Je n’ai pas particulièrement des goûts de luxe dans la vie de tous les jours. Si je devenais très riche, je pense même que je garderais le même appartement (éventuellement avec une piscine sur la terrasse quand même), je n’aurais toujours pas de voiture (mais peut-être un chauffeur et un fixie pour entretenir les cuisses), je continuerais le sport dans mon club low cost favori ouvert 24h sur 24 (sauf si L’Usine se mettait au 24/24), je ne passerais pas des heures dans les boutiques de l’Avenue Montaigne (mais j’enverrais éventuellement mon styliste s’en charger)…
En vrai, je ne changerais pas fondamentalement mon quotidien. A une exception notable près : je voyagerais. beaucoup. Mais pas dans n’importe quelle condition.
D’abord, si la misère est moins pénible au soleil, la peur de l’avion se révèle forcément beaucoup plus agréable à vivre en première classe, un verre de champagne à la main. Je deviendrais donc le meilleur ami d’Air France et de sa nouvelle version du voyage haut de gamme annoncée il y a quelques jours. Et je demanderais en supplément à un membre du PNC de me masser la main pendant le décollage si je voyage seul, y a que ça qui me détend.
Tout ça m’emmènerait chaque fois dans une nouvelle destination, un endroit que je ne connais pas (en plus de mes villes préférées Barcelone, San Francisco, New York, Sydney et Rio je veux dire). La prochaine serait Cap Town en Afrique du Sud, très agréable en février d’après ce qu’on me dit.
Quand tout à coup : LE PALACE. C’est un fantasme assez récent, la vie de Palace. Genre quelques semaines, pas plus. Si j’apprécie à Paris les univers du Royal Monceau et du Park Hyatt Paris Vendôme, c’est pour y prendre un verre professionnel dans un environnement cosy mais moderne. Je ne me suis jamais projeté dans la vie de résident d’un hôtel de luxe plus que quelques heures jusqu’à ce que l’opportunité se présente le week-end dernier au Mandarin Oriental de Barcelone.
Longtemps, j’ai pensé que la magie d’un palace se jouait dans le confort, la décoration et la surface des chambres, le niveau de la restauration -étoilée de préférence, la qualité du SPA et des espaces bien-être, la localisation du lieu, une conciergerie efficace, l’attention aux détails tels que les couloirs parfumés, la corbeille de fruits frais dans la chambre ou la mise à disposition de tout types de câbles de connexion… Tout ça est vrai.
Mais ce qui fait la réelle différence d’un hôtel de luxe, en tout cas au Mandarin Oriental de Barcelone, c’est son équipe, du bagagiste au réceptionniste en passant par tous les hôtes disséminés dans les différents espaces de l’accueil : ils vous connaissent en quelques minutes, devancent vos besoins, se plient en 4 pour vous rendre la vie agréable. Et ça marche plutôt bien.
Ce n’est pas pourtant immédiatement gagné. A peine arrivé, les valises sont prises en charge pendant le check-in, plein de gens viennent se présenter et vous donnent leurs prénoms en expliquant qu’il suffit de les appeler en cas de besoin. A peine le temps de réaliser qu’on ne retiendra jamais tous ces prénoms et qu’on ne sait même pas comment les joindre qu’un tour des lieux est opéré par une hôtesse charmant avant de découvrir sa chambre au moment même où la valise est apportée par un charmant garçon. Tout est allé trop vite, j’aime peut-être trop mon indépendance pour apprécier vraiment.
Et pourtant, dès les premières heures, vous réalisez que ce déferlement avait un sens : vous croisez souvent ces visages connus, ils sont en effet tous charmants, ils engagent la conversation de façon toujours agréable, utile et jamais intrusive. Ils connaissent votre nom mais aussi vos centres d’intérêt, on ne veut pas savoir pourquoi ni comment, quels indices on a pu laisser dans les conversations, on veut juste profiter du bénéfice. Il suffit de lever la tête pour que la réponse à la question que vous alliez poser vous soit apportée. Pas mal font l’effort de parler en français même s’ils n’en ont que quelques notions. De l’entrée de l’hôtel à sa sortie, une équipe complète semble ne vivre que pour vous créer du confort. A tel point que la Conciergerie devient accessoire, je n’ai jamais eu à m’y arrêter.
Bien sûr, le luxe a un prix, à tous les niveaux : le buffet du matin est parfait, pour l’agrémenter de plats, il faut payer. Le wifi est en supplément. Le Coca est au prix parisien, soit 5 fois plus cher que le prix local…
Au moment du départ, alors que vos valises sont prises en charge pendant qu’un taxi est organisé pour vous, il vous prend l’envie absolument ridicule de passer voir tout le monde pour dire au revoir, alors qu’on n’est resté qu’à peine plus de 2 jours. On pensait que les piscines magiques allaient manquer, ce sont en fait les gens. Quand on connait mon caractère plutôt casanier en vacances, c’est dire l’habilité des équipes à s’adapter à chacun.
Je suis donc super prêt pour mon tour du monde des palaces, dans mes rêves.
Billet sponsorisé ? Invitation ? Merci de préciser ! #déontologie 😉
J’ai payé ma chambre et ce n’est pas un client non plus d’ailleurs. Je n’ai pas pour habitude de ne pas préciser si la situation est différente mais merci de vous inquiéter.