I like Ziki

Depuis hier, Ziki est ouvert à tous. Ce nouveau service gratuit s’inscrit dans la tendance des nouveaux réseaux sociaux “intelligeants” (version web 2.0) qui permettent de constituer son réseau en fonction de centres d’intérêt commun (via des tags) et d’agréger en un seul lieu sa présence en ligne (blogs, photos, vidéos…). Ayant eu la chance de le tester depuis 3 semaines, l’intérêt de Ziki me paraît évident et les évolutions possibles multiples. Bien que plus intuitif dans l’utilisation, Ziki ne me fait pas oublier le site communautaire culturel u-lik dont j’ai déjà parlé ici et dont le concept (rapprocher les individus en fonction de leur goûts en matière de culture) me semble particulièrement bien vu. C’est probablement l’agrégation de plusieurs services (réseaux sociaux web 2.0, moteurs de recherches améliorés type wikio et autres communautés) qui aboutira à l’espace personnel en ligne unique qui simplifiera la vie de tous.

Hot dog buzz

HotDogC’est le buzz du moment, dont les coulisses sont recontées par Stratégies et par in:fluencia : l’histoire du chien chanteur de rap entre dans le cercle relativement fermé des opérations de marketing viral qui cartonnent. Tout a commencé avec le lancement de l’excellent site ilovehotdog.com le 23 février pour aboutir à la mise en vente du single “Je suis un wouf” le 27 mars, soutenue par un clip diffusé sur MTV et MCM et des films viraux qui se baladent sur le net. Entre les 2, rien n’a été laissé au hasard pour assurer un bouche-à-oreille percutant : teasing, campagne SMS, Skyblog officiel, téléchargement de sonneries gratuites, propagation en ligne avec multiples reprises  sur de sites (infosjeunes, Lycosmusique…), forums et blogs marketing (Buzzlog, eMarketing and more, Marketing Alternatif, Scanblog…), persos (Eddy somewhere, lili & Co, Tchi-Tchaaaa…), musicaux (flucuat.net…), influents (Charles, l’invité de Guim…), en dépassant même les frontières (Coolzor…). La marque qui se cache derrière ce succès n’a été révélée que mi-mars et confirme son intelligence en choisissant de “s’associer au phénomène” plutôt que de s’imposer comme sponsor officiel.

Bravo en particulier à Buzzman de l’agence Première Heure/Milk pour la qualité de la production. Et même si on regrette tous Burger King, un petit hot dog tasting chez Quick s’impose…

Signe des temps

Le lancement par le numéro 1 mondial de l’édition de son premier magazine en ligne constitue à coup sûr une bonne illustration des évolutions d’une société du travail à multiples vitesses. Pas une révolution au regard de sa discutable qualité éditoriale mais un pari audacieux en terme d’image si on considère son objectif avoué. Time Inc lance Office Pirates qui s’adresse en effet “aux hommes qui s’ennuient au bureau”… Le lectorat potentiel se révèle large si l’on en croit l’étude menée auprès des 10.000 employés américains interrogés qui révèlent un temps passé sur Internet de plus de 2 heures par jour pour se distraire (des études avaient déjà relayé la tendance l’année dernière). Les opportunités business ont donc eu la peau d’un tabou pourtant à priori difficile à lever : le temps passé par les employés à surfer coûte peut-être de l’argent aux entreprises mais intéresse forcément les annonceurs qui trouvent enfin avec Office Pirates un relais vers des cibles particulièrement captives. On attend avec impatience la version pour “les femmes qui s’ennuient au bureau” (parce qu’il n’y a pas de raison), par contre, pour tout ceux qui travaillent à l’usine, dans les champs ou dans un camion, il semblerait que le marché se révèle nettement plus étroit, pas seulement parce qu’ils ne sont pas plantés toute la journée devant un ordinateur…

Les hommes enfin habillés

J’avais aimé l’édition de novembre dernier, l’édition de février n’a pas déçu. Toujours concocté par Mademoiselle Agnès soutenue par la réalisation inventive de Loïc Prigent, Habillés pour… les hommes nous a offert quelques grands moments. Voir notamment Sonia Rykiel descendre en plein défilé “ses créations” sous les yeux médusés de sa fille et néanmoins directrice artistique de la collection homme valait le détour. De plus, le programme nous a proposé un petit condensé de l’évolution de l’homme moderne et de son évolution au cours de ces derniers mois du métrosexuel à l’übersexuel puis au rétrosexuel et enfin à l’hétérock. NT1 est écrasé, le Darkplanneur est menacé sur un territoire qu’il maîtrise pourtant mieux que personne. Ceci dit, un peu difficile de s’y retrouver puisqu’avec le retour de l’homme le vrai, avec muscles, poils et canettes de bière,  une autre tendance lancée par Hedi Slimane (Dior) suivi par quasiment tous les créateurs s’impose à travers les mannequins castés : l’andogyne pré-pubère dont la moyenne d’âge se situe aux alentours de 16 ans.

