TED LASSO est ce qu’il vous faut

Longtemps que je n’ai pas écrit sur les séries. Il faut dire qu’on en parle tous les mois avec les copains dans le podcast Oh. My. God (allez l’écouter d’ailleurs, ici ou sur vos plateformes habituelles, j’en profite…). Résultat, j’avais moins de raisons d’en parler ici. Il fallait un coup de coeur suffisamment gros pour que je m’y remette. Si en plus, il apparait que tout est en place pour que vous ratiez votre coup de cœur potentiel, je me sens investi d’une mission de premier ordre : vous convaincre que vous allez aimer TED LASSO. Alors voilà.

Tout part d’un quiproquo.

Fan de la première heure de son initiateur-interprète Jason Sudeikis (ex « SNL« , « Comment tuer son boss ? », « Les Miller« …), je suis quand même allé lire les critiques de nos grands magazines avant de me lancer, plonger dans une série étant devenu l’un des plus gros engagements des temps modernes. Nos amis critique séries ont malheureusement d’emblée confirmé mes craintes. Pour Première  » On a un peu de mal à envisager que quelqu’un qui ne s’intéresse pas du tout au football – ou plutôt au soccer comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique – puisse se passionner pour TED LASSO« , pour Les Inrocks « Une comédie sportive sur fond de choc des cultures« , pour Le Point « ... blagues sur le monde du foot (un peu paresseuses et s’appuyant surtout sur des clichés), des intrigues de vestiaires (un peu cousues de fil blanc) et des cocasseries nées du fossé culturel et social américano-britannique (efficaces mais pas très originales)… » (même si la critique du Point est au global plutôt bonne). En plus des clichés tant redoutés, on nous promet une morale dégoulinante de bons sentiments jusqu’au dégout. Pas envie.

Oui, TED LASSO est bien l’histoire d’un coach de football américain d’une naïveté confondante qui confine à la crétinerie, confronté à la culture anglaise qu’il ne comprend pas mieux que notre bon vieux « soccer » européen. Plus exactement, c’est le point de départ qui creuse le sillon des pastilles humoristiques créées pour la promo de NBC Sports en 2013, toujours en ligne sur YouTube ici ou ici. Mais la série dérivée pour Apple TV+ n’a finalement pas grand chose à voir. Il m’a fallu croiser le chemin sur Twitter de quelques ardents défenseurs auxquels je fais confiance (Poke Gonzague) et un nouveau confinement où perdre du temps n’est plus tellement un enjeu pour décider à me faire un avis par moi-même.

Parlons de TED LASSO, la série.

Il m’arrive de me demander si les auteurs des critiques ont vraiment regardé les séries dont ils parlent. Comment peut-on voir devant TED LASSO une série humoristique sur le football et le choc des cultures ? L’émotion recherchée étant de toute évidence autant les larmes que les rire et la toile de fond sportivo-culturelle servant surtout quelques gags (et souvent pas les meilleurs d’ailleurs). On aurait pu compter sur l’intelligence de la promo par Apple TV+ pour corriger le tir mais c’est un espoir qu’on a perdu depuis longtemps. C’est donc sur fond d’affiches et bande-annonces qui disent « football » et « choc des cultures »qu’il faudra trouver sa voie.

Hannah Waddingham et Jason Sudeikis

Alors de quoi ça parle ? Lorsqu’une femme humiliée par son mari se retrouve à la tête d’un club de foot de Richmond dans la banlieue londonnienne, elle décide de détruire l’image du club en engageant à son insu un coach de football américain de toute évidence incompétent en matière de Premier League.

TED LASSO met au centre de tout l’optimisme et la bienveillance. Alors bien sûr, c’est cousu de fil blanc, on comprend en quelques minutes qu’on va s’attacher à ce personnage caricatural ridicule au prime abord, mais c’est beaucoup plus que ça.

Le « Succession » de la bienveillance

Si on réussit à ce point à trouver passionnants les protagonistes de « Succession » pour leur capacité à être détestables, pourquoi une série qui réussit à rendre l’intégralité de ses personnages attachants le serait moins, passionnante ? Et on est heureux de les aimer autant ces personnages qui révèlent tous, plus ou moins rapidement, leur part d’humanité. Passée au tamis d’un irréductible optimisme, c’est l’attention aux autres qui impose le meilleur, avant toute autre chose ou qualité. On comprend assez vite que les quitter va être difficile donc on déguste chacun des épisodes avec attention et précaution. D’autant que chaque épisode ne dure que 30 minutes, le nouveau format qui semble s’imposer en 2020. Comme pour « Succession », il faudra passer le premier épisode pour rentrer dans le ton de la série, un peu déstabilisant au départ si on n’est pas accoutumé à l’humour de Sudeikis.

Jason Sudeikis et Brett Goldstein

On est d’accord, TED LASSO retourne un peu vite certains personnages (sa façon de se mettre les médias dans la poche doit faire rêver au plus haut sommet de l’état), on se prend parfois à espérer un peu plus d’images de foot quand les matchs ne sont vus que des vestiaires juste avant et juste après. Certes, autant dans bienveillance condensée dans une seule personne n’est pas d’une crédibilité à toute épreuve. Mais encore une fois, l’enjeu central de TED LASSO n’est pas son réalisme. La question qui finit par émerger est : comment les scénaristes vont-ils réussir à nous faire aimer l’intégralité de ses personnages ? Ceux qu’on déteste au départ, c’est assez classique, on connait les rouages. Mais surtout, ceux dont on se fiche, qui sont habituellement une façon d’habiller le second plan.

Des sujets de société au-delà du choc des cultures

La vraie toile de fond de TED LASSO va puiser dans des sujets de société autrement plus intéressants que la passion du thé ou d’un plaquage au sol : l’âgisme, la grossièreté machiste, la pression de la réussite… Avec le parti pris initial d’une naïveté enveloppante qui offre au final un regard nouveau sur ces enjeux bien plus profonds. Le petit miracle est de réussir à les traiter avec humour (on sourit souvent, on éclate de rire une ou deux fois) ou émotion qui nous met les larmes aux yeux. Exercice qui atteint son paroxysme dans les 30 dernières secondes devant lesquelles toutes les personnes sensibles comme moi seront dans la situation étrange de mélanger des larmes et un éclat de rire.

Juno Temple

Casting au diapason

Si Jason Sudeikis s’est écrit un rôle sur mesure, il nous offre en plus le plaisir de revoir Juno Temple (qu’on aime depuis « Mr. Nobody » et qu’on avait adoré il y a 2 ans dans la première saison de la série « Dirty John »). Mais ce sont d’autres retrouvailles ou découvertes qui sont encore plus jubilatoires : l’actrice chanteuse Hannah Waddingham, l’hillarant Jeremy Swift (vu dans « Downton Abbey »), les rivaux Brett Goldstein (le beau plus tout jeune, qui a semble-t-il participé à l’écriture) et Phil Dunster (le beau gosse tombeur), Brendan Hunt (en coach socialement pas bien armé, très drôle à chaque rare réplique) ou encore, dans un petit rôle à l’écran central dans l’histoire, Anthony Head devenu moins sympa depuis les années « Buffy ».

On ne sait pas encore qui sera au rendez-vous des saisons 2 et 3 déjà annoncées, sous l’impulsion des bonnes critiques et de l’engouement aux Etats-Unis (contrairement à la France). Mais quoiqu’il arrive, on sait déjà qu’on sera content de les retrouver.

