Petite histoire de la Grippe A

Vous en connaissez, vous, des gens qui l’ont choppé, ce truc qui fait la Une des journaux depuis des mois ? Parce que moi, oui. Charles-Antoine avait mis tous les atouts de son côté : des enfants qui ont repris l’école, pas de masque au bureau, des éternuements pas toujours dans son bras, à croire qu’il cherchait hein… Puisque, pour une raison indeterminée, il n’a toujours pas de blog, c’est ici qu’il nous relate enfin la vraie histoire de la Grippe A vue de l’intérieur (pendant que nous, on tremble en essayant de se souvenir du nombre de fois où on était à moins de 2 mètres de distance au bureau la semaine dernière).

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J’ai décidé de vous donner des nouvelles de la grippe A histoire de partager les expériences.
Je commence par vous raconter la fin  : je ne devrais pas succomber au virus.
Je dis ça parce que dans certaines institutions (comme l’école publique), c’est ce que l’on raconte. La première fois que mes filles m’ont vu avec un masque, elles y ont vu le signal clair que l’enterrement était pour bientôt.

Apparition des symptomes
A 17H40 vous êtes en bonne forme. A 18H30  vous pensez que vous ne vous relèverez pas (surtout si vous êtes un homme).
D’un coup : fièvre, courbatures (comme pour le sport, il paraît), frissons, souffle court (ça fait flipper ?).
En gros comme une grippe basique, banale, saisonnière mais en plus rapide (en clair, pas évident de mettre l’entourage à l’abri avant !!!)

Le Medecin
Il ne vous fait pas un hug en arrivant, vous accueille dans un cabinet les fenêtres ouvertes, vous ausculte de loin. De toute manière avec la tête que l’on tire, le diagnostic n’est pas long à établir.

Le traitement
De l’aspegic et un sirop pour la toux. « Mais alors, c’est pas une vraie grippe A ?!!! ».
Ben si mais c’est viral donc pas d’antibio et le tamiflu est réservé aux populations à risque.
En même temps, l’aspegic 1000 est ton meilleur pote. Tu aimerais mieux que ce soit du 10.000 de temps en temps.

Les conditions d’hygiène
C’est mieux quand on a une femme de ménage. Sinon, c’est galère. Genre changer tout le linge de maison, faire bouillir le linge (même quand Ariel est efficace dès 30°),  désinfecter les pièces 4 fois par jour avec un spray, aérer 30 minutes les pièces, se laver les mains…

Le port du masque
Il fait chaud sous un masque.
Ca donne envie de se laver les dents 5 fois par jour !
C’est pas pratique pour boire du coca.

Mais le masque, c’est surtout le symbole le plus fort, le plus visible et le plus neuf.
Je souhaite bon courage au premier porteur de masque dans le métro.
Il va comprendre ce qu’est le poids du regard des autres.
Info scoop de dernière minute : ma voisine qui m’a croisé dans l’immeuble avec un foulard sur le visage (pour planquer mon masque un peu flippant) m’a dénoncé à l’école. Sympa, non ?

A bientôt pour d’autres nouvelles de la grippe A

Métro-rétro-übersexuel, what else ?

En mai dernier, j’ai eu le plaisir d’être invité à écrire un papier pour Menstyle.fr. Le support ne laissant pas la place aux commentaires, je le reprends ici quelques mois plus tard.

Fini le machisme ou l’androgynie. Les années 2000 auront vu défiler bon nombre d’archétypes masculins marketés, incarnés par des célébrités plus ou moins rémunérées pour l’occasion.

Les métrosexuels David Beckham et Jude Law, assumant beaucoup (trop ?) leur part (excessive ?) de féminité se sont opposés aux rétrosexuels Russel Crowe ou Sebastien Chabal, très ancrés dans leur virilité tendance néandertal. Le tout avant de trouver un terrain d’entente éphémère dans l’aseptisée übersexualité d’un George Clooney qui conserve sa virilité en prenant soin de lui. La publicitaire Marian Salzman en a fait son terrain de jeu avant de se faire écraser par le rouleau compresseur L’Oréal. La multinationale tente en ce moment d’imposer un nouveau code à coup d’études quanti et quali appuyées par des spécialistes (psychanalystes, coachs, sociologues, journalistes modes…). La masculinité d’aujourd’hui serait donc incarnée par le Novocasual, comprendre l’homme « débarassé du carcan imposé par des modèles machistes ou ultra féministes » qui « reste lui-même en toute circonstance » mais « jongle avec 100 vies », toujours « décomplexé par rapport à la beauté » (euh, c’est à dire ?). Patrick Dempsey, le Dr Mamour de Grey’s Anatomy, en est son incarnation (et pour la voix haut perchée, on fait quoi ?). Voici donc un joli concept fédérateur probablement plus pensé pour vendre davantage de crèmes de jour et gels pour les cheveux que pour la dimension sociologique d’un homme moderne qui se cherche encore un peu.

