Busy week

En une semaine de retour à Paris, un gros programme qui passe par des événements de marques et quelques expériences plus personnelles. Retour sur une quasi dernière semaine dans la capitale où je me suis glissé dans la peau d’un influenceur digital (et mesuré leurs enjeux de gestion d’agenda).

Lundi 1er octobre

A force de voir des Instagrammeurs y passer, l’électro-stimulation  commençait à m’intriguer. C’est chez Body Hit Batignoles et dans une bonne humeur communicative grâce à l’équipe que j’ai joué les cobayes à mon tour. La promesse : une séance de sport de 20 mn équivalent à 4 heures en salle, grâce aux électrodes qui balancent des stimulus électriques à chaque mouvement. La plus grande surprise a été de ressentir en quelques minutes les effets d’une longue séance, shoot d’endorphine compris. Quelques courbatures très supportables mais au niveau de muscles inconnus ont prolongé la surprise quelques jours plus tard. Pour une séance d’essai, n’hésitez pas, c’est par là. Et pour le plaisir des yeux, la tenue de compet’ en photo ^^

Mardi 2 octobre

Bacardi organisait un événement retraçant l’histoire de la marque, en plongeant les invités au coeur de scènes dispersées dans une maison. Ceux qui ont déjà visité « No more sleep » à New York reconnaîtront le principe du théâtre immersif. Le concepteur Big Drama a su retrouver la magie du principe, peut-être clivant, mais magique pour ceux qui se laissent embarquer par l’expérience. Avec une troupe de comédiens / chanteurs / danseurs de haut calibre. Et une seule envie à la fin de la « représentation » : y retourner ! Des morceaux de la « Prophétie del coco » sont disponibles dans mes stories sur Instagram, je laisse les plus courageux faire le chemin.

Mercredi 3 octobre

Fêter les 20 ans d’un personnage mythique, en sa présence, ça ne se rate pas. C’est dans les (nouveaux) locaux de son concepteur / producteur / distributeur Xilam que nous avons fait la fête à Oggy (venu sans les cafards). Les enfants étaient aux anges mais voir les journalistes entamer des danses avec le chat star était un vrai délice. Les pâtisseries (et le gâteau d’anniversaire) customisés aussi !

Jeudi 4 octobre

La première édition était un joli moment, la deuxième édition de la Maison St-Germain a fait monter la magie florale d’un cran. Labyrinthe sans fin, pièces cachées, liseuse d’avenir (qui m’a bluffé), les années folles revisitées pour faire la fête, la direction artistique de Lola Rykiel a fait des merveilles. Les cocktails à base de liqueur St-Germain ont fait le reste. Un rêve à vivre en quelques images.

Vendredi 5 octobre

Bye Paris, bonjour Besançon et les senteurs de mon enfance pour un long week-end. A chaque fois que j’y retourne, je mesure que la ville se modernise tramway à l’appui et devient de plus en plus belle. A visiter ! (non l’office du tourisme n’y est pour rien).

Kiehl’s qu’on kiffe

J’aimais déjà Kiehl’s, la marque née à New York qui s’occupe de ma peau depuis l’ouverture d’une première enseigne en France rue des Francs Bourgeois en 2004. Après 4 jours passés à la côtoyer à Deauville en tant que partenaire officiel du Festival du cinéma américain, je peux dire qu’au sérieux »pharma-cosmétique » s’est ajouté une touche glamour sans sacrifier la proximité qui fait son identité. Depuis, plus que jamais, je kiffe Kiehl’s.

Fan de longue date

Ce qui m’a plu à l’origine, c’est le sérieux d’une approche basée sur un diagnostic de peau, consultation qui aboutit à la prescription d’une routine personnalisée avec un mix de produits concentrés en ingrédients naturels et sans parfum additionnels. Pour ne pas se perdre en route et s’adapter en fonction du taux d’hydratation de sa peau et de l’avancée du temps, un « Guide de consultation » est remis en guise d’ordonnance. La démarche est sans aucun doute aussi marketée que les noms très « médicaux » des produits mais ça fonctionne assez bien sur moi.

Ce qui m’a fidélisé plus que tout le reste, c’est le confort d’application des crèmes et sérums, tantôt soyeux ou effet fraîcheur, toujours agréable.

Ce n’est que très récemment que j’ai vraiment découvert l’ADN de Kiehl’s : créé à New York en 1851 dans une pharmacie traditionnelle de l’East Village, elle a depuis déployé dans le monde une expertise alliant cosmétique, pharmacie, herboristerie et médecine. L’approche du service personnalisé de proximité est le deuxième composant immuable de la marque, très perceptible dans toutes les enseignes parisiennes en tout cas.

