Découvrir le Nicaragua

Je connais mal l’Amérique centrale, j’avais pensé (un peu comme tout le monde) au Costa Rica mais c’est finalement le Nicaragua que j’ai découvert en premier. J’y ai suivi des amis qui avaient choisi la destination, le côté inattendu m’a plu d’emblée.

En voici quelques instantanés avec des conseils que je n’avais pas trouvé sur le net avant le départ.

Une journée d’exception près de Granada

On avait besoin d’optimiser notre temps après une arrivée compliquée sur laquelle je reviendrai. On a donc décidé de prendre un chauffeur qui s’est révélé un excellent guide sur une journée pour visiter les incontournables.

On a débuté par une balade en bateau au milieu des isletas du « Lago de Nicaragua », lac tellement grand qu’il abrite des aligators, des requins… et 365 îlots. Peuplés de locaux ou abritant des maisons luxueuses, ils réservent également la surprise d’une rencontre avec les fameux « singes agrainés », beaucoup plus sympa que leur nom ne semble l’indiquer.

Pour le déjeuner, retour à Granada dans l’un des restos vraiment cool de la ville. Granada a été fondée par les espagnols, elle en a gardé toute l’architecture coloniale et les couleurs typiques. Le style Andalou mauresque y est parfaitement conservé.

La majestueuse Cathédrale la surplombe et permet une superbe vue sur la ville et le volcan en arrière-plan, quand on gravit ses escaliers.

On ne se lassera pas de visiter la ville le jour suivant mais pour l’heure, départ pour le Volcan Mombacho a proximité de la ville. D’abord un arrêt vers des fabricants de poteries en traversant la réserve naturelle qui l’entoure.

Toujours en activité, le volcan a été à l’origine de la formation des Isletas visitées le matin même. Il réserve surtout le spectacle unique d’une vue sur un magma en fusion qui donne l’impression (pas tout à fait juste) de jeter un œil directement au centre de la terre.

Les fumées permanentes et l’activité de cette lave à portée de vue est un rappel permanent du risque d’éruption qui ajoute du sel à l’expérience.

Ce sont les visites immanquables de notre voyage au Nicaragua, celles qui méritent selon moi d’y passer plus de temps qu’à Juan Del Sur, ville balnéaire un peu surcotée, qui vaut surtout pour les adeptes du surf et sa plage Hermosa, véritable havre de paix. La vue depuis le Monte Cristo est également une jolie expérience. Notre retard dû au voyage nous aura fait manquer Ometepe qu’on nous a finalement plutôt déconseillé sur place.

Une situation économique et politique à découvrir de l’intérieur

C’est en échangeant avec les locaux et en particulier avec les français qui se sont installés au Nicaragua qu’on comprend la complexité de la situation. Si la presse se concentre sur la répression orchestrée par le Président Daniel Ortega pour évoquer la crise économique de 2018 qui laisse de nombreux stigmates, c’est bien la pression historique par les américains qui est montrée du doigt par les résidents. La lutte contre le sandinisme à coup d’embargos depuis les années 80, réactivée au moment de l’élection de son chef de file Ortega, Président depuis 2015, a pris la forme d’une restriction de l’accès aux prêts internationaux par le Nicaragua en 2018. Ce qui laisse le pays au centre d’une crise économique dont il a du mal à se relever.

Si l’image reste celle d ‘un pays violent, ce n’est pas ce que nous avons ressenti en le visitant. En tant que touriste, l’impact est principalement les prix très abordables qui permettent de s’offrir de superbes AirBnb ou des hotels à des tarifs imbattables. Les restaurants de bonne qualité sont également très accessibles.

Les erreurs du voyage

Partir au Nicaragua avec American Airlines avec escale à Miami n’a pas été une bonne idée et nous a fait arriver avec 24h de retard dans le pays.