TED LASSO est la série la plus attachante de l’année, oubliez cette envie irrépressible de buter tout le monde depuis que 2020 a décidé de nous offrir un condensé de tout ce qu’on ne voudrait pas vivre. Foncez déguster les 10 épisodes de 30 minutes sur Apple TV+.

Marie Laforêt redécouverte

Ce n’est pas à toi, lecteur assidu de ce blog depuis août 2005 (ahah), que je vais apprendre l’attachement très particulier qui me lie depuis longtemps à Marie Laforêt. J’en ai parlé plein de fois, mais pas depuis sa disparition en novembre dernier. J’ai appris son décès par quelques tweets et messages qui me disaient en substance « j’ai une pensée pour toi en entendant la nouvelle ».

Et c’est vrai qu’elle ne m’a pas laissé indifférent, la nouvelle. Comme le disait Marie dans l’une de ses plus célèbres chansons : « une foule de souvenirs sont revenus à ma mémoire ». J’ai ressenti le besoin quelques jours plus tard d’assister à la cérémonie à Saint Eustache et de me recueillir… aussi pour gérer cette foule de souvenirs déjà évoqués à l’occasion de son dernier concert… il y a 15 ans !

L’excellente surprise a été l’annonce d’un coffret de l’intégralité de ses titres, et plus encore. C’est en fait beaucoup plus que ça.

D’abord, beaucoup d’inédits complètent une carrière déjà riche et au total 377 titres (je croyais avoir l’intégrale avec un coffret de 270 titres) ! Le fameux concert de 2005 aux Bouffes-Parisiens et de nombreuses maquettes jamais commercialisées, des versions internationales de ses grands standards… Le cadeau est déjà énorme, rendu possible par un fan qu’on a déjà tous envie de remercier.

Mais la deuxième surprise se cache dans le livret où je m’attendais à trouver quelques mots de reconnexion avec une carrière qu’elle a si souvent mal jugée. C’est là que la bonne surprise est de taille. Un vrai texte de la plume de Marie, qui lui ressemble, aussi drôle qu’émouvant, aussi acide que tendre. Où l’on apprend à quel point elle jugeait durement les stars de Yéyé (Johnny en tête), où l’on découvre ce chanteur star de l’époque (qui lui a écrit « Siffle siffle ma fille ») pour qui elle a eu le coup de foudre la veille de son mariage. Les journalistes n’ont pas encore pensé à le lire intégralement, ils auraient pu en faire leurs choux gras. On y découvre enfin les traces laissées dans des chansons qu’elle a écrite en se cachant parfois derrière un pseudonyme. Bis bald Marlène.

Allais-je avoir un coup de coeur pour de nouveaux titres ? Pas vraiment. J’ai plus redécouvert des chansons que je connaissais mais qui ne m’avait pas marqué comme aujourd’hui. Le classement de mes titres préférés n’aurait pas été le même il y a 15 ans. Et comme ne retenir que 10 chansons m’est quasiment impossible, je vais détourner un Top 10 pour mentionner la trentaine de chansons qui m’accompagnent pour longtemps.

10. La Cavale – période démesure

Beaucoup de cordes, beaucoup de trompettes, la voix de Marie virevolte au gré de ses 4 octaves. « La cavale » ajoute à l’exploit le fait qu’il n’y est pas tellement question de reprendre sa respiration. Elle fait partie de mon fameux album fétiche de 1972, celui que les fans appelleront « l’album à la marguerite ». C’est aussi le tout premier que j’ai écouté en boucle, qui compte dans le même registre « La Madeleine » et « Demain, Moby Dick ». Au début des années 70, il y aura également « Dis à Mathieu » et « La légende de Thomas » et plus tard « J’ai le coeur gros du temps présent », chansons bruyantes dans lesquelles Marie exploite la puissance de sa voix à plein. Découvertes beaucoup plus tard, je les ai aimées au moins autant. Elle allait parfois un peu loin, comme dans « Mais je t’aime », mais je crois que c’était la dose de « décrochés » si caractéristiques de sa voix dont nous avions besoin.

9. Le vin de l’été – les duos

Les duos, il y en a finalement eu beaucoup dans la carrière de Marie. Avec Danyel Gérard pour « Mais, je t’aime », Alain Weill pour « Sous les palétuviers », Michel Legrand ou, plus célèbre, avec Guy Béart pour « Viens mon cher Frantz »… Mais celui que je préfère est assez inattendu : avec Gérard Klein, plus connu en tant qu’animateur et comédien que chanteur. Dans « Le vin de l’été », reprise de Summer Wine en 1965, ils forment un duo sensuel qui fonctionne à merveille mais n’a semble-t-il jamais été chanté devant des caméras.

8. Bis Bald Marlène – L’émotion

Le titre est issu de son dernière album studio, « Reconnaissance » en 1993. J’en aime toutes les chansons sans exception, en particulier « Ma vie va », « Richard Toll », « Déjà vu », « La guerre d’Irlande », « Pauvre comme job », « Genève… ou bien », « Calle Santa Ria »… mais j’avoue avoir redécouvert « Bis Bald Marlène » grâce au fameux livret du coffret intégral et que les larmes viennent facilement aux yeux puisqu’elle y parle de son dernier voyage. Elle me touche beaucoup plus que les chansons émotion qui ont rendu les larmes de Marie célèbres (« Cadeau », « Viens, viens »…) mais pas autant que celle qui se classera en tête.

7. Mes bouquets d’asphodèles – les redécouvertes

Je connaissais ce titre sorti à la toute fin des années 60 mais il ne m’avait pas marqué. C’est d’ailleurs son premier succès après avoir quitté sa maison de disque Festival devenu un tube un peu oublié. Composé par le célèbre compositeur israélien à qui l’on doit également « La petite fugue » de Maxime Leforestier, c’est encore une fois grâce au coffret que je l’ai vraiment découverte et aimée. Pour son côté tout simple en première écoute mais au final ciselé et complexe, à l’instar de « Qu’y a-t-il de changé ». Elle rentre donc au panthéon des quelques rares succès de Marie Laforêt que j’aime, aux côtés « Mon amour, mon ami », « Le lit de Lola » et « La tendresse ».

6. La ballade de Clérembard – Le cinéma

Actrice avant d’être chanteuse, les deux métiers de Marie se sont étonnamment rarement croisés. Même si elle chantait quelques notes à la guitare dans son premier film « Plein soleil », c’est dans la bande-originale d’un film dans lequel elle ne joue pas qu’on retrouve un de mes titres préférés : « La ballade de Clérembard » a été écrite par Jean-Loup Dabadie et Vladimir Cosma pour le film Clérembard de Yves Robert en 1969.

5. Jerusalem, Yerushalayim – Les musiques du monde

Titre de son dernier album studio que j’ai tout de suite aimé, il a été écrit en 1993 en français mais il rappelle pourtant que Marie Laforêt a été une pionnière de la musique du monde, en chantant dans de multiples langues, lui assurant un public fan très international, de la Russie à l’Italie, d’Argentine en Chine. Le coffret nous fait le cadeau d’une version inédite avec des paroles complètement différentes.