La proximité appliquée à un événement

Tenir la promesse d’une marque dans un événement n’est pas toujours simple. Je dirais que Kiehl’s sait faire ça mieux que personne en tant que partenaire à valeur ajoutée. J’avais eu l’occasion de la constater en juin dernier à l’occasion de We Love Green, l’occasion notamment de mettre en lumière les engagements durables et ses emballages recyclables en magasins.

A Deauville, tout le savoir faire de Kiehl’s est déployé : une équipe attachante et pro dépêchée sur place, un lieu de vie avec l’incontournable Kiehl’s club et une édition limitée au profit de l’association Enfance et partage.

L’apothecary bar du Kiehl’s club était l’occasion d’un diagnostic de peau de 30 minutes, avec une équipe de responsable magasins dépêchés sur place. Aurélie, Gaëtan, Mat et le barber Johan ont parfaitement incarné la proximité souriante de la marque.

Le Kiehl’s club a largement participé au plaisir de mon expérience Deauville 2016. Toutes les stars y sont passées, les soirées y sont d’exception (bravo Laurent Guyot !), les concepts pour nourrir les réseaux sociaux plutôt malins (voir les Kiehl’s Taxi Driver Interviews sur Facebook).

Une édition limitées des soins les plus iconiques customisés Festival de Deauville est développée pour l’occasion, disponible dans les points de vente et sur le site. Les bénéfices des ventes seront reversés à l‘association Enfance et Partage.

Ma nouvelle routine

Après une année de Daily Reviving Concentrate et Powerful Strength Line Reducing Concentrate le matin et Midnight Recovery Concentrate le soir, mon diagnostic à Deauville a initié une routine renforcée intégrant les innovations de la marque et l’approche de la cinquantaine pour ma peau. Il y aura donc désormais l’Ultra Facial Cleaner d’abord, puis le tonique Ultra Facial Toner et le sérum Hydro-Plumping Re-Texturizing Serum Concentrate. Et je vais essayer de me mobiliser sur le soin contour des yeux Super Multi Corrective Eye-Opening Serum.

Bon, surtout, j’ai promis de fumer et boire moins… Si ça se trouve, ma peau n’atteindra jamais les 50 ans, du coup.

Vu cette semaine

Entre les journées de travail bien dynamiques et les nuits à courir sur un tapis, j’ai eu la chance cette semaine de caler quelques rendez-vous suffisamment sympas pour les partager ici.

Disco 

La salle des Folies Bergères a revêtu sa plus belle boule à facette géante pour accueillir à partir du 10 octobre la comédie musicale Disco. Si cette présentation à la presse ne montrait que 20 mn des 2 heures du spectacle, le ton est donné. Une histoire sert de prétexte pour servir les plus grands titres des années disco dans des tableaux tout en paillettes, la fête est sur la scène mais aussi dans la salle, les voix sont en place, les chorégraphies encore un peu hésitantes mais l’envie de l’équipe (la même que Salut les copains) est très communicative. Et réussir à faire se lever une salle de journaliste est un challenge que le casting a relevé. On ira tous danser au Folies Bergères avant la fin de l’année, c’est sûr !

En solitaire en Dolby Atmos

Le film séduira sans doute les passionnés de voile et de mer. Mais si j’ai passé un aussi bon moment au Pathé Wepler cette semaine, c’est clairement grâce au son Dolby Atmos qui offre une immersion auditive telle qu’on sort avec l’impression d’avoir réellement vécu un tour du monde par l’Océan.

Damart

Le thermolactyl a 60 ans. L’équipe qui s’en occupe est jeune et dynamique, j’avais envie de mettre un visage sur leur profil de twittos. Je ne suis pas déçu : Damart a rajeuni et en plus d’avoir une équipe sympa, les nouvelles gammes peuvent s’assumer ailleurs que planquées sous un pull.

Hostages sur myTF1 VOD

Ca fait longtemps que je remercie TF1 d’innover pour que les séries US soient disponibles légalement en temps quasi réel en France. Parmi les nouveautés qui seront bientôt disponibles sur l’une des chaînes du groupe, la très attendues Hostages dont la chaîne a eu la bonne idée de projeter en avant-première mondiale le premier épisode.

Avec un casting haut de gamme, la production toujours efficace de Jerry Bruckheimer, beaucoup de mystère autour du pitch, l’impatience était grande. A l’arrivée, un pilote dense (trop peut-être), un potentiel évident de très grande série « à la 24 », un Dylan McDermott surprenant et une Toni Colette un peu sous-exploitée, mais une très forte envie de découvrir la suite savamment spoilée à la fin de la projection. On saura dans 4 ou 5 épisodes si la série tient toutes ses promesses, pas avant.

