Dans la catégorie des blogueurs que je lis sans oser les commenter, il y a Loïc qui, avec son blog Abstrait ≠ Concret, nous embarque dans son univers en maniant la rupture de ton, le sérieux et le décalé, sans jamais frôler le ridicule. Avec une dextérité dont je suis devenu très fan. Mon admiration est teintée de jalousie : sans certitude de disposer du talent minimum requis pour commenter, je m’abstiens d’y mettre un grain de sel trop policé, je lis et je me tais.
Je n’ai découvert Abstrait ≠ Concret qu’il y a quelques semaines, ce qui m’a offert ce moment de plaisir si particulier qui consiste à partir à la découverte de quelqu’un qu’on ne connait pas, remonter dans les morceaux d’histoire qu’il choisit de livrer depuis quelques mois. Dans une mécanique proche d’une week-end passé à dévorer une saison entière d’une nouvelle série télé, devenant instantanément accro et à l’affût des prochaines saisons, on se surprend à surveiller la prochaine note, regrettant des délais parfois trop longs.
C’est le soin qu’a apporté Loïc à la description de son blog qui m’a d’abord donné envie de lire, la promesse de vision d’un monde dans le Monde, nourri de sujets originaux, sans course au scoop : « Bien entendu, cela demande beaucoup de travail à son auteur afin de pouvoir éclater le lecteur. Parfois pourtant, malgré tous les efforts consentis, il échoue dans sa quête d’originalité…« . Mais surtout, la volonté de diversité qui me plait le plus dans les blogs : « Pour cette raison, vous ne trouverez pas que des news divertissantes et plaisantes à lire dans cet espace, mais également des textes d’ordre plus personnels, bien entendu agrémentés d’états d’âme variés, ainsi que des chroniques culturelles sur des sujets, bien souvent volontairement sans actualité. »
Dès le départ en février dernier, Loïc a tenu la promesse : Nicolas et Carla ont précédé les Musclés et Dorothée, la tektonik, des films délirants, une pub pour la marque très sexe Ann Summers, l’ignorance des jeunes face à la Shoah et Nicolas avec ou sans Carla encore. Finalement, le sujet Sarkozy ne reviendra pas si souvent, celui de la Chine oui. Peu importe, c’est son regard porté qui me plait, même lorsqu’un triptyque improvisé sur le combat animalier émerge d’on ne sait où en juillet 08, c’est dire.
Le Blog Day ne semblant pas remontrer le bout de son nez en 2008, j’avais envie de ne pas perdre de vue le plaisir que recouvre la lecture de nouveaux blogs. Tout simplement, sans rien en attendre.