L’escale passe par une entrée dans le territoire américain qui nécessite d’avoir un ESTA à jour (l’un d’entre-nous y avait pensé in extremis pour nous 3, ce quelqu’un n’est pas moi évidemment) et de composer avec les douanes américaines. Elles ont cette fois-ci jeté leur dévolu sur celui d’entre-nous qui n’avait comme seul enjeu d’avoir des parents marocains. Un contrôle qui se prolonge au point de faire manquer la correspondance alors qu’après 1 heure d’attente, nous essayons désespérément de prendre notre vol pour ne pas perdre les billets avec le poids de l’abandon de l’un de nos amis sur place. Ce qui se révélera de toute façon impossible dans l’aéroport de Miami assez indifférent aux enjeux d’avions manqués (en tout cas pour le Nicaragua). Dans le contexte, nous avons la « chance » d’être replacés tous les 3 par American Airlines qui nous trouve des billets sur le prochain avion… le lendemain à 15h, soit 24 heures plus tard.

Si nous redoutions l’ennui avec une nuit dans un aéroport moribond entre 22h et 6 heures du matin, nous avons eu le « bonheur » de trouver pas mal d’occupations puisque :

  • American Airlines n’a pas imprimé les bons billets pour 2 d’entre-nous et n’a pas cru bon de nous préciser qu’il fallait retirer les cartes d’embarquement au guichet de la compagnie qui assure le vol
  • C’est la compagnie TACA qui est indiquée sur les billets, Google me précise que c’est une compagnie du Honduras, je ne recherche pas l’historique des accidents avec la compagnie (rappelons que j’ai une peur bleue en avion)
  • En désespoir de cause, on sort de la zone d’embarquement pour trouver le guichet de la compagnie, faire éditer nos boarding pass et rentrer de nouveau
  • La compagnie est introuvable, c’est un agent de sécurité qui nous indique qu’elle n’existe plus et a été rachetée par la compagnie colombienne Avianca
  • Le comptoir est fermé, nous devons attendre quelques heures pour qu’il ouvre
  • Arrivé au guichet à 22h, on nous indique que « comme d’habitude », American Airlines a oublié d’activer on sait pas quel bouton pour pouvoir éditer nos billets. Nous sommes invités à nous adresser à eux.
  • Nous traversons donc le (très grand) aéroport de Miami pour arriver sur un comptoir… fermé ! Nous essayons d’appeler sans succès, pas d’autre choix que d’attendre l’ouverture du guichet à 5 heures.
  • Après une nuit assis inconfortablement dans un aéroport sur-climatisé, nous nous présentons à American Airlines qui nous explique qu’ils ont acheté les billets à TACA pour nous, qu’ils sont les clients et que tout est en ordre de marche.
  • Nous repartons pour 20 mn de marche en direction d’Avanca, guichet fermé mais bornes accessibles. Je suis le seul des 3 à ne pas pouvoir imprimer mon boarding pass. Retour à American Airlines puis chez Avianca avant que nous puissions enfin rejoindre la zone d’embarquement vers 8h. Et attendre le vol de 15h.

Avec l’escale retour, nous aurons au total passé plus de 30 heures dans l’aéroport de Miami et parcouru une bonne vingtaine de kilomètres…

Arrivé au Nicaragua, nous comprendrons que ce type de mésaventure n’est pas rare et qu’il vaut toujours mieux payer un peu plus cher et éviter à tout prix l’escale par les Etats-Unis. Passer par le Panama est la solution. On se le note bien pour la prochaine fois.

Pour ce qui est des voyages, je savais que les quelques jours dans le paysage carte postale de Corn Island passait par un voyage en petit avion de la compagnie Costena.

Contre toute attente, l’expérience s’est révélée beaucoup plus paisible que la traversée en Ferry (en l’occurrence petite embarcation à moteur) qui se coltine de jolies vagues. Par chance, on nous avait donné la veille l’astuce de ne pas monter à l’arrière du bateau pour éviter de se retrouver trempé à la première vague (ce qui s’est vérifié).

Mais la carte postale est en effet au bout du chemin.

Faune et flore tiennent leurs promesses, réputées au niveau du Costa Rica. Tenus loin de serpents et araignées (que nous n’avons pas croisé), ce sont une multitude d’oiseaux et de papillons qui nous ont ravis chaque jour.

Profiter du Nicaragua, avant que le pays ne mette ses force au service d’un tourisme fleurissant (ce qu’on lui souhaite) est une bonne idée, foncez !

Pourquoi un congé sabbatique ?

