La vidéo de Noël 2012

Suite à l’explosion technologique de la vidéo 2011, voici donc la cuvée 2012, en mode hangout. Avec les amis Mathilde, Sonia, Florian, Sebastien, un petit peu de Thibaud et moi qui crie très fort tout le temps. Ca nous fait une petit vingtaine de minutes pour parler de nos projets et rêves en 2013. Nous, on s’est bien amusés et ça c’est cool parce que c’est le but. A l’année prochaine !

Petit guide à l’usage des candidats de Koh Lanta

Peu de concepts télé résistent à l’usure du temps, même après rafraichissement. Le retour la semaine dernière de la Star Ac sur NRJ 12 en a fait une nouvelle démonstration. Koh Lanta est le seul programme télé pour lequel je garde un indéfectible attachement malgré les années qui passent. Et avant lui, Survivor, le format américain qui l’a inspiré et termine actuellement sa 25ème saison. Si le principe de confronter des individus à la survie face à des épreuves, à l’absence de nourriture et à la vie en communautés est le même, la différence de formats des 2 émissions dit beaucoup sur la différence culturelle qui nous sépare des américains.

Hier soir, l’un des meilleurs épisodes de Koh Lanta toutes saisons confondues a été diffusé. Le suivre en direct sur les réseaux sociaux en disait long sur la popularité des candidats, souvent indépendante de leurs performances sportives ou de leur force de caractère, ce qui se vérifie dans les classements réalisés par les internautes.

Il m’a donné plein d’idées sur ce que j’essaierais de projeter si j’étais candidat, même si je ne doute pas qu’en 40 jours dans ces conditions, le naturel quel qu’il soit revient forcément au galop.

Privilégier l’humain avant la stratégie

Sur ce premier point, je me dois de développer un peu. En effet, en premier lieu, si je participais à Koh Lanta je me souviendrais que je ne participe pas à Survivor qui célèbre la capacité à mener les meilleures stratégies, sans grande considération des rapports humains, avec un appât du gain non dissimulé. Aux Etats-Unis, les « bad guys » qui bâtissent des plans machiavéliques sont au moins aussi acclamés par le public que les « good people ». A tel point que Jeff Probst (producteur et présentateur) a décidé il y a 2 ans de créer une édition « Heroes vs. Villains » qui dit beaucoup sur le charisme de ces stratèges manipulateurs (big up Russell, mon préféré).

En France, si les « bisounours » sont raillés par leurs petits camarades de jeu, ils n’en demeurent pas moins les chouchous du public. A y regarder de plus près, on compte pas mal de gagnants dans la liste des gentils qui ont marqué les esprits (Christina, Clémence, Jade, Grégoire, Amel…). A noter que pour certains, la mise en retrait pendant tout le programme et des performances moyennes mais constantes les ont conduits à une victoire peu flamboyante mais de 100.000 Euros quand même.

Alors que quelques « méchants », qui ne le sont pourtant jamais vraiment restés jusqu’au bout, n’ont jamais réussi à remporter le conseil final même s’ils y parvenaient. Pire, à l’instar du mythique stratège belge Maxime, quelques-uns ont à peine atteint la réunification.

Signe de cet atout de bonté désintéressée pour avoir une chance de gagner Koh Lanta : quelques stratèges autoritaires ont eu droit à une rédemption dans laquelle ils ont joué la carte de l’humilité et de la gentillesse qui les a rapproché de la victoire et du coeur du public. Le militaire Bertrand a même fini par gagner la revanche des héros après avoir perdu une édition précédente malgré ses qualités sportives impressionnantes.

Ceci dit, l’histoire ne dit jamais complètement à quel point le montage favorise le côté stratège d’un candidat ou bisounours d’un autre.

Arrêter de fumer quelques mois plus tôt

Ne pas manger n’est pas un problème pour moi, dommage de gâcher cet avantage par un manque de nicotine forcément crispant pendant 40 jours

 M’entraîner… un peu

Il y aura toujours plus fort que moi donc autant m’assurer le niveau moyen qui me permet de n’être craint par personne sans être un boulet sur les épreuves en équipes. (En revanche, j’apprendrais à nager si je ne savais pas, chaque année, un candidat réussit l’exploit d’oublier ce détail).

Me sacrifier pour mes camarades pendant l’émission

Anthony, en se faisant éliminer pour ne pas avoir sacrifié l’un de ses co-équipiers au péril de sa vie dans le jeu est passé en quelques minutes de boulet caractériel à héros des temps modernes auprès des autres candidats et des téléspectateurs. Il est parti sans même avoir la chance de rejoindre le conseil final mais fier comme un coq et avec un nouveau papa adoptif. J’adore. En même temps, j’essaierais de trouver un sacrifice moins excluant. Donner mon collier d’immunité (que j’aurai forcément trouvé) à un petit camarade ?

