La série oubliée

Serenity_2 Parmi toutes les séries américaines qui déferlent sur nos écrans, on retient souvent les plus trendy dont j’ai déjà eu l’occasion de parler ici ou , ou celles qui présentent un intérêt très limité mais dont la popularité a participé à la réputation médiocre de la catégorie (je pense à ça ou ça par exemple). On cite rarement des séries qui ont été sous-estimées de façon injuste, ignorées des cérémonies de recompenses. Je pense par exemple aux séries de Josh Whedon dont la prochaine production, Serenity, L’ultime rébellion, débarque sur nos écrans (au cinéma) le 19 octobre. Parmi les productions télévisuelles de ce fan de Shakespeare un peu déjanté, une série qui aura été considérée injustement pendant 7 ans comme un vague sitcom pour ado : Buffy contre les vampires (OK, quelque chose me dit que je vais entendre parler de ça au moins autant que de ma note sur Marie Laforêt : pas grave, j’assume !).

Buffy_1 Si la première saison déclinait effectivement sur un ton léger type BD un concept qui semblait voué à trouver très vite ses limites (une jeune fille dotée de super pouvoir débite du vampire à longueur d’épisode en balançant des vannes acides pour faire marrer sa bande de potes surnommée le ScoobyGang), les choses ont changé dès le début de la fin de la première saison. Le bascule s’est notamment joué avec l’un des plus grands retournements de situation qu’une série nous ait offert : l’amoureux secret et néanmoins ténébreux de la blondinette se révèle faire partie de la grande famille des vampires que la belle avait pris jusque là tant de plaisir à faire voler en poussière (Angel a une âme mais quand même).

A partir de ce moment, Joss Whedon n’aura eu de cesse que de construire une mythologie qui repose sur une alliance entre une thématique forte par saison et des situations politiquement incorrects qui font de Buffy une héroïne pour adulte. Parmi les thèmes explorés, on peut retenir celui de la saison 6 qui déclinait la dépendance sous toutes ses formes : à l’amour, à l’amitié, au mal ou même à la sorcellerie qui permettait un parallèle clair avec l’addiction aux drogues dures (manque, descente, sevrage…). Pour ce qui est du politiquement incorrect, Whedon aura fait de l’une de ses héroïnes une lesbienne tellement amoureuse qu’elle sera prête à tuer quand elle la perdra, de Buffy une esclave du sexe prête à tout pour s’abandonner à des ébats torrides avec un vampire pourtant viscéralement méchant, d’Angel une ignoble bête cruelle en lui retirant son âme, de ses personnages secondaires des anti-héros totallement allumés et pervers (Drusilla ou Spike). Qu’on me dise encore que Buffy s’adresse au 13-18… Au passage, Whedon offrira à Buffy un destin tragique, marqué par une mort bouleversante avant de revenir à jamais meurtrie de son passage par l’au-delà (encore une fois pour des raisons inattendues).

Non content de construire une solide mythologie digne des séries cultes et de scotcher sur leurs fauteuils tous les ados peu habitués à se faire bousculer par leur série préférée, le génie de Whedon a montré tout son potentiel en créant des épisodes qui a eux seuls valent le détour. Il suffit de revoir l’épisode intégralement traité en comédie musicale ou celui, quasiment muet, revisitant l’univers de Tim Burton, pour s’en convaincre.

A ce stade, n’ayant plus peur de rien, je dirais que parmi les séries qui ont réussi à surpasser le génie de "Buffy the Vampire Slayer", au moins ponctuellement, il y a sans doute l’autre série phare de Whedon : Angel, dont certains épisodes sont de vrais morceaux d’anthologie, même si les saisons ont souffert d’une qualité inégale. J’y reviendrai.

Présentation Nouveaux Médias

Le challenge d’une présentation didactique sur les nouveaux médias incluant les blogs, le RSS et le Podcasting, réside dans sa mise à jour qui représente un travail quotidien sans lequel le contenu est périmé au bout d’une semaine. Tous les jours de nouveaux chiffres, lancements, cas d’écoles, acteurs, débats sont à intégrer dans la réflexion.  Les contenus mis à disposition sur les blogs m’aident tous les jours, je propose en retour ma contribution en pdf.

Apple ou le sens du buzz

Ipod_videoEn conviant la presse le 12 octobre dans la région de San Francisco sans rien révéler du contenu de l’annonce, Apple a réussi à créer une véritable vague de spéculations qui convergeaient vers l’annonce d’un iPod vidéo (dont toute la presse et la blogosphère ont parlé générant ainsi un des buzz de l’année). En dépassant les spéculations et proposant une solution vidéo complète même si seuls les studios Disney ont signé à ce jour, Apple réussit à ne pas décevoir. Le produit fait rêver, les applications possibles laissent présager un nouveau bouleversement et la communication est maîtrisée de main de maître. Ca ressemble à un cas d’école.

