Le jour où j’ai découvert Google Earth

La diversité des publics est toujours compliquée à gérer. On apprend très vite en communication à adapter le discours à sa cible. Dans la blogosphère, on sait au mieux à qui on veut s’adresser mais on ne sait jamais qui va nous lire. Facile de trouver des dénominateurs communs aux lecteurs de Libé ou aux téléspectateurs de l’Ile de la Tentation, plus compliqué à déterminer pour un blog où se cotoient des bloggers de la première heure, à l’affut de toute nouvelle tentative, et des internautes débarqués sur un blog au hasard d’un mot clé improbable tapé sur un moteur de recherche. J’en vois déjà réagir en fustigeant l’approximation d’une telle analyse : "Parce que chez Canal Plus, en 84, ils savaient à qui ils s’adressaient peut-être ? Quand on passe d’une chaîne haut de gamme pour CSP+ à une chaîne populaire pour classe moyenne en autant de temps qu’il faut pour programmer un bon vieux porno tous les premiers samedis du mois, il est où le dénominateur commun ?". Bien sûr, parfois, avec le temps, les cibles s’affinent voir se définissent d’elles-même, ce ne sont pas les services marketing des médias qui contrediront ça. Mais avec les blogs, ça se complique un peu avec les niveaux d’exigence sans appel des publics : tiens, par exemple, s’émerveiller devant la magie de Google Earth plus d’un mois après "la disponibilité gratuite de l’ex Keyhole" relève de la ringardise absolue pour les pros du blogs et de l’info maligne pour les néophytes. Les uns pourraient nous rayer de leur carte (comprendre "liste des blogs à lire"), les autres nous vouer une reconnaissance à vie ("liste des favoris"). Alors sans savoir qui lira ces lignes, j’ose affirmer tel un chevalier des temps modernes que j’ai découvert (en pratique) Google Earth il y a quelques jours seulement et que c’est assez bluffant : tout ceux qui rêvent de zoomer depuis la vue de la planète Terre jusqu’à celle du toit de leur maison doivent tenter l’expérience. Faites le, vous m’en direz des nouvelles. Plein d’autres applications possibles -évidemment- mais je vous laisse découvrir. Pour la peine, en exclusivité mondiale, la photo de ma maison pour ceux qui auront eu le courage de lire ça jusqu’au bout.

Maison_3 

Ah oui, pourquoi Canal + en exemple ? Pourquoi pas plus moderne avec les chaînes du câble, du satellite, de la TNT, ou même les sites Internet ? Je pourrais argumenter que c’était pour rappeler un fait dont peu se souvienne ou pour analyser avec le recul nécessaire (21 ans, c’est bien comme recul, non ?) mais en fait, plus prosaïquement, j’avais vraiment besoin de réussir à placer "porno" dans un post, rapport aux moteurs de recherche. J’aurais tout aussi bien pu parler de film X, du journal du hard, de Clara Morgane, Rocco Siffredi, voire du premier film gay classé X diffusé sur une chaîne hertzienne dans les années 90 mais ça faisait beaucoup. Quoique, là, finalement, c’est fait, google ne va plus savoir où donner de la tête.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur PRland

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading