Du sens à la télé

Fee_1Pour la première fois depuis longtemps, j’ai vu hier une émission politique citoyenne à la télévision proposant une vraie approche didactique et intelligente de l’ensemble des participants et franchement, ça fait du bien. France Europe Express était pourtant consacré à un sujet lourd : la santé. La première moitié de l’émission a vraiment permis de mieux comprendre le contexte de la grippe aviaire et a été à mon sens exemplaire sur le fond et la forme.

L’intervention mesurée des journalistes, qui posent les bonnes questions et laissent leurs interlocuteurs répondre (!), les reportages réellement didactiques et surtout la volonté des participants (politiques, économiste, médecin) d’informer ont participé à un niveau de qualité auquel on n’est plus réellement habitués. Bien sûr, la deuxième partie, portant sur la Sécurité Sociale, a offert quelques dérapages de débats politiciens (qui font habituellement la norme de ce type d’émission) en attaques personnelles stériles mais globalement a permis de mieux comprendre l’état des lieux et les enjeux de la Sécu pour les années qui viennent.

Le tout avec une Christine Ockrent visiblement atteinte d’une bonne… grippe ! Pour info, l’émission devrait être mise en ligne dans la journée.

Quand la télé-réalité se recycle

Loft_story Il fallait bien que ça arrive. Après avoir créé des stars éphémères vite retombées dans l’indifférence générale en générant au passage d’inévitables dégâts humains, après la déferlante des peoples has been dans les émissions de télé-réalité, qui a fini par lasser (exit la ferme), la boucle se devait d’être bouclée.  Qui de mieux placé qu’Endemol pour y penser ?

Ainsi, société de production de Stars Académie réfléchirait avec M6 à faire mieux que ressusciter Loft Story : réunir les anciens, ceux qui sont restés dans l’inconscient collectif, des ex-stars de la télé-réalité. Jean-Edouard et Loana (et leur piscine ?), Laure et Fabrice, Christophe et Julie (et leur bébé ?), Aziz et Kenza, bourriquet (sans Steevy occupé chez Ruquier ?) attireraient probablement des téléspectateurs avides de découvrir jusqu’à quelles profondeurs des « humains de laboratoires » peuvent descendre.

Et un succès lancerait probablement une série de concepts sur le même modèle : un « super star académie » mettant en compétition les finalistes de l’ensemble des saisons précédentes, un « Nice Colocataires Story » mettant en présence les participants les plus marquants de plusieurs émissions, un « Laurent et les millionnaires » qui verrait Marjolaine et Greg monter un ménage à 3 avec l’Incroyable Fiancé de l’été, une super Nanny relookée par les Queers tout juste revenus du pensionnat de Sarla ou d’ailleurs … Un jack pot déclinable pendant quelques saisons, jusqu’à épuisement des stocks, ou lassitude.

Ecosystème RP marque et entreprise

Je travaille en ce moment sur le développement d’un support schématique, synthétisant l’interaction mais surtout les différences entre une communication de marque et une communication d’entreprise (en particulier en RP puisque c’est mon domaine), pour essayer de contourner la confusion ambiante… Je n’ai assez bizarrement rien trouvé de probant sur le sujet sur le net ou en librairie. C’est en travaux donc tout avis sera le bienvenu ! Ecosystem_2

Marian et l’übersexualité

Ubersexuel_1 Si vous êtes un homme et que vous ne connaissez pas Marian Salzman, vous risquez de vous coltiner une sérieuse crise d’identité, tôt ou tard. Parce que Marian, elle est super forte : elle connait le futur des hommes, rien de moins. C’est à elle qu’on doit le terme "Metrosexual", le Guardian l’a dit, timesonline aussi. Bon, pour remettre les choses à leur place, elle avoue elle-même ne pas l’avoir inventé mais repris de son créateur (Mark Simpson) lors d’une interview avec un journaliste du Daily Telegraph qui a tellement aimé qu’il en a fait son titre. Peu importe, sur un coup de chance (un malentendu ?) mais avec un incontestable talent de business woman, Marian, elle a réussi à faire de David Beckham tout sauf un joueur de football viril.

Le coup de génie est qu’elle a détecté le potentiel marketing forcément porteur pour les marques : les hommes prennent soin d’eux et ils ont même pas honte.

BeckhamDepuis, David est affublé de boucles d’oreille en diamant pour se raser, change de coupe de cheveux tous les deux jours, il n’hésite pas à montrer ses fesses, à porter des bijoux au petit doigt, à laisser penser qu’à la maison c’est plutôt Victoria qui commande, à planter des tatouages dans des endroits improbables de son anatomie… Franchement, merci Marian, c’est super… OK, j’ai l’air de m’acharner comme ça mais il n’y a pas que David, Jude Law aussi il est metrosexuel, la mode masculine est bouleversée, et puis il y a même une série inspirée du phénomène, incontournable on vous dit…

Mais Marian, elle a bien compris que si elle ne réagissait pas très vite, le concept allait lui échapper : toutes les marques sont à la recherche de la suite de l’évolution de l’homme moderne qui ne peut pas s’arrêter au metrosexuel. Sur ça au moins, je peux témoigner : plusieurs marques nous ont déjà consulté sur le sujet. Alors elle revient, Marian, elle a bien cherché, étudié, investigué et elle a trouvé : l’homme ne sera pas unique, il ne sera pas que metrosexuel, il sera übersexuel, aussi, si il veut… Et plutôt que de le dire par hasard dans une interview, elle le dit dans un livre qu’elle lance en faisant plein d’interviews. Tiens, elle a même rencontré Laurent Mauriac, nouveau correspondant aux US de Libé, pour son article paru ce matin. Mais comme on ne la raconte pas à Laurent, il a bien perçu que le concept était un peu moins fort ce coup-ci :"Mais qui peut s’intéresser aux übersexuels ? Toutes les marques, répond Marian sans vraiment convaincre"… Ceci dit, encore une fois, sa promo est maligne : en fait, raconte-t-elle, elle voulait lancer le concept "M-ness" mais les journalistes se sont encore une fois tellement appropriés le sujet qu’ils ont choisi l’übersexualité qu’ils imposent comme le nouveau phénomène, c’est pas Marian qui le dit, ce sont les journalistes.

Mais au fait, au-delà de cet élégant préfixe allemand über (au-dessus), Ubersexuel, c’est quoi ? Comme les définitions se font rare ou étonnantes sur le net, on va faire court : l’übersexuel est masculin mais pas macho, moins égocentrique et plus tourné vers les autres, il a du caractère, c’est un dur, pas une lopette. Les incarnations citées : George Clooney, Schwarzy, Ewan Mc Gregor, le Brad Pitt de Fight Club (pas celui trop ambigüe d’Entretien avec un vampire) et, en plus vintage, Cary Grant…

On a donc maintenant le droit de bruler sa carte Sephora, d’oublier sa trousse de maquillage Gaultier pour ressortir ses bonnes vieilles chemises bucheron, jusqu’à ce que Marian nous ouvre encore une nouvelle voie dans quelques mois, c’est chouette, non ? Il y a juste des moments où trop de marketing frise le ridicule et, même si je m’intéresse aux tendances, je n’acheterai pas son livre. D’autant que, comme relevé par Laurent Mauriac encore plus fermement sur son blog commun avec Pascal Riché, le potentiel pour les marques est sans doute plus limité. En parlant de Libé, il y est dit que Marian travaille dans une grande société de publicité new-yorkaise (JWR?), bizarre qu’il ne soit pas plus simplement précisé qu’elle est en fait employée par le bureau du français Euro RSCG worldwide basé à new-York.

Quelles sont les marques pionnières sur les blogs ?

Le journal du net annonce ce matin dans un papier consacré aux blogs de marque qu’une dizaine de marques auraient lancé leur blog en France depuis le début de l’année. C’est bien mais partiel puisque, même s’il mentionne des expériences intéressantes, ce sont celles dont tous le monde parle (Nike, Vichy, Celio) ou ce ne sont pas les vrais pionniers. Le journaliste, malin, est visiblement allé cherché l’info du côté d’agences spécialisées (Yades et Heaven). Il oublie du coup quelques expériences antérieures, notamment via les skyblogs officiels d’Adidas, iPod, Diesel, SNCF, l’Artisanat (traité comme une marque) ou les blogs non-officiels type eBay, dont le positionnement est certes flou mais qui s’inscrivent quand même parmi les premières insertions de marques en France. Existe-t-il quelque part une liste "exhaustive" de blogs de marque francophones ?

Sinon, Playstation a lancé sa plateforme de blogs pour fédérer sa communauté de joueurs. Le format (?) a l’avantage d’éclaircir un point : je ne suis définitivement pas dans la cible !

Quand je serai grand, je ferai l’EFAB

Je me souviens quand j’étais jeune (enfin, encore plus que maintenant je veux dire), un jour, il a fallu choisir un métier. Jusqu’alors, j’avais choisi des études. C’est très précisémment alors que je décérébrais une grenouille, en plein partiel de deuxième année de Deug option biochimie, que la lumière m’est apparue : "mon petit bonhomme, il faut regarder la vérité en face, tu ne veux pas, ne peux pas, n’envisages même pas passer toute ta vie devant une paillasse jonchée d’éprouvettes et d’animaux en tout genre sacrifiés avec un pieu planté entre les deux yeux". L’heure était grave, j’ai opté pour les grands moyens : le soir même, je sortis la plus belle feuille blanche de tout l’ouest et classai en deux colonnes mes envies dans un format révolutionnaire : j’aime/j’aime pas.

