Si vous faîtes partie des nombreux fans de James Bond qui ont foncé au cinéma depuis mercredi dernier pour découvrir Casino Royal, vous avez certainement remarqué une bande-annonce pas comme les autres.
David Nolande, c’est mieux que la première bande-annonce diffusée au cinéma pour promouvoir une série télé. C’est aussi, après Clara Sheller, la première série française à supporter la comparaison avec une série américaine. J’ai eu la chance avec quelques blogueurs de découvrir en avant-première (si on exclut la Belgique qui l’a déjà diffusé) le premier et le dernier épisode de la saison qui sera diffusée à partir du 6 décembre sur France 2.
Sans vouloir pousser trop loin le jeu des comparaisons et sans rien révéler de l’histoire (Wikipedia s’en charge), il y a dans David Nolande un peu de Dead like me et Demain à la une pour l’histoire et sutout de Carnivale pour l’ambiance. Et c’est un énorme compliment. En France, c’est sans doute du côté de Belphégor qu’on peut chercher des points d’inspiration, pour sa dimension Thriller Fantastique.
Auréolé de trois prix lors du dernier Festival de Saint Tropez, la série bénéficie de plusieurs atouts. D’abord une distribution qui tient vraiment la route, portée principalement par Frédéric Diefenthal (excellent et déjà dans Clara Sheller et Belphégor version ciné) et Jean-Louis Foulquier. Ensuite, le direction de la photographie, assurée par José Gérel, réussit à créer l’atmosphère envoutante recherchée avec une vraie identité (voir les images © José Gerel). La réalisation de Nicolas Cuche innove indiscutablement, avec plus ou moins de bonheur, mais avec une patte clairement reconnaissable. La série réussit le tour de force de passer l’examen du premier épisode, traditionnellement et logiquement censé présenter les personnages et planter l’intrigue, avec un rythme rarement vu ailleurs.
Bien sûr, on regrettera que la production et le scénariste (Joël Houssin) ne se soient pas imposés dès l’écriture les mini-cliffhangers qui jalonnent les séries américaines : c’est l’un des éléments clés de l’efficacité anglo-saxonne qui constitue le seul avantage des coupures publicitaires imposées toutes les 15 minutes aux US. Ceci dit, un cliffhanger tout court en fin de chaque épisode aurait ajouté à l’intérêt de la série.
Même si c’est plus difficile à juger sur 2 épisodes qui se trouvent en plus être le premier et le dernier, il m’a manqué le cadre qui fait la force des séries américaines : une construction systématisée avec des gimmicks récurrents (les cartons des archives de Cold Case, la ligne rouge des événements sur le tableau de FBI portés disparus, les canards en papier de Prison Break, la phrase définitive qui précède le générique des Experts, le coup de massue qui précède celui d’Urgences, les post-it de Dead Like Me…) : ils participent à la mythologie d’une série et permettent surtout de casser ponctuellement ce cadre au cours d’épisodes exceptionnels.
David Nolande sera diffusé chaque mercredi soir à raison de 2 épisodes à partir du 6 décembre sur France 2. Laissez-vous happer et faites vous votre opinion, vous ne risquez rien : la production des 8 prochaines épisodes est déjà lancée.
bizarre tout de même de présenter le dernier épisode.
pas un peu frustrant ? regarderas-tu la série quand elle sera diffusée ?
En fait, j’ai trouvé ça bien. C’est la façon dont je sélectionne les nouvelles séries US même si c’est vrai que je regarde le 5 ou 6ème épisode qui ne se trouve pas être le dernier. Mais ça permet de voir comment la série évolue. Et ça donne envie de voir ce qui se passe entre les 2 donc je regarderai probablement les 4 épisodes manquants sur France 2.
Exactement comme Eric ! Enfin, si le temps me le permets ;))
ca va etre disponible en VOD ? parce que je me suis fait tappé mon antenne tnt par mon père ….
C’est tout de même étrange que pas un auteur n’ait proposé, ou que pas une production ait retenu, une série qui « techniquement » récupère ces gimmicks américains qui font le succès de ces shows.
J’aime pas les séries ! (c’était trop tentant 🙂
Bonjour,
Je suis un des 2 monteurs de David Nolande.
Je sais bien que le montage est un travail de l’ombre très méconnu mais pour une fois qu’il est « visible » et assumé comme tel dans une série et sans vouloir retirer le moindre mérite à mes collègues du générique, il serait souhaitable de ne pas toujours croire que la reussite d’un film vient uniquement de la réalisation ou de la photo. Je pense que lorsque vous parlez de « forme » visuelle, le montage , en tant qu’écriture, sûr que Nicolas le réalisateur de Nolande approuverait mon propos. N’y voyez surtout aucune rancoeur, c’est juste que j’adore mon métier.
Amicalement
Thierry Rouden
Thierry > oubli rectifié !