4. Et si je t’aime – les années Pop

Adaptation de Sunday Mornin’, le titre est sorti sur un EP avec également « Le lit de lola » et « Qu’y a-t-il de changé ». La version stéréo donne toute sa puissance à la deuxième voix qui est beaucoup plus mise en avant que dans la VO, dans l’esprit d’un duo plus que d’un chœur. Sortie un an avant ma naissance en 1968, je ne l’ai découverte que jeune adulte et l’ai aussitôt aimée. Marie a été une chanteuse pop, l’un de ses plus fidèles compositeurs de l’époque s’appelait André Popp, ça ne s’invente pas. L’extrait télé en vidéo nous rappelle à quel point les réalisateurs profitaient des yeux mythiques de Marie.

3. Prière pour aller au Paradis

Ce titre m’a toujours bouleversé. Il était sur mon album fétiche, le premier jamais écouté. Je me souviens avoir été très choqué le jour où j’ai découvert sur YouTube une vidéo de Marie interprétant ce titre dans une émission de Bouvard, en s’en moquant ouvertement. Je n’étais pas encore habitué à l’auto-critique permanente dont elle abusait. J’aime les voix parlées en ambiance sonore, la voix cristalline de Marie, les paroles dont je ne savais pas encore qu’elles étaient inspirées de « jeunes filles »de Francis Jammes, et la musique basée sur un thème classique de Domenico Cimarosa.

2. Une petite ville – la douceur

C’était l’une des chansons que j’aimais le moins de son album de 1973 que j’ai fini par adorer en devenant adulte. Redécouverte lors du concert aux Bouffes-Parisiens, je l’aime un peu plus encore aujourd’hui, d’où son classement. Elle entre dans la catégorie des titres de Marie basés sur la retenue, l’économie de moyens. « C’est Julien » aurait d’ailleurs pu aussi figurer dans le classement.

1. Dites- lui – les larmes

N’étant pas une femme ayant perdu son mari à la guerre, je n’ai jamais vraiment compris pourquoi cette chanson me touchait autant. Pour ceux qui la découvre, il faut écouter l’histoire se dérouler et mesurer la qualité de l’interprétation, dans tous les sens du terme, de Marie.

On notera qu’aucun des nombreux tubes de Marie n’apparaît dans mon classement. Ce doit être « l’effet fan ». Outre ceux déjà mentionnés, j’aurais pu y placer « Maine Montparnasse », « Tant qu’il y aura des chevaux », « Ivan, Boris et moi » ou encore « L »ami Pierrot ». Mais surtout pas « Les vendanges de l’amour », « Que calor la vida », « Viens sur la montagne », « Il a neigé sur yesterday »… que je n’ai jamais aimés.

J’ai très envie de remercier Yohann Masson, ce fan qui a entrepris cet énorme de travail de convaincre Marie, retrouver les bandes perdues pour nous offrir cet ultime cadeau. J’ai pu mesurer une nouvelle fois à quel point nous étions nombreux à aimer Marie, en France et dans le monde.

En clôture, un titre issus de son dernier album dont j’aime les paroles de Marie, un regard sur sa vie mélancolique et entraînant. J’ai choisi pour ça la vidéo extraite d’une émission italienne. L’occasion de voir aux claviers Jean-Marie Leau qui a composé l’intégralité de ce dernier album.

Le Monde d’Après

Après avoir débuté ce confinement sous le signe de la colère froide, je me suis dit assez vite qu’il allait falloir trouver un échappatoire. Les missions de com de crise qui sont arrivées en masse pour compenser le ralentissement de ma nouvelle activité n’allaient pas m’y aider, en m’obligeant à rester connecté aux « infos Covid ». Le reste du temps pouvait s’occuper devant des séries télé (je ne me suis pas privé, j’y reviendrai en « fin de confinement »). Mais j’ai senti que m’intéresser aux autres serait une bonne façon de quitter mon nombril…

La communication de crise m’aura imposé un exercice utile : apprendre à monter des vidéos. J’aurai aussi appris au passage que l’enjeu du montage est moins technique qu’artistique et repose sur les qualités que j’ai le moins au monde : la patience et la précision. Parfait, j’ai du temps pour travailler sur mes faiblesses…

Avec en tête quelques parcours que je connaissais et m’avaient interpellé, j’ai décidé de m’intéresser à ceux qui avaient déjà une certaine expérience du confinement, choisi ou pas. Je savais que la question nous emmènerait vers des histoires étonnantes, inspirantes, inattendues parfois. Et nous apporterait accessoirement des enseignements utiles pour vivre au mieux notre condition du moment.

Je pensais réaliser 3 interviews. Le plus gros défi étant d’intégrer des témoignages féminins, les amis auxquels je pensais étant principalement des garçons. Twitter m’a un peu aidé mais on n’est pas encore à l’équilibre. En revanche, Twitter m’a apporté des témoignages supplémentaires. J’aurais aussi aimé plus d’enseignements pour des familles avec aujourd’hui avec enfants, je n’en ai pas trouvé. Mais au final, une dizaine d’interviews se sont calées. Pas de limitation de temps, l’idée étant de le prendre, son temps puisqu’on en a. Certaines plus longues se scindant en 2 parties, de quoi publier quasiment une vidéo chaque jour à midi pendant 2 semaines.

Enregistrées dans les conditions du direct, sur Zoom, le montage s’est limité à supprimer les bugs techniques. Je me suis aussi un peu amusé avec des bandes-annonces qui m’ont pris des heures parce qu’on ne peut pas exclure que je ne sois pas excessivement doué…

Pour retrouver tous les témoignages, qui passent par des retraites et jeûnes, longue maladie ou expérience militaire, émission d’enfermement ou engagements humanitaires, il suffit d’aller voir du côté de la playlist YouTube.

Après cette première salve, il y en aura peut-être une deuxième, prolonger ces interviews sur d’autres sujets de notre nouvelle vie est une option à laquelle je réfléchis. L’avantage, c’est que « Le Monde d’Après » laisse un grand champ de possibilité…

Colère froide

Comme tout le monde, je suis en confinement depuis maintenant 5 jours. Et comme tout le monde sans doute, j’ai le sentiment de vivre cette période d’une façon unique. Avec mes propres émotions, un contexte qui n’appartient qu’à moi. J’écris aujourd’hui sur le sujet, j’espère ne pas le refaire avant la fin de cette pandémie. Pardon d’avance de m’y auto-citer autant mais j’ai pensé que les exemples pourraient éclairer ce que je voulais dire. Et même si j’ai toujours prôné la discrétion sur ses états d’âme dans des moments compliqués, je fais aujourd’hui une entorse que vous comprendrez sans doute à la fin après lecture.

Pendant toute cette période, je n’ai pas décroché du flux continu d’informations. Je l’avoue. La partie rationnelle de mon cerceau voit dans ce moment des éléments de communication et de sociologie trop passionnants pour réussir à regarder ailleurs. Ceux qui me suivent sur Twitter m’ont vu m’inquiéter devant des erreurs de postures et de communication que je jugeais grossières.

Dans le même temps, voyant dans la situation italienne un éclairage au quotidien sur ce qui nous attend, j’ai suivi de près la réalité des Italiens, puis des Espagnols, qui rendait toujours plus incompréhensibles les (non) décisions de nos gouvernants.

Au fur et à mesure de l’avancée en France, les témoignages humains, incarnés, plus audibles que les (pseudos) experts qui faisaient le tour des plateaux télé ont pris le dessus sur tous les papillons de lumière.