Jay Brannan

Ca fait longtemps que j’écoute sur Spotify celui qui donne envie de sortir la guitare au coin du feu et de chanter. J’avais raté toutes ses visites annuelles à Paris, pas cette fois. Je suis donc allé voir Jay Brannan au Sentier des Halles et j’ai pu découvrir un type un peu barré qui ne vieillit pas, vous transporte avec sa voix, convoque ses talents de comédiens pour de petites impros entre chaque titre.

Le Royal Monceau

A part le Park Hyatt Paris Vendôme que j’aime bien, je n’ai pas une passion particulière pour les Palaces. J’ai vraiment découvert le Royal Monceau cette semaine et j’ai été assez scotché. Le bar et son équipe souriante, le coin fumeur rouge où on passerait la soirée, les suites design avec les détails qui comptent (smarties, tagada et dragibus dans le mini-bar…) et le SPA blanc et traversé par la plus grande piscine existante dans un Palace parisien. Je vais débuter une campagne de lobbying pour me faire offrir une journée dans ce SPA en rappelant ma date d’anniversaire aussi souvent que possible !

J’en ai profité aussi pour continuer à profiter de Paris aussi souvent que possible, chaque départ parmi mes amis me rappelant que moi aussi, un jour, je quitterai sûrement cette ville que j’aime tant pour découvrir d’autres cultures.

Blogueur, nouveau prescripteur

Hier, j’ai passé une bonne journée de blogueur. Ca avait pourtant mal commencé avec un papier du Monde tellement stupide que j’ai vraiment cru que c’était la mise en ligne d’un article du 18 février 2006. Mais non.

Si vous l’avez raté, je vous invite à le lire ici (rien que le titre, déjà…).

Parmi mes morceaux choisis :

– « Le monde des blogueurs – ces particuliers qui ont créé un site Internet auquel ils confient leurs passions et leurs expériences du quotidien, à la manière d’un journal intime – intéresse de plus en plus les grandes entreprises spécialisées dans les biens de consommation. Elles y trouvent un moyen de communiquer sur leurs produits auprès d’un canal médiatique très prescripteur. » – on en était à ce niveau de compréhension il y a 6 ans…

– « Chez But, par exemple, on a fait en 2011 un point presse rien que pour eux (les blogueurs). » / « Une marque spécialisée dans le petit électroménager, qui souhaite garder l’anonymat, a ainsi organisé au printemps 2011 une conférence de presse pour les blogueurs à l’occasion du lancement d’une série spéciale. » – un point presse ou une conférence de presse, c’est pour la presse hein…

« Ce sont eux qui fixent le prix, et on voit si cela nous intéresse, en fonction de la fréquentation de leur site », explique-t-elle. « Il y en a même qui demandent 1 000 euros rien que pour assister à un déjeuner, avec un cadeau d’un montant minimal », ajoute-t-elle. « Les billets sponsorisés coûtent environ entre 300 et 1 500 euros », explique un autre conseiller en relations publiques. – Ce sont donc des responsables RP qui parlent d’une action publicitaire ou d’achat média (rappelons que les RP consistent à faire porter ses messages par une tierce personne libre, indépendante donc non rémunérée pour le faire). Je passerai sur l’image données de blogueurs qui fixent leurs tarifs, peut-être existent-ils mais je ne les ai jamais rencontré même dans le cadre de mon travail.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’avec ce type de niaiseries, on peut s’attendre à des demandes de grandes marques qui invitent à la rémunération des blogueurs, tout en attendant le même impact que celui d’ambassadeurs librement convaincus. Car, entendons-nous, je n’ai rien contre la rémunération de blogueurs dès lors qu’une production de contenu leur est demandée sur un espace de marque. Mais écrire dans un article « selon les chiffres de Mediamétrie pour 2011, 88 % des internautes sont influencés dans leurs achats par les recommandations trouvées sur le Net » sans préciser que ces recommandations trouvent leur point de force dans l’adhésion spontanée des auteurs des billets, commentaires, twitts… indique un manque de compréhension des mécaniques d’influence.

Avec ma casquette de blogueur, je me suis positionné clairement sur le sujet. En 2009, j’écrivais :

Lorsqu’en août 2005 j’ai créé ce blog, je ne savais pas bien quoi en faire et encore moins ce qu’il allait devenir. De toute évidence, ma principale angoisse du moment était de ne pas laisser croire que je voulais jouer au journaliste. Un débat qui parait à la fois d’un autre temps et pourtant toujours filigrane dans pas mal de conversations en ligne. Dès le départ, mon blog était un laboratoire, un lieu utile pour expérimenter de nouvelles approches de marque, comprendre jusqu’où tenait le mélange des genres vie privée vie publique, comprendre les bascules de l’existence virtuelle aux liens dans le réel et inversement. Si j’ai toujours refusé les sollicitations (pourtant parfois exagérément alléchantes) qui m’invitaient à transformer mon blog en « arbre de Noël pour marque » de type billets sponsorisés, j’ai plongé à chaque fois qu’on me proposait de vivre quelque chose de nouveau dépassant la description d’un produit qu’on m’aurait offert. Par intérêt et conviction plus que par éthique.

