La seule fois de ma vie où j’ai voté pour un “jeu” télévisé, je devais avoir 10 ou 11 ans, au début des années 80. Le principe était simple, l’enjeu énorme. Dorothée accueillait dans Récré A2 une nouvelle venue prénommée Isabelle. Or, problème de premier ordre, l’équipe comptait déjà dans ses rangs une Isabelle que tout le monde a un peu oublié depuis. Dorothée, ou plus probablement Jacqueline Joubert qui produisait, a eu une idée participative pas si fréquente que ça a l’époque : demander au jeune public de choisir le surnom à octroyer à la nouvelle venue. Pour éviter les confusions… Le choix était donné entre Zabelle (MAJ 27/04/06 : Cécile) et Zabou. Quelques coups de fil à SVP plus tard, la démocratie s’exprima, en droite ligne avec mon vote, ce fût Zabou.
La vertu de la participation est qu’elle implique : j’ai suivi son parcours et je continue plus de 25 ans plus tard à m’intéresser à sa carrière, même si sa biographie oublie de préciser à quel point je ne suis quand même pas pour rien dans son succès. Sa reconnaissance a pourtant été évidente : elle a gardé son surnom en guise de pseudonyme pour le cinéma pendant plus de 15 ans.
L’air de rien, cet intérêt précoce n’a pas été inutile dans mon ouverture sur le monde. Sa filmographie m’a tour à tour fait découvrir un univers comique nouveau (Elle voit des nains partout), un -vague- érotisme qui ressemblait à un premier émoi en 84 (Gwendoline), une actrice américaine d’exception avec laquelle elle parvenait largement à rivaliser (Sigourney Weaver dans Une femme ou deux), une production injustement mal considérée à sa sortie avant de retrouver ses lettres de noblesse à la télévision (Le Beauf avec Jugnot, Darmont, Bashung…), le doux parfum des films que seuls les français savent réaliser (La baule-les-pins)… Et c’est elle également qui m’a approché de l’univers de Daho avec son tube Adélaïde chanté en 1986 en duo avec Arnold Turboust (compositeur de Daho à l’époque).
L’année 92 reste un grand moment avec coup sur coup un second rôle dans La Crise où elle fait preuve d’un abattage exceptionnel (ou comment virer son copain quand on est indépendante) et Cuisine et dépendances au théatre et au cinéma (ou l’art d’expliquer que scorpion ascendant scorpion, ça s’annule). En 1998, elle éblouit la pièce Skylight avec Patrick Chesnais. Elle ajoute alors son nom à son surnom pour devenir Zabou Breitman.
L’autre grand moment, plus récent, correspond à son passage à la réalisation. Se souvenir des belles choses est l’un de mes films préférés de tous les temps. J’attends le prochain.
J’ai croisé Zabou en vrai la semaine dernière, je n’ai même pas réussi à lui balbutier deux mots. Je crois que c’est un signe : je suis fan.
Je confirme, « se souvenir des belles choses », est un film magnifique.
Avec Arnold T., elle chantait dans un carosse! Moi aussi, j’adore cette comédienne, injustement enfermée dans la catégorie « comique » frachouillarde.
Une Lio de la scène…
PS : tu n’es pas le seul à pouvoir t’approprier le succès de sa carrière.
Non mais !
Claire > t’as pleuré aussi ?
philpox > bon ok on est peut-être 2 ou 3 alors 😉