Je me suis débattu de façon sans doute totalement improductive devant l’irresponsabilité et l’égoïsme de certains de ceux que je connais de près ou de loin. Je me suis fâché avec des amis qui trouvaient qu’ « on va pas s’empêcher de vivre » ou qui n’avaient pas hésité à sauter dans le premier train pour fuir la capitale et essaimer le virus, j’ai bataillé avec ceux qui jouaient avec les règles du confinement en se trouvant tout à coup une passion pour le sport en extérieur, j’ai arrêté de suivre sur les réseaux sociaux tous ceux qui faisaient n’importe quoi (ça parait une goutte d’eau mais si on faisait tous pareil…). Comme si j’allais avec mon micro porte-voix faire infléchir un seul point de vue. Les témoignages humains qui affluent (oui, même des stars et des influenceurs sont touchés) vont faire leur oeuvre.

J’ai réalisé que mon « engagement » ne servait à rien, à personne. Que ce petit côté donneur de leçon pouvait vite me rendre insupportable, à moi-même en premier lieu. Alors j’ai décidé (hier) de regarder le verre à moitié plein. En m’intéressant à la solidarité et l’engagement de la majorité des Français.

J’ai aussi décidé d’occuper mon temps devenu très « libre » pour sortir la tête de ce flux continu, de chanter (mes followers sur Instagram n’en peuvent plus), de dire un maximum de conneries, de lancer des chaînes sur Facebook, de m’organiser des séances de sport avec des coachs proposant spontanément des séances gratuites en live…

Je me suis forgé la conviction absolue que la durée de l’impact nous empêcherait de retourner dans le monde d’avant. Et qu’on n’est jamais à l’abri d’un monde meilleur. Qu’on ne me parle pas de naïveté.

Mais la partie émotionnelle de mon cerveau a évidemment percuté chaque mouvement, chaque énervement, chaque information. Sans doute bousculé par une situation personnelle qui me plongeait au plus près du quotidien sur le terrain, malgré l’isolement de mon confinement parisien. Ce qui rend sans doute encore plus insupportable la désinformation ou l’irresponsabilité quand je les vois passer. Je dois donc accepter que mes énervements, quitte à ce qu’ils soient dans le vide, me servent au moins à moi, à ne pas oublier. Pourquoi ne pas partager mes interrogations, ne serait-ce que pour comprendre ?

Après 2 longues semaines de maladie déclarée, mon père est mort ce midi du Covid-19 dans son EHPAD. L’établissement a géré du mieux que possible la situation (malgré l’inquisition indigne de la presse principalement intéressée par des décomptes morbides). Et je porte ma décision difficile lundi de ne pas prendre le train pour rejoindre ma famille.

Et en attendant mieux, RESTEZ CHEZ VOUS.

Découvrir le Nicaragua

Je connais mal l’Amérique centrale, j’avais pensé (un peu comme tout le monde) au Costa Rica mais c’est finalement le Nicaragua que j’ai découvert en premier. J’y ai suivi des amis qui avaient choisi la destination, le côté inattendu m’a plu d’emblée.

En voici quelques instantanés avec des conseils que je n’avais pas trouvé sur le net avant le départ.

Une journée d’exception près de Granada

On avait besoin d’optimiser notre temps après une arrivée compliquée sur laquelle je reviendrai. On a donc décidé de prendre un chauffeur qui s’est révélé un excellent guide sur une journée pour visiter les incontournables.

On a débuté par une balade en bateau au milieu des isletas du « Lago de Nicaragua », lac tellement grand qu’il abrite des aligators, des requins… et 365 îlots. Peuplés de locaux ou abritant des maisons luxueuses, ils réservent également la surprise d’une rencontre avec les fameux « singes agrainés », beaucoup plus sympa que leur nom ne semble l’indiquer.

Pour le déjeuner, retour à Granada dans l’un des restos vraiment cool de la ville. Granada a été fondée par les espagnols, elle en a gardé toute l’architecture coloniale et les couleurs typiques. Le style Andalou mauresque y est parfaitement conservé.

La majestueuse Cathédrale la surplombe et permet une superbe vue sur la ville et le volcan en arrière-plan, quand on gravit ses escaliers.

On ne se lassera pas de visiter la ville le jour suivant mais pour l’heure, départ pour le Volcan Mombacho a proximité de la ville. D’abord un arrêt vers des fabricants de poteries en traversant la réserve naturelle qui l’entoure.

Toujours en activité, le volcan a été à l’origine de la formation des Isletas visitées le matin même. Il réserve surtout le spectacle unique d’une vue sur un magma en fusion qui donne l’impression (pas tout à fait juste) de jeter un œil directement au centre de la terre.

Les fumées permanentes et l’activité de cette lave à portée de vue est un rappel permanent du risque d’éruption qui ajoute du sel à l’expérience.

Ce sont les visites immanquables de notre voyage au Nicaragua, celles qui méritent selon moi d’y passer plus de temps qu’à Juan Del Sur, ville balnéaire un peu surcotée, qui vaut surtout pour les adeptes du surf et sa plage Hermosa, véritable havre de paix. La vue depuis le Monte Cristo est également une jolie expérience. Notre retard dû au voyage nous aura fait manquer Ometepe qu’on nous a finalement plutôt déconseillé sur place.

Une situation économique et politique à découvrir de l’intérieur

C’est en échangeant avec les locaux et en particulier avec les français qui se sont installés au Nicaragua qu’on comprend la complexité de la situation. Si la presse se concentre sur la répression orchestrée par le Président Daniel Ortega pour évoquer la crise économique de 2018 qui laisse de nombreux stigmates, c’est bien la pression historique par les américains qui est montrée du doigt par les résidents. La lutte contre le sandinisme à coup d’embargos depuis les années 80, réactivée au moment de l’élection de son chef de file Ortega, Président depuis 2015, a pris la forme d’une restriction de l’accès aux prêts internationaux par le Nicaragua en 2018. Ce qui laisse le pays au centre d’une crise économique dont il a du mal à se relever.

Si l’image reste celle d ‘un pays violent, ce n’est pas ce que nous avons ressenti en le visitant. En tant que touriste, l’impact est principalement les prix très abordables qui permettent de s’offrir de superbes AirBnb ou des hotels à des tarifs imbattables. Les restaurants de bonne qualité sont également très accessibles.

Les erreurs du voyage

Partir au Nicaragua avec American Airlines avec escale à Miami n’a pas été une bonne idée et nous a fait arriver avec 24h de retard dans le pays.

L’escale passe par une entrée dans le territoire américain qui nécessite d’avoir un ESTA à jour (l’un d’entre-nous y avait pensé in extremis pour nous 3, ce quelqu’un n’est pas moi évidemment) et de composer avec les douanes américaines. Elles ont cette fois-ci jeté leur dévolu sur celui d’entre-nous qui n’avait comme seul enjeu d’avoir des parents marocains. Un contrôle qui se prolonge au point de faire manquer la correspondance alors qu’après 1 heure d’attente, nous essayons désespérément de prendre notre vol pour ne pas perdre les billets avec le poids de l’abandon de l’un de nos amis sur place. Ce qui se révélera de toute façon impossible dans l’aéroport de Miami assez indifférent aux enjeux d’avions manqués (en tout cas pour le Nicaragua). Dans le contexte, nous avons la « chance » d’être replacés tous les 3 par American Airlines qui nous trouve des billets sur le prochain avion… le lendemain à 15h, soit 24 heures plus tard.