Ce qui m’a surpris à l’annonce de mon congé sabbatique, c’est la réaction de mon entourage. Je m’attendais à des objections : un break à presque 50 ans pour ne se consacrer qu’à sa vie et ses projets personnels, avec dans l’équation une vie loin de Paris. Forcément, il allait falloir argumenter, justifier, rassurer parfois. Je n’ai finalement pas eu à expliquer. Si je m’apprête à le faire ici, ce n’est donc sans doute que pour moi, même si ça peut au passage répondre aux questions que je reçois régulièrement concernant ma situation. Et pour partager quelques premiers enseignements, plus ou moins avouables.
 
 
Tellement simple à annoncer
 
Dans l’univers pro (clients, collègues, équipes, partenaires…), j’ai eu cette sensation étrange d’annoncer mon départ en congé de maternité à venir ! Les félicitations spontanées, exprimées au travers d’un « tu as tellement raison ! » plein d’envie n’empêchaient pas de lire dans les yeux de petites inquiétudes. Les implications de mon absence remontaient, en temps réel. Je ne doutais pas qu’elles seraient bien vite oubliées, elles m’ont donc fait sourire même s’ils fallait les gérer sur le moment. Ca a été au final l’occasion de profiter de pas mal de commentaires agréables à entendre et réconfortants.
 
Dans ma famille, je pense que c’était dans la droite ligne des décisions bizarres que j’ai prises toute ma vie, notamment dans ma « carrière ». J’avais commencé en quittant un job en CDI en agence à 24 ans pour débuter un stage non rémunéré chez Kodak, un an après avoir choisi de faire l’armée sur le terrain plutôt que planqué au service de com. C’était donc une décision de plus à mettre dans la liste « on comprend pas, mais si ça le rend heureux… ».
 
Avec mes amis, les réactions ont toutes été touchantes, encourageantes, galvanisantes. Les raisons semblaient évidentes, j’ai eu assez peu à les expliquer. Tous ceux qui compte ont immédiatement atteint ce subtil équilibre entre « on est un peu triste, tu vas nous manquer » et « on ferait comme toi à ta place, bravo ! ». S’il me fallait une occasion supplémentaire de me rappeler de la chance que j’ai d’être entouré de tant de bienveillance, j’aurais sans doute choisi celle là.
 
Tout en m’encourageant, beaucoup m’ont félicité pour mon courage. Je ne suis pas sûr de bien voir où est le courage. J’ai toujours répondu que c’était un cadeau que je m’offrais, pas du tout un acte de bravoure.
 
 
Les raisons évidentes… et les autres
 
J’ai passé 25 ans à travailler sans interruption, beaucoup, trop. Dans un métier qui ne permet pas réellement de décrocher, ni le soir, ni en week-end, ni en vacances. Ce job qui, quand il implique une com de crise ou un gros événement, peut même extraire de sa propre vie pendant plusieurs mois. Ce rythme était compliqué à rendre inaperçu auprès de mon entourage. On m’a beaucoup invité à travailler moins, ne pas m’oublier, je l’entendais mais n’en étais pas vraiment capable. J’admire ceux qui, dans le même champs professionnel, réussissent à ne pas checker leur boite email toutes les 10 minutes, évitent de plonger compulsivement sur leur portable à chaque notification. J’ai essayé sans succès et mes amis pardonnant toujours mes absences, y compris quand j’étais physiquement présent, ne m’y ont finalement pas forcé. J’aurais pu continuer longtemps puisque j’aime mon métier mais le besoin de faire une pause dans un rythme de vie un peu dense n’a pas vraiment surpris.
 
 
En 2009, j’ai vécu un épisode de vie pas très sympa. Je me suis fait une promesse à cette époque : m’offrir le cadeau de profiter réellement de ma vie, de préférence avant mes 50 ans. Je savais que ce ne serait pas en décrochant quelques semaines seulement.
J’ai aussi redouté le moment où, la tête dans le guidon, je finirais pas être moins performant dans mon métier en perdant ce qu’il nécessite de connexion au monde, aux tendances profondes, à la pop culture, aux soubresauts du marché de la com. Mais il fallait aussi cultiver une capacité d’engagement sur tous les sujets, sans exception. Une exigence pour soi mais également pour entraîner des équipes, une organisation, un système parfois. J’ai senti les signes avant-coureurs d’une lassitude il y a quelques mois, moins excité par un brief, plus résigné face à une décision client qui ne me paraissait pas la bonne, moins engagé dans une discussion où il fallait convaincre. Une sensation très ponctuelle mais bien présente.
Et enfin, j’ai construit une vie de célibataire sans enfant dans laquelle je m’épanouis mais dont je ne profite pas complètement si elle ne me permet pas de mener des projets personnels auxquels je tiens. Une pièce de théâtre à monter et un bouquin à écrire étaient en tête de liste. Tout était en place pour tirer complètement parti de ma situation.
 
