Petite histoire de la vie quotidienne sur Twitter

Depuis le début de l’année, j’ai eu l’occasion 2 fois de travailler pour des personnalités extrêmement actives sur Twitter. Et de mesurer au passage l’impact de l’explosion du site de micro blogging sur mon métier.

D’un côté, les people, politiques et décideurs ont trouvé dans Twitter à partir de 2008 un canal d’expression direct avec leurs fans, électeurs et parties prenantes, simple à manier, peu chronophage, sans équivalent pour créer de la proximité.

De l’autre, des journalistes, souvent web mais pas que, ont été attirés par cette nouvelle source directe d’info surtout à partir de la fin 2008, jusqu’à créer une véritable communauté qui y vit ses propres histoires et rassemblements comme d’autres l’avaient fait avant.

Au centre, des marketeux et communicants dont je fais partie, qui ont défriché en 2007, tenté des expériences plus ou moins heureuses en 2008 et se retrouvent un peu à compter les points en 2009.

Avec Twitter, la donne a changé : les émetteurs s’expriment directement, sans filtre, rédigent eux-même (en tout cas pour ceux qui comptent vraiment), s’autorisent de la spontanéité. Et c’est évidemment sain, je serais assez mal placé pour m’en plaindre. Ils interagissent avec leur « public », entrent dans le débat d’idées (quitte à les morceler en micro-idées). Les journalistes y voient une belle occasion d’y piocher des petites phrases ou de court-circuiter des barrages de communicants probablement perçus comme lourds.

La tentation de penser que ces nouveaux canaux rendront bientôt inutiles les professionnels des RP qui entourent ces personnalités est forcément présente. Un échange sur Twitter vient de nous en donner une belle illustration.

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Goom Radio, le futur de la radio qui fait trembler NRJ

J’étais invité hier soir par Laurent Guyot au VIP Room à l’occasion du lancement d’Obispo RadiO, la nouvelle radio du bouquet numérique européen. L’occasion parfaite de s’intéresser de plus près au phénomène Goom Radio qui vient de lever 9 millions d’Euros après avoir suscité un intérêt tout à fait nerveux d’NRJ, ancien employeur des deux fondateurs Roberto Ciurleo et Emmanuel Jayr.

Ca nécessite une petite concentration pour rentrer dans le format (il m’a fallu deux bonnes heures pour faire le tour de l’offre et des possibilités) mais ça vaut le coup de faire l’effort.

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La bataillle de l’info en radio sur le terrain du rire et du web

Selon la dernière vague de mesure d’audience radio Mediamétrie qui permet dorénavant une précision quart d’heure par quart d’heure, c’est le rire qui booste les matinales des deux radios au progressions les plus marquantes (France Inter et Europe 1) et de la radio leader (RTL). Le Monde avait proposé une analyse chiffrée de la tendance qui se dessinait déjà dès la fin du mois de décembre. Ca énerve Gilles mais en tout cas, on ne peut que constater que ça marche.

Sur le web, les chroniques sont largement relayées sur Dailymotion pour Laurent Gerra et Stephane Guillon, sur le site d’Europe 1 pour Nicolas Canteloup. Ce sont aussi des coups de buzz inégalables pour faire connaître la plage détente et par extension la tranche stratégique du matin des radios. On l’a encore constaté aujourd’hui avec la perte de contrôle en direct ce lundi matin de Canteloup qui fait immédiatement le tour du web.

Live ! : mot d’ordre du nouveau vogue.com

La nouvelle version de vogue.com est disponible en ligne dès ce mercredi 26 novembre, 2 mois après le lancement de menstyle.fr. Les signes de la démarche conquérante du groupe Condé Nast sur le web sont multiples depuis la rentrée et semblent répondre au nouvel eldorado : le LIVE !

J’avais trouvé le lancement de Menstyle un peu trop pauvre en contenu, j’ai compris ce matin que le vrai déploiement de la stratégie de Condé Net, qui regroupe les éditions digitales de Condé Nast, ne faisaient que commencer.