Se préparer pour la diffusion de l’émission

Quelle que soit l’issue, j’utiliserais les quelques mois qui séparent l’enregistrement de la diffusion pour préparer le terrain sur les réseaux sociaux, m’y faire des amis si je n’en avais pas. Parce que le risque de se faire désosser sur Twitter et Facebook pendant les commentaires en live ressemble à une charge très violente pour les candidats qui y assistent impuissants. Hier soir, Javier en a fait les frais. Jugé trop manipulateur au destin d’arroseur arrosé, il a quitté l’aventure tout de suite après sa camarade Marie, sous les applaudissements d’un public heureux de le détester. Et pourtant, il a l’air drôle et sympa sur Twitter, Javier. Mais sans doute arrivé trop tard sur les réseaux sociaux pour pouvoir compter sur une communauté d’alliés pour le défendre et pas encore assez habile pour retourner tous les attaquants d’un petit twitt drôle et bien senti. Il a juste commis l’erreur de penser que Koh Lanta, en France, était un jeu de stratégie. Il m’a fait de la peine Javier sur Twitter en vrai. Du coup, juste après, j’ai décidé d’aider Brice, qui pourrait être le prochain sur la liste, à faire monter le nombre de ses followers sur Twitter : @BriceKL2012 et Facebook : Brice Martinet. Suivez le, il a l’air plus sympa que ce qu’en montre la télé. Si je croise Catherine, je ferai pareil, elle m’a fait rire hier soir.

Et enfin, je me préparerais à amener mon sens de l’auto dérision à son maximum. Notamment pour encaisser les hilarants débriefs de Daniel Andreyev sur Le Plus du Nouvel Obs qui semble avoir complètement craqué sur Namadia hier soir. La lecture de ses papiers constitue jusqu’à nouvel ordre mon meilleur moment post Koh Lanta 2012, chaque samedi. Pas sûr que ça me fera autant rire quand je serai candidat (en 2013 donc, forcément).

La préface que je n’écrirai pas

Pour la première fois, j’ai du me résigner : je ne pourrais pas tenir mon engagement. En tout cas pas en diletante donc pas dans les temps. Pourtant, le sujet me semblait important mais pas tellement plus complexe que les préfaces de livres ou de mémoires sur les thèmes de communication classiques pour lesquels on me sollicite habituellement. Je me suis trompé.

Le postulat de départ était simple : si le rapport à l’image est l’une des composantes de mon métier, conditionne-t-il les capacités d’un communicant ? Et notamment, la beauté fabrique-t-elle de bons communicants et inversement ?

L’étudiante ayant choisi de scanner la problématique largement, socialement autant que professionnellement, je m’étais engagé à une préface illustrée de témoignages d’hommes et de femmes sur leur façon de gérer voire jouer de leur physique dans leurs relations au quotidien.

Après avoir eu instinctivement la bonne idée d’éviter d’interroger des proches sur le sujet, j’ai sollicité au hasard de rencontres des gens qui avaient pour seul point commun un goût évident pour la communication interpersonnelle. Le premier niveau de réponse se révélant aussi creux qu’inexploitable, balayé d’un revers de trait d’humour, j’ai compris qu’il faudrait prendre le temps de creuser un sujet qui ne se survole pas. J’ai donc fixé des entretiens avec un garçon qui jouait de toute évidence de son physique disgracieux avec abus d’excentricité, une très joie fille qui semblait l’ignorer, un ex-mannequin d’Abercrombie en quête de reconversion et une demoiselle grande gueule qui me paraissait défendre son droit à l’indifférence physique.

En 4 entretiens, j’ai réalisé que mes questions entraient au plus profond de l’intimité de l’humain. Des douleurs d’enfance aux combats quotidiens de l’adulte, tout y passait. Avec des révoltes, du sentiment d’injustice, des larmes même. Je me retrouvais assez vite dans la position du psy de comptoir que je déteste. Contre toute attente, la beauté semblait un poids au moins aussi lourd à porter que la disgrace. « Un enfant laid le restera toute sa vie, je ne comprends pas les regards qui se posent sur moi avant de mettre en doute mon honnêteté quand je m’en étonne. J’ai cultivé mon fort caractère pour qu’il compte plus que ce qu’on voit, ce n’est pas une coquetterie« . « Mon excentricité était mon dernier rempart avant le désespoir, elle n’est pas que physique, elle a fait de moi un leader naturel dans un groupe, une posture souvent prise pour une facilité à communiquer. » … Signe à mes yeux de la pire attitude possible pour un intervieweur, je ne pouvais m’empêcher de m’identifier à mes interlocuteurs et de projeter sur moi certaines des situations qu’ils décrivaient et n’avaient pourtant jamais occupé mes pensées.

L’un des bénéfices de l’engagement auprès d’étudiants ou jeunes auteurs est de traiter des problématiques qu’on n’aurait jamais abordé spontanément. Je continue aujourd’hui à en profiter. Dans ce cas, j’ai senti que le sujet m’échappait, m’emmenait trop loin, au-delà de thèmes techniques dans lesquels l’émotionnel ne compte presque pas. J’y reviendrai un jour, peut-être. Désolé pour cette fois.