S’y retrouver dans les plateformes de streaming SVOD : j’ai fait mon choix !

On a beau s’intéresser au sujet de près, le suivre et le commenter régulièrement (voir mon dossier en 5 parties d’il y a 6 mois), suivre avec précision les articles des très bons médias de référence (je pense au dossier comparatif des offres de Numerama qui ne dit pas tout de ce à quoi les offres donnent accès), pas facile de s’y retrouver.

Lorsque comme moi, on compte bien continuer à ne rater aucun des grands rendez-vous séries de ces prochains mois sans succomber à la tentation (toujours plus forte) du téléchargement illégal, il faut s’accrocher pour faire les bons paris prenant en compte les évolutions des offres et des envies au gré de l’arrivée des multiples nouvelles plateformes.

Conformément aux prévisions, mon avis a évolué sur le sujet depuis mon papier qui prévoyait un Disney qui balaierait tout sur son passage, un retour massif au téléchargement, la fin des engagements longs termes, des erreurs successives de Canal+ et des acteurs nouveaux qui prendrait le rôle d’agrégateur intelligent.

J’ai donc fait mon choix qui tient à une décision importante et assez inattendue au regard de mon parcours avec les chaînes : je me suis engagé pour 2 ans avec Canal+.

Deux facteurs ont présidé à ma décision

Canal+ semble avoir construit l’écosystème le plus intelligent d’accès au catalogue le plus vaste possible, même si des mouvements sont encore à attendre avec des deals qui viendront à leur terme bientôt pour certains. Déjà en accord avec Warner depuis 2017 (catalogue FX, FoxPlay, Warner TV), intégrant OCS (et donc tout le catalogue HBO), Canal a lancé la distribution de Netflix à la rentrée et la rumeur annonce depuis hier suite à une info de La Lettre A celui à venir de Disney+. Canal+ assure désormais un point d’accès simple, intégré (y compris à ma box SFR) et pilotable facilement depuis l’appli et le site myCanal (qui peuvent encore progresser mais font tellement mieux que certains comme Prime Video). Le tout pour un prix très intégré également, assez imbattable, garanti 2 ans, qui me fait plutôt économiser de l’argent en supprimant OCS et Netflix de mes abonnements unitaires.

Mon goût assez récent pour les séries française de qualité est comblé puisque j’ai accès au meilleur de la production française payante (Canal et OCS) et continue à profiter gratuitement des offres gratuites (France TV Slash et Arte et même un peu de TF1). L’occasion de rappeler que je suis le dernier à me moquer de l’offre française Salto qui pourrait surprendre tout le monde au regard du niveau de la production française des derniers mois.

Catalogue pauvre et manque d’agrégation ont perdu

Ce que je n’ai pas choisi, c’est la nouvelle offre Apple+, accessible gratuitement pour faire le tour de l’offre assez faible à ce stade (et impossible à visionner chez moi sur un grand écran par manque de compatibilité Chromecast) et d’intégration dans les box.

Je n’ai pas vraiment choisi non plus Prime Video même si techniquement je l’ai par défaut. Interface insupportable, j’ai fait l’effort pour les rares séries qui en valent la peine (The Boys ou Mrs Maisel) mais c’est réellement pénible. Le manque d’intégration se joue encore au moment du lancement actuel de StarzPlay. Sur les films, le deal avec Sony Pictures est intéressant et pour les enfants, l’intégration de GulliMax et TFOUMax a du sens mais ne me concerne pas.

Je suis donc un client Canal satisfait depuis cette semaine et ce n’était pas gagné. Rendez-vous dans 6 mois pour le prochain point !

Les séries françaises entrent dans le game

Pendant des années, les séries françaises sont sorties de mon champ de vision. Je suis même passé à côté de jolis succès salués par la critique mais qui ne m’ont pas donné envie (« Le Bureau des Légendes », « Engrenage », « Maison Close »…). L’incapacité des acteurs de la SVOD (Netflix et Amazon en tête) à produire du français de qualité n’a pas aidé à créer l’étincelle.

Mais depuis quelques mois, les choses ont changé. TF1, France Televisions et Canal + ont produit des séries qui m’ont captivé ou plus simplement séduit. En faisant le compte aujourd’hui, je me suis rendu compte qu’on ne pouvait plus vraiment parler d’exception en dépassant les 10 coups de cœur.

Les bracelets rouges, Dix pour cent, Skam, Les grands, Hippocrate, Insoupçonnable, Calls, Baron Noir, Versailles, Working girls, Paris etc… Les quelques séries françaises que j’ai aimé depuis 2 ans.