Si, à l’image de ses éditions papiers, la cible est résolument CSP+, l’existence en ligne des grandes marques du groupe bénéficie d’une identité propre qui mise sur l’immédiateté, les communautés et les formats vidéo dont le print ne peut pas profiter.

Pour vogue.com, l’immédiateté s’illustre dans le compte Twitter du magazine qui permet de suivre en temps réel les coulisses des grands événements tels que les défilés et la volonté de proposer des news en exclu, les communautés sont intégrées par le biais du partenariat avec la blogueuse Garance Doré et les vidéos sont mises en avant dans la home puisque désormais incontournables pour générer du trafic.

Je suis content pour Garance qui mérite cette reconnaissance : un vrai style, décliné en mot mais en image aussi, et un succès communautaire (de nombreux commentaires à chaque note) et de trafic (plus de 200.000 visiteurs uniques par mois !) dont la régie de Condé Nast pourra profiter dès janvier pour augmenter sa force de frappe.

Sinon, rien à voir, je dois révéler mon inculture totale : je ne savais pas que Wired appartenait à la sphère digitale de Condé Nast, je suis le seul évidemment ?

Lepost et moi

A l’occasion d’un déjeuner avec Benoit Raphaël, j’ai formulé à haute voix pour la première fois la difficulté de ma contribution au site qu’il dirige, lepost.fr. Cet inconfort tient en quelques mots : je ne m’y sens pas encore chez moi. Malgré ou peut-être à cause du volume de visites et de commentaires qui me semblent élevés en quelques semaines sur un sujet de niche (les séries), je n’ai pas encore trouvé le ton qui me permette d’être fier de ce que j’y fais.

Pourtant, j’y trouve bien ce que j’étais venu y chercher dans une démarche équivalente à celle qui m’a poussé vers la blogosphère il y a quelques années : comprendre les mécanismes communautaires de nouvelles typologie d’espaces sur le web. En la matière, je ne suis pas déçu : ils sont très différents de tout ce que j’avais pu expérimenter jusque là. Ils reposent sur plus d’exigence sur le fond, une responsabilité proche de celle d’un journaliste, qui m’est donnée mais que je réfute, plus de commentaires en dehors d’une communauté à séduire avec une fréquence de publication conséquente.

Je retrouve néanmoins les mêmes liens quasi affectifs avec les quelques commentateurs réguliers qui me font le plaisir de me suivre et de s’intéresser à mon avis sur ce sujet de la plus haute importance (oui je parle toujours des séries).

Evidemment, même si je manque de temps, je continue l’expérience jusqu’à y trouver complètement ma place, en espérant réussir à y travailler au-delà des quelques créneaux nocturnes qui y sont dédiés jusque là.

L’évolution des médias en ligne

J’ai passé une partie de ma journée à naviguer sur tout ce qui fait l’évolution des médias en ligne. Après les médias citoyens type Agoravox et aux côtés des versions online des médias traditionnels qui n’en finissent pas d’intégrer l’avis de leurs lecteurs, l’année 2008 est déjà marquée par l’avénement des médias participatifs créés par des journalistes.

Rue89

Premier lancé, en avril 2007, Rue89 a été créé par des anciens de Libé. Le site se définit comme l’info à 3 voix : journalistes, experts, internautes. Le site a bénéficié d’un énorme coup de pouce dès son lancement en révélant la censure exercée sur le JDD concernant l’abstention de Cécilia Sarkozy.

LePost

Lancé en septembre 2007 dans une relative discrétion, LePost est une émérgence en ligne du Monde. Il se positionne comme le mix de l’info. J’aime bien l’antisèche actu qui modernise assez bien Google News en l’éditorialisant.

MediaPart

Le lancement de ce site piloté par Edwy Plenel est prévu pour le 16 mars. MediaPart sera accessible par abonnement. Sa conception est annoncée comme particulièrement participative. Il se réclame du carton coréen Ohmynews. Pour le coup de pouce, c’est avant même son lancement et c’est maintenant.