Je continue à penser qu’il manque le profilage d’une nouvelle génération d’hommes pourtant déjà très répandus, à la fois moins caricaturaux et beaucoup plus extrêmes. N’ayant pas sous la main des batteries de sociologues, j’ai décidé de mener l’enquête avec les moyens du bord.

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Le paradoxe Mylène Farmer

J’avais décidé de ne pas écrire sur le concert de Mylène Farmer que j’ai vu hier soir puisque tout ce que je pense du concert et du Stade de France a déjà été écrit et que le sujet a un peu gonflé tout le monde depuis quelques jours.  Mais en la voyant à l’instant au 20h de TF1 avec Claire Chazal (que la chanteuse trouve très jolie, on s’en souvient), je ne peux pas résister davantage.

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A dream came true

Si « Mes meilleurs copains » est un de mes films préférés autour de quadras qui se retrouvent 20 ans plus tard, mon aventure du week-end ressemblait plus dans le ton à un détournement de la place des grands hommes de Bruel version « on s’était dit rendez-vous dans 20 ans… on verra quand on aura 40 ans… ». On rêve forcément tous de vivre ça un jour, ça vient de m’arriver là.

Quand j’ai reçu un appel il y a 3 mois d’une des copines de la bande qu’on formait au lycée de 1986 à 1989, il m’a fallu un millième de seconde pour reconnaître sa voix. Elle s’était lancée dans l’aventure un peu dingue de nous réunir pour son 40ème anniversaire. Pages jaunes et numéro des parents à l’appui. Avec notre sale manie de nous appeler uniquement par des surnoms (agravé par ma mémoire de poisson rouge), j’aurais été incapable de retrouver les noms de famille de la plupart membres du clan.

Je pense qu’au fil des jours qui nous rapprochaient de la date, tous ceux qui ne se sont pas revus au gré des expatriations et vies à construire ont pensé la même chose que moi (et que Patrick du coup) : et si on n’avait plus rien à se dire ? et si on se reconnaissait à peine ? et si les marques du temps étaient tellement présentes qu’on ne voyait que ça ? et si, et si…

Au final, la nuit passée ensemble de 20h à 6h00 du mat n’aura pas suffi à refaire le tour de tous les souvenirs et des parcours de chacun. Ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’on ne change pas (big up Céline D.) : quelques cheveux blancs pour les gars mais les filles n’ont pas bougé d’un iota (vraiment c’est dingue, je finirais presque par penser que les marques et leur crèmes miracles ne font pas que du marketing). Mais c’est surtout les mêmes affinités, les connivences de l’époque qui reviennent comme si on ne s’était jamais quittés, jusqu’à partager les même références, reprendre des débats abandonnés 20 ans plus tôt. Bien sûr les caractères se sont affirmés et les familles se sont agrandies mais on a tous retrouvé nos surnoms pour une soirée (je tiendrai sous silence le mien ici hein), les mêmes éclats de rire de post-ados un peu naïfs et idéalistes, les mêmes duos sur la piste de danse qu’on avait pratiquée pour un vingtième anniversaire en 1989.

Malgré la nuit blanche, j’ai mis du temps à m’endormir ce matin. J’ai passé en revue des souvenirs partagés avec ceux qui étaient là et ceux qui nous ont manqué. On s’est jurés de ne pas attendre 20 ans (les crèmes miracles ne pourraient plus rien pour nous). Je garderai en tout cas en tête cette nuit là comme un énorme éclat de rire plein d’émotion. Alors merci.

Mon pari Posterous

Longtemps que je cherchais un vrai service de blogging mobile qui réussirait à combler les lacunes de Twitter (très communautaire et mobile mais pas très pratique pour accéder aux images et vidéos). Puisqu’il est d’usage de se demander ce qui, après Second life, …/…, puis Facebook …/…, puis Twitter saura faire preuve d’attractivité pour les utilisateurs et les médias, je pense que Posterous est the next big thing. On me l’avait présenté comme une plateforme de blogging de plus, je m’aperçois depuis quelques jours que c’est beaucoup plus que ça.

