Planète des singes : mes origines

Aujourd’hui, j’ai vu la Planète de singes les origines dont je savais que la bande-annonce montrait beaucoup trop. Pas de regret : aucun français de ma génération ne peut rater ça. Parce que le film de 1968 nous a traumatisé pour longtemps. Alors voilà, pour tous ceux qui n’avaient pas la chance d’être là…

En 1975, la première diffusion du film à la télévision était un événement national que s’était offert une émission mythique : les dossiers de l’écran. Diffusée un mardi soir sur deux, le fameux soir où on pouvait veiller, nous les enfants, pour cause de grasse matinée le lendemain. J’avais 6 ans, mes parents m’avaient prévenu : ça risque de faire un petit peu peur. Et j’étais prié de ne pas poser 3 questions minutes rapport aux passages que je comprendrais pas sous peine d’aller me coucher.

Gonflé à bloc, je me souviens que la speakerine explique qu’un nouveau présentateur, Alain Jérôme, remplace désormais le présentateur historique, Joseph Pasteur. Jusque là, ça va : même pas peur. Elle croit bon de préciser que « certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des jeunes téléspectateurs ». J’ai envie de pleurer (déjà) mais je vais leur montrer que je suis un homme, je ne bronche pas.

Et c’est pile à ce moment là qu’arrive cette musique (avec « La Planète des singes » affiché en gros hein) :

Série TV – Les Dossiers de l’Ecran par gotti57

Je suis officiellement terrorisé à la dixième seconde. Autant dire que je n’entends pas le nouveau présentateur nous expliquer quel débat hautement sociologique suivra la diffusion du film de ce soir, je ne veux plus rien entendre, jamais.

J’ai gardé la main sur les yeux pendant la première demi-heure du film, placé stratégiquement de façon à ce que mes parents ne le voient pas, avant d’oser regarder. Jusqu’à ce que j’entende la voix familière de Marion Cunningham de Happy Days (ou de Titi de Titi et Grosminet au choix) qui doublait alors Madame le singe Dr Zira et m’a sauvé de l’arrêt cardiaque précoce. Ca devait être à peu près cette scène là.

Je pense que c’est l’un de mes premiers souvenirs d’enfant aussi long et précis. Je me rappelle parfaitement de la dernière scène du film qui est, dans ma mémoire, le meilleur twist de toute l’histoire du twist cinématographique. Evidemment, revoir le film aujourd’hui provoquerait probablement beaucoup de déception. J’ai donc préféré lire ce week-end le roman originel du français Pierre Boulle qui m’a paru assez assez différent de son adaptation.

Malheureusement, on ne saura probablement jamais pourquoi une émission qui proposait tous genres de films y compris comiques avait opté pour une musique que je continue à trouver terrifiante 34 ans plus tard.

Nostalgie Super 8

J’ai eu quelques fois l’occasion de communiquer sur des produits qui représentaient plus que des objets de communication. Avec ses avantages statutaires et ses inconvénients émotionnels.

Aveuglé par l’envie de découvrir la création de JJ Abrams, ce n’est étrangement qu’en voyant le titre du film sur grand écran que j’ai réalisé que Super 8 allait me projeter près de 2 décennies en arrière et pas que pour ses nombreuses références appuyées aux films de l’époque de son producteur Spielberg.

De juin 1994 à novembre 1998, j’ai travaillé chez Kodak.

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