Mes Gay Games

Participer en tant que bénévole aux Gay Games Paris 2018 n’était pas exactement une façon anodine de démarrer un congé sabbatique de 11 mois. La dimension rassurante d’un agenda pas complètement vide est pourtant rapidement devenue une motivation anecdotique face à l’énergie d’un événement qui m’aura marqué pour longtemps, pour des raisons parfois inattendues.

Lorsque j’ai décidé qu’un break professionnel m’était nécessaire pour me ressourcer, ne pas perdre l’envie, continuer à progresser, c’était sans le moindre doute. Retrouver du temps pour moi et pour mes proches en constituait le bénéfice collatéral majeur, dans un programme très flexible entre voyages et projets personnels, sans réelles obligations. Mais il m’était impossible de démarrer avec une perspective unique de vacances à durée indéterminée.

Un simple précaution préalable

Redoutant quand même la possibilité d’un petit trou d’air après 25 années de travail connecté ininterrompues, j’ai identifié l’arrivée des Gay Games en plein mois d’août comme un excellent moyen d’occuper mes premières journées off à Paris de façon utile, au service d’une cause qui compte pour moi : la lutte contre toutes les discriminations à travers l’inclusion de toutes les diversités (âge, religion, genre, orientation sexuelle…) par le sport et la culture.

Si ma mobilisation devait se concentrer au départ sur les aspects communication, ce que je maîtrise forcément le mieux, j’ai dès le début de l’événement compris que mon accomplissement viendrait d’ailleurs. Tout n’était pas rôdé, parfois approximatif, mais l’envie de partage, d’échanges, de faire bien se sont révélés plus fort. J’ai donc choisi de m’investir en tant que simple bénévole appliqué à des missions d’exécutant sans autre velléité qu’aider, être utile.

Bénévole bon élève

Ma première intervention étant à l’accueil du village place de l’hôtel de ville la veille de l’inauguration, j’y ai assez vite trouvé un QG, un point de repère, un rendez-vous quotidien tôt le matin, tard le soir ou parfois les deux. En 8 jours, j’aurai donc participé à l’accueil des visiteurs au welcome desk, à l’entrée du village mais aussi à l’extérieur. Je n’aurai rien refusé : passer quelques heures à la consigne (en mode « animateur de l’endroit pas fun »), accueillir et brieffer des bénévoles retardataires (en mode « tour operator »), ranger le welcome desk, jouer les cobayes dans les activités sportives ou même organiser les files d’attente aux toilettes lors de la soirée de clôture. Le tout en m’éloignant de toute prise de responsabilité pour profiter à plein de mon rôle de contributeur bon élève. Bizarrement, j’ai retrouvé des sensations que j’avais connues à l’armée : aux côtés des exécutants, dans un esprit fraternel.

Multitasking

Mais je ne voulais pas m’enfermer dans la facilité d’un lieu conquis et d’une équipe connue. Chaque jour, je suis parti à la découverte de nouveaux environnements et missions toujours différentes. Ramasseur de notes du jury à la Danse sportive, remetteur de médailles à la natation, support vigilance sécurité au Festival de courts-métrages, accueil des athlètes au badminton font partie des missions qui se sont présentées à moi. Au sein de staffs mobilisés, inclusifs, souvent impressionnants d’investissement. J’ai pu y confirmer que le badminton est VRAIMENT un sport, qu’un tango entre 2 femmes peut être très touchant, que gagner une compétition de natation à plus de 70 ans créé une fierté énorme…

Bénéfices collatéraux

A l’issue de la grosse semaine de Gay Games, il me reste des moments d’émotion, beaucoup de rires, de danses, de fête, de partages. J’ai échangé avec des centaines de personnes, me suis attaché à quelques visiteurs / visiteuses régulier(e)s, fais plus de hugs à des inconnus en 8 jours que dans les 49 années qui ont précédé. J’ai rencontré quelques personnes qui resteront sans doute pas loin dans le futur. J’ai redécouvert des amis qui m’ont impressionné au travail. J’ai rencontré pas mal de mes instagrammeurs préférés qui m’ont accueilli avec un grand sourire à chaque fois. J’ai pleuré pendant la cérémonie de clôture, de fierté et de tristesse. Je n’étais pas le seul.

J’espère que ma prochaine aventure sera aussi incroyable mais la barre est haute.

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