Encore une fois en tant que blogueur, et même si c’est mon nombre de followers sur Twitter qui m’amène le plus de sollicitations, je mesure qu’il y a de moins en moins d’initiatives de marques qui invitent à l’expérience tout en laissant la liberté d’écrire ce qu’on veut à l’arrivée. Mais ce n’est pas une fatalité, l’une d’entre-elle m’ayant permis de vivre une super journée hier.

Tout a commencé par un concours sur Twitter : il s’agissait de montrer son soutien à son équipe fétiche dans le cadre de la rencontre de la 18ème journée du TOP 14, Stade Français – RC Toulon. Initiateur de l’opération, le Stade de France prenait le soin d’expliquer l’ensemble de la campagne dans une vidéo (étape que bon nombre d’annonceurs oublient) :

Fan de rugby depuis tout petit, mais dans une version plutôt retransmission télé que sur le stade, j’avais très envie de vivre l’expérience. J’ai donc joué, gagné ma participation et pu profiter d’un moment exceptionnel dans les coulisses du Stade de France qui avait intégré une mécanique de compétition entre 2 équipes bien décidées à gagner la bataille du livetwitt, sans autre bénéfice que le plaisir de la victoire. J’ai redécouvert sur place la dimension spectacle insufflée par Max Guazzini il y a près de 20 ans, rencontré une partie de la communauté rugby sur Twitter répartie en #TeamSF et #TeamRCT et participé avec plaisir à la production de contenus prévus dans le dispositif pour faire vivre la journée au-delà de twitter.

Parmi les grands moments, nous avons eu l’honneur de précéder les joueurs et d’entrer dans le Stade de France (encore vide) par la grande porte, guidés par la (très) charmante Gaëlle qui en a profité au passage pour nous apprendre plein de choses sur le Stade de France, ses secrets, son organisation et ses exigences en matière de sécurité.


Bravo au Stade de France et à Ludovic pour la belle journée et la démonstration qu’une « opération blogueur » pouvait faire mieux que rémunérer des internautes pour se rendre à une conférence de presse. Et si toutes les marques ne sont pas égales, la plupart sont en mesure de proposer des expériences plutôt que de la transmission d’information. C’est justement le travail des agences.

Comment La Redoute a réussi un modèle de gestion de com de crise digitale

Il y avait longtemps qu’un sujet marketing ne m’avait pas donné envie d’écrire sur ce blog. Par chance, je peux le faire cette fois puisque le sujet ne croise directement ni mon agence, ni mes clients. C’est tout simplement un cas unique (au moins en France) de réussite digitale exemplaire dont l’analyse par les quelques commentateurs m’a parue parfois un peu hasardeuse. L’outil Twitter et ses 140 caractères ayant montré ses limites pour faire part de mon point de vue et expliquer mon désaccord, je prends l’occasion de développer ici.

Au début du mois de janvier, un homme nu est découvert en arrière-plan d’enfants sur une photo de catalogue de la célèbre et très politiquement correct marque de vente par correspondance. Emoi généralisé sur le web, d’abord sur Twitter en mode moquerie, mobilisation plus profonde sur Facebook, emballement incontrolable : c’est le « bad buzz dont tout le monde parle ». Depuis l’avènement des réseaux sociaux, les internautes adorent ces moments où ils peuvent s’envoyer une « institution », que ce soit une entreprise, une personnalité ou acteur du corps social.

Pour couronner le tout, le concurrent Les 3 Suisses tire parti intelligemment du moment dans un mode très guerilla marketing en habillant le désormais célèbre homme nu avec la légende « Visiblement, tout le monde ne sait pas que nous avons des maillots de bain ». Malin.

La Redoute en est réduite à retirer immédiatement la photo et présenter ses excuses (notamment sur Facebook). Affaire classée ?

Comme le défend Olivier Cimelière sur Le Plus du Nouvel Obs, on pourrait penser que tout cela ne dépasse pas un microcosme qui n’atteindra jamais la clientèle très mainstream de La Redoute. Auquel cas, il serait en effet prudent de passer vite à autre chose, en espérant que les internautes soient prêts à laisser passer. Seulement voilà, la trace est laissée partout sur le web, espace évidemment stratégique pour un acteur de la VPC. A titre d’exemple, sous la pression de l’intérêt des internautes, Google renvoie très directement sur la malencontreuse aventure dès le début de la requête sur son moteur de recherche. De quoi attirer le regard du consommateur le plus éloigné de Twitter et Facebook.