Si nous redoutions l’ennui avec une nuit dans un aéroport moribond entre 22h et 6 heures du matin, nous avons eu le « bonheur » de trouver pas mal d’occupations puisque :

  • American Airlines n’a pas imprimé les bons billets pour 2 d’entre-nous et n’a pas cru bon de nous préciser qu’il fallait retirer les cartes d’embarquement au guichet de la compagnie qui assure le vol
  • C’est la compagnie TACA qui est indiquée sur les billets, Google me précise que c’est une compagnie du Honduras, je ne recherche pas l’historique des accidents avec la compagnie (rappelons que j’ai une peur bleue en avion)
  • En désespoir de cause, on sort de la zone d’embarquement pour trouver le guichet de la compagnie, faire éditer nos boarding pass et rentrer de nouveau
  • La compagnie est introuvable, c’est un agent de sécurité qui nous indique qu’elle n’existe plus et a été rachetée par la compagnie colombienne Avianca
  • Le comptoir est fermé, nous devons attendre quelques heures pour qu’il ouvre
  • Arrivé au guichet à 22h, on nous indique que « comme d’habitude », American Airlines a oublié d’activer on sait pas quel bouton pour pouvoir éditer nos billets. Nous sommes invités à nous adresser à eux.
  • Nous traversons donc le (très grand) aéroport de Miami pour arriver sur un comptoir… fermé ! Nous essayons d’appeler sans succès, pas d’autre choix que d’attendre l’ouverture du guichet à 5 heures.
  • Après une nuit assis inconfortablement dans un aéroport sur-climatisé, nous nous présentons à American Airlines qui nous explique qu’ils ont acheté les billets à TACA pour nous, qu’ils sont les clients et que tout est en ordre de marche.
  • Nous repartons pour 20 mn de marche en direction d’Avanca, guichet fermé mais bornes accessibles. Je suis le seul des 3 à ne pas pouvoir imprimer mon boarding pass. Retour à American Airlines puis chez Avianca avant que nous puissions enfin rejoindre la zone d’embarquement vers 8h. Et attendre le vol de 15h.

Avec l’escale retour, nous aurons au total passé plus de 30 heures dans l’aéroport de Miami et parcouru une bonne vingtaine de kilomètres…

Arrivé au Nicaragua, nous comprendrons que ce type de mésaventure n’est pas rare et qu’il vaut toujours mieux payer un peu plus cher et éviter à tout prix l’escale par les Etats-Unis. Passer par le Panama est la solution. On se le note bien pour la prochaine fois.

Pour ce qui est des voyages, je savais que les quelques jours dans le paysage carte postale de Corn Island passait par un voyage en petit avion de la compagnie Costena.

Contre toute attente, l’expérience s’est révélée beaucoup plus paisible que la traversée en Ferry (en l’occurrence petite embarcation à moteur) qui se coltine de jolies vagues. Par chance, on nous avait donné la veille l’astuce de ne pas monter à l’arrière du bateau pour éviter de se retrouver trempé à la première vague (ce qui s’est vérifié).

Mais la carte postale est en effet au bout du chemin.

Faune et flore tiennent leurs promesses, réputées au niveau du Costa Rica. Tenus loin de serpents et araignées (que nous n’avons pas croisé), ce sont une multitude d’oiseaux et de papillons qui nous ont ravis chaque jour.

Profiter du Nicaragua, avant que le pays ne mette ses force au service d’un tourisme fleurissant (ce qu’on lui souhaite) est une bonne idée, foncez !

La bonne surprise « Stars à nu »

Laissez-vous également surprendre et réservez vos soirées du 31 janvier et du 7 février sur TF1.

Soyons franc : quand j’ai répondu à l’invitation de TF1 pour découvrir en avant-première la nouvelle émission « Stars à nu » en décembre dernier, j’y allais avec un petit sourire en coin tout prêt à dézinguer. Le pitch ? : 15 célébrités (8 filles d’un côté, 7 garçons de l’autre) acceptent le défi de se dévêtir complètement au profit d’une cause, sur la scène du Lido devant un public. Les programmes de flux des chaines traditionnelles seraient-ils si mal en point qu’il faudrait désormais passer par un racolage de bas étage ? Au mieux, on pourrait se moquer dans un livetweet digne de la bonne époque.

Assez vite à l’arrivée des participants sur le plateau pour entourer le producteur Arthur, le ton qui s’est imposé était différent. Les causes nous ont semblé plus que des prétextes pour un casting de personnalités pour la plupart concernées de près ou de loin par les maladies abordées . Sensibiliser au cancer du sein pour les filles et aux cancers de la prostate et des testicules pour les garçons ressemble à un réel engagement.

Nadège Beausson-Diagne, Marin Lorphelin, Fanny Leeb, Heloïse Martin, Maddy Burciaga, Alessandra Sublet, Mareva Galanter et Firmine Richard composent le casting féminin (Photo Stéphane de Bourgies)

A la découverte des images, on assiste à un programme inattendu qui traite sérieusement de la sensibilisation aux maladies concernées, on n’a plus envie de se moquer. Même si le rire est présent, souvent comme une protection en particulier du côté des garçons, c’est l’émotion qui l’emporte le plus souvent. Il y est d’abord question d’acceptation de soi. Pour coacher les célébrités dans un effeuillage artistique, deux recrues de Danse avec les stars (Inès Vandamme et Chris Marquez qui signe également la mise en scène) et la danseuse burlesque Maud’Amour.

Franck Sémonin, Olivier Delacroix, Alexandre Devoise, Baptiste Giabiconi, Bruno Guillon, Philippe Candeloro et Satya Oblette côté garçon (photo de Grégoire Soussan).

Mais le programme va plus loin : 3 spécialistes, le professeur Karim Fizazi et les docteurs Alain Toledano et Benjamin Sarfati, accompagnent également les 15 personnalités au cours de cette aventure afin d’appréhender les premiers gestes de contrôle et ainsi sensibiliser au mieux au dépistage. Et elles se sont prêtées au principe du test… jusqu’au bout !

Deux moments m’ont particulièrement marqué -ne pas lire la suite si vous souhaitez ne rien savoir avant de regarder. D’abord le témoignage courageux de Jean-Pierre Pernaut sur le cancer de la prostate dont il a été victime (Claudia Tagbo témoigne du côté des filles). Ensuite, la violence que doit se faire Firmine Richard pour relever le défi et qui fait monter les larmes aux yeux.

https://twitter.com/PRland/status/1205097367961251840

Après visionnage, difficile de ne pas croire Arthur lorsqu’il explique qu’il s’est battu pour imposer le programme, la chaîne confirme d’ailleurs, et que la mesure du succès ne se fera pas à l’audience mais à l’augmentation des dépistages chez les français. L’impact a été majeur dans les pays où le programme a été diffusé (Angleterre et Australie).

Concernant les questions qu’on peut se poser, difficile d’y répondre avec certitude. Si on n’a pas vu les images des effeuillages dans leur intégralité, on peut se douter que toutes les personnalités sont allée jusqu’au bout (et que ce sera flouté pour rester dans l’esprit « familial » du programme). Les célébrités ont-elles été rémunérées : Arthur a assuré qu’elles ont toutes souhaité que le cachet qui avait été prévu pour eux soit remis aux associations.

Au final, ceux qui viendront pour se rincer l’œil resteront surtout pour les qualités d’un programme Ovni qui montre que le divertissement utile et de qualité est encore possible.

