J’aurais voulu te dire…

J’ai noté sur mon petit calepin tellement de choses que je n’élaborerai pas ici faute de temps, je ne sais pas par quoi commencer. Je n’ai jamais vécu une période professionnelle aussi excitante, alors je la vis bien… mais je la vis trop ! Résultat, plus une minute pour utiliser mon blog pour ce qu’il a toujours été : un bloc-note organisé, un aide mémoire qui m’impose la formulation structurée d’idées, d’humeurs, de regards très subjectifs qui doivent s’appeler des points de vue.

Il y avait donc dans mon carnet des sujets dont j’aurais bien aimé parler ici.

Les petits mouchoirs et Gilles Lellouche


En regardant la promo des Petis mouchoirs de Guillaume Canet, j’ai plus pensé au casting qu’au film qui m’a déçu lors de l’avant-première d’Allo Ciné il y a quelques semaines. C’est en me souvenant de la performance de Gilles Lellouche que j’ai réalisé que notre star system masculin français s’était transformé en une décennie. Les acteurs souvent issus de la troupe du splendid ou de la télé dans la décennie précédente ont laissé place à une génération d’acteurs surexposés par période, par forcément glamours mais propulsés en première ligne en un film : ce fut Jean-Pierre Darroussin, François Berléand, Jean Dujardin, Benoît Magimel, Clovis Cornillac, Kad Mehrad… Le prochain sur la liste semble donc être Gilles Lellouche sans lequel plus aucun film français ne semble pouvoir se faire. Pendant que les sexys Nicolas Duvauchel, Louis Garrel ou même Romain Duris font des choix plus exigeants et souvent plus discrets.

Casino


En parlant avec des amis, j’ai découvert que pas mal ignoraient ma passion (dangereuse) pour le Casino et les jeux d’argent en général. Parce que je l’ai éludé autant ici que dans la vraie vie. Alors qu’il ne passe pas une semaine sans qu’un site de jeux en ligne ne me propose « un échange de liens » avec mon blog qui n’a pourtant jamais évoqué le sujet, je me dis qu’il reste encore plein de choses à dire ici. Je pensais sincèrement avoir fait le tour de ce que je m’accordais d’aborder sur moi mais il y a de toute évidence des sujets que j’ai mis sous le tapis, comme des actes manqués. Après le Casino et le secret de mes nuits à Végas, on en trouvera d’autres, je suis sûr. Je n’aurai pas le temps de faire le tour de toutes mes addictions (#SFIV).

Les étudiants et la retraite


Que les étudiants soient dans la rue ne me choque pas vraiment, je crois même que ça fait partie du passage obligé pour atteindre la maturité du jeune adulte. Trois semaines de grève contre la Loi Devaquet en 1986 m’ont certainement autant appris que les mois de cours qui ont précédé et suivi. Et que chacun puisse défendre ses droits me semble constituer la base de la démocratie à laquelle je tiens. Facile : je ne souffre pas des grèves, je suis à 40 minutes de mon travail en vélo, je n’ai pas d’enfants à faire garder… Mais que le monde moderne digitalisé n’avance pas en inventant un moyen plus responsable de faire entendre sa voix reste un mystère pour moi. Bloquer le pays, prendre en otage ceux qui ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de salaire, donner un argument aux investisseurs étrangers d’implanter ailleurs qu’en France leurs sièges sociaux, faire occuper les journaux par des points trafic plutôt que des sujets de fond, laisser les instrumentalisations en tout genre se jouer…, je n’en vois pas immédiatement le bénéfice. J’aimerais tant que les jeunes qui sont dans la rue pour leur retraite qui n’arrivera sans doute pas avant 45 ans inventent la pétition numérique tellement écrasante et puissante qu’elle ne pourra être ignorée par un décideur.

Gap


Les histoires arrivées sur le web ces dernières semaines tendent à m’éloigner de certains des aspects de ce qu’on appelle l’influence digitale. Je travaille sur les postures à prendre, ça explique en partie mon manque de temps. J’en suis au stade des convictions pour l’instant très personnelles que je me suis forgé : 1/ Si les médias sociaux sont devenus une force capable de se réjouir de faire plier en quelques jours une marque jusque dans le choix de son nouveau logo, on assiste à la négation même de toute les règles de base d’un marketing exigeant qui doit savoir proposer aux consommateurs ce qu’ils n’ont même pas conscience d’attendre, quitte à avoir le droit à l’erreur 2/ Si les tentatives produisent des réactions violentes, souvent même irrespectueuses voir insultantes, autour de sujets marketing et pas idéologiques, le web social va aboutir à un marketing mièvre, sans prise de risque ni expérimentations, les marques redoutant le moindre effet boomerang et au final imposeront un monde consumériste sans innovation. 3/ Si la découverte tardive par les marques de l’importance du digital tend à les détourner des moyens traditionnels de l’influence, c’est l’oubli manifeste d’une réalité qui reste d’actualité : on parle en digital, on y élabore même des points de vue quand la tentation du LOL systématique ne se fait pas trop grande, mais sur le long terme, on agit dans la vraie vie. 4/ Si j’oublie en tant que « blogueur canal historique » et « Twitteur névrosé » que mon avis et mes coups de gueule n’entament pas ma crédibilité qu’à la condition que je soie légitime, constructif et dans la mise en oeuvre systématique de mon expertise, je perds le contrôle devant la force de frappe que m’a donné Google 5/ Au final, si l’avenir immédiat n’a à proposer qu’un marketing mièvre, sans changement, soumis à des retours irrespectueux plutôt que conversationnels, face à une minorité qui efface la parole du plus grand nombre et une jeune génération de journalistes qui oublie de défendre sa corporation en ne mettant pas en oeuvre ses principes fondateurs, je devrai faire le constat de l’échec regrettable de ce pour quoi je militais depuis plus de 6 ans. Et je devrai prendre les décisions qui vont avec. Le GAP entre mes envies d’un marketing digital intelligent qui ne se cantonne pas à l’écume du « joli »  ou de l’ironie systématique et la réalité devient chaque mois un peu plus fort. Ma première décision date d’il y a 6 mois : plus jamais je n’agresserai une marque comme je l’ai fait à 2 reprises ici en profitant bêtement de la certitude de me retrouver en première page des requêtes Google de cette marque pendant plusieurs semaines et en servant des intérêts personnels.

C’est dommage que je manque de temps, j’aurais vraiment aimé parler de tout ça.

5 réponses sur “J’aurais voulu te dire…”

  1. Spécial dédicace au contrat de confiance… Toujours aussi intéressant de te lire, même si c’est plus rare ! Bon courage pour cette période excitante !

  2. Il y a aussi l’opérateur qui est une couleur et un fruit 🙂 Merci en tout cas !

  3. Tu me fais plaisir avec cette note.

    Sauf quand tu utilises cette expression un peau nauséabonde de « prise d’otage » pour qualifier la grève. De la part d’un communiquant de ton rang c’est un peu chagrin. Un big up aux journalistes de France TV qui aimeraient bien attendre le RER au lieu de pourrir dans le désert.

    Enfin, c’est mes névroses lexicales.

    Puis mon côté pro grève, à partir du moment où on a effectivement rien inventé de mieux.

  4. Tu manques de temps pour écrire, on manque de temps pour lire, heureusement il nous reste les discussions IRL !

Laisser un commentaire

En savoir plus sur PRland

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading