Incroyable

Qu’est-ce qui pourrait bien faire l’événement à la télé cet été ? Ca doit être énorme, l’audience bat des records depuis le début du mois de juillet. Les 12 millions de téléspectateurs pour Dolmen ? Finalement pas tellement mieux qu’un bon vieux Julie Lescaut et puis c’est déjà fini, oublié… Les séries en prime time qui cartonnent (Lost sur TF1, FBI sur France 2…) ? : ça on l’avait tous vu venir… Marc-Olivier Fogiel sur Pink ? Ben non il y va même pas. Non, l’événement incontestable, c’est les plus de 5 millions de téléspectateurs (soit la moitié de l’ensemble des téléspectateurs à cette heure là) scotchés en deuxième partie de soirée le vendredi soir devant "mon incroyable fiancé". Forcément, les couv’ commencent à fleurir dans les kiosks (d’Entrevue à Télé Star), l’acteur rondouillard héros de l’émission est élevé au rang de meilleur acteur de sa génération, les rumeurs les plus folles commencent à courir et l’île de la tentation prend enfin le statut définitif d’émission racoleuse et insipide qu’elle n’aurait jamais du quitter. Même TF1 semble surprise de ce succès. Franchement, que 5 millions de français n’aient rien d’autre à faire le vendredi soir pendant les vacances, ça fout les jetons.

La Sacem « regarde comment fonctionnent les blogs »

Dans le No man’s land juridique que constituent les blogs, 01 net révèle que, dans la torpeur de l’été, La Sacem étudie la musique sur les blogs. Passer du stade de la compréhension des blogs à celui de la définition d’un cadre juridique connu (donc forcément appliqué) par les blogueurs, le tout avant la fin de l’année : on peut commencer à parler de challenge. Comme on est pour la protection des droits d’auteur, on leur souhaite bonne chance quand même. Ceci dit, quand on sait avec quelle difficulté le CFC gère "les droits des auteurs et les obligations des utilisateurs de leurs oeuvres", quelque chose me dit que c’est pas gagné du côté de la musique.

Totalement indispensable

Dans la série complètement inutile donc forcément indispensable, mon nouveau maître à penser techno Smooth  a pris le temps avant son break mérité de nous faire découvrir un site pour réaliser sa page Google customisée. Ca donne ça :

Logo

Le jour où j’ai découvert Google Earth

La diversité des publics est toujours compliquée à gérer. On apprend très vite en communication à adapter le discours à sa cible. Dans la blogosphère, on sait au mieux à qui on veut s’adresser mais on ne sait jamais qui va nous lire. Facile de trouver des dénominateurs communs aux lecteurs de Libé ou aux téléspectateurs de l’Ile de la Tentation, plus compliqué à déterminer pour un blog où se cotoient des bloggers de la première heure, à l’affut de toute nouvelle tentative, et des internautes débarqués sur un blog au hasard d’un mot clé improbable tapé sur un moteur de recherche. J’en vois déjà réagir en fustigeant l’approximation d’une telle analyse : "Parce que chez Canal Plus, en 84, ils savaient à qui ils s’adressaient peut-être ? Quand on passe d’une chaîne haut de gamme pour CSP+ à une chaîne populaire pour classe moyenne en autant de temps qu’il faut pour programmer un bon vieux porno tous les premiers samedis du mois, il est où le dénominateur commun ?". Bien sûr, parfois, avec le temps, les cibles s’affinent voir se définissent d’elles-même, ce ne sont pas les services marketing des médias qui contrediront ça. Mais avec les blogs, ça se complique un peu avec les niveaux d’exigence sans appel des publics : tiens, par exemple, s’émerveiller devant la magie de Google Earth plus d’un mois après "la disponibilité gratuite de l’ex Keyhole" relève de la ringardise absolue pour les pros du blogs et de l’info maligne pour les néophytes. Les uns pourraient nous rayer de leur carte (comprendre "liste des blogs à lire"), les autres nous vouer une reconnaissance à vie ("liste des favoris"). Alors sans savoir qui lira ces lignes, j’ose affirmer tel un chevalier des temps modernes que j’ai découvert (en pratique) Google Earth il y a quelques jours seulement et que c’est assez bluffant : tout ceux qui rêvent de zoomer depuis la vue de la planète Terre jusqu’à celle du toit de leur maison doivent tenter l’expérience. Faites le, vous m’en direz des nouvelles. Plein d’autres applications possibles -évidemment- mais je vous laisse découvrir. Pour la peine, en exclusivité mondiale, la photo de ma maison pour ceux qui auront eu le courage de lire ça jusqu’au bout.

Maison_3 

Ah oui, pourquoi Canal + en exemple ? Pourquoi pas plus moderne avec les chaînes du câble, du satellite, de la TNT, ou même les sites Internet ? Je pourrais argumenter que c’était pour rappeler un fait dont peu se souvienne ou pour analyser avec le recul nécessaire (21 ans, c’est bien comme recul, non ?) mais en fait, plus prosaïquement, j’avais vraiment besoin de réussir à placer "porno" dans un post, rapport aux moteurs de recherche. J’aurais tout aussi bien pu parler de film X, du journal du hard, de Clara Morgane, Rocco Siffredi, voire du premier film gay classé X diffusé sur une chaîne hertzienne dans les années 90 mais ça faisait beaucoup. Quoique, là, finalement, c’est fait, google ne va plus savoir où donner de la tête.

Les RP à la découverte des blogs

Toujours étonnant de constater à quel point les communiquants peuvent parfois (parfois seulement, j’insiste) regarder un train passer avant de s’y intéresser. Quand on pratique une activité dont l’un des fondamentaux est d’anticiper les tendances, c’est pour le moins surprenant. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte à l’occasion de diverses réunions du microcosme des RP, nous avions d’ailleurs eu le même sentiment avec Gilles Klein lors d’une table ronde il y a quelques semaines. Devant les regards interrogatifs à la seule allusion des blogs, il semble assez peu approprié d’initier une sensibilisation sur tout ce qui constitue de nouveaux outils bientôt incontournables pour les pros (RSS, podcasting, wiki…).

Alors que, à l’instar de The Economist, même la presse généraliste s’interroge sur la fin des RP traditionnelles, nous en serions encore a essayer de comprendre le phénomène ? Il va falloir se bouger, d’autant que s’il y a un point d’entrée légitime pour une intégration naturelle de ces nouveaux médias dans l’entreprise, c’est à mon avis par les RP et nulle part ailleurs. Mais j’y reviendrai.