Les RP par le menu

J’ai depuis longtemps abandonné l’idée d’expliquer à mes proches en quoi consistait mon métier. Les rares fois où j’ai pris quelques minutes pour le faire de façon aussi précise que possible, en essayant de trouver les mots justes, la réponse a invariablement été : “ah, ok, tu fais de la pub en fait”. De toute façon, quand on a compris qu’il est question d’influence en s’appuyant sur des leaders d’opinion et notamment les journalistes, tout le boulot reste à faire.

Alors voilà : mon vrai métier, c’est beaucoup de savoir dans les grandes lignes ce dont tout le monde va parler dans 6 mois, avec plus de précision dans 5 mois, avec encore plus de détail dans 4 mois et ainsi de suite. Pourquoi ? Parce que, sauf si on s’appelle Madonna ou Ora-ïto – qui ne suivent pas la tendance mais la crééent, mieux vaut s’inscrire dans l’air du temps pour avoir une chance de se faire entendre. Encore mieux : l’idéal est de proposer des multiples prismes pour s’intéresser à la même thématique, histoire de varier les plaisirs. Et parce que, sauf si vous déclenchez un scandale international, il y a peu de place pour vous, annonceurs, dans les pages rédactionnelles des médias à l’occasion de grands événements “attendus” type élection présidentielle ou non (on se souvient de la place prise par la mort du pape Jean-Paul II).

Entre la proposition d’une action, son acceptation par la marque et sa mise en oeuvre, il s’écoule plusieurs semaines fatidiques au cours desquelles les mensuels qui seront en kiosque dans 4 mois sont déjà en train de boucler leurs pages. Du coup, pour répondre à la question qui fait fureur sur Google, Comment choisir une bonne agence de RP, la réponse pourrait se trouver dans sa capacité à rebondir sur des sujets qui feront l’actualité 6 mois plus tard. Et je ne parle pas de ce qu’on appelle les marronniers (Saint Valentin, cueillette du muguet, Fête des Mères, départ en vacances, rentrée scolaire, Noël…), enfin pas que.

Cette année, les médias eux-mêmes ont décidé de nous aider dans notre travail de RP, à grand renfort de pages ou émissions consacrées aux événements de 2007. Au-delà de l’incontournable Coupe du Monde de Rugby et de la vague écologique qui va se renforcer encore, ces thèmes vont chercher leur source dans les dates anniversaires, les événements de loisirs (ciné, spectacle, mode) et de sport ainsi que les tendances plus profondes détectées par les bureaux de style parfois plus de 5 ans en avance.

Je mets un peu d’ordre dans tout ça et, avec notamment l’amical support de L’Expansion Tendances et l’émission C’est arrivé en 2007 de Canal +, je vous fais profiter de mon outil de travail en exclu cette semaine. Veinards…

Le cirque du soleil de retour à Paris en 2007

C’était en avril 2005, dans un chapiteau dressé à Boulogne-Billancourt, j’étais passé à 2 doigts du strip tease imposé avant le début du spectacle par l’équipe de saltimbanques à quelques spectateurs rigolards. A mes côtés, ma soeur, ma nièce et mes cousines me lançaient à ce stade alternativement des regards médusés, inquiets et dubitatifs, encore sous le choc de s’être laissées entraîner sans enfant dans un cirque, qui plus est sans animaux ni maître de piste.

Je pense qu’il aura fallu à peu près 10 secondes après le début du spectacle pour qu’elles comprennent pourquoi je leur avais un peu forcé la main : le Cirque de Soleil, c’est de la magie à l’état pur. Un moment de grâce absolu qui aura étonnament mis du temps à séduire les français. C’est pourtant un succès international, né chez nos cousins préférés il y a 22 ans. L’efficacité américaine et la sensibilité québécoise au service des arts de la rue, un vrai moment de bonheur.

Après Saltimbanco en 2005, Paris accueille la troupe sous la houlette du metteur en scène Franco Dragone (le même que pour Céline à Las Vegas vous savez) l’un des plus grands succès historiques de la compagnie : Alegria.

