Sharp Objects, objet tranchant immanquable

Au lendemain de la diffusion de dernier des 8 épisodes de la mini série de HBO, en US + 24 sur OCS, « Sharp Objects » s’affirme clairement comme l’un des événements majeurs de l’année série.

Pour la réalisation toujours ciselée de Jean-Marc Vallée, pour l’interprétation (d’Amy Adams mais pas que), pour l’atmosphère poisseuse qui rappelle quelques autres bijoux télévisuels. Mais ce que les articles (nombreux à l’issue du premier épisode) ont moins couverts, c’est que l’ensemble sert une storyline glaçante addictive.

Pour découvrir comme je l’ai fait sans trop savoir, il faut plonger de ce pas dans l’univers torturé de « Sharp Objects » sans rien lire de plus…

Pour ceux qui auraient besoin de quelques arguments supplémentaires, quitte à déflorer un peu l’histoire, je déconseille la bande-annonce ci-dessous, faussement rythmée, peu représentative de l’univers réel de la série.

Une intrigue qui tient ses promesses

On pourrait penser lors des premiers épisodes que l’histoire ne constituera qu’un prétexte pour une galerie de portraits de femmes face aux démons d’une famille qui a dévissé suite à un événement tragique. Pourtant, l’enquête qui ramène la journaliste Camille Preaker (Amy Adams) auprès de sa mère, son beau-père et sa demi-soeur, après un internement psychiatrique et des années d’automutilation, est omni-présente. A l’inverse de « The Leftovers » ou « Big Little Lies » dont on ressent la filiation, le dénouement de l’intrigue compte. Les fans de twists (coups de théatre) en auront pour leur compte sans tomber dans l’accumulation caricaturale de « How to get away with a muderer ». Outre l’auto-mutilation, une maladie va se révéler centrale dans l’intrigue. Impossible d’en dire plus sans trop révéler l’issue, mais après vérification, cette maladie existe réellement.

De nombreux talents pour le meilleur

Quand l’univers du réalisateur de « Big Little Lies » rencontre celui de la scénariste de « Buffy » et « UNreal » pour servir l’auteur du livre dont a été tiré « Gone Girl », on peut imaginer les fondamentaux de « Sharp objects ». Jean-Marc Vallée, Marti Noxon et Gillian Flynn ont ainsi créé un objet poisseux et souvent oppressant, rappelant parfois celui de la première saison de « True Detective ».

Très engagée, jusqu’à devenir productrice déléguée, Amy Adams habite un personnage torturé, alcoolisé, noir à tel point que l’actrice a déclaré fin juillet qu’une saison 2 était exclue, le rôle étant trop éprouvant.

Le reste du casting, moins cité, participe pourtant largement à la qualité de l’ensemble, Patricia Clarkson dans le rôle de la mère bourgeoise déviante et Chris Messina dans celui du détective ténébreux en tête.

Bénéfice collatéral : si vous pensez avoir une famille compliquée, vous allez assez vite relativiser au fur et à mesure que les épisodes s’égrènent et découvre les travers d’une famille dysfonctionnelle. Une image plus décontractée des actrices devrait aider à faire redescendre la pression pour tous les heureux téléspectateurs de « Sharp Objects » qui n’entendront plus jamais l’oeuvre de Michel Legrand ni ne verront une fiole bleue sans un frisson dans le dos.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur PRland

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading