Je connais mal l’Amérique centrale, j’avais pensé (un peu comme tout le monde) au Costa Rica mais c’est finalement le Nicaragua que j’ai découvert en premier. J’y ai suivi des amis qui avaient choisi la destination, le côté inattendu m’a plu d’emblée.
En voici quelques instantanés avec des conseils que je n’avais pas trouvé sur le net avant le départ.
Une journée d’exception près de Granada
On avait besoin d’optimiser notre temps après une arrivée compliquée sur laquelle je reviendrai. On a donc décidé de prendre un chauffeur qui s’est révélé un excellent guide sur une journée pour visiter les incontournables.
On a débuté par une balade en bateau au milieu des isletas du « Lago de Nicaragua », lac tellement grand qu’il abrite des aligators, des requins… et 365 îlots. Peuplés de locaux ou abritant des maisons luxueuses, ils réservent également la surprise d’une rencontre avec les fameux « singes agrainés », beaucoup plus sympa que leur nom ne semble l’indiquer.
Pour le déjeuner, retour à Granada dans l’un des restos vraiment cool de la ville. Granada a été fondée par les espagnols, elle en a gardé toute l’architecture coloniale et les couleurs typiques. Le style Andalou mauresque y est parfaitement conservé.
La majestueuse Cathédrale la surplombe et permet une superbe vue sur la ville et le volcan en arrière-plan, quand on gravit ses escaliers.
On ne se lassera pas de visiter la ville le jour suivant mais pour l’heure, départ pour le Volcan Mombacho a proximité de la ville. D’abord un arrêt vers des fabricants de poteries en traversant la réserve naturelle qui l’entoure.
Toujours en activité, le volcan a été à l’origine de la formation des Isletas visitées le matin même. Il réserve surtout le spectacle unique d’une vue sur un magma en fusion qui donne l’impression (pas tout à fait juste) de jeter un œil directement au centre de la terre.
Les fumées permanentes et l’activité de cette lave à portée de vue est un rappel permanent du risque d’éruption qui ajoute du sel à l’expérience.
Ce sont les visites immanquables de notre voyage au Nicaragua, celles qui méritent selon moi d’y passer plus de temps qu’à Juan Del Sur, ville balnéaire un peu surcotée, qui vaut surtout pour les adeptes du surf et sa plage Hermosa, véritable havre de paix. La vue depuis le Monte Cristo est également une jolie expérience. Notre retard dû au voyage nous aura fait manquer Ometepe qu’on nous a finalement plutôt déconseillé sur place.
Une situation économique et politique à découvrir de l’intérieur
C’est en échangeant avec les locaux et en particulier avec les français qui se sont installés au Nicaragua qu’on comprend la complexité de la situation. Si la presse se concentre sur la répression orchestrée par le Président Daniel Ortega pour évoquer la crise économique de 2018 qui laisse de nombreux stigmates, c’est bien la pression historique par les américains qui est montrée du doigt par les résidents. La lutte contre le sandinisme à coup d’embargos depuis les années 80, réactivée au moment de l’élection de son chef de file Ortega, Président depuis 2015, a pris la forme d’une restriction de l’accès aux prêts internationaux par le Nicaragua en 2018. Ce qui laisse le pays au centre d’une crise économique dont il a du mal à se relever.
Si l’image reste celle d ‘un pays violent, ce n’est pas ce que nous avons ressenti en le visitant. En tant que touriste, l’impact est principalement les prix très abordables qui permettent de s’offrir de superbes AirBnb ou des hotels à des tarifs imbattables. Les restaurants de bonne qualité sont également très accessibles.
Les erreurs du voyage
Partir au Nicaragua avec American Airlines avec escale à Miami n’a pas été une bonne idée et nous a fait arriver avec 24h de retard dans le pays.