Je suis un déçu de Sex Education (mais j’ai honte)

Pourquoi prendre le temps d’écrire un billet sur une série qui m’a déçu alors que je préfère toujours parler de ce que j’aime ? Parce que je ne suis pas content d’avoir été déçu mais aussi parce qu’autour de moi, tout le monde aime. L’engouement est suffisamment fort pour que je perçoive bien le risque de me faire déchirer sur Twitter avec mon avis à contre courant. Donc il vaut mieux l’expliquer. D’autant que ça ne changera rien au fait que ce sera un beau succès d’audience pour Netflix et que je me laisse le droit de retrouver la flamme en saison 3.

Attention, ça va être plein de spoilers donc ne lisez pas si vous avez l’intention de regarder. Et si vous avez moins de 16 ans, filez ranger votre chambre, ça va forcément parler de cul par ici…

J’avais aimé la première saison. Elle réussissait l’exploit d’avoir trouvé la mécanique parfaite pour que le sujet du sexe qui occupe 99% des conversations ne soit pas caricatural. Une dimension éducative courageuse au passage puisque la série n’hésitait pas à traiter tous les sujets de façon assez frontale. Retrouver Gillian Anderson dans un personnage à des années lumière de la Scully de X Files était un plaisir. Tous les personnages avaient une place légitime et existaient même quand traités un peu vite.

Tout ce que j’ai aimé dans la première saison, je ne l’ai pas retrouvé dans la seconde. Pas du tout au début, à peine plus après les 2 premiers épisodes ratés.

Tout d’abord, je comprends bien qu’il faut renouveler les storylines, sortir du principe de consultation en sexologie par un gamin de bon conseil bien qu’inexpérimenté. Mais dès lors, le fait de faire vivre le sujet de la sexualité sans un fil conducteur consistant donne ce sentiment bizarre que 99% des préoccupations des personnages sont sexuelles, pas que chez les adolescents d’ailleurs. Les 1% restant sont pour la drogue et l’alcool, présentées comme des fléaux que les jeunes combattent. Admettons, à 16 ans, on ne pense qu’au cul et on se bat contre les grands qui consomment de la drogue. Soit.

Ensuite, la série continue à avoir le courage de parler d’un sujet rarement traité aussi frontalement. Mais quand même, il y a des ratés. Le problème d’érection visible d’Otis dans les premiers épisodes est assez ridicule dans son traitement (pourquoi ne pas tenter un slip ou un boxer ? Non mais sérieusement ?). Par ailleurs, la série est créditée d’aller encore plus loin cette saison. Certes, il est question de lavement avant un rapport anal mais pour une fois le sujet est relativement masqué (à part des schémas sur un tableau) par une conversation parallèle. Autre exemple, lorsqu’un doute sur le port du préservatif pendant un rapport est traité, il renvoie au risque pour la demoiselle de tomber enceinte (pilule du lendemain), pas du tout au risque d’IST qui devient d’un coup un non sujet… Bref, la dimension pédagogique est un peu laissée de côté.

De nouveaux personnages font leur apparition, en particulier Rahim qui retient notre attention puisqu’il est français. On aime son interprète Sami Outalbali qu’on a vu évoluer dans Les Grands et cartonner dans Mortel, il fait le job malgré un rôle ingrat à défendre. On a envie de connaitre plus son histoire, ce qui l’a rendu aussi à l’aise avec sa sexualité. J’ai l’impression d’un personnage plein de potentiel mais gâché, comme lâché en cours de route. Frustrant. Le (nouveau) personnage Ola Nyman est à peine mieux traité. Il ne fait pas bon être nouveau venu dans l’aventure.

Otis aime Maeve qui aime Otis mais leurs planètes ne s’alignent pas. Jean aime Jakub qui aime Jean mais leurs planètes se désalignent. Ces arcs narratifs dignes de comédies romantiques des années 90 s’étirent en longueur, beaucoup trop. Ca a fini par m’ennuyer.

Il reste quelques points positifs : parmi les nouveaux personnages, le méchant de la saison en fauteuil roulant est aussi ambigu que celui de la saison précédente. Quelques sujets sont traités finement tel que le sentiment d’insécurité qui peut (ne pas) s’exprimer de façon perfide. Je continue à aimer Gillian Anderson même si elle en fait parfois des tonnes, la franco-britannique Emma Mackey est parfaite, Ncuti Gatwa est énervant et attachant comme on aime. La relation d’Otis à son père (qui souffre forcément d’addiction sexuelle pour être dans le ton) m’a plutôt ému. Les relations d’un fils avec ses 2 mères également.

Et enfin, coup de chapeau à l’équipe de com de Netflix qui a déployé un dispositif courageux, efficace, presque plus puissant que la série. Voir en particulier ce manuel.

L’heure du bilan

J’ai déjà eu l’occasion de raconter à quel point 2019 avait été placée sous le signe du changement dans ma vie professionnelle, donc dans ma vie tout court. Je suis devenu entrepreneur, ce qui a complètement bouleversé mon quotidien et mon état d’esprit. Par ailleurs, je n’ai jamais autant consommé et parlé de séries, au point que ça croise mon quotidien professionnel.

Mon année 2019, c’est aussi quelques autres faits marquants, j’en ai sélectionné 5.

Zone de confort

Je ne peux que le constater : je fuis les zones de confort. Ou plutôt, rien ne m’excite plus que quand on me demande de faire quelque chose que je n’ai jamais fait et que je me pense incapable de faire.

Concevoir et animer une émission de radio ? Je ne sais pas faire, j’adore. Ainsi est né Oh. My. God! sur la radio 100% séries Beta Series.

Produire chaque mois un point de vue sur un secteur très technique et exigent ? Pas sûr d’en avoir le talent. Je suis donc l’un des heureux membre du nouveau club des chroniqueurs du Journal du Luxe. Evidemment, ce sera à travers le prisme de l’influence et un premier papier a déjà été publié.

Les exemples sont nombreux. Coacher des célébrités, écrire une fiction, assurer des modules de cours de 45h, réfléchir à une programmation, assurer une direction marketing externalisée font partie de mes nouvelles activités de l’année (certaines ne seront visibles qu’en 2020)… L’excitation de faire quelque chose de nouveau -et accessoirement m’en sortir- dépasse largement la galère d’avoir à inventer ce que d’autres savent déjà faire en fermant les yeux.

J’ai donc envie de remercier Eric, Fabien, Fred, Greg, Guillaume et William qui m’ont fait confiance pour des projets qui m’ont sorti de ma zone de confort. J’en veux encore !

Les temps longs

Depuis quelques années mais encore plus en 2019, j’ai appris la patience. Trop marqué par des activités telle que la communication de crise, j’avais l’habitude d’un monde où face à un enjeu, on prend des décisions et on agit en quelques minutes.

En créant ma société, j’ai bien du composer avec des temps plus long (un poil administratif quoi…). Mais surtout, j’ai pu mesurer qu’un projet qui s’étend sur plusieurs années peut porter ses fruits.

The Normal Heart existera au théâtre. Il faut encore attendre quelques mois. Mais ce sera au-delà de tout ce dont je pouvais rêver, un bonheur proportionnel à la patience.

The Normal Heart - Paris
Lecture de THE NORMAL HEART de Larry Kramer. Adptation, mise en scène de Virginie de Clausade à La Pépinière à Paris. 14 février 2019. Photo © Benjamin Boccas

Cigarette… électronique

J’ai arrêté de fumer des cigarettes il y a 9 mois. J’ai tout raconté ici. Je sais depuis que je serai toujours un ancien fumeur (comprendre que je n’ai pas du tout l’intention de replonger mais que le risque sera toujours là). Et surtout, rien d’autre que la cigarette électronique ne m’aurait permis de tenir. Donc, le mieux restant de ne pas fumer du tout, je peux m’énerver à tout moment contre ceux qui, comme l’OMS fin 2019, distillent des doutes sur son intérêt.