Les coulisses d’un roman

Pour ceux qui souhaitent suivre les coulisses de l’édition d’un roman, Thomas Clément vient d’ouvrir un blog qui promet de révéler " toutes les étapes que vit un aspirant auteur" en revenant sur l’origine de son livre en 2004 et en couvrant toutes les étapes jusqu’à la promo lors de la sortie en février 2006. Thomas, qui anime par ailleurs le blog de Campus, nous promet dans sa première note des détails croustillants, à suivre…

Action contre la Faim samedi

Acf_1Samedi prochain 15 octobre, à la veille de la journée mondiale de l’alimentation, Action contre la Faim organise pour la 3ème année son opération symbolisant la faim dans le monde : l"Horloge de la Faim". Des silouhettes en bois tomberont toutes les 4 secondes pour recouvrir au final la photo d’un visage, 4 secondes étant le rythme auquel on meurt encore de faim aujourd’hui.

Le lancement de l’opération se déroulera à partir de 10h00 samedi devant le Centre Pompidou, c’est le moment de prouver notre soutien.

Du sens à la télé

Fee_1Pour la première fois depuis longtemps, j’ai vu hier une émission politique citoyenne à la télévision proposant une vraie approche didactique et intelligente de l’ensemble des participants et franchement, ça fait du bien. France Europe Express était pourtant consacré à un sujet lourd : la santé. La première moitié de l’émission a vraiment permis de mieux comprendre le contexte de la grippe aviaire et a été à mon sens exemplaire sur le fond et la forme.

L’intervention mesurée des journalistes, qui posent les bonnes questions et laissent leurs interlocuteurs répondre (!), les reportages réellement didactiques et surtout la volonté des participants (politiques, économiste, médecin) d’informer ont participé à un niveau de qualité auquel on n’est plus réellement habitués. Bien sûr, la deuxième partie, portant sur la Sécurité Sociale, a offert quelques dérapages de débats politiciens (qui font habituellement la norme de ce type d’émission) en attaques personnelles stériles mais globalement a permis de mieux comprendre l’état des lieux et les enjeux de la Sécu pour les années qui viennent.

Le tout avec une Christine Ockrent visiblement atteinte d’une bonne… grippe ! Pour info, l’émission devrait être mise en ligne dans la journée.

Quand la télé-réalité se recycle

Loft_story Il fallait bien que ça arrive. Après avoir créé des stars éphémères vite retombées dans l’indifférence générale en générant au passage d’inévitables dégâts humains, après la déferlante des peoples has been dans les émissions de télé-réalité, qui a fini par lasser (exit la ferme), la boucle se devait d’être bouclée.  Qui de mieux placé qu’Endemol pour y penser ?

Ainsi, société de production de Stars Académie réfléchirait avec M6 à faire mieux que ressusciter Loft Story : réunir les anciens, ceux qui sont restés dans l’inconscient collectif, des ex-stars de la télé-réalité. Jean-Edouard et Loana (et leur piscine ?), Laure et Fabrice, Christophe et Julie (et leur bébé ?), Aziz et Kenza, bourriquet (sans Steevy occupé chez Ruquier ?) attireraient probablement des téléspectateurs avides de découvrir jusqu’à quelles profondeurs des « humains de laboratoires » peuvent descendre.

Et un succès lancerait probablement une série de concepts sur le même modèle : un « super star académie » mettant en compétition les finalistes de l’ensemble des saisons précédentes, un « Nice Colocataires Story » mettant en présence les participants les plus marquants de plusieurs émissions, un « Laurent et les millionnaires » qui verrait Marjolaine et Greg monter un ménage à 3 avec l’Incroyable Fiancé de l’été, une super Nanny relookée par les Queers tout juste revenus du pensionnat de Sarla ou d’ailleurs … Un jack pot déclinable pendant quelques saisons, jusqu’à épuisement des stocks, ou lassitude.

Ecosystème RP marque et entreprise

Je travaille en ce moment sur le développement d’un support schématique, synthétisant l’interaction mais surtout les différences entre une communication de marque et une communication d’entreprise (en particulier en RP puisque c’est mon domaine), pour essayer de contourner la confusion ambiante… Je n’ai assez bizarrement rien trouvé de probant sur le sujet sur le net ou en librairie. C’est en travaux donc tout avis sera le bienvenu ! Ecosystem_2

Marian et l’übersexualité

Ubersexuel_1 Si vous êtes un homme et que vous ne connaissez pas Marian Salzman, vous risquez de vous coltiner une sérieuse crise d’identité, tôt ou tard. Parce que Marian, elle est super forte : elle connait le futur des hommes, rien de moins. C’est à elle qu’on doit le terme "Metrosexual", le Guardian l’a dit, timesonline aussi. Bon, pour remettre les choses à leur place, elle avoue elle-même ne pas l’avoir inventé mais repris de son créateur (Mark Simpson) lors d’une interview avec un journaliste du Daily Telegraph qui a tellement aimé qu’il en a fait son titre. Peu importe, sur un coup de chance (un malentendu ?) mais avec un incontestable talent de business woman, Marian, elle a réussi à faire de David Beckham tout sauf un joueur de football viril.