Si on arrive comme moi à la conclusion qu’il faut absolument réagir, la grande question est : comment le faire de façon acceptable pour les internautes, sans provoquer un nouveau bad buzz encore plus dommageable ? Cora, attaqué pour ses démêlés avec une caissière renvoyée pour des raisons obscures, s’y était essayé en publiant maladroitement un vidéo de promotion interne totalement contre-productive.

Avec son agence CLM BBDO, La Redoute a donc décidé de publier cette semaine une vidéo

Sur le web, la réaction est immédiate, accueillie comme un « rebond sur le bad buzz », comme si La Redoute essayait d’en tirer parti. Avec la même dynamique sur Twitter, Facebook, YouTube et les blogs. Au final, le sentiment laissé est celui d’un coup marketing malin, sur le mode de ce qu’avait fait Les 3 Suisses. D’autant que les médias plus traditionnels s’en mêlent, parlant même parfois de « coup de pub », à l’instar de France3.fr, Paris Match ou Marie Claire.

Quels enseignements ?

On peut s’attendre à voir fleurir dans les benchmarks des agences de marketing digital pour leurs clients et les étudiants « le cas La Redoute qui a su transformer un bad buzz ». Mais il va falloir intégrer pas mal de finesse pour en tirer des enseignements clés pour le marché.

Pourquoi la réponse de La Redoute est un modèle du genre ?

Parce que la réponse vidéo applique adroitement au digital l’ensemble des règles de bases de la communication de crise et prend le niveau de risque raisonnable nécessaire. Une fois de plus, je ne sais rien de ce qui a présidé au choix de la marque et de son agence mais je le déduis de la vidéo et de son environnement. Dans le détail.

0:00 : le message est délivré dans un cadre très officiel, incarné par un dirigeant légitime et concerné : la Directrice e-commerce et développement de la marque. Le décor est sobre et professionnel, la voix posée et juste. Seule erreur : un mouvement des doigts qui traduit une certaine nervosité et aurait pu facilement être évité. Le tout dans une vidéo intitulée « les fails de la redoute » qui reprend la main sur un mot savamment utilisé pendant le « bad buzz », expression qu’on laissera aux commentateurs le soin d’utiliser.

0:10 : rappel des faits, sans fioriture, ni trop ni trop peu de détail, illustré de l’image. => Admettre les faits en les rappelant

0:19 : les excuses sont présentées, sans équivoque, clairement, le mot « erreur » est utilisé sans amplification. On ne parle pas de « problème », il n’y a pas d’usage d’adjectifs tel que inacceptable, incompréhensible ou simplement embarrassante, juste une erreur. => Prendre acte et s’excuser au niveau de la gravité de l’erreur, sans minimiser ni en rajouter (dans ce cas, il n’y a pas mort d’homme, il serait déplacé d’en faire trop par exemple)

0:25 : après le constat et les excuses vient le temps de l’action. On apprend donc qu’une équipe a immédiatement vérifié l’ensemble des images. C’est l’occasion de rappeler le nombre de photos (des milliers), une façon de dire en creux qu’avec un tel volume, l’erreur humaine est possible… et le sera toujours. => Annoncer les mesures prises immédiatement pour remédier au problème

Il s’agit ensuite de reconstruire en recréant de l’adhésion de la connivence ou de l’empathie selon les cas.

0:30 : alors qu’on s’attend à un message un peu langue de bois qui rassurerait sur le fait qu’aucune autre image comportant une « erreur » n’a été à déplorer, la Directrice y commerce amorce un twist. « Le résultat est assez EMBARRASSANT ». => Effet de surprise

0:34 : un exemple d’autres « erreurs » relevées est présenté, de façon à faire comprendre immédiatement le second degré de la révélation qui ouvre à un jeu présenté en détail, avec à la clé une récompense en résonance avec l’origine de l’affaire. Sans jamais quitter le ton institutionnel qui fait le succès du second degré. => une proposition participative, avec un enjeu.

1:04 : un rappel des différents espaces web concernés est clairement et sobrement présenté (site, Facebook, Twitter). => infuser dans tous les espaces concernés par le bad buzz d’origine. L’animation du jeu y est gérée minutieusement (ici sur Facebook)

Les deux grands enseignements qui me seront utiles pour décider et convaincre mes clients dans un cas similaire :

– Appliquer les règles de la communication de crise : prendre acte, s’excuser et montrer qu’on est dans l’action pour réagir, clôturer et enfin reconstruire. On notera que la temporalité du web impose d’entamer la reconstruction immédiatement après l’action, alors qu’on avait appris à le séparer en 2 séquences distinctes dans le cas de com de crise traditionnelle.

