PRland à Twitterland

C’est tellement bon de disposer ici de plus de 140 caractères pour communiquer avec toi, cher Twitterland. Parce que tu me poses quelques problèmes qui ne tiennent pas dans un SMS de 2 lignes. A commencer par la difficulté à formuler une réponse persuasive à l’objection exprimée par beaucoup de ceux qui l’ont essayé (ou pas) : "je ne vois pas l’intérêt de dire ce que je fais à tout moment de la journée". Du coup, j’ai besoin de ton aide. Je vais tenter de le faire ici, couvrir les atouts de Twitter, avec mes mots, pas académiques pour pas doublonner puisque d’autres le font très bien, et en anglais en plus. Et comprendre pourquoi j’en suis à 5 à 10 messages par jour sur mon Twitter.

Twitter, c’est quoi ?

Twitter_2 C’est du micro-blogging, une façon de rester en contact permanent avec sa communauté avec des messages courts, envoyés et reçus via le net ou un terminal mobile. Jaiku en a longtemps été la figure la plus emblématique, des réseaux populaires, au premier rang desquels Facebook, en ont intégré les fonctionnalités (les status updates). Twitter est entièrement gratuit et simple à utiliser. C’est aussi une explosion du nombre d’utilisateurs il y a quelques mois seulement, alors que le service à été lancé en juillet 2006. Pour tout savoir, voir les articles de Philippe Crouzillacq dans 01net et de Franck dans Giiks.com.

Comment Twitter m’a séduit ?

Avec difficulté. Parce que j’ai eu la même réaction que tout le monde, avec plein de questions dedans : "est-ce que ça m’intéresse vraiment de savoir que mes contacts vont déjeuner ?", "qui suis-je pour raconter au monde que j’arrive au bureau ?", "n’est-ce pas un peu ridicule de communiquer en anglais entre français pour les 2 lecteurs internationnaux potentiels?", "ai-je vraiment besoin d’un autre réseau social en plus des 10 autres auxquels je suis inscrits ?", "qu’est-ce que ça peut m’apporter de plus que les multiples moyens de communication que j’ai déjà ?", "est-ce que je vais résister nerveusement aux rapports minute par minute des sessions de footing à San Francisco de Loic Le Meur ?"…

Mais quand un service séduit autant de personnes parmi mes contacts, j’aime bien l’idée de tout faire pour comprendre. Alors je persévère. Ne serait-ce que pour identifier ce qui les séduit même si je n’y trouve pas d’intérêt personnel. Parfois, ça n’aboutit à rien (pour Second Life, je ne vois toujours pas), mais le plus souvent, je perçois l’intérêt.

Le problème avec Twitter, c’est que je ne suis pas sûr d’en avoir compris l’intérêt de façon rationnelle, je suis tout simplement devenu addict. Raisonnablement comparé à d’autres (qui se reconnaitront, monsieur underscore tu vois ce que je veux dire?), mais quand même sérieusement dépendant d’une consultation/participation multi-quotidienne.

Qu’est-ce que Twitter m’apporte ?

Twitter_friends_2  Plein de choses morcelées mais complémentaires, souvent anecdotiques mais dans quelques cas immanquables :

  • J’y suis le quotidien de mes quelques amis qui font partie de mes contacts
  • Je garde un lien avec ceux que je pourrais perdre de vue sans le type d’interaction simple et spontannée que permet Twitter
  • J’y découvre les contacts de mes contacts que, avec le temps, j’apprends à connaître peut-être mieux que dans la vraie vie
  • J’y découvre le quotidien de personnalités qui m’intéressent (Scobble ou Rubel par exemple, demain Madonna et Steve Jobs ?)
  • Je partage des infos que j’aurais gardé pour moi sans la flexibilité de l’outil
  • Je découvre les sujets qui enflamment toute une communauté, dans un micro espace temps, en disposant d’un vivier d’infos utiles pour détecter des tendances, de fonds (Apple), éphémère (miniville) ou récurrente (les nouveaux services qui fleurissent chaque jour
  • J’accède à des informations en avant-première ou à des invitations de quelques communicants qui utilisent de plus en plus l’outil dans sa fonction megaphone
  • J’identifie de nouveaux blogs passionnants
  • J’accède aux articles que lisent mes contacts, un social computing type deli.cio.us de nouvelle génération, plus dynamique et interactif
  • J’y communique en urgence (lorsqu’il pleut un soir de picnic par exemple)
  • J’utilise la fonction SMS partielle pour ne recevoir sur mobile que ceux que je veux suivre à tout moment et qui Twitt raisonnablement (mois de 5 fois par heure !)
  • Je m’y informe avec France 24
  • J’y mesure la force de frappe dans l’attaque (Blogbang vient d’en faire les frais)
  • J’y apprends l’existence d’un événement qui m’aurait complètement échappé sans Twitter
  • J’y exerce mes capacités de concision pour tenir dans 140 caractères
  • Je participe par procuration à des événements auxquels je ne suis même pas invité ahah (Axe Boat…)
  • J’y découvre qu’on peut ne même pas être blogueur et s’affirmer comme un influencer sur Twitter
  • Je l’intègre facilement dans mes autres réseaux type Facebook

Et professionnellement ça m’est utile ?