Dans la catégorie "j’aime", sont apparus en tête de liste : écrire, rencontrer des gens, lire la presse, découvrir des nouveaux sujets, rencontrer des gens qui s’engagent donc que j’admire, lire des livres, les médias en général. En creusant un peu, je me suis rendu compte que lire les journaux le matin correspondait à un cérémonial bien particulier que je partageais avec peu de personnes de mon entourage de l’époque. J’arrivais à la fac dès l’ouverture de la bibliothèque pour truster les quotidiens disponibles : le Figaro, Libération, Le Monde, La Tribune, l’Humanité, France Soir, l’International Herald Tribune, La Croix et, 1 fois par semaine, les news mag Le Point, Le Nouvel Obs, L’express et l’événement du jeudi. J’attachais une importance toute particulière aux éditorialistes et leurs billets d’humeur, m’amusais à mesurer et comparer le traitement des journaux par type d’actualité, comme d’autres le font aujourd’hui bien mieux que moi à l’époque. Je suivais le parcours des journalistes, l’évolution de leur pensée, leur ton, j’y trouvais mes mentors.

Il en sortit une certitude : je voulais cotoyer cet environnement au plus vite, au plus près, sans pour autant devenir moi-même journaliste, je les admirais trop pour vouloir m’y mesurer. Après enquête, j’ai identifié un métier et l’école qui me plongerait immédiatement dans cet univers professionnel. En deux ans d’EFAP Communication (Ecole Française des attachés de presse), de cours -par des professionnels- en stages -au sein d’entreprises-, j’ai à de multiples occasions pu conforter mon choix.

En regardant de plus près l’évolution de l’environnement de ces 15 dernières années, si j’avais 20 ans aujourd’hui, mes goûts me pousseraient probablement vers un métier qui reste à inventer : attaché de blog. Ceux que j’admire, qui s’engagent en toute liberté selon leurs propres opinions, dont j’attends les papiers avec impatience, qui me font rire, me révoltent, m’enthousiasment, en menant parfois un travail d’enquête impressionnant, en générant des débats visibles, impliquants et enrichissants, sont plus souvent des blogueurs que des journalistes. Quelques-unes des personnes qui comptent pour moi professionnellement sont dans ma blogroll ou mon lecteur RSS tandis que mes éditorialistes préférés d’antan tournent aujourd’hui souvent en boucle notamment sur des chaines d’information cablées.

C’est probablement l’Ecole Française des Attachés de Blog que j’intégrerais si elle existait.

MAJ (6/10/2005) : devant l’avalanche d’emails (2 dont 1 de ma famille), je suis prêt à révéler le contenu de la colonne "j’aime pas" de l’époque… 1. Décérébrer des grenouilles 2. Parler à une éprouvette 3. Les partiels à la fac. OK, je ferais pas forcément la même aujourd’hui !

Gahoo!Yoogle

                             Gahooyoogle

Vu chez Steve Rubel, la réponse à tous ceux qui n’arrivent pas à se décider entre Google et Yahoo : Gahoo!Yoogle qui permet de lancer une recherche sur les 2 moteurs en même temps. Un moyen facile comparer le ranking d’un blog chez l’un et chez l’autre. Ceci dit, il existe d’autres moteurs de recherches peut-être moins innovants mais souvent aussi performants.

Le succès des séries aux US

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Le classement des 10 programmes de primetime les plus regardés aux Etats-Unis la semaine dernière, publié par Nielsenmedia, révèle une certaine stabilité. Bonnes nouvelles : les séries de qualité trustent les sept premières places et presque toutes sont d’ores et déjà visibles en France. (attention, les liens ci-dessous contiennent des spoilers, c’est à dire des révélations sur ce qui n’a pas encore été diffusé en France, ne cliquez sur les vidéos que si vous aimez lire la dernière page d’un livre avant de le débuter…).

CSI : Crime Scene investigation (Les Experts sur TF1) gardent la pôle position avec plus de 29 millions de téléspectateurs mais est talonné de près par Desperate Housewives (Canal Plus). Lost (TF1) confirme son succès en deuxième saison en révélant enfin ce qui se cache sous la trappe. La 4ème place revient à Criminal Minds, une série vraiment bien faite (dans la veine des Experts en plus flippant) qui s’intéresse à l’unité d’analyse des comportements du FBI (résumé de l’épisode en image ici). CSI : Miami, la version Miami des Experts (TF1) prouve que le spin off d’une série phare peut fonctionner et Grey’s Anatomy entame également sa deuxième saison avec succès (l’univers de l’hopital sous un angle assez différent d’Urgences, toujours pas en vue en France ?). Enfin, c’est New York Unité Spéciale (TF1) qui prend la 7ème place. A noter quand même que Les Experts New York, Joey (suite de Friends), Alias, Urgence et quelques autres qu’on aime bien n’apparaissent pas dans le classement.