Marie Laforêt

Fan depuis tout petit (je l’ai toujours assumé hein), je me suis souvent demandé comment je réagirais à l’annonce de son décès. J’ai été aussi bouleversé que je pouvais m’y attendre. Au point de me joindre à la cérémonie religieuse de Saint Eustache et d’y pleurer. Les nombreux hommages qui ont démontré que l’artiste n’était pas oubliée m’ont fait chaud au cœur.

Vinyl 45 Tours de Marie Laforêt qui trône désormais dans mon salon (merci Johan)

Quinqua

En 2019, j’ai eu 50 ans. J’ai essayé de (me) dire que c’était un détail comme l’avaient été mes 40. Ce n’est évidemment pas vrai. J’ai l’impression d’entrer dans une décennie qui m’interdit plein de choses que je continuais à faire (je ne parle pas que de la Doctor Love…), de terminer un cycle et d’en ouvrir un nouveau qui sera très différent. Ça a changé mes relations avec mon entourage, mon côté casanier prend de plus en plus le dessus, je me vois faire. Comme je continue à m’amuser (voir plus haut), les dégâts sont très limités. J’ai presque failli l’oublier comme fait marquant de 2019. Tsss

S’y retrouver dans les plateformes de streaming SVOD : j’ai fait mon choix !

On a beau s’intéresser au sujet de près, le suivre et le commenter régulièrement (voir mon dossier en 5 parties d’il y a 6 mois), suivre avec précision les articles des très bons médias de référence (je pense au dossier comparatif des offres de Numerama qui ne dit pas tout de ce à quoi les offres donnent accès), pas facile de s’y retrouver.

Lorsque comme moi, on compte bien continuer à ne rater aucun des grands rendez-vous séries de ces prochains mois sans succomber à la tentation (toujours plus forte) du téléchargement illégal, il faut s’accrocher pour faire les bons paris prenant en compte les évolutions des offres et des envies au gré de l’arrivée des multiples nouvelles plateformes.

Conformément aux prévisions, mon avis a évolué sur le sujet depuis mon papier qui prévoyait un Disney qui balaierait tout sur son passage, un retour massif au téléchargement, la fin des engagements longs termes, des erreurs successives de Canal+ et des acteurs nouveaux qui prendrait le rôle d’agrégateur intelligent.

J’ai donc fait mon choix qui tient à une décision importante et assez inattendue au regard de mon parcours avec les chaînes : je me suis engagé pour 2 ans avec Canal+.

Deux facteurs ont présidé à ma décision

Canal+ semble avoir construit l’écosystème le plus intelligent d’accès au catalogue le plus vaste possible, même si des mouvements sont encore à attendre avec des deals qui viendront à leur terme bientôt pour certains. Déjà en accord avec Warner depuis 2017 (catalogue FX, FoxPlay, Warner TV), intégrant OCS (et donc tout le catalogue HBO), Canal a lancé la distribution de Netflix à la rentrée et la rumeur annonce depuis hier suite à une info de La Lettre A celui à venir de Disney+. Canal+ assure désormais un point d’accès simple, intégré (y compris à ma box SFR) et pilotable facilement depuis l’appli et le site myCanal (qui peuvent encore progresser mais font tellement mieux que certains comme Prime Video). Le tout pour un prix très intégré également, assez imbattable, garanti 2 ans, qui me fait plutôt économiser de l’argent en supprimant OCS et Netflix de mes abonnements unitaires.

Mon goût assez récent pour les séries française de qualité est comblé puisque j’ai accès au meilleur de la production française payante (Canal et OCS) et continue à profiter gratuitement des offres gratuites (France TV Slash et Arte et même un peu de TF1). L’occasion de rappeler que je suis le dernier à me moquer de l’offre française Salto qui pourrait surprendre tout le monde au regard du niveau de la production française des derniers mois.

Catalogue pauvre et manque d’agrégation ont perdu

Ce que je n’ai pas choisi, c’est la nouvelle offre Apple+, accessible gratuitement pour faire le tour de l’offre assez faible à ce stade (et impossible à visionner chez moi sur un grand écran par manque de compatibilité Chromecast) et d’intégration dans les box.

Je n’ai pas vraiment choisi non plus Prime Video même si techniquement je l’ai par défaut. Interface insupportable, j’ai fait l’effort pour les rares séries qui en valent la peine (The Boys ou Mrs Maisel) mais c’est réellement pénible. Le manque d’intégration se joue encore au moment du lancement actuel de StarzPlay. Sur les films, le deal avec Sony Pictures est intéressant et pour les enfants, l’intégration de GulliMax et TFOUMax a du sens mais ne me concerne pas.

Je suis donc un client Canal satisfait depuis cette semaine et ce n’était pas gagné. Rendez-vous dans 6 mois pour le prochain point !

Entreprenariat, 3 mois plus tard

Aujourd’hui, pile 3 mois entrepreneuriat. Alors c’est comment ?

En version courte et en 5 points (pour les plus pressés) :

  • Passionnant de monter sa propre structure, j’adore apprendre, presque trop
  • Plein de réactions très réconfortantes pour l’égo mais qui mettent un peu la pression
  • Comme on s’y attend, c’est plein de surprises et plein d’inconnus
  • De l’importance de bien comprendre son « réseau »
  • L’entreprenariat reste souvent une curiosité en France

Je vous raconte ?

L’annonce : un impact inattendu

Après quelques jours de teasing, j’ai lancé le 19 juillet « Spin-Off Conseil« . Avec l’aide d’amis qui se sont mobilisés pour me créer un joli logo comme j’en rêvais (merci Eric L), assurer l’editing de mes textes en français (merci Mathilde F) et en anglais (merci James C)…

Après 11 mois de congés sabbatiques et un retour en plein milieu de l’été, je voulais surtout répondre à la question qu’on me posait le plus : « Alors, tu vas faire quoi ? ». Mes réponses évasives laissaient trop supposer une grosse surprise ou une annonce fracassante qui n’était ni d’actualité ni recherchée. Si je laissais passer l’été, je risquais de faire monter une pression à l’exact inverse de ce que je souhaitais. 

Rendre visible mon nouveau statut d’indépendant était donc un contournement plus qu’un plan de visibilité à un moment un peu creux en termes d’annonces sur le marché de la com. Et pourtant, c’est sans doute la raison principale de retours enthousiastes, partages en masse sur les réseaux sociaux, commentaires, échanges et, déjà, prémices de nouveaux projets. La suite de l’été s’est d’ailleurs révélée assez active en annonces autrement plus dimensionnées (coucou Buzzman et Brand Station), autant dire que j’ai eu du bol, de l’intuition, du karma ou quelque chose au milieu de tout ça, niveau agenda.

Un nouveau métier à expliquer

Choisir la facilité n’étant pas exactement mon trait de caractère premier (il n’y a qu’à voir la construction de la phrase qui suit), ce n’est pas que pour le challenge que j’ai fait un pas de côté, mais un peu quand même. Mes interventions publiques depuis 25 ans portant sur les RP, la com de crise et l’influence sur les médias sociaux, j’étais conscient de ma forte légitimité sur ce terrain. C’est évidemment là que des sollicitations spontanées avaient le plus de chance de se présenter. D’autant que mes prises de paroles publiques se situent sur ce terrain (comme ici dans un magazine consacré à l’influence).