Cirque du Soleil Alegria

Les places seront mises en vente à partir du 14 décembre à la FNAC pour 3 mois de spectacle sous chapiteau en face du Stade de France. Je serai sur mes starting blocks, on sait jamais, les places pourraient partir un peu vite…

Bubble Hermès

Depuis quelques jours, grâce à Hermès, la sortie du bureau du côté de l’Avenue George V se fait dans une ambiance poétique proche d’un film de Tim Burton, même tard le soir.


Hermes Bubbles
Vidéo envoyée par PRland

Pendant ce temps là, France 24 a commencé à emettre sur le net (à voir sur netvibes), j’ai fini le bouquin de Ron que vous allez tous acheter demain tellement c’est énorme, j’ai enchaîné ce soir Paris blogue-t-il et mon premier Paris Carnet sous l’impulsion de ma désormais marraine Nawal.  Et j’ai travaillé aussi, un peu.

Poker au féminin

Lorsqu’elle m’a appris qu’elle passait par Paris pour un tournoi de Poker féminin à La Suite à peu de choses près deux étages plus bas que mon bureau, je pouvais difficilement rater ça. Au-delà du plaisir de retrouver ma désormais canadienne copine Melissa, j’ai pu constater de mes yeux la popularité du jeu auprès de la gent féminine et l’intérêt de la presse pour cette tendance qui semble bien ancrée (une vingtaine de journalistes et quelques shootings). Sous la houlette d’Everest Poker, joueuses aguerries et participants novices ont pu jouer pendant plus de 2 heures dans une ambiance décontractée, souriante mais néanmoins professionnelle.Conscient de mon addiction aux jeux en général et à ceux d’argent en particulier, je me suis laissé assez vite entraîner à l’écart pour déguster quelques verres de champagne et retrouver avec plaisirs quelques têtes connues que j’avais alissé il y a 2 mois.

Everest Poker 4Everest Poker 3Everest Poker 2Everest PokerMelissa et Yas

Blogueur sensible

Quand je disais que le blogueur était sensible à la personnalisation, je viens d’en avoir la preuve. J’ai reçu il y a quelques minutes un email de Marlène de Passage Piéton qui a eu la bonne idée de me démontrer, en rebondissant sur mon dernier message, qu’elle avait lu mon blog donc que je n’étais pas qu’un nom dans une mailing list. Ca m’a forcément donné très envie d’aller voir aussitôt de plus près l’opération concernée et je n’ai pas été déçu puisque c’est plutôt bien fait.

Pour faire court, un site nous invite à devenir producteur en plaçant Le Bolloc’h et sa troupe dans l’environnement de son choix (montagne, maison, Bretagne…) pendant qu’il nous motive pour laisser son email. Le prix gagner : une journée dans la peau d’un producteur chez Sony BMG, moi ça me plait bien. Le prix à payer : recevoir la newsletter, écouter en boucle le morceau Mi Café dans les bacs à partir d’aujourd’hui et se laisser entraîner sur l’excellent site probablement évolutif du film Ma Guitare s’appelle reviens. Que du plaisir donc. Bien joué donc, je suis convaincu, je me suis évidemment inscrit.

Yvan Le Bolloc'h Mi Café

Blogueur professionnel ?

Depuis quelques semaines, je parle beaucoup plus des blogs que je n’en lis ou que je n’écris sur le mien. En présentant des états des lieux à mes clients, en animant des conférences ou intervenant dans des tables rondes. Tiens demain encore je serai là (je sais ils ont toujours pas compris que j’avais changé d’agence depuis 2 mois…).

Régulièrement, on me pose la même question : est-il important d’avoir un blog pour en parler ou pour proposer des projets RP Web 2.0 ? J’avoue m’être réellement posé la question récemment, à un moment où le manque de temps m’interdit de déployer autant d’énergie que je le souhaiterais pour assurer une qualité constante de mes notes. La question s’est encore renforcée alors qu’une journaliste qui, après m’avoir contacté via mon blog il y a 2 semaines, m’interrogeait en tant que “patron d’agence qui blogue”. Après plus d’une heure d’échange, elle m’a tranquillement demandé pourquoi j’avais choisi de ne traiter que de sujets légers ou people au détriment de sujets de fond avec analyse à l’appui pour réflechir sur mon métier. Certes, elle a avoué n’avoir lu que les dernières notes mais quand même, ça m’a à peu près fait l’effet d’une droite dans la machoire.