A noter : j’aurais pu parler aussi de « A l’intérieur », la mini-série thriller de France 2 avec Béatrice Dalle que je dois terminer (merci le replay de France Télé). Je n’ai pas aimé quelques succès notables (« Plan cœur » de Netflix par exemple). Et je dois encore découvrir les séries d’Arte « Fiertés » (dispo en intégralité ici) et « Il était une seconde fois » ainsi que la série d’horreur de Netflix « Marianne ». J’ai fait l’impasse sur « Soupçons », le thriller amoureux de France 3 et « Le temps est assassin » sur TF1 dont les premières minutes ne m’ont pas donné envie.

Encore plus réjouissant, au moment de la clôture du Festival de la Fiction de La Rochelle, il devient évident qu’il faudra désormais compter avec les productions françaises. En particulier du côté des mini-séries. Voici un tour d’horizon de ce que j’attends avec impatience avec une sélection de 10 nouveautés à venir qui offre une petite sur représentation à Arte :

  • « Une belle histoire » (France 2) : lauréat de la catégorie « Série de 52 et 90 minutes » à La Rochelle, ça éveille forcément la curiosité, la compétition étant de haut niveau. Il s’agirait d’une variation autour des difficultés de 3 jeunes couples.
  • « Pour Sarah » (TF1) : adaptation d’une série québécoise, une quête de vérité pleine d’émotion mais palpitante au rythme de cliffhangers implacables. On nous annonce le meilleur, réponse dès la fin du mois sur TF1.
  • « Une île » (Arte) : Laeticia Casta et Sergi Lopez, présenté comme une variation moderne sur le mythe des sirènes. Primée à Series Mania 2019.
  • « Le bazar de la charité » (TF1) : à la tête de cette super-production historique, première en partenariat avec Netflix pour TF1, Audrey Fleurot et Camille Lou. Les premiers retours sont mitigés mais les premières images vues m’ont donné envie donc j’essaierai quand même.
  • « Les sauvages » (Canal +) : thriller d’anticipation politique et chronique familiale, la nouvelle série de Canal s’inscrit dans la lignée du phénomène « Years & years ». Peut-être moins désespérée. Marina Foïs, Roschdy Zem et Amira Casar.
  • « Trauma » (13ème Rue) : première production pour 13ème Rue, le casting mené par Guillaume Labbé excelle dans un thriller moderne. Annoncé pour novembre.
  • « Mytho » (Arte) : primée à Series Mania, menée par Marina Hands, les 6 épisodes seront diffusés au mois d’octobre.
  • « Moloch » (Arte) : thriller franco-belge autour d’inconnus qui prennent feu. Il y a Olivier Gourmet, Marine Vacth et Arnaud Valois. Il nous tarde du coup…
  • « Fertile crescent » (Arte) : Felix Moati et Mélanie Thierry plongée dans le conflit syrien
  • « Amour fou » (Arte) : Clothilde Hesmes et Jérémie Renier dans un thriller domestique

C’est donc le thriller qui s’impose comme le genre de prédilection des productions françaises de qualité. Arte devrait devenir l’une des premières chaînes auxquelles on pense quand on parle de séries françaises.

Mais TF1, France Télévisions et M6 en gardent forcément sous le coude pour l’arrivée de Salto auquel je continue à croire malgré les railleries.

On fait le bilan en fin d’année ?

Isabelle Adjani s’expose pour La journée de la jupe

Il fallait donc un film engagé loin de l’image glamour dans laquelle on l’a enfermée pour retrouver Adjani sur les plateaux de télé en interview. Forte d’un carton sur Arte avec 2.245.000 spectateurs, d’un buzz web énorme et d’un succès critique unanime*, elle  s’expose comme jamais, n’éludant aucune question sur ses combats de femme, le temps qui passe, sa carrière en pointillé. Au 19/20 de France 3 et 20h de TF1 hier soir, sur TF1 dans Sept à Huit et au 20h de France 2 en direct ce soir, demain sur Canal + au Grand Journal… Je la trouve belle, intelligente et lumineuse, mais je suis inconditionnel donc peu objectif. Le marathon médiatique s’étend à la presse écrite (Paris Match, VSD ou encore Elle la semaine passée) et à la radio avec France info vendredi dernier, Vincent Parizot dès demain lundi 23 mars à 9h sur RTL et, choix plus surprenant, le Fou du roi chez Bern mardi 24 de 11h à 12h30.

adjani

Le film à découvrir dans les salles cette semaine dès mercredi 25 mars, c’est donc la journée de la jupe dont j’ai déjà beaucoup parlé ici ou . Pour de sombres histoires de boycott des exploitants, aller dans les salles ressemblera presque à un acte militant. Avec 50 salles en France seulement, difficile d’accéder au film mais pour les parisiens, il sera diffusé dans 2 MK2 (Beaubourg et Bibliothèque) donc sortez vos cartes UGC !