Les réponses sont induites par la liste ci-dessus : il y a indéniablement une exploitation possible, déjà initiée d’ailleurs, du micro-blogging en termes de communication pour les marques et les entreprises. Pour lancer un produit, anticiper des tendances, gérer une communication de crise… Encore faut-il trouver le bon format. Et convaincre des clients qui en sont souvent à se demander si les blogs, ça existe vraiment. Les débats actuels qui opposent blogs, réseaux sociaux et micro-blogging n’aident d’ailleurs pas. Et sont à mon avis sans intérêt dans un environnement où rien ne remplace rien : les forums ont largement survecu aux blogs qui ne s’effaceront pas au profit de Twitter ou l’un des autres services concurrents existants. C’est une palette de choix qui s’élargit, pas un zapping permanent d’un service à son remplaçant potentiel.

Et maintenant, qu’est-ce que je fais de tout ça ?

Il me reste à compléter, rationnaliser, synthétiser et trouver les mots pour convaincre mes clients de l’intérêt pour eux de comprendre Twitter. Et la nouvelle influence de ceux qui y sont actifs.

Pour compléter, votre avis me sera utile forcément, que vous soyez Twitter addict ou resistant.

11 réponses sur “PRland à Twitterland”

  1. Moi aussi j’avoue, je suis un twitter addict !

    En ce qui me concerne c’est pour rester en contact avec mes connaissances de la blogosphere. Je les recois par SMS et parfois je suis pris de panique de voir le nombre de message sur mon mobile après 5 mins d’absence ;0)

  2. Twitter est peut être arrivé au bon moment alors que nous avions tous besoin de cimenter nos divers réseaux. Nouveau canal IRC, IM.. peu importe comment on définit aujourd’hui ce service, il permet de combler un vide réel laissé sur un marché d’hyper-communicants. La dimension mobile du service est aussi la clé de son succès récent.

  3. Intelligent !
    pour moi qui découvre Twitter un peu sur le tard et sur tes chaudes recommandations

  4. Twitter c’est une blogroll qu’on intuite bien, grâce aux favicons. J’aime bien aussi la d’informations que cela représente.

  5. J’avais le même a priori et passe ma journée dessus à tel point que je me fais sortir de réunion car mon téléphone vibre 70 fois par minute quand les gens (Gonzague???…) s’excitent pendant la keynote d’Apple. Si en effet au début, le système était plus que parasitant, on commence à trouver ça plus que divertissant mais il permet également de faire passer rapidement des updates de blogs (même si les RSS sont là pour ça) mais ancore mieux: une blogroll par article. Avant on découvrait via blogroll des auteurs qui nous plaisaient, là, on accède facilement à une info précise relayée par un lecteur en qui on peut avoir confiance (or not…). Le plus étonnant c’est que Pownce, plus ergonomique et moins contraignant n’ait pas cru aussi vite en France.
    Seule ombre au tableau: la durée de vie… Pour le moment on fait tous bien mumuse avec mais je pense qu’on se lassera assez vite du phénomène tout comme ça a été le cas avec Second life (tu dois le savir mieux que quiconque) qui n’est plus qu’un bel outil de RP pour les media plus traditionnels (et lents). A tel point que je n’arrive même pluis à remettre la main sur le nom de mon avatar pour me désinscrire; c’est dire…
    Tout ça pour en revenir au sujet, un gadget (d)étonnant mais qui va vite d’essouffler…

  6. Twitter Addict…. Aujourd’hui tout comme toi j’ai reduit le nombre de gens que je suis sur Twitter car cela devenait ingerable de suivre un LLM qui poste 32 Twits en 30 minutes. Je recois toutes les updates des gens que je suis sur mon portable. Mes collegues pensent que j’ai une vie sociale intense 😉 Et lorsque je suis en soiree non-geek avec un autre utilisateur de Twitter (ex: lagazettedubuzz) et que l’on recoit 5 Twits a la minutes en meme temps presque, mes amis pensent que l’on s’envoient des sms entre nous ! J’ai essaye d’expliquer le concept en « externe » comme je te l’avais dit mais ca passe pas. Meme en leur montrant un cas concret, la reponse ? « mais comment ca peut interesser 50 personnes de savoir que tu fais un apero avec nous ? ». Certes… Donc je n’explique plus, et lorsque mon portable Twit 20 fois a la suite, je prentends que je suis abonnee a un fil d’alerte d’information !
    Donc Twitter Addict… Et oui… Aujourd’hui, si je devais couper les alertes sur mon portable il y aurait comme un vide ! J’aime cette « complicite » dans le reseau, le fait que l’on puisse etre proche tout en etant a des milliers de kms, le fait que l’on sache (a peu pres) ce qui se passe dans la vie des autres. Big Brother un peu ? En tout cas moi je n’en demords pas !
    Et quant aux aspects marketing, meme si c’est difficile j’imagine de vendre Twitter a un client, ca fonctionne clairement (Axe Boat comme tu dis)
    Allez, zou je file au taf !

  7. L-tz > à mon avis c’est ça, y’a rien à comprendre, d’abord tu joues un peu pour voir, pis après c’est un réflexe et pis après t’adore… moi j’en suis encore où je joues !

    Eric ( PRland / pasqu’il ya bien trop d’Eric ici, hein) > t’expliques bien.

  8. Pour ma part, je n’ai jamais eu le courage ni la prétention de me lancer dans le blogging et j’ai trouvé en Twitter une très bonne alternative permettant de microblogger en tentant d’aller à l’essentiel (c’est très dur d’avoir un bon rapport signal/bruit), de filtrer les différents flux selon ses goûts et enfin de se faire un petit réseau avec une interaction quasi-immédiate.

    Et c’est sans parler des SMS gratuits, des flux d’informations de gros sites, de l’API et des 1001 façons de Twitter n’importe où et n’importe quand.

    Floflo
    http://twitter.com/Floflo

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