Les attentats de 2015, quasiment au bout de ma rue avec l’effet traumatique qu’on a à peu près tous connu, m’ont convaincu que ce serait l’occasion de vivre ailleurs qu’à Paris cette expérience.
 
L’inverse d’un coup de tête
 
Je n’ai jamais pensé qu’une telle décision s’organiserait paisiblement dans la précipitation, 3 mois avant de la mettre en oeuvre. C’est donc en juillet 2016 que j’ai décidé de m’arrêter 2 ans plus tard, très exactement en juillet 2018. Ce qui m’a laissé le temps de gérer les annonces autour de moi avec la préparation qu’elle nécessitait parfois. J’ai également pu réfléchir concrètement au format qui me correspondrait le mieux, format dont je n’avais alors aucune idée. Gérer mes propres craintes faisait partie du processus : est-ce que mon boulot n’allait pas trop me manquer ? Allais-je décrocher facilement ? Fallait-il trouver une autre activité pour être sûr de ne pas m’ennuyer ? Mes projets personnels me stimuleraient-ils suffisamment ? Allais-je rester connecté ou décrocher également sur les réseaux sociaux ?…
 
Anticiper une période probable sans salaire n’était pas le moindre des sujets. J’ai donc commencé à mettre de l’argent de côté en même temps que je réfléchissais, en réduisant assez drastiquement mon niveau de vie.
 
J’ai apporté une réponse à chacune de ces questions au cours des 2 ans. Sans aucune certitude, jamais, mais en me nourrissant des conseils de ceux qui l’avaient expérimenté, j’évitais de quitter une rive sans aucune idée de ce que je voulais trouver sur le chemin de l’autre rive à réinventer.
 
J’ai donc pensé un format de congé sabbatique de 11 mois pour me laisser le temps d’une vraie expérience. Les 4 premiers mois ne seraient consacrés à rien d’autre que de profiter, mener mes propres projets, sans aucune projection sur le futur. Je partirais vivre à l’étranger pour me réveiller, la destination serait Lisbonne : une ville coup de coeur avec un climat digne de Los Angeles dans le quasi même fuseau horaire et à 2h30 de Paris, un mode de vie à la fois très différent mais avec cette caractéristique d’une capitale dynamique proche de la mer, un coût de la vie intéressant (sauf le logement désormais aux prix parisiens). Cette envie d’ailleurs serait financée par mon appart parisien en Airb&b, il a fallu me faire violence sur ce point là.
 
 
Ce qui fonctionne jusque là… et le reste
 
Ce qui fonctionne le mieux est que je suis heureux ! J’ai découvert l’absence de charge mentale, le bénéfice de nuits de 8 heures de sommeil, ce que consacrer un temps de qualité à chaque moment signifie, calibrer mieux ce qui est important et ce qui l’est moins.
 
J’ai à peu près suivi la feuille de route que je m’étais fixée. A part un détour imprévu de 2 semaines à Los Angeles grâce à Air France (des billets à 350 Euros !) et à mes amis qui m’ont entraîné sans grande difficulté. Pour le reste, après 3 mois à Paris à profiter de mes amis et à faire du bénévolat sur des événements, je suis à Lisbonne pour quelques semaines, j’écris, je fais du sport tous les jours, j’y découvre la vie quotidienne, de nouvelles habitudes. Je reste super nul en portugais pour une raison indépendante de ma volonté : on me répond en français à chaque fois que j’essaie !
 
J’ai décroché de mon rythme précédent en environ une nuit. Le fait d’avoir mûri le projet pendant 2 ans a forcément joué. Dire que le rythme apocalyptique que j’ai connu ne me manque pas est un euphémisme.
 
