C’est qui Monsieur Dream ?

L’histoire commence cet été. Une agitation inhabituelle bouscule la blogosphère parisienne. « Monsieur Dream serait monté à la capitale ». Wow, ça a l’air d’être énorme mais je me rends pas compte. J’ose sur Twitter poser la fatidique question : « euh, c’est qui Monsieur Dream ?? ». Je me prends en retour l’équivalent du stade français option rouleau compresseur : « quoiaaaaaaaa ? tu connais pas Monsieur Dream ???????? ».  D’emblée, ça m’énerve. Forcément, jaloux de nature que je suis, je supporte assez mal qu’une popularité se construise sans moi. Pire, l’unanimité concernant l’indéniable talent du jeune homme renforce mon agacement. Il aurait gagné un concours de Loïc Le Meur : ça va pas aider à me le rendre sympathique cette histoire là… Heureusement, mon oeil critique aiguisé va immanquablement repérer les faiblesses d’un talent que je qualifierai de « naissant », histoire de mettre perfidement tout ça sur le compte de la jeunesse. A l’attaque !

Monsieur Dream a 18 ans et ce qu’on remarque en premier, ce sont ses Podcasts, avec du coup sa chaîne dédiée sur Dailymotion. Enfin, dans son monde de djeun’s à lui, on dit qu’il est poudcasteur, coule, en ticheurte en plus. OK, il se débrouille plutôt bien, le format est assez inventif, avec le bon rythme, un angle à chaque fois, c’est même souvent drôle. Il ose s’attaquer à l’inattaquable iPod, c’est gonflé, je pense qu’il ne s’est pas rendu compte sur le moment mais quand même. Pour l’effet boomerang, c’était sûr mais on dirait qu’il a les épaules. Faut dire qu’il triche parfois pour m’influencer en s’attaquant à mes sujets de prédilection : jouer la carte Prison Break, c’était gagné d’avance, un peu facile… 

J’avoue, la deuxième couche avec le plan tatoué dans le dos, ça m’a fait marrer. Ca commence même à provoquer des parodies tellement ça ne fait pas rire que moi ? D’accord, mais ça ne suffira pas à me convaincre mon jeune ami. Quoi d’autre ?

Il parait qu’en fait, son truc, c’est surtout le dessin BD style. Enfin, des « gribouillis de marge » qu’il les appelle. Déclinés en stickers quand même. Mais moi, la BD, c’est moyen mon truc alors ça compte pas. Je suis plus branché mots, et là ça dit quoi ? En fait, à y regarder de près, je dirais qu’il manie plutôt bien les mots aussi, avec presque pas de fautes dedans. D’accord, je m’incline Cyprien alias Monsieur Dream est multi-talent. Cerise sur le gâteau, il n’hésite pas à se moquer de son maître de blog LLM, je finirais presque par trouver ce type attachant.

Par chance ça devait s’arranger assez vite en le rencontrant : il est forcément imbus de lui-même, totalement satellisé, gravement égocentré, en dehors de toute réalité. J’avoue que l’espace d’une soirée de pic nique d’été, je l’ai cru. J’ai résisté un peu avant de me rendre à l’évidence insupportable : Cyprien est plutôt tourné vers les autres qu’il n’hésite d’ailleurs jamais à réunir en initiant notamment des rencontres de blogueur dans le sud. Il ressemble à s’y méprendre au monsieur des vidéos.

Forcément, les médias, toujours sur le coup, commencent à s’intéresser au phénomène avec encore plus de retard que moi. Bonne nouvelle, le monsieur réussit à s’en moquer. En même temps c’est juste FHM… Mais son courage iPodesque commence à lui ouvrir les portes de la télé de Paris Première à I>Télé.

Qu’il succombe parfois au pêché d’auto-contemplation me parait assez inattaquable, on attend toujours le premier blogueur qui ne passe pas par cette case là. Qu’il risque d’imploser temporairement, grisé par les flatteries de sa cour de plus en plus fournie, c’est indéniable. Ce jour-là, avec mon pote Ron, on l’appelera pour lui parler de l’effet Nathalie R., ça devrait le repropulser au sol.

Parce qu’il faut regarder la vérité en face, je crois bien que je suis fan de Monsieur Dream.