* Seule critique négative repérée, la journaliste de Sud-Ouest semble régler ses comptes avec le réalisateur. Risqué à l’heure d’internet au regard des commentaires (voir celui du réalisateur signé Jean-Paul). Pour le reste, c’est un carton plein (voir la critique du figaro papier vendredi).

MAJ : à part le succès du film en salle, le meilleur moment de cette semaine de promo aura sans doute été le passage d’Isabelle Adjani dans la boîte à question du Grand Journal sur Canal +. Un moment d’anthologie qui nous emmène de l’acteur « qui met la langue » à l’imitation de Donald Duck en passant par un « vous ne savez pas que je suis folle » et un a capella de pull marine. Magique.

Le mercato de la loose

Que le service public attire des animateurs aussi haut de gamme que Julien Courbet, Jean-Luc Reichman et Lagaf (France 2) ou Jean-Marc Morandini (France 5), c’est pas très reluisant mais on est à 2 doigts de s’en inquiéter autant que de la date du dernier lifting d’Amanda Lear. On ne les regardera pas plus qu’avant de toute façon.

Que Virginie Effira lorgne du côté de TF1, c’est sans doute la moins bonne opération qu’elle puisse faire ou le meilleur moyen pour suivre les destins de Benjamin Castaldi récemment, Evelyne Thomas il n’y a pas si longtemps ou Laurent Cabrol pour mon club de fans du troisième âge. On ne regarde quasiment plus la Nouvelle Star de toute façon.

Mais que Bruce Toussaint parte remplacer Samuel Etienne le midi sur Canal, on trouve ça super nul. Parce que Bruce, c’est un peu celui qui réussit à me faire ouvrir un oeil puis -exploit- assez rapidement l’autre, à 6h56 depuis 3 ans. Et même si on aime beaucoup Léon Mercadet, Marie Colmant, Christophe Beaugrand, Caroline Roux et Daphné Bürki, il est évident qu’aucun ne saura prendre le rôle de chef d’orchestre avec autant d’aisance et d’humour. Une petite palme au passage au chroniqueur (dans la matinale et sur Paris première dans Ca balance à Paris) – journaliste (dans playboy !) – prof – écrivain et scénariste palmé donc, j’avais l’impression bizarre dimanche soir qu’un copain avait gagné.

Bon, faut faire quoi pour garder Bruce le matin monsieur Canal ? Une pétition sur Facebook, ça marcherait ?

MAJ 10/06 : au dernière nouvelle, tout lobbying est peine perdue, les dés sont jetés pour Bruce dont le remplacement se jouerait entre Ali Baddou (du Grand Journal) qui tient la corde et Victor Robert (de l’effet Papillon).

Desperate hollywood

hollywood.jpg

Le 7 février, Canal + proposera un jeudi investigation consacré à la grève des scénaristes à Hollywood avec interviews de parties prenantes de quelques-unes des séries les plus en vue du moment (Desperate Housewives, Heroes…) à la clé.

Le conflit des scénaristes avec les producteurs ne semble pas proche de son issue puisque les discussions ne font que reprendre actuellement, après quelques semaines de rupture complète. Les dégats directs sont déjà énormes : interruption voir annulation des séries en cours de saison, grosse difficulté sur les talk show, des cérémonies mises en dangers (les Oscars sont encore en suspend), la grève aura au moins permis de constater à quel point le poids des scénaristes est énorme.

Au moment où les séries ne cessent de cartonner toujours plus en France (voir NCIS qui bat tous les vendredis la StarAc), l’opération pourrait bien se révéler dangeureuse pour les scénaristes qui scient quelques branches sur lesquelles ils sont assis. Les networks américains se sont repliés sur les contenus les plus faibles en exigeances scénaristiques tels que les jeux et la real tv. Moins chers à produire, ces programmes pourraient sortir gagnant d’un gachi télévisuel et remplir les grilles l’année prochaine avec ou sans accord trouvé entre les scénaristes et les producteurs.