Il ne semble pas que Canal ait prévu une mise en ligne de l’émission. Si ça se confirme, je vous promets quelques extraits ici dans les jours qui viennent. 

Mon buzz à moi – janvier 06

Tous les mois, je compilerai ici les actus, actions, événements, lieux ou produits qui ont généré un bouche à oreille suffisamment fort pour qu’il arrive jusqu’à moi, souvent à travers le prisme des blogs mais pas que. Aucune méthode scientifique, juste une sélection totalement subjective de sujets issus de plusieurs bouches et blogs pour arriver jusqu’à mon oreille.

Edition : J’aime ma boîte, moi non plus de Patrick Levy-Waitz et Yves Messarovitch, largement diffusé donc critiqué par des blogueurs que je lis (Charles, JB) ou découvre avec plaisir (Christophe, Gregory)

Presse : Il fallait vivre très loin de la blogosphère pour ne pas savoir que Netizen sera lancé en kiosque demain jeudi 26 janvier.

Télévision : Anne-Sophie Lapix, nouvelle présentatrice du nouveau JT 12.50 de M6, s’est investie dans une promo sur tous les fronts. Pas d’explosion d’audience pour autant.

Cinéma : le secret de Brokeback Mountain, succès en salle, favori aux Oscars après le succès aux Golden Globes.

Food : Le Monde a traité pour la deuxième fois en quelques semaines de la tendance des éléments colorés, photos à l’appui. Riche d’enseignement, autant sur l’évolution des enjeux de l’agro-alimentaire que sur celle du Monde…

Citoyenneté / société : difficile de faire un choix, j’en retiendrai donc 2 : l’affaire Garfieldd dont j’ai déjà parlé ici et le témoignages des acquités d’Outreau, analysés parmi 2 autres sujets (l’affaire Bernard Planche et la liquidation judiciaire de Mayetic) avec un angle intéressant ici.

Produit : le P990i bénéficie de son blog par des blogueurs

Un buzz à lui tout seul : Le darkplanneur réussit à mettre la Belgique à l’honneur partout juste en décidant d’y consacrer une semaine de rencontres du 13 au 25 janvier. Très fort.

Le buzz qui parle du buzz : Actu Buzz, Le Magazine du Bouche à Oreille

Easy attitude

Vu chez dfromparis et in:fluencia : alors que la quête identitaire bat son plein pour "nous les hommes" avec la métro-hétérock-übersexualité, c’est à une quête comportementale unisexe que nous invite la cabinet de tendance Alchimie : l’"easy attitude". Moi qui devais déjà gérer mes contradicitons d’übersexuel, je dois maintenant faire face à "la volonté d’être à la fois cool et travailleur, de fonder une famille sans renoncer à mes 20 ans…", rien que ça. Et évidemment, ça tombe pile dans ma tranche d’âge cette histoire là. Même si le concept est globalement optimiste, je trouverais assez séduisante l’idée d’être autre chose qu’une cible marketing…

Total tendance

Si l’un des fondements des RP est de se doter des moyens d’anticiper les tendances, les sources francophones sont suffisamment rares pour s’intéresser de près à l’emission Total Tendance de l’antenne belge de la radio Nostalgie (qui se distingue par ailleurs par la qualité de son site proposant blogs, fils RSS, Podcasts et transcriptions intégrales).

Maître d’oeuvre de la chronique sur les tendances, Aurore Salsano identifie avec une acuité remarquable des thèmes parfois incontournables, parfois anecdotiques mais toujours symboles de l’air du temps en puisant dans des domaines aussi différents que la mode, les technologies, l’alimentaire ou le sociétal. Parmi les tendances identifiées au fil des mois, le Movieoke, les vêtements intelligents, les agences d’alibis, les produits ethniques, Von Dutch, le blue ray disc, le fashion fooding, Google Earth, le toothing, l’iPod Nano, les bijoux de peau, le wouaf wash, le lash bar et bien sûr les blogs, les moblogs ou le Podcasting.  Avec le recul de plusieurs années de chronique, on peut dégager des tendances de fond telles que l’identité des hommes en pleine évolution, traitée à travers des sujets tels que la lingerie, les jupes, le retrosexuel puis l’übersexuel (bien avant moi).