J’y ai donc pour la première fois en 2 ans vraiment réflechit. Il est évident que les conclusions ne valent que pour moi. Mais il m’apparait évident aussi que c’est le fait d’avoir un blog qui me permet d’en parler avec un minimum d’acuité.

Parce que j’en ai compris la mécanique, au-delà de ce qu’on lit dans tous les journaux. J’ai vite mesuré le bascule rapide dans la vie réelle d’une vie communautaire beaucoup moins virtuelle que prévu, bascule dont on parle assez peu finalement. Parce que, même si ce n’était absolument pas le but initial, j’ai le sentiment d’y avoir construit ma propre communauté, au sein de laquelle je peux échanger. Encore plus inattendu, j’y ai trouvé quelques amis qui comptent pour moi.

Je n’avais pas anticipé non plus que je deviendrais l’un de ces blogueurs ciblés par les marques. C’est en tout cas devenu un moyen simple et naturel pour moi de suivre les actions menées par d’autres et de juger, en tant que blogueur, de leurs pertinence.

Je ne pensais pas avoir autant l’opportunité de participer à de nombreux projets spontannés avec quelques-uns de mes lecteurs. Et je n’avais pas vu à quel point le temps consacré au blog se concentrait moins dans la rédaction de notes que dans la récolte d’information et les rencontre aux cours d’événements aussi divers que variés. De quoi occuper week-end et soirées si je me laissais aller.

Je continue mon blog pour plein d’autres raisons : il me permet de fixer mes idées, donnant un vrai sens à sa fonction bloc-note, il me permet d’intervenir facilement et avec plus d’impact sur d’autres espaces communautaires puisque je ne suis plus anonyme, il participe justement à mon identité en ligne qui est à mon avis l’un des grands enjeux des prochains mois, il m’oblige à rester informé des nouveaux services 2.0 disponibles pour faire vivre mon espace personnel…

L’exercice trouvera peut-être à terme ses limites, déontologiquement, mais je n’ai encore pas eu à faire face à des cas de conscience. En attendant, je continue, avec en termes de qualité des hauts et des bas, des semaines avec et d’autres sans. Mais je sais que ce blog est devenu important pour moi, aussi bien professionnellement que personnellement. Et qu’il va m’aider demain à répondre aux très nombreuses questions que l’audience va immanquablement poser.

MAJ : Pas directement lié mais j’attends avec impatience de voir ce que va donner le blog Stratégies à l’occasion de la semaine de la pub. Ca commence bizarrement non ?

L’enjeu des sites de partage de vidéos en ligne

C’est le terrain de jeu du moment : les sites spécialisés dans la publication et le partage de vidéos en ligne. Pas un jour sans qu’une annonce ne vienne démontrer le potentiel du créneau :

Nous sommes entrés dans l’ère de la télévision réalisée par les téléspectateurs, et au niveau rythme du 2.0 avec de nouvelles annonces chaque jour… On comprend l’urgence de la réorganisation des géants de la télé, au risque de créer quelques remous chez TF1.

Blogueur live

Ce soir, j’étais invité entant que blogueur dans le lieu dont j’ai tant entendu parler par mes potes journalistes mais où je n’avais jamais été invité en tant que DG d’agence : L’Appart Microsoft.

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Parmi toutes les découvertes du lieu, dont j’ai appris qu’il était éphémère, il y a la Xbox 360 qui donnera accès au HD DVD pour 190 Euros, je l’attends donc avec impatience.

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L’invitation, pilotée par Aziz himself, était lancée à l’occasion d’une présentation en avant première d’Office Live version 1.5. Il s’agit d’une offre destinée aux TPE et Associations qui peuvent dorénavant créer leur site web très simplement, disposer d’un nom de domaine et de 25 adresses email, le tout gratuitement moyennant quelques insertions publicitaires dans l’interface administrateur et dans les mails. Des offres premiums sont proposées en intégrant de véritables outils CRM avec la souplesse adaptée aux contraintes d’une très petite structure. Clotilde de Mersan, responsable marketing d’Office Live chez Microsoft France, nous a présenté l’offre dans le ton exactement approprié à un public de blogueurs, ce qui était l’une des bonnes surprises de la soirée.