Le coup de génie est qu’elle a détecté le potentiel marketing forcément porteur pour les marques : les hommes prennent soin d’eux et ils ont même pas honte.

BeckhamDepuis, David est affublé de boucles d’oreille en diamant pour se raser, change de coupe de cheveux tous les deux jours, il n’hésite pas à montrer ses fesses, à porter des bijoux au petit doigt, à laisser penser qu’à la maison c’est plutôt Victoria qui commande, à planter des tatouages dans des endroits improbables de son anatomie… Franchement, merci Marian, c’est super… OK, j’ai l’air de m’acharner comme ça mais il n’y a pas que David, Jude Law aussi il est metrosexuel, la mode masculine est bouleversée, et puis il y a même une série inspirée du phénomène, incontournable on vous dit…

Mais Marian, elle a bien compris que si elle ne réagissait pas très vite, le concept allait lui échapper : toutes les marques sont à la recherche de la suite de l’évolution de l’homme moderne qui ne peut pas s’arrêter au metrosexuel. Sur ça au moins, je peux témoigner : plusieurs marques nous ont déjà consulté sur le sujet. Alors elle revient, Marian, elle a bien cherché, étudié, investigué et elle a trouvé : l’homme ne sera pas unique, il ne sera pas que metrosexuel, il sera übersexuel, aussi, si il veut… Et plutôt que de le dire par hasard dans une interview, elle le dit dans un livre qu’elle lance en faisant plein d’interviews. Tiens, elle a même rencontré Laurent Mauriac, nouveau correspondant aux US de Libé, pour son article paru ce matin. Mais comme on ne la raconte pas à Laurent, il a bien perçu que le concept était un peu moins fort ce coup-ci :"Mais qui peut s’intéresser aux übersexuels ? Toutes les marques, répond Marian sans vraiment convaincre"… Ceci dit, encore une fois, sa promo est maligne : en fait, raconte-t-elle, elle voulait lancer le concept "M-ness" mais les journalistes se sont encore une fois tellement appropriés le sujet qu’ils ont choisi l’übersexualité qu’ils imposent comme le nouveau phénomène, c’est pas Marian qui le dit, ce sont les journalistes.

Mais au fait, au-delà de cet élégant préfixe allemand über (au-dessus), Ubersexuel, c’est quoi ? Comme les définitions se font rare ou étonnantes sur le net, on va faire court : l’übersexuel est masculin mais pas macho, moins égocentrique et plus tourné vers les autres, il a du caractère, c’est un dur, pas une lopette. Les incarnations citées : George Clooney, Schwarzy, Ewan Mc Gregor, le Brad Pitt de Fight Club (pas celui trop ambigüe d’Entretien avec un vampire) et, en plus vintage, Cary Grant…

On a donc maintenant le droit de bruler sa carte Sephora, d’oublier sa trousse de maquillage Gaultier pour ressortir ses bonnes vieilles chemises bucheron, jusqu’à ce que Marian nous ouvre encore une nouvelle voie dans quelques mois, c’est chouette, non ? Il y a juste des moments où trop de marketing frise le ridicule et, même si je m’intéresse aux tendances, je n’acheterai pas son livre. D’autant que, comme relevé par Laurent Mauriac encore plus fermement sur son blog commun avec Pascal Riché, le potentiel pour les marques est sans doute plus limité. En parlant de Libé, il y est dit que Marian travaille dans une grande société de publicité new-yorkaise (JWR?), bizarre qu’il ne soit pas plus simplement précisé qu’elle est en fait employée par le bureau du français Euro RSCG worldwide basé à new-York.

Quelles sont les marques pionnières sur les blogs ?

Le journal du net annonce ce matin dans un papier consacré aux blogs de marque qu’une dizaine de marques auraient lancé leur blog en France depuis le début de l’année. C’est bien mais partiel puisque, même s’il mentionne des expériences intéressantes, ce sont celles dont tous le monde parle (Nike, Vichy, Celio) ou ce ne sont pas les vrais pionniers. Le journaliste, malin, est visiblement allé cherché l’info du côté d’agences spécialisées (Yades et Heaven). Il oublie du coup quelques expériences antérieures, notamment via les skyblogs officiels d’Adidas, iPod, Diesel, SNCF, l’Artisanat (traité comme une marque) ou les blogs non-officiels type eBay, dont le positionnement est certes flou mais qui s’inscrivent quand même parmi les premières insertions de marques en France. Existe-t-il quelque part une liste "exhaustive" de blogs de marque francophones ?

Sinon, Playstation a lancé sa plateforme de blogs pour fédérer sa communauté de joueurs. Le format (?) a l’avantage d’éclaircir un point : je ne suis définitivement pas dans la cible !