Lepost et moi

A l’occasion d’un déjeuner avec Benoit Raphaël, j’ai formulé à haute voix pour la première fois la difficulté de ma contribution au site qu’il dirige, lepost.fr. Cet inconfort tient en quelques mots : je ne m’y sens pas encore chez moi. Malgré ou peut-être à cause du volume de visites et de commentaires qui me semblent élevés en quelques semaines sur un sujet de niche (les séries), je n’ai pas encore trouvé le ton qui me permette d’être fier de ce que j’y fais.

Pourtant, j’y trouve bien ce que j’étais venu y chercher dans une démarche équivalente à celle qui m’a poussé vers la blogosphère il y a quelques années : comprendre les mécanismes communautaires de nouvelles typologie d’espaces sur le web. En la matière, je ne suis pas déçu : ils sont très différents de tout ce que j’avais pu expérimenter jusque là. Ils reposent sur plus d’exigence sur le fond, une responsabilité proche de celle d’un journaliste, qui m’est donnée mais que je réfute, plus de commentaires en dehors d’une communauté à séduire avec une fréquence de publication conséquente.

Je retrouve néanmoins les mêmes liens quasi affectifs avec les quelques commentateurs réguliers qui me font le plaisir de me suivre et de s’intéresser à mon avis sur ce sujet de la plus haute importance (oui je parle toujours des séries).

Evidemment, même si je manque de temps, je continue l’expérience jusqu’à y trouver complètement ma place, en espérant réussir à y travailler au-delà des quelques créneaux nocturnes qui y sont dédiés jusque là.

Par ici les séries (pas taper)

Si je n’ai pas parlé de séries ici depuis plusieurs semaines, il y a une bonne raison: je le fais quasiment tous les jours sur lepost.fr auquel je donne à peu près toute mon énergie nocturne sur le sujet depuis très exactement 1 mois aujourd’hui.

Une trentaine de billets plus tard, je suis en mesure de faire un premier état des lieux :

  • Je n’avais pas du tout mesuré l’effet rouleau compresseur du site qui associe à chaque billet des milliers de vues souvent en quelques minutes
  • Je mesure assez bien la différence entre s’exprimer chez soi sur son petit espace personnel à sa « communauté d’amis » et s’offrir à l’internaute lambda sur un site dont le trafic atteint largement celui d’un média traditionnel en ligne
  • L’identité « Média » du post et le statut « Invité » ne permettent pas la moindre imprécision, en tout cas, les lecteurs ne la pardonnent de toute évidence pas
  • Inutile d’essayer de faire du pseudo marketing : ça ne marche pas ! Là où Brittney Spears et le sexe dans les séries n’attirent respectivement « que » 4.300 et 4.900 lecteurs en plus de 20 jours, il faut moins de deux semaines à une note sur Battlestar Galactica pour dépasser les 40.000 vues !
  • Passer en une est certainement un bon booster mais en même temps, parmi les papiers qui ont bien marché, on compte quasiment tous ceux qui ne sont pas passés en Une : X-Files (près de 30.000), Desperate Housewives et la mobilisation des acteurs pour le Green (plus de 30.000 chacuns) et le Festival de Monte Carlo (plus de 20.000). C’est incroyable ces chiffres, non ?
  • Du coup, ça me prend un temps de dingue pour vérifier toutes les infos parce que je me sens une responsabilité (ma boss me rappellerait que je ne fais pas de chirurgie cardiaque donc qu’il faut se calmer), je n’ai pas encore réussi à trouver un style ni à fédérer une communauté de fidèles (qui doivent se compter à 2 ou 3 à ce stade) mais je m’éclate.
  • On le savait, même si c’est bien ailleurs, c’est toujours bon de revenir chez soi !