– Accepter un niveau raisonnable de prises de risque sans lequel un format trop institutionnel risquera de renforcer encore le problème de départ.

Merci donc à La Redoute et à son agence CLM BBDO (concurrente de la mienne, je le rappelle) pour le support qu’ils nous offrent afin de progresser tous ensemble dans le champ de mines que représente le nombre de Bad Buzz de grandes marques sur le web.

Instantanés

Entre des vacances en format mousse party et des week-ends à la campagne, beaucoup d’événements parisiens depuis 1 mois. Beaucoup trop pour entrer dans les détails. Revue d’effectif en format instantanés, images légendées.

Terrasse Martini – 6 juin

Espace éphémère à 3 minutes du bureau, la terrasse Martini reprend les fondamentaux à laquelle la marque nous avait habitués à Paris ou à Cannes : luxe, calme, volupté, cocktails et vue d’exception.

Beginners – 7 juin

Mon seul coup de coeur ciné du mois pour un film sans prétention qui touche au coeur avec un Erwan McGregor tout simplement parfait. Mélanie Laurent s’en sort pas mal, mais Christopher Plummer forme le vrai duo avec l’acteur principal. A ne pas rater.

Vodkaster – 8 juin

Le réseau social du cinéma lance sa nouvelle version à la cinémathèque, tout à l’excitation de l’événement, j’en profite pour rattraper les 2 types qui m’ont piqué mon sac après 10 minutes de course poursuite dans le luxuriant parc de Bercy pas super bien famé la nuit. Tout va bien. Mais sinon, Vodkaster, je suis fan.

Laurent Baffie à l’Olympia – 20 juin

Quasiment le jour où Baffie annonce qu’il vient de se faire virer d’Europe 1 où il proposait tous les dimanches à 11h mon émission préférée, il se produit à l’Olympia pour la dernière de son spectacle devant un parterre VIP, un joyeux bordel organisé, je suis définitivement fan.

Trophée des femmes en or – 21 juin

Après de nombreuses années à Courchevel et un détour par Paris, les femmes en or se délocalisent à Nice en Septembre pour récompenser les femmes qui ont marqué l’année dans de nombreuses catégories business ou spectacle. Denise Fabre représente Estrosi à la conférence de presse qui réunit mes copines de la presse people dans un mood très festif. De quoi donner envie de partir profiter du spectacle avec elles sur place en septembre.

X Factor – 21 juin

M6 a innové cette année en ouvrant une twittroom pour assurer un livetwitt sur place. Une chouette initiative de Victoire et Freemantle, initiative dont j’ai profité autant que possible au point de me sentir comme à la maison chez X Factor.

Otello à l’Opéra Bastille – 23 juin

Je ne crois pas avoir déjà assisté à un spectacle à l’Opéra Bastille hors grève. C’est donc en « version concert » (sans décor ni mise en scène) que j’ai pu découvrir la grande Renée Fleming sur scène. Et étrangement, le sentiment d’être un chanceux a pris le dessus. Voici donc ce que je n’ai pas vu mais pas regretté :

Calogéro au Palais des sports – 27 juin

J’étais impatient de découvrir la version symphonique de Calogéro sur scène. Le plaisir a été gâché par une canicule qui a laissé une salle sur les genoux, utilisant tout ce qui lui passait sous la main en guise d’éventail.

The wall Live –  Roger Waters – 30 juin

Mon album préféré avait généré l’un de mes films préférés. J’espérais donc forcément beaucoup de la version sur scène, j’ai eu plus encore, une claque énorme, une émotion que je n’avais encore jamais vécu en spectacle. Un beau cadeau, inoubliable.

Interview Maurane – 4 juillet

Un autre très beau cadeau : 1 heure pour interviewer une chanteuse dont la voix m’emporte depuis longtemps. C’est sur place que je découvre que l’interview sera filmée et réalisée dans les conditions du direct. Je ne panique pas, jusqu’à ce que les caméras s’éteignent, moment où je réalise que le seul moyen de s’en sortir aurait été de bosser comme un fou. Qu’interviewer est un métier mais pas le mien. Je ne respire plus en attendant de découvrir l’étendue des dégâts mais en attendant, je garde le souvenir d’un moment hors du temps, magique.

Josephine Ose – 5 juillet

J’avais eu droit quelques jours plus tôt à une autre surprise : un message très personnalisé de Joséphine Draï sur mon mur Facebook pour mon anniversaire. La découvrir sur scène était donc un moment particulier. Et un vrai coup de coeur inattendu pour la partie chantée (très belle voix) au delà du one woman show. La légende dit qu’elle serait la Joséphine de Osez Joséphine de Bashung, ce qui contribue à la rendre mythique.