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Les fanatiques de réseaux communautaires diront que ce n’est pas nouveau (voir Tumblr, Twittpix et plein d’autres) : en fait, ce n’est pas tout à fait vrai.

D’autres diront que c’est techniquement simpliste : c’est justement ce qui en fait une pépite de mon point de vue, la simplicité ! Tous ceux qui peuvent envoyer un email de leur téléphone peuvent dorénavant poster en un clic des images en temps réel. Ca marche à tous les coups, plus de prises de tête avec le chargement d’une image qui prend des heures avant de planter parce que trop lourde.

Mais surtout, à l’usage, Posterous permet bien d’autres choses :

  • C’est un hub potentiel pour poster en même temps sur tous les autres réseaux (Twitter, Facebook, blog, FlickR, YouTube, Friendfeed…) grâce à la fonction « autopost ».
  • Il permet d’importer en un clic (« Share on Posterous » dans la Tool Bar du navigateur) une image trouvée sur une page web
  • Il ne s’arrête pas aux photos puisqu’il accueille vidéo et fichiers sont qu’il intègre automatiquement dans le message
  • Depuis son lancement en 2008, il permet les commentaires sur chaque billet
  • Il sera bientôt possible en Europe (comme dès aujourd’hui aux US) d’envoyer ses images par MMS

Bref, il ne manque plus qu’une communauté très active sur Posterous et dans un an, ce sera passé au 20h00 de TF1 (rendez-vous en août 2010). Paut-être même sans l’aide d’Ashton, Britney, Lance, Demi et les autres.

Mon Posterous est ici.

Conduite de changement

Quand j’ai commencé mon métier dans les années 90, le fax venait de débouler, l’écran du mac faisait 12 cm de diagonale, l’unité centrale prenait 3 pièces et l’ensemble faisait un bruit de canard quand on se trompait avec son index malabile. Un autre temps, on l’aura compris. Faire des RP consistait à envoyer par courrier des dossiers de presse qui coutaient très chers aux journalistes, les appeler jusqu’à ce qu’on devienne potes et qu’ils passent nos infos par amitié (je caricature mais à peine). Les jours de fête,  il s’agissait d’organiser des événements quand les publicitaires pensaient à nous mettre 3 miettes de côté pour nous amuser. Il y avait d’un côté le noble corporate, de l’autre la communication de marque et les produits qui allaient avec, gérée de façon très indépendante. Plus de 400 titres dans les kiosques, sans compter les quotidiens rois. Des dizaines d’années que ça durait.

On va s’épargner la liste exhaustive de tout ce qui a changé en 15 ans. Et j’ai assez joué sur la corde ancien combattant. Pour faire court, les RP sont devenues des stratégies d’influence partout imbriquées dans les plans marketing et les stratégies d’entreprise, les médias traditionnels sont en compétition avec des médias plus ou moins alternatifs, web et mobiles, les marques sont invitées à créer leur propre média en éditorialisant leurs actualités. Les consommateurs ont intégré la dimension sociale et responsable des entreprises dans leur comportement d’achat. Les calls center sont dépassés par la prise de parole directs des clients qui deviennent influents sur le web. En un mot : tout a changé. C’est une évidence pour tous.

Même s’il y a encore des progrès à faire, les agences de RP ont fait des efforts pour intégrer ses évolutions, modifiant les organisations, effaçant les frontières entre les disciplines, montant en puissance sur les compétences éditoriales et digitales. Logiquement, les entreprises devraient jouer le rôle de moteur dans ces évolutions.

Or, du côté des entreprises, je vois exactement la même chose qu’il y a 15 ans en face de moi. En 2009, on en est donc encore aux interrogations sur la façon de croiser les organisations RP avec le web, les public affairs, les centres d’appels, les politiques de développement durable, les publics internes, considérés très souvent indépendamment les uns des autres dans les organisations. Evidemment, l’impact est majeur sur la qualité des briefs, la maturité des décideurs sur les approches proposées. De fait, ceci ne concerne pas que les RP, loin s’en faut, mais quand même.