 
Grâce à mes projets et à l’écriture, je n’ai pas le sentiment d’endormir mes neurones, bien au contraire. Je suis stimulé chaque jour dans une ville que je dois apprivoiser, avec en toile de fond l’exercice quotidien de la création par les mots. Sur les deux sujets, le chemin est plus important que la destination, sans aucun doute. Quand au théâtre, chaque jour me confirme que c’est un univers où la patience est une qualité à cultiver, ce qui ne me fait pas de mal… J’écrirai sur le sujet quand une échéance concrète se profilera.
 
J’ai en revanche transformé un déménagement à Lisbonne en une vie partagée entre Lisbonne et Paris. Parce que se loger à Lisbonne est une tannée, parce qu’on m’annonce des mois de décembre et janvier pluvieux pas si agréable que ça, parce que je veux être là si ma famille a besoin de moi, parce qu’il est assez vite apparu que Paris resterait ma ville de cœur, parce que même s’ils allaient venir me voir facilement, mes amis allaient me manquer.
 
Le dernier point que je dois m’avouer est que la confirmation par l’expérience de l’adage « personne n’est irremplaçable » n’a pas toujours été simple à gérer. Je savais que je ne manquerais pas dans mon univers professionnel, qu’on ne viendrait pas tellement me chercher, je ne peux que confirmer. Mis à part quelques jolis projets venus d’amis (pour lesquels je joue en général le coach), les seules propositions qui arrivent spontanément sont celles d’influenceurs qui ont besoin d’aide pour gérer leur relation aux marques, d’étudiants et organisateurs d’événements qui me demandent une intervention. Ca m’a perturbé les premières semaines même si je n’ai jamais compté sur ça. Ce n’est plus un sujet aujourd’hui.
 
La seule décision sur laquelle j’avais décidé de ne pas statuer était celle de ma relation aux médias sociaux. Près de 4 mois après le début de ma pause, il est clair que j’en tire plus de bénéfices que de contraintes : je garde un lien avec mes amis via les moments du quotidien partagés en stories sur Instagram, je me tiens à l’affût du monde qui m’entoure sur Twitter, je ne sais pas quoi faire de Facebook (mais ça c’est pas nouveau hein).
 
J’ai déjà quelques intuitions pour la suite. Garder du temps pour moi sera au coeur de la réflexion, c’est sûr.
 
Pour le reste, tout peut encore changer. Rendez-vous dans 7 mois ?
 

Ca c’est Palace… ou le luxe vu par un novice

Je n’ai pas particulièrement des goûts de luxe dans la vie de tous les jours. Si je devenais très riche, je pense même que je garderais le même appartement (éventuellement avec une piscine sur la terrasse quand même), je n’aurais toujours pas de voiture (mais peut-être un chauffeur et un fixie pour entretenir les cuisses), je continuerais le sport dans mon club low cost favori ouvert 24h sur 24 (sauf si L’Usine se mettait au 24/24), je ne passerais pas des heures dans les boutiques de l’Avenue Montaigne (mais j’enverrais éventuellement mon styliste s’en charger)

En vrai, je ne changerais pas fondamentalement mon quotidien. A une exception notable près : je voyagerais. beaucoup. Mais pas dans n’importe quelle condition.

D’abord, si la misère est moins pénible au soleil, la peur de l’avion se révèle forcément beaucoup plus agréable à vivre en première classe, un verre de champagne à la main. Je deviendrais donc le meilleur ami d’Air France et de sa nouvelle version du voyage haut de gamme annoncée il y a quelques jours. Et je demanderais en supplément à un membre du PNC de me masser la main pendant le décollage si je voyage seul, y a que ça qui me détend.

Tout ça m’emmènerait chaque fois dans une nouvelle destination, un endroit que je ne connais pas (en plus de mes villes préférées Barcelone, San Francisco, New York, Sydney et Rio je veux dire). La prochaine serait Cap Town en Afrique du Sud, très agréable en février d’après ce qu’on me dit.

Quand tout à coup : LE PALACE. C’est un fantasme assez récent, la vie de Palace. Genre quelques semaines, pas plus. Si j’apprécie à Paris les univers du Royal Monceau et du Park Hyatt Paris Vendôme, c’est pour y prendre un verre professionnel dans un environnement cosy mais moderne. Je ne me suis jamais projeté dans la vie de résident d’un hôtel de luxe plus que quelques heures jusqu’à ce que l’opportunité se présente le week-end dernier au Mandarin Oriental de Barcelone.

