Business et Media sociaux : le point de vue de Forrester et moi

Je relisais hier une présentation que j’avais faite avec Loic Le Meur en août 2005 sur ce qu’on appelait dans mon agence d’alors les « media personnels ». Il y était beaucoup question de blogs mais on y parlait aussi largement du phénomène « trop peu scruté » des forums, de l’explosion des podcasts, de la révolution des flux RSS. On expliquait que les gens prenaient les rênes, court-circuitaient les filtres marketing. On disait aussi à un public de Directions Générales et Directions Marketing de grands groupes que leur environnement changeait vite et qu’ils allaient dans les deux ans faire évoluer drastiquement leur façon de considérer le mix media, impliquer les consommateurs et clients, mesurer le succès d’une campagne sur Internet et probablement, comme l’avait annoncé Business Week 3 mois plus tôt, modifier en profondeur leurs business…

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Loïc et moi, on se trompait. Peu importe que ce soit sur le nom de la révolution qui ne s’appelerait ni « blogs » ni « media personnels » mais « media sociaux », sur l’explosion très survalorisée des podcasts ou sur le manque d’anticipation du phénomène de micro-blogging. Avec autrement plus de dommages, 4 ans plus tard, force est de constater que les investissements des entreprises ont ridiculement peu évolué face à un bouleversement dont tout un marché a depuis appris à découvrir les subtilités et l’incroyable force de frappe.

Par un presque concours de circonstance, il se trouve qu’en août 2005, je lançais aussi mon blog qui allait bouleverser plus que ma vie professionnelle et je commençais à travailler pour Forrester…

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Romain Mesnil : le nu au service du buzz

J’avais au mois de janvier passé du temps à comprendre dans le cadre d’un projet pour un client la signification de la nudité qui accélère avec Internet les dimensions d’affirmation de soi et de revendication dans des intentions pleines de paradoxes. Plus prosaïquement, tout acteur du web sait aussi que parmi les requêtes les plus populaires sur les moteurs de recherche, le « nu » est un must.

Le perchiste Romain Mesnil, privé d’équipementier depuis janvier, a bien compris le potentiel de buzz de la nudité et a choisi aujourd’hui d’annoncer sa conférence de presse du 31 mars à propos d’un « nouveau projet de partenariat sportif pour les entreprises et les particuliers » avec un teaser qui vient de générer une dépêche AFP, de confiance, avant même que la viralité n’ait fait son travail sur le web. On remarquera que s’executer en plein marais ajoute du sel à l’exploit. En effet, il fallait oser.

Pour les fans, le groupe Facebook est ici.

MAJ 31/03 : La vidéo intégrale et la révélation sont sur le site de Romain.

Yodelice à l’Alhambra

Il y a des semaines comme ça où les sujets se concentrent. Pour Adjani, pas de surprise, je l’aime depuis toujours et c’est un peu sa semaine. Yodelice en revanche est plutôt le fruit du hasard. J’ai découvert le groupe il y a 1 mois au détour de balades sur mySpace, acheté mes places pour l’Alhambra avant de recevoir l’invitation de super BRM pour le concert de lundi soir puis l’invitation de Laurent Guyot pour fêter l’arrivée du iPhone 3G chez SFR… avec concert de Yodelice ! Alors c’était comment l’Alhambra ?

yodelice

J’étais d’abord ravi de découvrir la salle que je ne connaissais pas, lieu qui a le vent en poupe notamment auprès de la nouvelle scène française. En formation réduite (un contrebassiste-percutionniste-joueur d’harmonica, un guitariste-percutioniste et un chanteur guitariste), on retrouve immédiatement l’univers des quelques titres écoutés en ligne. On comprend assez vite que certains ont plus écouté que d’autres et connaissent déjà les paroles par coeur (seul le single est déjà disponible sur les plateformes de téléchargement).

La voix de Maxime Nucci est beaucoup plus technique et subtile que je ne le pensais, vraiment très belle. En entendant pour la première fois l’intégralité de l’album, si le style musical du single plait, le reste suivra. Il y a clairement un univers nouveau en fil conducteur de toutes les chansons. Le petit module en haut à droite permet de découvrir Sunday with a flu et de plonger. De mon côté, j’attends maintenant la sortie de l’album avec impatience.

En revanche, même si ce n’est pas ma spécialité, on va vraiment réfléchir au nouveau look du chanteur, cheveux longs, chapeau avec plume intégrée, larme en paillette sur la joue gauche, veste scintillante… On va garder que le barbe de 3 jours et appeler un service stylisme super vite pour le reste.

L’extrait du spectacle en vidéo ici est une reprise de Nirvana dont j’ai pu apprécier pour la première fois les paroles. Ca devrait vous faire pareil.

Merci à Vinz pour la photo.

