Mes albums de chevet

J’imagine qu’on est nombreux à avoir un livre de chevet, qu’on relit plus ou moins régulièrement mais toujours avec le même plaisir. Comment appeler un disque associé à un moment de sa vie, dont on aime chacun des titres, qui nous a suivi du radio cassette et vinyle au CD avant d’aterrir dans un iPod ? Je n’ai pas trouvé. Ils sont réunis dans un range CD à portée de main, font partie de toutes mes playlists. Je les appelle mes albums de chevet, faute de mieux.

Lorsqu’un nouvel opus rejoint ce club très fermé, je le sais tout de suite. Ca vient de m’arriver, ça m’a donné envie de lister chacun des membres.  Quitte à révéler des goûts très chanson française. Quitte à faire des choix et ne pas garder certains albums que j’avais aimé à leur sortie mais que je n’écoute plus ou beaucoup moins.

Ca m’a donné aussi envie de connaître le goût des autres. Alors tant qu’à faire dans le old school, on va tenter une chaîne comme au bon vieux temps en demandant leur liste à quelques camarades.

Marie Laforêt 1972

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C’est pour les fans « l’album à la marguerite » mais je ne l’ai découvert que 20 ans plus tard. A l’âge où n’importe quel gamin normalement constitué écoutait Chantal Goya, je causais le désespoir de mes parents en imposant en voiture systématiquement la même cassette recto verso d’une chanteuse pour adulte, quelle que soit la longueur du trajet. Prière pour aller au paradis, Pegao, Mon pays est ici, Ay tu me plais et Etait-ce trop beau pour durer faisaient partie de mes favoris mais j’aimais tout dans cet album qui dès que je l’écoute me renvoie invariablement aux voyages de mon enfance.

Francis Cabrel – Les chemins de traverse

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On est forcément marqué par les goûts de ses parents. C’est avec son deuxième album que j’ai découvert Cabrel, ses mots, son accent et sa voix dont on dit trop rarement sa qualité exceptionnelle qui résonnait dans la cuisine pendant que ma mère s’y affairait. Je l’aime à mourir en est évidemment le titre phare mais c’est aussi celui que j’aime le moins. C’était l’hiver, Star à sa façon et Je rêve en sont mes titres préférés. Depuis, j’aime tous ses albums, sans exception.

France Gall – Babacar

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Ce sont mes années collège, dans le vieux walkman cassette qui m’accompagnait sur le chemin de l’école, j’écoutais comme tout le monde à l’époque Babacar, Evidemment et Ella Elle l’a mais aussi chacun des tubes en puissance de l’album : la chanson d’azima (quand le désert avance), Dancing brave (avec Voulzy), j’irai où tu iras, c’est bon que tu sois là…  Rarement un album français aura aligné autant de succès restés dans la mémoire collective.

Pink Floyd – The Wall

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C’est l’album de mes premières vacances loin, sans les parents, entre amis. On chantait, je conduisais, on avait en tête les images du film de Bob Geldof. « We don’t need no education »… « Teacher leaves their kids alone ». J’ai toujours du mal à comprendre que ça puisse ne pas faire partie de la CDthèque de quelqu’un. 

Maurane – Ami ou ennemi

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J’aimais sa voix depuis toujours, elle avait été une marie-Jeanne exceptionnelle dans Starmania mais ses propres chansons ne me séduisaient pas. Pas même son tube Toutes les mamas. En arrivant à Paris, mon premier achat a été Ami ou ennemi dont le premier titre, Ca casse, m’avait vraiment séduit. Le reste ne m’a pas déçu : du mal, tant c’était bon, sur un prélude de Bach, décidémment, les femmes en dessous… j’aimais tout. Jamais Maurane n’aura retrouvé à ce jour une telle perfection réunie dans un seul album.

Zazie Zen

 

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J’avais aimé le premier album Je tu ils, et son titre phare Sucré Salé, mais c’est l’album Zen qui garde une place bien particulière. Fou de toi, un point c’est toi, Craque monsieur, Hissée haut, J’envoie valser, Homme sweet homme restent parmi mes titres préférés d’une Zazie dont je continue à aimer chacun des nouveaux albums. Je commençais à travailler, rester Zen devenait un challenge.

Veronique Sanson – Symphonique Sanson

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Je ne suis pas particulièrement fan de la voix de Véronique Sanson et je ne connaissais pas vraiment son répertoire. En découvrant un peu par hasard son album symphonique, j’ai eu un coup de foudre musical immédiat. Depuis, il ne se passe pas un mois sans que je ne le réécoute. Si je devais faire un choix, ce serait impossible : Je serai là, Christopher, Ma révérence, le temps est assassin, Saint Lazare, Mortelles pensées, Tout va bien, je les hais, l’amour qui bat… je les aime toutes pour la qualité de l’arrangement symphonique. Parfait pour couvrir les nuisances sonores du métro.

Evita

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Je ne suis pas sûr que j’aurais découvert cette comédie musicale si Madonna n’avait jamais endossé le rôle d’Eva Peron dans le film d’Alan Parker. De l’ensemble de sa discographie, ça reste aujourd’hui l’album que j’emporterais sur une île déserte. Elle n’y a jamais mieux chanté, les ajoûts spécialement écrits pour le film (You must love me) sont de qualités, Banderas y révèle un incroyable talent de chanteur. Je rêve depuis de découvrir un jour la comédie musicale sur scène. Le premier CD à avoir tourné en boucle dans mon PC de bureau.

