Zazie, 7 jours sur 7

Pour la première fois de ma vie, j’ai eu le trac en découvrant un album. Parce qu’après avoir suivi les coulisses du lancement de l’album de Zazie grâce à l’auteur de son blog, j’avais vraiment peur de ne pas aimer. D’autant que j’avais mis du temps a apprécier le seul titre de l’album que j’avais découvert en même temps que tout le monde (j’avais quand même eu le chance d’aller ensuite sur le tournage du clip).

C’est donc avec un cérémonial très étudié que j’ai acheté l’album sur iTunes lundi matin, tout chargé dans mon iPhone et découvert dans la foulée, concentré à ne rien faire d’autre que d’écouter. J’ai abandonné depuis longtemps l’idée de comprendre le concept de l’album, je sais juste que 49 titres vont débouler séquencés en plusieurs jours qui sont autant d’humeur. Ce qui m’intéresse, en tant que grand fan de Zazie depuis toujours, ce sont les titres.

Le soulagement immédiat est venu du fait que j’ai eu un coup de coeur immédiat pour 7 des 14 titres. Qui peuvent presque tous devenir des tubes, je le sais. J’ai passé l’écoute à me demander ce qui a bien pu pousser à sortir Avant l’Amour en premier extrait d’une telle bombe. Et surtout à me dire que le concept un peu complexe de l’album risquait d’occuper trop d’espace dans les discussions, au détriment du seul intérêt qui compte : la qualité du contenu.

Depuis, j’ai passé la semaine à écouter les titres, décortiquer les paroles, mieux les comprendre grâce à l’exercice de l’explication de texte auquel Zazie semble se prêter avec plaisir face à William dans la vidéo du LP. A l’arrivée, j’écoute en boucle 7 jours sur 7 avec plaisir un album varié, avec quelques-uns de mes titres préférés de toute la carrière de Zazie, quelques retours au source qui me font plaisir, des duos magiques qu’elle aime « tordre », des jeux de mots qui me manquent un peu mais réservent d’autres surprises.

« Quand on sait faire des belles phrases, parfois on oublie le fond. Le jeu de mot, c’est se jouer du sens » dit-elle. Zazie se concentre donc sur le fond mais se joue du paradoxe d’un titre et une première lecture rapide qui dit quasiment l’inverse du vrai sens de la chanson. Avant l’amour, les pieds nus ou Chanson d’amour en sont les meilleurs exemples. « Mais ce qui compte avant tout, c’est la musique, les mots, c’est pour que les gens en aient pour leur argent » laisse-t-elle entendre. Tous les titres up-tempo sont dans mes favoris, notamment pour leur balades du côté de l’électro. Mais les vrais coups de coeur sont ailleurs. Et puisque je ne l’ai lu nulle part : la voix de Zazie a certes changé mais pour mieux s’amuser avec, tantôt dans les aiguës retrouvés (bye bye la cigarette), les éraillements et surtout les graves.

Voici donc en exclusivité la liste des titres qui vont cartonner :

. Etre et avoir : en parlant d’aiguës et de grave, les 2 extrêmes sont visités en double voix à l’octave. La chanson entre en tête en 2 secondes, ça ne peut que marcher et c’est très bon.

. L’amour dollar : un véritable retour au source, ce titre là aurait pu figurer sur l’album Zen. Le style Zazie que j’aime. Personne n’a jamais demandé à Cabrel de se renouveler, si ?

. Les pieds nus : premier titre de l’album, d’emblée électro, qui donne envie de danser, les pieds nus ou pas.

. Chanson d’amour : moins immédiatement dansante, moins ma came mais un énorme potentiel de carton. Le deuxième single devrait se jouer entre ce titre là ou Etre et avoir.

. Je vous aime : je vais me faire détester pour ça mais ce titre là est musicalement du pur Mylène Farmer et pourrait donc suivre le destin de n’importe quel single de la rousse en tête des ventes.