Isabelle Adjani s’expose pour La journée de la jupe

Il fallait donc un film engagé loin de l’image glamour dans laquelle on l’a enfermée pour retrouver Adjani sur les plateaux de télé en interview. Forte d’un carton sur Arte avec 2.245.000 spectateurs, d’un buzz web énorme et d’un succès critique unanime*, elle  s’expose comme jamais, n’éludant aucune question sur ses combats de femme, le temps qui passe, sa carrière en pointillé. Au 19/20 de France 3 et 20h de TF1 hier soir, sur TF1 dans Sept à Huit et au 20h de France 2 en direct ce soir, demain sur Canal + au Grand Journal… Je la trouve belle, intelligente et lumineuse, mais je suis inconditionnel donc peu objectif. Le marathon médiatique s’étend à la presse écrite (Paris Match, VSD ou encore Elle la semaine passée) et à la radio avec France info vendredi dernier, Vincent Parizot dès demain lundi 23 mars à 9h sur RTL et, choix plus surprenant, le Fou du roi chez Bern mardi 24 de 11h à 12h30.

adjani

Le film à découvrir dans les salles cette semaine dès mercredi 25 mars, c’est donc la journée de la jupe dont j’ai déjà beaucoup parlé ici ou . Pour de sombres histoires de boycott des exploitants, aller dans les salles ressemblera presque à un acte militant. Avec 50 salles en France seulement, difficile d’accéder au film mais pour les parisiens, il sera diffusé dans 2 MK2 (Beaubourg et Bibliothèque) donc sortez vos cartes UGC !

* Seule critique négative repérée, la journaliste de Sud-Ouest semble régler ses comptes avec le réalisateur. Risqué à l’heure d’internet au regard des commentaires (voir celui du réalisateur signé Jean-Paul). Pour le reste, c’est un carton plein (voir la critique du figaro papier vendredi).

MAJ : à part le succès du film en salle, le meilleur moment de cette semaine de promo aura sans doute été le passage d’Isabelle Adjani dans la boîte à question du Grand Journal sur Canal +. Un moment d’anthologie qui nous emmène de l’acteur « qui met la langue » à l’imitation de Donald Duck en passant par un « vous ne savez pas que je suis folle » et un a capella de pull marine. Magique.

Twitter addiction

C’est le buzz du moment. Très symptomatique des mises en abymes dont les réseaux sociaux ont le secret : on parle de Twitter sur Twitter. Et sur plein de blogs aussi (j’ai relevé celui de François, Greg, Jérémie…)

En l’occurrence, on échappe à la énième tentative d’explication pédagogique sur les raisons du succès actuel du micro-blogging et on a droit à un dessin animé plutôt drôle, aussi bien vu que flippant. On y révèle une maladie des temps modernes qui ne saurait tarder à émerger : l’addiction à Twitter, dans sa forme sévère, qu’on appelera donc Twouble.

J’y ai surtout appris que c’était une grosse baleine blanche qui expliquait mes longues minutes de solitude devant la Nouvelle Star au moment où Twitter ne m’accepte plus parce que j’ai envoyé trop de messages (genre). Je la déteste la grosse baleine…

Traduction réalisée par lepost.

La chute du système Zemmour et Naulleau

Autant Eric Zemmour et ses provocations machistes, prétentieuses et réacs m’ont toujours ulcéré, autant j’avoue avoir été assez fan d’Eric Naulleau dans Ca balance à Paris, l’excellente émission de Paris Première qui démontre que l’exercice de la vraie critique indépendante à la télé peut se faire avec classe.

En découvrant ce soir grâce à FullHDReady sur lepost leur intervention face à Annie Lemoine hier dans On n’est pas couché chez Ruquier, je mesure à quel point ils sont pris au piège de leurs propres théories. Des certitudes que Naulleau ne cesse de défendre partout dans les médias, toujours en revendiquant sa légitimité dans son statut d’éditeur. Selon lui, la critique à la télé n’existerait pas puisque les autres ne lisent pas les livres dont ils parlent, ils auraient le courage que d’autres n’ont pas en assumant leurs critiques face à leurs victimes qu’ils n’ont pas choisies, en argumentant toujours.

Ainsi, face à Annie Lemoine venue défendre son dernier roman, les attaques fusent.

Lorsqu’il s’agit d’attaquer l’auteur, on a Zemmour : « je hais à un point inouï », « j’ai lu mais ça a été une souffrance inouïe », « si j’étais RC de Elle ou Marie-Claire, je l’embaucherais tout de suite » (insulte suprême probablement pour Zemmour), « faut qu’elle arrête tout », « vous écrivez simpliste, c’est normal parce que vous pensez simpliste »… On a côté Naulleau : « vous écrivez des textes dépouillés, ça veut dire qu’on vous a tout piqué : le style, l’intrigue et le vocabulaire », « c’est un livre qui n’est pas possible car on est en deçà de la littérature, on est dans l’indigence totale », « tout est raté ». Le tout empaté dans un « vous êtes douce et jolie » malsain.

Que les livres de Lemoine soient appréciés d’un public féminin ? « c’est ça qui me désole » se lamente Zemmour. Pire, les lecteurs recherchent de la sensibilité ? « c’est bien ça qu’est dramatique ».