Longtemps, j’ai pensé que la magie d’un palace se jouait dans le confort, la décoration et la surface des chambres, le niveau de la restauration -étoilée de préférence, la qualité du SPA et des espaces bien-être, la localisation du lieu, une conciergerie efficace,  l’attention aux détails tels que les couloirs parfumés, la corbeille de fruits frais dans la chambre ou la mise à disposition de tout types de câbles de connexion… Tout ça est vrai.

Mais ce qui fait la réelle différence d’un hôtel de luxe, en tout cas au Mandarin Oriental de Barcelone, c’est son équipe, du bagagiste au réceptionniste en passant par tous les hôtes disséminés dans les différents espaces de l’accueil : ils vous connaissent en quelques minutes, devancent vos besoins, se plient en 4 pour vous rendre la vie agréable. Et ça marche plutôt bien.

Ce n’est pas pourtant immédiatement gagné. A peine arrivé, les valises sont prises en charge pendant le check-in, plein de gens viennent se présenter et vous donnent leurs prénoms en expliquant qu’il suffit de les appeler en cas de besoin. A peine le temps de réaliser qu’on ne retiendra jamais tous ces prénoms et qu’on ne sait même pas comment les joindre qu’un tour des lieux est opéré par une hôtesse charmant avant de découvrir sa chambre au moment même où la valise est apportée par un charmant garçon. Tout est allé trop vite, j’aime peut-être trop mon indépendance pour apprécier vraiment.

Et pourtant, dès les premières heures, vous réalisez que ce déferlement avait un sens : vous croisez souvent ces visages connus, ils sont en effet tous charmants, ils engagent la conversation de façon toujours agréable, utile et jamais intrusive. Ils connaissent votre nom mais aussi vos centres d’intérêt, on ne veut pas savoir pourquoi ni comment, quels indices on a pu laisser dans les conversations, on veut juste profiter du bénéfice. Il suffit de lever la tête pour que la réponse à la question que vous alliez poser vous soit apportée. Pas mal font l’effort de parler en français même s’ils n’en ont que quelques notions. De l’entrée de l’hôtel à sa sortie, une équipe complète semble ne vivre que pour vous créer du confort. A tel point que la Conciergerie devient accessoire, je n’ai jamais eu à m’y arrêter.

Bien sûr, le luxe a un prix, à tous les niveaux : le buffet du matin est parfait, pour l’agrémenter de plats, il faut payer. Le wifi est en supplément. Le Coca est au prix parisien, soit 5 fois plus cher que le prix local…

Au moment du départ, alors que vos valises sont prises en charge pendant qu’un taxi est organisé pour vous, il vous prend l’envie absolument ridicule de passer voir tout le monde pour dire au revoir, alors qu’on n’est resté qu’à peine plus de 2 jours. On pensait que les piscines magiques allaient manquer, ce sont en fait les gens. Quand on connait mon caractère plutôt casanier en vacances, c’est dire l’habilité des équipes à s’adapter à chacun.

Je suis donc super prêt pour mon tour du monde des palaces, dans mes rêves.

Voyages

Je n’écris plus ici. Je voyage, je peux pas tout faire. Et j’exauce au passage les voeux de ma wish list de l’année.

Après Tel-Aviv fin avril, le Festival de Cannes en mai, j’enchaîne pour le travail Londres (souvent), Tunis, Los Angelès, l’Atlas marocain. Et pour le plaisir un week-end à Besançon (ma maison), à Bordeaux (une belle découverte) et enfin à Monaco et son Festival de télé dont je rêvais depuis si longtemps.

J’ai donc rencontré une bonne cinquantaine d’acteurs qui m’ont fait vibrer devant mon écran dans mon enfance (Linda Gray aka Sue Ellen !!) ou depuis 10 ans que je me suis laissé emporter par les séries télé contemporaines. Mais j’ai aussi croisé des producteurs, scénaristes, showrunners qui m’ont appris plein de choses dont j’ai pris bonne note et partagé la vie quotidienne avec mes amis de la presse télé qui m’ont guidé pendant 5 jours. Un énorme moment de plaisir.