Berger au Palais Royal

Au programme : anisette et pétanque au coeur des Jardins du Palais Royal pour la révélation du nouveau broc qui fait partie de la mythologie de la marque Berger.  Devenu malin, l’Icebroc contient un bac à glaçon en plus de sa fonction pichet à eau. Décalé et réjouissant.

Le brand content : une nouveauté créée en 1937…

Il est toujours étonnant de lire ou entendre que les marques font face à un nouvel enjeu qu’elles ont pourtant très bien résolu il y a plus de 70 ans. Le brand content – ou branded content ou encore brand entertainement- serait ainsi une nouvelle exigence imposée par le net aux marques qui doivent offrir à leur public des contenus divertissants, sans mise en avant systématique des produits. Un bouleversement pour les marketeurs du monde entier qui feraient face à l’une des plus grandes mutations d’un monde publicitaire qui ne séduit plus en format 30 secondes et bannière.

Pourtant, ces mêmes marketeurs ont tous appris à l’école ce que les lessiviers ont inventé entre les deux guerres pour réunir et rendre captif leurs consommateurs autour de « nouveaux » médias. Avec une agilité qui leur a permis de fidéliser un public de plusieurs millions de femmes au foyer – leur coeur de cible – pendant des décennies.

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La vérité sur l’audience d’un blog

La question la plus stupide pour vérifier l’influence et l’impact d’un blog, par exemple en amont d’une opération marketing menée par une marque, est de demander son audience. Son page rank ou le nombre d’abonnés au flux RSS, je comprends, le nombre de fois où il est linké sur Twitter, d’accord, l’audience de la home page, éventuellement, l’audience moyenne par article et la qualification de cette audience, bien sûr, un indice lié à un mix de critères, plus raisonnablement. Mais demander à un blogueur l’audience de son blog pour justifier auprès de services marketing du choix d’un blogueur sélectionné est stupide et qu’une agence participe à ce fonctionnement est irresponsable.

Rien de nouveau, mais puisque je continue à recevoir cette demande là régulièrement et puisqu’il semble rester quelques lecteurs marketing très sérieux pour ce blog qui ne l’est pas toujours, j’ai décidé que j’allais en faire une démonstration  illustrée. Avec le seul blog dont je connaisse en détail le lectorat : le mien.

Donc si on me demande le nombre de visiteurs, je peux répondre sans mentir (source Stat Counter à l’appui, sachant que Google Analytics est encore plus généreux) :

– 600 visiteurs uniques par jour en moyenne / 15,000 VU par mois

– 800 visites par jour en moyenne / 24.000 visites/vues par mois

Oui mais voilà, si on regarde un tout petit peu dans le détail, sur les 500 dernières visites, seules 32 arrivent sur la home page, 23 sur l’un des derniers articles et 312 sur des billets consacrés à Abercrombie & Fitch.  Soit 62% tout de même.

La raison ? : Google est un excellent fournisseur de lecteurs pour PRland, mais exclusivement sur des requêtes ayant trait à A&F (particulièrement marquant ici, 10% sont habituellement réservés à d’autres requêtes).

Evidemment, tous ces visiteurs ne verront jamais les autres articles en général et celui que j’aurais écrit sur la marque en particulier.

Les 850 visiteurs uniques, 1.000 pages vues sont atteints à chaque fois qu’un nouveau poste est publié, ce qui permet d’estimer à 250 visiteurs systématiques pour chaque nouveau billet dans la journée suivant la publication.

La réponse honnête à la question de l’audience de mon blog ? Je dirais que chaque article est vu 500 fois en moyenne. Ce dont je suis très fier. Mais ce qui ferait aussi tomber de haut un « annonceur ».

Evidemment, le système publicitaire repose sur une autre logique et un widget dans la colonne de droite bénéficiera bien de 24.000 vues potentielles par mois.

En conclusion, je suis clairement un influenceur. Pour Abercrombie & Fitch (je dis ça, je dis rien). Pour le reste, il faudrait rentrer dans le détail de la typologie de lecteurs -dont les meilleurs indicateurs sont dans les rubriques visiteur / derniers lecteurs à droite- pour valider la pertinence avec les cibles de la marque. Mais ça devient une mission d’agence à part entière.

Alors, c’est quoi l’audience de votre blog ?