L’escale passe par une entrée dans le territoire américain qui nécessite d’avoir un ESTA à jour (l’un d’entre-nous y avait pensé in extremis pour nous 3, ce quelqu’un n’est pas moi évidemment) et de composer avec les douanes américaines. Elles ont cette fois-ci jeté leur dévolu sur celui d’entre-nous qui n’avait comme seul enjeu d’avoir des parents marocains. Un contrôle qui se prolonge au point de faire manquer la correspondance alors qu’après 1 heure d’attente, nous essayons désespérément de prendre notre vol pour ne pas perdre les billets avec le poids de l’abandon de l’un de nos amis sur place. Ce qui se révélera de toute façon impossible dans l’aéroport de Miami assez indifférent aux enjeux d’avions manqués (en tout cas pour le Nicaragua). Dans le contexte, nous avons la « chance » d’être replacés tous les 3 par American Airlines qui nous trouve des billets sur le prochain avion… le lendemain à 15h, soit 24 heures plus tard.
Si nous redoutions l’ennui avec une nuit dans un aéroport moribond entre 22h et 6 heures du matin, nous avons eu le « bonheur » de trouver pas mal d’occupations puisque :
- American Airlines n’a pas imprimé les bons billets pour 2 d’entre-nous et n’a pas cru bon de nous préciser qu’il fallait retirer les cartes d’embarquement au guichet de la compagnie qui assure le vol
- C’est la compagnie TACA qui est indiquée sur les billets, Google me précise que c’est une compagnie du Honduras, je ne recherche pas l’historique des accidents avec la compagnie (rappelons que j’ai une peur bleue en avion)
- En désespoir de cause, on sort de la zone d’embarquement pour trouver le guichet de la compagnie, faire éditer nos boarding pass et rentrer de nouveau
- La compagnie est introuvable, c’est un agent de sécurité qui nous indique qu’elle n’existe plus et a été rachetée par la compagnie colombienne Avianca
- Le comptoir est fermé, nous devons attendre quelques heures pour qu’il ouvre
- Arrivé au guichet à 22h, on nous indique que « comme d’habitude », American Airlines a oublié d’activer on sait pas quel bouton pour pouvoir éditer nos billets. Nous sommes invités à nous adresser à eux.
- Nous traversons donc le (très grand) aéroport de Miami pour arriver sur un comptoir… fermé ! Nous essayons d’appeler sans succès, pas d’autre choix que d’attendre l’ouverture du guichet à 5 heures.
- Après une nuit assis inconfortablement dans un aéroport sur-climatisé, nous nous présentons à American Airlines qui nous explique qu’ils ont acheté les billets à TACA pour nous, qu’ils sont les clients et que tout est en ordre de marche.
- Nous repartons pour 20 mn de marche en direction d’Avanca, guichet fermé mais bornes accessibles. Je suis le seul des 3 à ne pas pouvoir imprimer mon boarding pass. Retour à American Airlines puis chez Avianca avant que nous puissions enfin rejoindre la zone d’embarquement vers 8h. Et attendre le vol de 15h.
Avec l’escale retour, nous aurons au total passé plus de 30 heures dans l’aéroport de Miami et parcouru une bonne vingtaine de kilomètres…
Arrivé au Nicaragua, nous comprendrons que ce type de mésaventure n’est pas rare et qu’il vaut toujours mieux payer un peu plus cher et éviter à tout prix l’escale par les Etats-Unis. Passer par le Panama est la solution. On se le note bien pour la prochaine fois.
Pour ce qui est des voyages, je savais que les quelques jours dans le paysage carte postale de Corn Island passait par un voyage en petit avion de la compagnie Costena.
Contre toute attente, l’expérience s’est révélée beaucoup plus paisible que la traversée en Ferry (en l’occurrence petite embarcation à moteur) qui se coltine de jolies vagues. Par chance, on nous avait donné la veille l’astuce de ne pas monter à l’arrière du bateau pour éviter de se retrouver trempé à la première vague (ce qui s’est vérifié).
Mais la carte postale est en effet au bout du chemin.
Faune et flore tiennent leurs promesses, réputées au niveau du Costa Rica. Tenus loin de serpents et araignées (que nous n’avons pas croisé), ce sont une multitude d’oiseaux et de papillons qui nous ont ravis chaque jour.
Profiter du Nicaragua, avant que le pays ne mette ses force au service d’un tourisme fleurissant (ce qu’on lui souhaite) est une bonne idée, foncez !