On a donc déjà atteint la zone de vulgarité suffisante avant que Naulleau ne décide de faire témoigner à chaud l’auteur qui vient de se faire découper en pièce : « moi je voudrais savoir comment vous recevez ça ? ». La moindre trace de défense dans la réponse, amenée pourtant très en douceur : « c’est vrai que vous êtes particulièrement violents », provoque le courou des deux guignols se drapant aussitôt dans leur liberté au droit de critiquer. Parler de divergence de sensibilité n’est pas une option non plus. On revient maladroitement sur Flaubert et son exigence d’écriture. On a peur de comprendre que la réponse attendue était : c’est vrai, je suis nulle, j’arrête ce métier !

Le dernier mot revient quand même à Annie Lemoine qui, face à un Zemmour qui prétend pouvoir écrire la même chose en deux heures, défend avec élégance : « ça vous semble facile, ça veut dire que c’est réussi quelque part. Je ne me compare pas mais les gens qui disent devant la peinture minimaliste Miro et Picasso oh ça je pourrais le faire, et bien ils n’ont rien compris à la peinture ».

Je n’accorde pas un grand intérêt à Annie Lemoine ni à sa littérature mais par leur mépris et leur vulgarité, les deux polémistes ont réussi à me la rendre attachante. Je serais prêt à parier que les auteurs se bousculent chaque semaine pour passer à l’échafaud, pour cette raison, j’ai entendu de la bouche d’éditeurs que l’impact sur les ventes était flagrant. La contre-productivité de l’exercice de Naulleau et Zemmour est évidente, ils participent à un système qu’ils ne controlent absolument pas et que j’exècre. Pire, ils insultent un auteur et chacun de ses lecteurs avec une insistance qui mériterait une vraie intervention d’un Ruquier qui semble se délecter du spectacle qu’il a créé. La semaine dernière c’était Valérie Mairesse, cette semaine une autre de ses amies ? Peu importe, au bout du compte, il le sait, elles vendront plus.


Annie Lemoine vs Zemmour et Naulleau [ITV] Ruquier 140309
envoyé par peanutsie. – Futurs lauréats du Sundance.

Heureusement, le seul bon moment de l’émission, celui de Jonathan Lambert, serait compilé dans le DVD de l’humoriste qui vient de sortir. On va pouvoir s’épargner tranquillement cet amas de prétention ridicule qui l’entoure.

Cher journal intime

Ca fait longtemps que je ne t’ai pas écrit. Rarement je reste une semaine sans te donner des nouvelles, toi mon journal très intime puisque lu par mes amis, ma famille, mes clients, mes collègues et peut-être par un ou deux internautes aussi.

Officiellement, je manque de temps parce que je passe des journées plus près que jamais de mes clients, dès que je peux de mes équipes aussi, de mes contacts parfois quand ils me rappellent « parce qu’ils ont des coupes budgétaires et qu’ils ont pensé à moi pour des idées malignes et pas cher »,  je parle dans des conférences à l’autre bout de l’Eurostar, je vois des journalistes mais assez rarement des blogueurs. A part l’habituel pic Nouvelle Star du mardi soir, Twitter ne m’a pas beaucoup vu cette semaine. Faut dire qu’après avoir involontairement spammé tous mes contacts gmail tout au long de la semaine (merci Tagged, le réseau qui SPAM donc !), j’ai retrouvé toutes ses vertus à la discrétion.

Évidemment, tout le monde au bureau sait que, dans la vraie vie, je profite à longueur de journée du super fauteuil gonflable avec lecteur MP3 dans la poche, où « je m’installe pour réfléchir« , en lisant l’un des bouquins un petit peu chauds bouillants qu’on m’envoie histoire de pimenter les journées (les Zones humides de Charlotte, ça a l’air d’être quelque chose). Mes potes blogueurs sont formidables.

bureau

On me dit dans l’oreillette que mon teint gris-vert du vendredi soir me trahi sur la version à choisir…

A la semaine prochaine, cher journal intime.

Déjeuner à Sèvres

Si on m’avait dit, je ne l’aurais pas cru. Il m’est arrivé un nombre de choses incroyables à Sèvres en déjeunant ce midi. D’abord, j’étais dans une maison entièrement décorée à l’année pour y accueillir des personnages fictifs. J’y ai mangé un tajine. Bruno Salomone m’a gaulé mon Coca-Light. Anémone m’a raconté, en fumant une cigarette, l’homme auquel les plantes parlent et qui voit des serpents fluos. Emmanuel, journaliste à Télé 7 jours, laissait moyennement de la place aux autres pour poser des questions aux acteurs face à nous en général et à Valérie Bonneton en particulier. Un des acteurs présents avait 3 ans. J’ai pris le train depuis Saint Lazare aussi. Le tout en deux heures.
C’était une plongée tout aussi rafraichissante que furtive dans l’univers d’une série que j’ai vraiment découverte pour l’occasion. Ca s’appelle Fait pas ci, fais pas ça et je raconte tout sur lepost. Jetez un oeil si vous pouvez en avril sur France 2.

Florence Foresti forever

Je ne me lasse pas de son humour qui dépasse même nos frontières (et les méandres de la traduction) pour embarquer Dustin et surtout Sean, réputé comme un dur à cuir niveau rigolade, pendant la remise des Césars. De loin le meilleur moment de la soirée. Un petit revival histoire de se détendre avant la semaine qui vient… Enjoy.