Emotions littéraires revival

On sait pas d’où ça vient. La loi des séries peut-être. Le mois de février semble placé sous la thématique livre. Mes soirées aussi.

Aujourd’hui, en m’offrant deux de ses lectures préférées du moment, une amie m’a rappelé l’époque où elle était mon guide infaillible en matière de choix livre de chevet. Ses recommandations m’avaient valu quelques coups de coeur parmi lesquels « Les cerfs-volants de Kaboul » (qui sort justement au cinéma le 13 février). Avec cette belle attention, elle m’a aussi rappelé l’un des cadeaux les plus émouvants qu’on ne m’ait jamais fait. Emotif qui s’ignore que je suis, après un petit détour par le bureau, je suis allé fêter en version open bar la sortie du bouquin de mon nouveau pote Henri.

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Merci Orange

Longtemps que je n’avais pas passé une semaine comme celle qui vient de s’écouler. Avec des soirées pleines de diversité, de lecture, de rencontres et de réflexions. Et des matinées aussi. Sans internet. Ni télévision, ni téléphone fixe certes, mais sans internet surtout. J’ai cet étrange sentiment que tout le groupe France Télécom s’est mobilisé pour moi. Et ça m’a fait bien du profit. Quelques menus énèrvements aussi, certes. Un grand écart d’impressions particulièrement bien condensées dans ma journée de jeudi.

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Isabelle Adjani est Marie Stuart

Marigny

Sa voix et son rire m’avaient marqué. Six ans plus tard, je retiens sa voix encore et ses larmes.

La dernière nuit pour Marie Stuart n’est pas une pièce facile. La presse a écrit qu’il s’agissait d’un "retour au vrai théâtre". Je ne suis pas sûr de comprendre le sens. Ce que je sais, c’est que je suis arrivé avec un avantage indéniable : mon emploi du temps ne m’a pas laissé le temps de lire les critiques qui dévoilaient visiblement beaucoup, des partis-pris de mise en scène à la performance de l’actrice dont le texte résonne parfois à l’évidence avec sa propre vie. Ce qui m’a permis d’apprécier la force de l’oeuvre, au-delà de la présence d’une actrice qui pourrait il est vrai se contenter de me déclamer sa dernière liste de course pour faire mon bonheur.

La pièce du dramaturge allemand Wolfgang Hildesheimer s’apparente à un long monologue de 2h00 ponctuellement interrompu des interventions de son entourage avec lequel elle entre peu en interaction. Elle invite à la découverte de la vie de la reine de France et d’Ecosse Marie Stuart, vue à travers le prisme de sa dernière nuit avant execution. C’est parfois long, le texte n’est selon moi pas toujours à la hauteur. Les partis pris de la mise en scène de Didier Long sont parfois bons, parfois décevants. Restent de vrais beaux moments de théâtre.

Mais surtout, la performance d’Adjani emporte tout sur son passage. Fracassante. Ses premières paroles, alors que le rideau n’est même pas ouvert, provoque un souffle retenu dans la salle, avec l’un de ses jeux de voix dont elle a le secret. La standing ovation en fin de représentation ne semble s’adresser qu’à elle. Il semble évident qu’une partie du public n’est, comme moi, venu que pour elle, et n’est pas déçu. Le rire léger de Marguerite Gautier au début de La Dame aux Camélias a disparu, les larmes ont pris le relais, omniprésentes. La seule lueur de bonheur dans les yeux de l’actrice apparait au moment du triomphe final, salle debout. Le coeur sur la main, visiblement touchée, elle fait naître dans les yeux du public une autre lueur : celle de l’espoir d’un retour sur scène qui n’attendra pas 6 ans.

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