. Amazone : un sample de Rodéo (Zazie appelle ça du recyclage), une grosse touche de bandonéon et bayan. Moins immédiat mais ça peut marcher.

. Polygame : c’est la balade à fort potentiel de l’album. Du pur Zazie comme on aime.

Mes titres coup de coeur :

. Tout va bien :  Zazie a fait un sale coup à sa fille Lola en lui donnant une mélodie des difficiles et des paroles qui le sont tout autant. J’ai pris les paroles, j’ai chanté et j’ai pleuré, en vrai. C’est ridicule je sais. Tout ce que j’attends d’une chanson.

. La place du vide : LE duo de l’album, avec Aaron, simplement énorme. « Des paroles impressionnistes qui tranchent avec mon écriture très explicite » comme dit Zazie. Et cette façon de s’enrouler autour de la voix de Simon. Sublime.

Les deux autres duos (Le jour J avec Philippe Paradis et Je te tiens avec Papillon Paravel) m’ont lassé plus vite même s’ils sont à déguster au moins une fois.

Je suis passé complètement à côté de Pas que beau qui n’a aucun intérêt : c’est le titre avec l’instrumental Tindfjöll qui n’apporte pas grand chose à l’album. Reste bien sûr Avant l’amour, le premier extrait de l’album, que je mettrais dans mes favoris mais qui n’a pas le potentiel tubesque de la majorité des autres titres de l’album. Bizarre, on vous dit…

Me restent encore à découvrir les titres distribués avec Elle la semaine dernière et le supplément de l’Open Disc avant de profiter bientôt du deuxième album. Ma fin d’année sera très Zazie.

Soulagé, je suis.

Le chemin qui menait vers vous

Cette semaine, j’ai participé activement au lancement du projet de 2 de mes amis. Parce que le projet me plaît. Parce que l’expérience est inédite. Parce que je suis curieux de savoir si l’interactivité peut apporter une vraie valeur. Et parce que ce sont mes amis, donc.

Le chemin qui menait vers vous, c’est un roman feuilleton accessible grâce à une appli iPhone (à télécharger ici) dont les nouveaux chapitres écrits en temps réel seront publiés chaque semaine, en prenant en compte les commentaires des lecteurs (à partager sur l’appli ou le site dédié). Une vraie expérience interactive… si les lecteurs jouent le jeu. L’application est éditée par Blüpan Entertainment.

Le roman étant écrit à 4 mains, l’interaction se joue jusque dans les séances de travail entre William et Laurent Latorre, le co-auteur. Les coulisses d’une des étapes d’écriture à laquelle j’ai pu assister ce matin, c’est pour la semaine prochaine. Les premiers chapitres ont posé le décor (2017, le Président est mort, les ressources pétrolières du monde entier sont épuisées, Guillaume et Laure entament une traversée de la France), sur quel pan de l’histoire les lecteurs vont-ils réellement intervenir ?

Les RP en format interactif, ça se tente aussi du coup. Ceux qui souhaitent recevoir des informations, tout savoir du classement de l’appli, des secrets de l’écriture, de l’édition des prochains chapitres, ou même choper des photos en haute def super prêtes pour le 4 par 3, il suffit de laisser un commentaire ou m ‘envoyer un petit email pour recevoir les infos.

Pour en savoir plus sur ce qui a déjà été écrit sur le net, il suffit de cliquer sur la perle ci-dessous.

eBook Le chemin qui menait vers vous

Dans la lignée du titre de ce billet, mon chemin qui menait vers vous n’a pas été exemplairement simple cette semaine. Ne nous arrêtons pas sur les détails, j’ai vraiment failli cliquer sur le bouton « Delete » de mon compte Twitter juste avant de me souvenir de tout ce qu’il m’avait apporté de bien aussi. En particulier de la bonne vingtaine de nouvelles têtes rencontrées parmi mes followers, au gré de lancements, soirées et autre apéro prétexte. Et aussi des quelques amis que j’y ai trouvé en 3 ans. Je vais juste retravailler l’addiction, en ajoutant à la modération une couche de distance, et ça va bien se passer, j’en suis sûr.