Bien sûr, le renouvellement de la presse en ligne est une nécessité impérieuse. Sans procès d’intention, je trouve ces premières émergeances pour l’instant plutôt timides. Les interrogations de Versac me semblent s’appliquer aux deux sites déjà existants qui présentent des similitudes étonnantes. Pour ma part, je ne crois pas qu’un système fermé, qui nécessite la création d’un compte pour participer et n’offre pas de renvoi vers l’espace de l’auteur, facilite le trafic.  Il y a forcément encore des choses à inventer, on les attend avec impatience.

Le retour de Culture Pub

C’est le retour de la semaine : l’émission de M6 passée à la trappe en juin 2005 revient sur Internet dans un format certes modernisé mais en y injectant finalement tout l’état d’esprit qui faisait le charme du programme que je ne manquais jamais le dimanche soir.

Culture pub

La première émission revisite l’actualité et les grandes tendances (des films « amateurs style » à l’usage du pet dans les créations !), présentation de Blachas et chroniqueurs à la clé. A noter une version HD du programme.

Très tourné vers l’international (« Le site de toutes les publicités du monde ») et ne tombant pas dans le piège du tout buzz, culturepub.fr est financé par la pub et propose déjà 2.500 spots qui s’étendront à 25.000 dans un an.

Je n’avais finalement pas remarqué que Culture Pub me manquait et pourtant, je suis vraiment content de retrouver un peu de mes dimanche soirs d’antan où je veux et quand je veux.

Les nouvelles baleines

Octobre 1991 : me voilà fraîchement débarqué à Paris pour plonger dans le merveilleux monde de la communication. Je me sais promis à une belle légèreté, loin des grenouilles que ma fac de sciences option biologie m’avait obligé à décérebrer pendant 2 ans. Parmi mes premiers cours, je note comme une bouffée d’oxygène une session de décryptage des médias, animée par un journaliste plus connu dans l’univers de la presse cinéma. Le concept est simple : porter un regard sur le fonctionnement de la presse et de son traitement de l’information au fil des ans. Le premier cours, en nous invitant à feuilleter les quotidiens du mois publiés trois ans plus tôt, a changé à jamais ma perception de ce que je n’appelerai plus de l’information. Deux baleines m’auront coupé l’arrivée d’air pour longtemps.

Octobre 2007 : les couvertures de ces mêmes quotidiens, représentatives de ce que nous servent tous les bulletins d’information audiovisuels et les news mags, m’apparaissent de plus en plus compliquées à supporter. Pire, le système médiatique qui s’inscrit -sous la pression financière- de plus en plus fortement dans une logique commerciale, provoque un effet d’entraînement qui ne libère pas l' »espace de liberté » et de gratuité qu’est le net : on y trouve les mêmes quelques sujets porteurs omni-présents, au détriment de ceux qui ne font pas vendre. Faute d’image. Faute de people. Faute de discernement. La faute à qui ?

C’est une information qu’on ne trouvera pas à la une de nos journées qui a ramené à ma mémoire cette semaine deux baleines que j’avais presque oublié. En provoquant une colère que je sais vaine, naïve, inutile. J’aurais aimé la lire en une cette semaine, ça n’arrivera pas.

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The media revolution

C’est une société de conseil en web marketing italienne, Casaleggio Associati, qui nous propose sa vision de l’évolution des médias avec un film posté sur youtube il y a 10 jours : Prometeus, The Media Revolution. Effrayant mais pas totalement délirant. Rendez-vous en 2050…

C’est en tout cas un beau buzz européen qui circule en Allemand (beaucoup), Espagnol, Polonais, Portugais, Anglais… et depuis quelques heures en Français ici, ou encore ! Bref, à peu près toutes les langues sauf, l’italien…

Bravo à Davide Casaleggio pour son efficacité.

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