Plus de temps dans la vraie vie, moins sur les réseaux sociaux. Ca me plait bien, on va essayer de tenir le rythme. (j’en ai d’ailleurs profité pour passer en privé sur Twitter, ce qui explique le cadre vide en bas à droite sur cette page)(mais c’est tendance de s’effacer un peu sur Twitter)

 

Retour en image à Tel Aviv

C’était la dernière ville dont je rêvais depuis longtemps et qu’il me restait à découvrir. Donc après New York, Sydney, San Francisco, Barcelone, Rio et Hong Kong, je suis parti une semaine à Tel Aviv en Israël. Le point commun de ces villes au bord de la mer ? Une énergie bien particulière, un tourbillon permanent traversé de bulles de plénitude. Mieux que des mots, j’ai pensé à des images pour garder une trace.

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Les séries détrônent les films sur les murs de New York

Lors de mes visites à New York, ce sont l’omniprésence des marques, les affiches pour les comédies musicales et les actions plus ou moins événementielles pour les films qui m’avaient marquées. Les marques habitent toujours Time Square et les comédies musicales sont toujours à l’affiche sur Broadway. Mais les films semblent relégués au rang de la figuration.

La vraie révolution m’a paru tellement énorme que j’ai éprouvé le besoin de la valider. Mon goût prononcé pour les séries orientait peut-être mon sentiment. J’ai demandé autour de moi. Mais quand même, les images ci-dessous parlent d’elles-même.

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Je suis le roi du monde de la Corse

Lorsque j’ai été invité par Corsica Ferries à découvrir la Corse en deux jours, j’ai failli dire non puis j’ai dit oui. Lorsque j’ai découvert le programme très sport avec notamment Tyrotrekking et Via Ferrata, j’ai failli dire re-non et puis j’ai dit re-oui. Parce que rien ne me fait peur. Officiellement.

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Bon, au final, j’ai trouvé la descente en suspension sur un câble (Tyrotrekking) carrément facile comparée à la séance d’escalade (Via Ferrata) un peu corsée (ahah). Parce que depuis toujours, j’ai le vertige. Et quand on connait les effets du vertige sur les jambes, on imagine assez facilement la qualité de ma performance à quelques dizaines de mètres du sol.  Ca m’a rappelé le parcours de combattant de l’armée, celui où j’avais découvert la façon dont l’énergie d’un groupe peut galvaniser (merci à mes coachs qui se reconnaitront… en photo plus bas !). Evidemment, je l’ai fait en ronchonnant que les gens, ils étaient complètement « malades de nous lâcher sur des parois à pic », que « je m’appelle pas Indiana Jones » et que « je suis trop vieux pour ces conneries ». Mais après, j’étais fier comme bartabas, bourré d’adrénaline qui donne la pêche.

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Le choc Corse

En plein milieu d’un long tunel, j’ai trouvé mon oasis le temps d’un week-end. Je ne pensais pas qu’il était possible de l’atteindre sans avion (merci Corsica Ferries), d’y vivre un condensé d’autant d’instants magiques aussi forts en aussi peu de temps, de redécouvrir à ce point une Corse que je croyais pourtant bien connaître, d’y mélanger un tel assemblage d’émotions contrastées (de l’éclat de rire à la trouille sportive qui envoie de l’adrénaline). Il va me falloir un moment pour regrouper tout ça et tenter d’en décrire une parcelle. Le temps que ça décante, je suis sûr que certains de mes camarades de voyage trouveront les mots. Ou les images. Ou les deux.

Kemer 2009 Saison 3

Nouveau casting, scénario à rebondissement qui passe par la quatrième dimension, après une première saison de débutant en 2007 puis de maturité en 2008, l’opus 2009 de « Vacances au Club Med de Kemer » s’est révélé plein de surprises. A l’arrivée, je me sens comme un VIP étonnamment bronzé mais un peu cassé, nourri aux boulettes et à l’Absolut Pomme, prêt à bondir sur le premier crazy sign qui passe. Mais pour en arriver là, ça a été un long chemin qui nous a mené de la Bretagne au Quebec en passant par le Brésil avant de revenir à la case Kemer comme on aime. OK je m’explique.

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