plus que raconté mon parcours. Mais pour qui reconstitue les pièces du puzzle, le principal est là. En m’y replongeant aujourd’hui, en redécouvrant des choses écrites il y a plusieurs années, ça m’a aussi donné envie de compléter les quelques passages manquants.

De mes études marquées par la biochimie et la communication, je me suis surtout arrêté sur les stages, en particulier celui qui m’a amené à vivre plusieurs mois dans l’univers de la musique, chez Delabel. En revanche, mon détour par le service militaire constitue certainement un fierté suffisamment forte pour que je l’ai publié environ tous les 2 ans ! SI j’ai osé la photo en treillis, je n’ai jamais dévoilé le look jeune cadre dynamique de l’époque, déjà sans cravate, que je m’étais créé.

De mon premier vrai travail, au sein de l’agence Kingcom, j’ai retenu les pratiques d’avant la technologie mais suis passé un peu vite sur les marques et la superbe aventure avec les 60 ans des briquets Zippo. J’y reviendrai donc.

C’est la sortie d’un film qui a été l’occasion de me replonger dans mes années Kodak, je ne suis pas sûr qu’on y mesure à quel point j’ai été chanceux de vivre ces années là. Sauf peut-être quand je passe en revue les exceptionnels voyages que la fonction m’a amené à vivre. Et pour une raison indéterminée, je fais l’impasse sur le lancement à Londres des films APS Advantix avec Carla Bruni dans une robe très photographique. J’y reviendrai donc aussi.

De mes 3 années en charge des RP Europe pour Thomson multimedia, aucune trace. Si je n’ai pas particulièrement apprécié la pression politique permanente, j’y ai rencontré des gens exceptionnels et développé ma phobie de l’avion qui m’amenait chaque semaine dans un pays d’Europe différent. Encore un sujet à creuser donc.

De mes années agence, chez Ketchum puis Ogilvy, je ne me suis arrêté que sur les formations, avec l’Advanced Management Program d’Omnicom et son rebond, puis le SMP côté WPP. De cette période, je n’ai raconté que ma pire expérience professionnelle pour un client que je ne peux toujours pas citer. En revanche, rien sur les moments incroyables que m’ont fait vivre des marques exceptionnelles : côtoyer Pixar époque Steve Jobs (sauf une mention à la fin de ce billet), l’arrivée de Starbucks en France ou les 75 ans de la montre Reverso de Jaeger Lecoultre dans les jardins du Musée Rodin pour n’en citer que quelques-uns.

Tout ça m’a donc plutôt donné envie de compléter un CV alternatif, tendance storytelling. I’ll be right back.