Cry me a river

C’est un trait de caractère qui n’est pas exactement simple à assumer quand on est un homme de 40 ans non dépressif cadre dirigeant en entreprise. J’ai la larme facile. Pas depuis toujours en fait, je dirais même que ça se renforce avec le temps, chaque année, mes yeux s’embuent de plus en plus facilement.

pleurer

Enfant, je pleurais rarement. Ça a commencé adolescent, même si c’était principalement pour des choses futiles ou en signe d’émotion positive. Je me souviens en particulier de la victoire de Noah à Roland Garros, effondré dans les bras de son père, qui m’avait noué la gorge au point de me valoir mes premiers pleurs de « grand ». Gérer mes émotions dans des moments vraiment graves était plus compliqué, mes yeux désespérément secs lors d’un enterrement en particulier m’avaient valu pas mal d’interrogations.

En grandissant, c’est dans les salles de cinéma que j’ai laissé coulé le plus de larmes. Je garde notamment un souvenir ému de Lars Von Tries en général et Breaking the waves en particulier qui m’a obligé à étouffer quelques sanglots que l’obscurité de la salle ne pouvait pas dissimuler. Mais ce n’est que très récemment que je me suis laissé aller à vivre les émotions de la vraie vie, un peu indifférent au regard des autres sur ce qui pourrait apparaître comme une faiblesse.

En fait, je crois que j’aime pleurer. Lorsque ça m’arrive, je me sens profondément vivant. Au cours de ces dix derniers jours, je me suis senti très vivant, à deux reprises.

Si le livre d’Antoine Guélaud, ils ne m’ont pas sauvé la vie,  m’a autant emporté, c’est qu’il fait résonner un moment difficile de cette année de façon libératrice, un peu comme s’il l’avait expulsé très loin de moi.

Hier soir, en regardant William répondre aux questions d’un Ardisson qui en faisait pourtant un peu trop dans le registre « bouleversé énervé », j’étais fier de mon ami, de son pouvoir d’émotion. Je ne lui dirai pas pour ne pas participer à sa mise sur orbite, c’est mieux.

La musique a aussi cette capacité à me faire pleurer. Il y a quelques titres auxquels je ne résiste pas et pas toujours ceux auxquels on s’attend. Dans le registre, je pense notamment -sans vouloir justifier le titre de cette note- à la performance de Justin Timberlake sur un titre rythmiquement impossible qui le balade sur deux octaves et demi d’amplitude, avec chorégraphie et Beat Box pour pimenter. Qu’on ne me demande pas pourquoi, aussi inexplicablement que les poils de Julie Zenatti qui se dressent dans X Factor, ça marche à tous les coups sur moi.

Quel beau métier vous faites

J’ai enfin réussi à trouver le temps de lire le dernier opus de William Réjault sorti cette semaine. Et maintenant, j’ai envie que tout le monde fonce en librairie l’acheter. Mais comment dire tout le bien d’un livre écrit par un ami avec un minimum de crédibilité ? En commençant par une vacherie sans doute (il va me dévisser la tête)…

La plus belle force de Quel beau métier vous faites se trouve dans son sens de la nuance qui manque trop souvent à son auteur sur le net depuis qu’il écrit sur lepost. Pas question ici d’aller chercher la facilité par les effets de manche dont il a le secret (et le talent aussi), c’est tout en sensibilité que William nous emmène dans les coulisses de son quotidien d’infirmier. Le comparer à Urgences, Dr House ou Grey’s Anatomy comme le fait son éditeur dans la fiche promo est sans intérêt : ça n’est comparable à rien. C’est même assez différent de La Chambre d’Albert Camus et autres nouvelles, son premier bouquin désormais disponible en poche chez J’ai Lu. C’était l’époque où il s’appelait encore Ron l’infirmier. Un temps qui semble vraiment révolu à regarder de près le nouveau nom de son blog où l’on suivra certainement les coulisses de sa promo.