Bien d’autres tendances sont analysées et proposées en podcast. Une vraie mine d’informations avec le confort de la langue française en prime. Vive la Belgique !

Marian et l’übersexualité

Ubersexuel_1 Si vous êtes un homme et que vous ne connaissez pas Marian Salzman, vous risquez de vous coltiner une sérieuse crise d’identité, tôt ou tard. Parce que Marian, elle est super forte : elle connait le futur des hommes, rien de moins. C’est à elle qu’on doit le terme "Metrosexual", le Guardian l’a dit, timesonline aussi. Bon, pour remettre les choses à leur place, elle avoue elle-même ne pas l’avoir inventé mais repris de son créateur (Mark Simpson) lors d’une interview avec un journaliste du Daily Telegraph qui a tellement aimé qu’il en a fait son titre. Peu importe, sur un coup de chance (un malentendu ?) mais avec un incontestable talent de business woman, Marian, elle a réussi à faire de David Beckham tout sauf un joueur de football viril.

Le coup de génie est qu’elle a détecté le potentiel marketing forcément porteur pour les marques : les hommes prennent soin d’eux et ils ont même pas honte.

BeckhamDepuis, David est affublé de boucles d’oreille en diamant pour se raser, change de coupe de cheveux tous les deux jours, il n’hésite pas à montrer ses fesses, à porter des bijoux au petit doigt, à laisser penser qu’à la maison c’est plutôt Victoria qui commande, à planter des tatouages dans des endroits improbables de son anatomie… Franchement, merci Marian, c’est super… OK, j’ai l’air de m’acharner comme ça mais il n’y a pas que David, Jude Law aussi il est metrosexuel, la mode masculine est bouleversée, et puis il y a même une série inspirée du phénomène, incontournable on vous dit…

Mais Marian, elle a bien compris que si elle ne réagissait pas très vite, le concept allait lui échapper : toutes les marques sont à la recherche de la suite de l’évolution de l’homme moderne qui ne peut pas s’arrêter au metrosexuel. Sur ça au moins, je peux témoigner : plusieurs marques nous ont déjà consulté sur le sujet. Alors elle revient, Marian, elle a bien cherché, étudié, investigué et elle a trouvé : l’homme ne sera pas unique, il ne sera pas que metrosexuel, il sera übersexuel, aussi, si il veut… Et plutôt que de le dire par hasard dans une interview, elle le dit dans un livre qu’elle lance en faisant plein d’interviews. Tiens, elle a même rencontré Laurent Mauriac, nouveau correspondant aux US de Libé, pour son article paru ce matin. Mais comme on ne la raconte pas à Laurent, il a bien perçu que le concept était un peu moins fort ce coup-ci :"Mais qui peut s’intéresser aux übersexuels ? Toutes les marques, répond Marian sans vraiment convaincre"… Ceci dit, encore une fois, sa promo est maligne : en fait, raconte-t-elle, elle voulait lancer le concept "M-ness" mais les journalistes se sont encore une fois tellement appropriés le sujet qu’ils ont choisi l’übersexualité qu’ils imposent comme le nouveau phénomène, c’est pas Marian qui le dit, ce sont les journalistes.

Mais au fait, au-delà de cet élégant préfixe allemand über (au-dessus), Ubersexuel, c’est quoi ? Comme les définitions se font rare ou étonnantes sur le net, on va faire court : l’übersexuel est masculin mais pas macho, moins égocentrique et plus tourné vers les autres, il a du caractère, c’est un dur, pas une lopette. Les incarnations citées : George Clooney, Schwarzy, Ewan Mc Gregor, le Brad Pitt de Fight Club (pas celui trop ambigüe d’Entretien avec un vampire) et, en plus vintage, Cary Grant…

On a donc maintenant le droit de bruler sa carte Sephora, d’oublier sa trousse de maquillage Gaultier pour ressortir ses bonnes vieilles chemises bucheron, jusqu’à ce que Marian nous ouvre encore une nouvelle voie dans quelques mois, c’est chouette, non ? Il y a juste des moments où trop de marketing frise le ridicule et, même si je m’intéresse aux tendances, je n’acheterai pas son livre. D’autant que, comme relevé par Laurent Mauriac encore plus fermement sur son blog commun avec Pascal Riché, le potentiel pour les marques est sans doute plus limité. En parlant de Libé, il y est dit que Marian travaille dans une grande société de publicité new-yorkaise (JWR?), bizarre qu’il ne soit pas plus simplement précisé qu’elle est en fait employée par le bureau du français Euro RSCG worldwide basé à new-York.