Je continue à penser que les scénaristes ont raison de réclamer leur part du gâteau, je redoute juste le moment où l’impact sur nos écrans se mesurera dans la prise de pouvoir absolue de Secret Story et Qui veut gagner des millions en lieu et place des Experts, NCIS, Cold Case, FBI portés disparus et Lost…

Ma matinale

Comme beaucoup d’autres de ma génération, l’ambiance du matin a longtemps été radiophonique. Branché sur le rythme « information proximité » de la très familiale fréquence RTL pendant toute mon enfance, j’ai très vite basculé, l’adolescence venue, sur les radios libres. C’est l’arrivée de Michaël Youn sur M6 qui m’a converti à la télé à cette heure là. Après une ou deux années de errances matinales, le matin est devenu depuis 3 ans et aujourd’hui encore le seul moment de la journée synonyme de télé. La première fois que je suis tombé sur La Matinale de Canal +, Bruce Toussaint, arrivé pour remplacer au pied levé Thierry Gilardi parti sur TF1, s’entretenait très librement avec la présentatrice de la météo de l’époque (Vanessa Dolmen passée depuis sur France 3) avec un ton que je n’avais jamais entendu ailleurs. Un mélange unique de sérieux et de décontraction très fidèlement reproduit au moment du journal qui voyait toutes les demi-heures se mettre en place une partie de ping ping verbale étonnante avec Stéphanie Renouvin. 

A leurs côtés, Marie Colmant, que je prenais alors pour une allumée juste compliquée à regarder mais drôlement gonflée, venait ponctuer l’entre-journal relayée par un chroniqueur différent du lundi au vendredi. Parmi eux, Léon Mercadet, ex d’actuel toujours là deux ans plus tard, Xavier Leherpeur, déjà en charge de la rubrique ciné, Gilles Delafon, joker en chef de Marie Colmant, Arnaud Viviant et Laurent Seksik (livres), disparus de l’émission depuis. Valérie Astruc animait -moyennement- l’interview politique, Pierre Mathieu se testait sur une émission du matin en écumant les nuits parisiennes et Alessandra Sublet parlait tendances avant de découvrir son incroyable talent sur M6. Ce qui positionne l’émission comme un assez beau vivier pour les autres chaînes.

La Matinale Bruce Toussaint Canal +

Depuis, après quelques 650 émissions : beaucoup de changements par petites touches mais un plaisir gardé intact. Caroline Roux, ex-Europe 1, a renouvelé avec bonheur l’exercice de l’interview politique dans un numéro à plusieurs voix désormais bien rôdé avec Bruce et Léon, Elé Asu -venue de Direct 8- a enfin réussi a se décontracter après un remplacement difficile de la belle Stéphanie exilée dans le désert du midi de Canal, Mouloud a remplacé Pierre en ajoutant le supplément de fond qui manquait, Xavier De La Porte nous raconte l’origine des mots, Daphné Bürki fait comme elle peut pour parler tendances et surtout Christophe Beaugrand a déboulé de LCI et Pink TV pour apporter son grain de folie dans la vie des médias. Et j’ai compris le réel talent de Marie Colmant et Léon Mercadet, totalement partiaux et orientés mais tellement brillants qu’on a envie de le leur pardonner.

Après des débuts jugés très satisfaisant à 3% de part de marché sur une case sinistrée et alors qu’en mars 2007, le programme battait son record d’audience à 7,7% de part de marché sur une moyenne annuelle à 6, c’est une progression de 14% qui a été annoncée par le président du groupe Canal + Bertrand Méheut il y a quelques jours. Dépassant du même coup le Morning de M6… animé par Pierre Mathieu.

Je pense que Monsieur le Président de Canal ne réalise pas à quel point il peut être fier de son équipe : je ne connais personne d’autre capable de m’arracher un sourire le matin en gardant le sentiment d’apprendre 2 ou 3 trucs utiles. Je sais qu’on est quelques blogueurs à se réveiller avec les fous rires réjouissants de ces gens là, j’en connais assez peu qui règlent comme moi leur réveil sur 6h54 au lieu de 7h00 histoire de ne pas rater l’avant-propos de Bruce à cette heure là. Le journaliste vient de confirmer qu’il écrivait des scénarios pour la télé et qu’il débarquait sur Jimmy en janvier pour animer un programme d’anticipation intitulé Breaking News.  Ce type là m’est très sympathique. Comment ça j’en ai déjà parlé ?