Je dis ça parce que je travaille sur un brief des années 90 bien sûr. Et que la tentation est grande d’y faire une réponse des années 90 avec une couche de media social en option parce que « c’est important le web ». Une mauvaise réponse qui sera mieux comprise qu’une réponse moderne. Le tout dans un périmètre budgétaire très inférieur à ce qu’il aurait été dans ces mêmes années 90. Ca altère l’humeur, vous comprenez.

Parmi de multiples autres choses, je pense que la sortie de crise aura cet avantage de donner l’opportunité de repenser les organisations avant de restaffer. L’enjeu des boites de conseil sera de convaincre de la nécessité de casser des modèles pour en inventer de nouveaux. D’amener vers ce qui fait le plus peur : l’inconnu. Mais après plusieurs mois de pilotage à vue, peut-être la peur se sera adoucie. Peut-être devons-nous prendre les clés de notre destin en main.

Même s’il a un prix, je crois au combat qui consiste à rappeler la valeur de ce qu’on fait, de la séniorité des équipes, de notre mission pédagogique, de la profondeur des expertises. Je crois qu’il ne faut pas tout accepter parce que c’est la crise, qu’il faut peut-être faire des sacrifices pour dire non. Aussi parce qu’on se souvient du résultat, de la qualité de la production, jamais du contexte dans lequel ça s’est produit.

Il est temps de participer à la conduite du changement dont le succès conditionne le périmètre dans lequel je travaillerai, nous travaillerons tous, dans les années qui viennent.

Il faut m’excuser, Perséphone

J’ai passé une bonne journée.  Je comprends bien que la portée de l’info semble limitée mais quand même. Je parle d’une bonne journée pas comme les autres, occupée notamment par la lecture (silencieuse) de blogs. Longtemps que ça m’était pas arrivé un truc pareil…

Un gros coup de coeur pour un blog sans connaître IRL le blogueur qui se cache derrière, c’est pas banal. La dernière fois que ça m’est tombé dessus, c’était en avril 2008. En fait, les 4 fois où ça m’est arrivé en 4 ans, j’en ai parlé dans la rubrique créée exprès à cet effet, rapport à j’ai un blog où je raconte ma vie. Mais là, c’est le pomponneau de la pomponnette, c’est une blogueuse découverte via Twitter dont le ton me renvoie à plein de souvenirs bloguesques qui me manquent, 3 ans en arrière.

Hein ? Non, non, j’ai pas perdu un pari qui m’obligerait à placer des expressions débiles que plus personne n’utilise depuis le début des années 20, pourquoi ? (j’ai l’âge que j’ai)(laissez moi tranquille).

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Festival de musiques interdites par le IIIe Reich

Vous connaissiez, vous, le Festival de musiques interdites par le IIIe Reich ? J’avoue que je le découvre à sa 4ème édition qui vient de se dérouler au Théâtre Toursky de Marseille les 10 et 11 juillet derniers. Pourtant, il semble avoir fait l’objet de polémiques, son intérêt ayant été mis en cause par un (des?) élu local. On va dire que l’ensemble a un rayonnement quelque peu limité à la région ?

Alors que le régime Hitlérien a étouffé de nombreux compositeurs et leurs oeuvres avec, le sujet d’étonnement vient de l’absence d’intérêt porté à la redécouverte de ces oeuvres 70 ans plus tard. A part la presse locale, je ne vois pas de trace de l’événement au niveau national. Pourtant, pour militer contre une forme moderne de censure et oeuvrer pour notre devoir de mémoire, les initiateurs mobilisent des têtes d’affiche populaires au service de créations qui devraient permettre une plus grande exposition. Car ce sont bien des créations que le Festival propose avec l’Opéra Athalie de Menselssohn d’après Racine (avec Julie Depardieu) et l’Hirondelle Inattendue du polonais Simon Laks (avec Marie Laforêt). Avec l’orchestre philharmonique de l’Opéra de Marseille (80 musiciens, 80 choristes).

C’est en suivant l’actualité de la chanteuse (on a bien compris que j’étais fan) que j’ai découvert l’existence de ce spectacle (comme quoi…). Elle en parle dans un train à l’équipe de Yagg, en justifiant sa place dans un Opéra sans la voix lyrique qui va avec et en révélant qu’il y aura d’autres représentations du spectacle. On y découvre au passage ses prochains projets en plus de la tournée de Master Class : une mise en scène d’opéra, son retour avec un tour de chant et une pièce japonaise (le tout au conditionnel).