Invité avec plusieurs blogueurs, ça a été l’occasion de croiser les fidèles avec lesquels ça se finit toujours autour d’un verre, et surtout de rencontrer quelques nouveaux. J’ai  découvert au passage que le Jerôme Bouteiller de NetEco avait depuis plus d’un mois un blog passionnant à côté duquel j’étais passé.

Ca a été aussi la soirée des scoops people mais je ne dirai rien histoire de prouver que je sais tenir ma langue.

Buzz négatif chez Disney et sanction pour les employés

Dans le monde web 2.0, le buzz est souvent drôle, puissant, extrêmement positif pour les marques, qu’il soit calculé ou pas. Mais on le sait depuis l’affaire de Kryptonite ou Le Journal de ma peau de Vichy, il peut se révéler désastreux aussi. C’est également un environnement dans lequel chacun peut s’exposer avec des conséquences parfois violentes, une salariée de Nissan en a fait l’expérience récemment.

C’est ce buzz viral dangereux dont des employés de Disneyland Paris et la compagnie qui les emploie sont en train de faire l’expérience en ce moment. Tout a commencé avec une vidéo un peu potache de collaborateurs du parc d’attraction qui s’amusent déguisés en Mickey, Minnie, Tic et Tac, Dingo et un bonhomme de neige. Le gratin de la grande parade s’éclate en prenant des positions scabreuses assez éloignées des valeurs du groupe américain. Sans doute rien de si exceptionnel sauf que la vidéo postée sur dailymotion a fait le tour du monde en quelques jours avec le titre explicite Orgie de Mickey jusqu’aux patrons du groupe qui ont pris la chose avec peu d’humour, ce qu’on peut comprendre.

Dingo et Minnie againDingo, Tic et TacMinckey et bonhomme de neigeMinnie et bonhomme de neigeMinnie et Dingo

La voie officielle annonce que “des dispositions ont été prises pour sanctionner les employés concernés”. On apprend dans les commentaires de la vidéo dailymotion que la charge est assez sévère : la plainte porterait sur “non respect du Copyright, non respect des droits d’auteur, atteinte à l’image de marque avec circonstance agravante, divulgation d’information à caractère professionnel au monde public, atteinte à la pudeur, non respect du code du travail avec circonstance agravante, non respect du code interne de Disneyland avec circonstance agravante” avec une peine encourue de 12.000 Euros et 2 mois de prison avec sursis.

Un dépêche Reuters a révélé l’information aussitôt reprise par les médias (France Info, LCI dont la description des scènes est relativement hilarante). Les vidéos sont au moment où j’écris ce billet toujours visibles mais ne le seront probablement pas pour lontemps après nettoyage par Disney.

Si ça devait servir de leçon pour les employés de Disney, c’est sans doute fait. Il faudra également que les salariés des autres entreprises et les grands groupes y soient sensibilisés. Pour en prendre bien conscience, le mieux est peut-être d’aller signer la pétition en ligne pour soutenir la bande de potaches qui a surtout commis comme erreur de ne pas mesurer la force de frappe du buzz sur le net…

Ruquier réussit le pari du samedi soir grâce à Foresti ?

On n'est pas couché

En dépassant allègrement les 30% de part de marché, Laurent Ruquier se paye le luxe de faire plus fort qu’Ardisson l’année dernière avec son émission On n’est pas couché. Pour ma part, je ne suis pas complètement convaincu par ce mélange très visible Ardisson (Barma rest eà la production) + Fogiel (Ruquier est parfois mordant) + Cauet (mais pourquoi ils ont repris l’idée du fauteuil ??) + Ruquier pur jus (intervenants d’On a tout essayé). Ma seule vraie motivation pour enregistrer l’émission est de ne rater sous aucun pretexte la prestation de Florence Foresti dont je suis fan de la première heure et dont les 5 excellentes performances du samedi soir font actuellement le tour du web. Même Ron, qui découvre pourtant en ce moment même avec 5 ans de retard Alias et Ally Mac Beal, a déjà repéré le phénomène, c’est dire… Hier soir, c’est une Cécilia Sarkozy telle qu’on ne l’avait jamais vue que Foresti avait invité.