Le système Abercrombie & Fitch

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En déplacement à New York, j’avais parmi mes visites programmées : Times Square, Central Park… et Abercrombie & Fitch. Parce que la marque à l’élan, attendue à Paris au 23 avenue des Champs-ELysées dès 2011, est un modèle de marketing qui peut agacer en tant que consommateur mais qui suscite l’admiration des trend setters et le respect des marketeurs dont je fais partie. L’animation magasin y est élevée au rang de spectacle, la file d’attente pour pénétrer dans l’antre de la branchitude chic en est l’un des signaux extérieurs les plus évidents.

Quand on connait d’autres magasins A&F dans le monde (Londres par exemple), pas de surprise énorme, le principe du flagship New-Yorkais reste le même, en plus grand et en plein coeur de la 5ème avenue.

Alors, comment ça marche, le système A&F ? Après une bonne demi-heure d’attente, vous arrivez au seuil de l’entrée, accueilli par des vendeurs de toute évidence issus d’une agence de mannequin, dans la taille de chemise suffisamment trop petite pour que les muscles débordent de partout. Vous avez droit à un sourire et quelques phrases (en français dès que vous avez dit 2 mots), un accueil chaleureux identique à celui qui ravira des mamies québécoises sorties en bande, des parents venus chercher la commande du fiston, un couple gay très visiblement adepte de la marque, une horde de jeunes filles déjà très émoustillées et un New-Yorkais qui pourrait travailler dans le magasin. La musique a démarré très fort dès l’ouverture avec du Lady Gaga en version remix club, les gens entrent avec la vigueur d’un premier jour de solde. Il est 10 heures, le flagship store vient d’ouvrir.

Dès l’entrée, un des vendeurs torse nu pose sous l’objectif d’une photographe habillée très sexy, ni les demoiselles ni le couple gay n’osent plonger devant l’objectif mais on sent bien que ça arrivera tôt ou tard. A l’intérieur, tous le staff est habillé de la même façon et semble sortir du catalogue de la marque, mis à disposition pour la modique somme de $10 (le catalogue, pas les vendeurs). Il suffit que vous posiez vos yeux sur un vêtement pour que l’un des membres viennent vous demander comment ça va, sourire à l’américaine gravé aux lèvres.

A la caisse, ça rigole un peu moins mais les premiers mots qu’on vous adresse sont « check it out on Facebook » sur un ton robotisé qui demande encore un peu de travail. C’est ce même message qu’on retrouvera au fond du sac qui a accueilli la chemise proche de celles des vendeurs (forcément, vous voulez ressembler à ça), pour la somme de $60. Contrairement à l’idée reçue, ce n’est finalement pas tellement plus cher que chez Gap à quelques blocks sur la 5ème avenue.

Ca donne envie d’en voir plus ? J’ai bien essayé de filmer mais les vendeurs mannequins ont visiblement une troisième mission cachée : vigile. Si vous souhaitez donc voir 2 vendeurs et une vendeuse plonger sur vous pour vous expliquer que filmer et prendre des photos est totalement interdit, rien de plus facile, sortez un appareil. J’ai réussi à sauvegarder les premières secondes de l’entrée dans le magasin, très incomplet mais ça reflète assez fidèlement l’ambiance bouillonnante. Et pour les plus attentifs, tous les protagonistes cités plus haut sont visibles dans la vidéo.

Encore une fois, ce marketing poussé à l’excès, comparable à un Disneyland qui aurait ingurgité trop d’hormones,  est agaçant mais j’aime les vêtements de la marque (à un moment où il est de plus en plus trendy de s’en moquer), les prix avec la conversion dollars euros sont très intéressants et l’efficacité est toujours louable. J’attends plus que jamais l’ouverture du magasin parisien.

MyGrid, premier pas vers la solution sans fil

Depuis le temps que je me plains de la diversité des câbles d’alimentation des mobiles et portables, Duracell a fini par m’entendre, inventer MyGrid… et m’appeler pour le tester du coup.

duracell-mygrid

Le principe ? Une grille branchée sur le secteur, sur laquelle il suffit de brancher ses boitiers munis d’adaptateurs qui permettent par un système d’induction de recharger sans fil. Le principe est magique, exactement ce que j’attendais.

Dans la réalité, la promesse n’est pas complètement tenue à ce stade : disposer d’une grille n’affranchit pas complètement des câbles. Peu pratique à transporter, au moins 2 modèles sont nécessaires pour faire le job en ce qui me concerne : une à la maison, une au travail. Elle ne sera vraiment utile lorsque les lieux publiques seront équipés et qu’il suffira de disposer des adaptateurs nécessaires pour ses devices pour les recharger où qu’on soit.

Je n’ai donc pas vraiment jeter mes câbles d’alimentations mais je suis sûr qu’en octobre, les gares, aéroports, restaurants, cafés… auront commencé à s’équiper… et là ce sera vraiment magique.