Evanescence – Fallen

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Au milieu de cette douceur toute francophone, j’ai craqué pour la voix d’Amy Lee, les couleurs hard rock populaires et la musicalité d’un album up tempo dont mon titre préféré est une balade (Hello), pas très loin devant tout le reste dont les hits Going under et Bring me to life. Mes footings le long de la Seine se sont accélérés à cette époque (2003). Je reste accro (à l’album, moins au footing).

Calogero – l’embellie

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Il m’a fallu deux écoutes pour savoir avec certitude que cet album là serait parmi mes musts. Le titre phare (c’est dit) est à l’image du reste de l’album : il m’emporte. Les titres ont tous leur univers, là encore sur un arrangement très symphonique. Mes préférés sont Je me suis trompé, La bourgeoisie des sensations, La fin de la fin du monde, J’attends, Le passage des cyclones, Tu es fait pour voler. Presque tous en fait. Ils seront étrangement liés pour toujours à des vacances à Kemer. 

Tu avais lancé le top ciné, t’étais pas le dernier sur l’idée, t’écris mes livres de chevets, t’es super fort en playlist, t’es super fort en titres qui claquent pour tes billets, vous écoutez la musique à deux ou pas, tu es en pleine découverte des berceuses pour s’endormir ? La liste de tes albums de chevet m’intéresse. Celle de tes amis aussi.

10 réponses sur “Mes albums de chevet”

  1. Fallen idem pour moi, première voyage avec l’école à l’étranger 27h de car, en boucle pendant une journée donc.
    Ensuite vient sûrement Supertramp le best-of pour Crime Of The Century, etc, l’époque où je commençais à travailler (et que j’avais envie de démissionner tous les genre) alors je rentrait en vélo tous les jours avec « School » dans les oreilles.
    Pas très loin derrière Bronski Beat avec « The Age Of Consent » pour toutes ces longues marches de fin d’adolescence, un peu paumé, sur Why ou Smalltown boy.
    Enfin plus récent, plus du moment mais qui deviendra à coup sûr de l’album-chevet : Kerli et Empire Of The Sun, pour l’envoutement des nuits blanches de travail devant photoshop (quand la nouvelle star se termine à 23h il faut bien quelque chose ensuite :D).

    Sinon plus individuellement, des « titres-chevet » : il y a le hung-up de Madonna, premiers pas de danse dans première boîte, un ou deux MGMT et ma chanson préférée ever que j’écoute à chaque nécessité de faire un choix important : The Verve – Bitter Sweet Symphony.

    Voilà voilà.

  2. Ah tiens une chaîne !
    bon bah va y avoir du gros rock qui tâche et du gros trip hop qui passe bien

  3. Laurent : et du concert à emporter ? ahah !

    Eric : yay une chaîne où on peut faire une liste !! trooop bien 🙂

  4. Macsym > on a donc Fallen en commun et j’ai longtemps hésité à mettre Confessions on a dancefloor de Madonna mais j’aurais bien mis 5 ou 6 de ses autres albums alors… je n’aigardé qu’Evita
    Laurent > Calme toi maintenant
    Mathilde > ouais t’as vu, en plus je t’ai laissé la voie libre pour linker les tortues de ton choix

  5. Merci de m’avoir mis « toutes les mamas » en tête, c’est super pour ne pas réussir à s’endormir 😈 .

    Hey toi mama, je te dis bonne nuit hallelujah !

  6. Dis Eric le soir où tu fais une soirée tu oublies de m’inviter hein, dis ?!… ;p Trêve de mauvaise plaisanterie je suis touché par 2 choses (c’est mon côté binaire, mon côté gémeaux).
    a. ton post m’a touché (si, si sans dec, je suis très sensible comme toi à l’histoire musicale qui fait (aussi) une partie de qui nous sommes et devenons ;
    b. pour être tout à fait franc, ça fait un moment que je ne suis pas venu te lire, et comme je ne suis pas du genre à checker fébrilement mes backlinks c’est une véritable coïncidence qui m’a amené dans mon Netvibes à cliquer sur ce post (sans doute un signe, sinon la preuve du point a., cqfd)

    Pour cela je vais relever le défi et t’en remercie. Bise.

  7. Guillaume > désolé (enfin là ça a du te passer depuis en même temps)
    Cyrille > j’ai toujours su qu’il y avait un petit coeur qui bat tout là-bas au fond dans le noir. Bon j’attends ta liste le pied ferme.

  8. Comme dis par d’autres, pour moi, on arrive à définir quelqu’un par la musique qu’il écoute. Un peu de psychologie, la connaissance des musiques citées, et hop, on arrive plus ou moins à savoir à qui on a affaire.
    Dans une époque très peu lointaine, j’avais un blog qui définissait l’humeur par la musique (ou inversement)… Je me suis auto-analysé par la musique que j’avais envie d’écouter et j’ai découvert 2 ou 3 choses que j’ai essayé de partager tant bien que mal.

    En tout cas, sympa de nous faire entrer « dans ton monde ».

  9. Tu as raison, France Gall est geniale. Elle et Michel Berger ont fait des chansons magnifiques.

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