Donc pourquoi ne pas aller sur un territoire qui me passionne, en surface assez différent même si intrinsèquement lié, terrain qui reste à défricher, sur lequel personne ne m’attend ? 

Honnêtement, j’ai été surpris du taux de mémorisation de « Spin-Off conseil », de la compréhension assez immédiate de l’idée derrière. Je pensais qu’il allait falloir multiplier les exemples, les démonstrations d’outils, les explications… Ca a semblé clair pour tout le monde : « appliquer les méthodes des séries à la narration des marques, évident, on aurait du y penser avant ». J’ai également été étonné de l’enthousiasme derrière un élément précis : j’ai indiqué les prix sur mon site ! C’est étonnamment ce dont on m’a le plus parlé. 

Pas de fausse naïveté : derrière cet enthousiasme, des questions. »Mais alors du coup, concrètement, tu fais quoi ? ». « Quels problème tu aides à résoudre ? »… Ca m’aide à renforcer toujours plus les contenus sur le site, expliquer, modéliser. « Rassure-moi, tu fais quand même des RP, de l’influence et de la crise ? ». J’explique que tout ça nécessite de l’éditorialisation au niveau de la marque, du contenu attractif à raconter le mieux possible pour le décliner dans tous les canaux… donc oui, je fais bien sûr du marketing et toujours, en filigrane, des RP, mais différemment.

Pendant ce temps là, il a fallu décider de mon statut, suivre des formations, plein de formations, trop de formations, trouver un expert-comptable, monter ma boite, j’adore apprendre, ça aurait pu devenir mon nouveau full time job.

Pour quelle activité concrètement ?

Si le lancement de ma marque n’était pas si urgente, c’est que j’avais déjà quelques missions pour bien occuper l’été et la rentrée. A chaque fois grâce à des amis et contacts pros. On me répond toujours quand j’en parle « oui, ton réseau quoi »… J’ai du mal à appeler mes contacts un « réseau », je n’ai pas ce type de relation avec mon entourage. Mais oui, ça doit ressembler au principe d’un réseau.

J’ai donc collaboré avec 1 start-up, 2 services marketing, 1 agence, 2 célébrités, 1 événement, 1 institution et 1 média. Pour la plupart, avant même d’avoir déposé les statuts de ma SASU. La liste semble longue mais c’était à chaque fois des missions ponctuelles. Dans des secteurs qui me passionnent (entertainment, séries, climat, sciences, événements) pour des programmes influenceurs et de la crise. Mais j’ai réalisé dans cette période qu’on venait me chercher selon ce qu’on projette de moi, situation très différente de ce que j’ai connu dans le passé où l’on venait me solliciter au travers de ce qu’on projetait de l’agence dans laquelle je travaillais.

Lorsqu’on m’a sollicité pour des coachings, c’était pour des célébrités « à fort caractère », lorsqu’on m’a fait intervenir en interne dans des directions marketing, c’était pour relativiser le marketing d’influence tel qu’il est appréhendé en 2019 auprès de décideurs « à fort caractère ». L’idée est qu’on me mette face à de forts caractères, challenge accepted ! Mais surtout, et c’est la plus grosse surprise, on m’a demandé des ateliers et productions dans l’univers que j’ai choisi : le storytelling appliquant les techniques des séries télé aux narratifs de marques.

En écrivant ce texte, je réalise que je ne peux pas exposer publiquement la plupart des marques et entreprises concernées, mes interventions s’inscrivant quasi-systématiquement dans un champ confidentiel. Ca deviendra sans doute un enjeu, je n’y pense pas trop.

J’ai aussi choisi (grâce à la proposition d’un ami encore une fois) de m’investir dans des cours à l’INSEEC sur des modules longs de 45h, soit plus de 100 heures de cours jusqu’en juin, avec pas mal de temps de préparation à la clé… Un moyen parfait de garder les doigts dans la prise pour tout ce qui concerne la e-Réputation ou le SMO (Social Media Optimisation). Twitter vient souvent à ma rescousse pour pointer les derniers buzz immanquables et les outils révolutionnaires à ne pas manquer pour tenter d’illustrer mes cours de façon un peu modernes. Je crois qu’on se kiffe assez avec mes étudiants.

J’ai refusé en revanche d’accompagner des influenceurs dans leur relation aux marques (j’ai hésité, testé puis arrêté), de travailler pour un ministère étranger sur une mission avec laquelle je n’étais éthiquement pas à l’aise. J’ai refusé aussi des missions sur les secteurs de la beauté et de la mode où je ne pense pas être le meilleur. Ma capacité à refuser des missions est un luxe que je mesure et que je veux plus que tout entretenir. J’essaie aussi de réduire mes interventions « coups de main for free » au minimum, même si je ne réussis pas toujours (pour des amis, parce que ça m’intéresse…).

Comment arrivent les opportunités ?

Je ne passe pas d’énergie sur de la prospection à proprement parler. J’ai en revanche essayé d’expliquer à tous ceux qui s’y intéressaient ce que je faisais dans le détail. J’interviens dans des conférences ou répond à des interviews quand on me le demande. Si j’ai commencé à produire pas mal de contenus pour mon site et mes réseaux sociaux, j’ai un peu réduit la voilure par manque de temps. Même si ça n’a jamais été un usage premier, j’ai bien conscience que mon compte Twitter me permet de rester dans le radar. J’en profite raisonnablement, en continuant à parler moins d’offres commerciales ou de missions clients que de mes points de vues sur une assez large diversité de sujets, avec ce petit côté « grande gueule » qui me vaut de me prendre des rouleaux compresseurs en meute régulièrement. 

Classement Netino août 2019

J’écris évidemment sur les sujets où j’ai envie qu’on vienne me chercher puisque je les connais bien : la SVOD, la com publique, la télévision… En plus des interviews et interventions, je m’engage dans de nouveaux projets avec une rubrique régulière dans un magazine et un podcast, je pourrai révéler tout ça dans les semaines qui viennent. Au même moment, on annoncera également de belles choses concernant une pièce de théâtre qui  me tient à coeur et occupera une partie de mon quotidien dans quelques mois.

Jusqu’à présent, ça porte ses fruits mais la visibilité des missions sur le long terme est quasi nulle, il faut s’y habituer. Je ne sais pas ce que je ferai dans un mois et je ne panique même pas. J’aime ce statut, c’est visiblement un sujet d’étonnement dans mon entourage pro. Être entrepreneur après autant d’années de salariat semble considéré comme une situation par défaut ou pire, par dépit. Quelques contacts qui veulent mon bien étaient ravis de m’indiquer qu’ils allaient avoir « mieux à me proposer qu’une mission, carrément un poste ! ». Mais je ne veux pas d’un poste, je ne sais jamais comment dire ça sans vexer. Mon rêve n’est pas ou n’est plus de rejoindre l’entreprise et/ou la marque dont tout le monde rêve. Travailler pour elles, oui, mais pas en tant que salarié. L’événement de la BPI auquel j’assistais la semaine dernière à Bercy m’a rappelé que je n’étais pas tout seul à vivre cette situation, loin de là.

Je ne pense pas encore que c’est gagné, que Spin-Off Conseil est déjà un succès, que je ne commettrai pas d’erreurs. Je pense plus simplement que je suis exactement là où je dois être.