J – 1 Quand Internet met par terre une conviction

L’un des fondements de base de mon métier, les RP, repose sur une conviction : pour se faire connaître et surtout acquérir une légitimité, non seulement parler de soi ne suffit pas mais, plus grave, peut se révèle contre-productif. L’enjeu est de construire un réseau d’alliés qui parle de vous en bien. Si je dis que je suis le meilleur, je suis terriblement présomptueux tendance insupportable, si des experts reconnus expliquent que je suis le meilleur, je bénéficie d’une reconnaissance dont l’impact est inégalable.

Avec l’explosion des médias sociaux sur Internet, la donne a changé, l’égocentrisme qui y est de mise a permis de faire émerger des personnalités auto-proclamées incontournables. Et dans de nombreux cas, ça marche.

ego

C’est un système de fonctionnement que l’on peut constater chez quelques grands blogueurs qui s’auto-linkent, s’auto-twittent, s’auto-citent… Jusqu’à émerger en des temps records et réussir à se construire une légitimité y compris lorsque les communautés environnantes ne relaient pas. Mais le système le plus flamboyant est celui qui a été mis en place par Jean-Marc Morandini. Multimédia certes, mais avec une mission d’auto-promotion assignée au web qui cartonne littéralement.

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J – 6 Google Wave : mon analyse critique

J’aurai pris le temps, bien tout testé, attendu des heures que des amis passent par là, prié pour un notifier connecté avec gmail, désespérément essayé de comprendre comment on entrait un nouveau contact dans le bordel, constaté avec émerveillement que je pouvais comparer la vitesse à laquelle mes meilleurs « friends » tapent sur un clavier.

Tout ça.

Je peux donc officiellement dire  que Google Wave me gonfle là je pense ?

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Je sais, j’ai le sens de l’analyse critique. Sinon, je retourne sur Twitter (malgré ses listes) si on me cherche.

J – 8 J’aime pas Washington

Ce n’est pas très nouveau. J’avais essayé activement en 2006, puis plus mollement l’année dernière. Du coup, en version aller / retour sur 3 jours et sous la pluie, c’était perdu d’avance : Washington et moi, on n’est pas potes. Donc plutôt que d’arroser les autochtones de ma mauvaise humeur très palpable en plein jet lag, j’ai choisi la version sportive du défoulement. A 4 heure du matin, dans la salle de sport déserte, j’ai pédalé pendant 2 heures.

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Les meilleurs moments de détente de mon séjour, je les ai quasiment vécus dans l’avion (c’est dire), en découvrant 2 petits films français que je n’avais pas vu passer et que j’ai vraiment bien aimé : Jusqu’à toi avec Mélanie Laurent et surtout Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner et Bernard Campan.

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J’ai très activement milité pour que notre prochaine réunion internationale se déroule en Asie, Hong Kong par exemple. Croisons les doigts…

J – 11 Tu sais ce qu’il te dit Michel Drucker ?

J’ai eu une conversation étonnante il y a quelques jours. Une amie, lectrice de mon blog et de mes twitts (celle qui y a survécu en fait), me disait un truc qui partait sans doute d’un bon sentiment mais qui m’a terriblement vexé. Elle devrait s’être déjà reconnue à ce stade mais avec le rythme qu’elle a la pauvre… bon, je précise.

Elle (primesautière) : C’est dingue, tes potes là sur les blogs, ils arrêtent pas de se latter les gencives, on a l’impression qu’ils ont tous des dossiers sur les autres épais comme ça, qu’il y a des clans… Ca doit pas être drôle

Moi (pseudo philosophe qui parlerait djeun’s) : Tu sais, les blogueurs ne sont que le reflet de la nature humaine. Et les gens en communauté, ça fait vite des meutes, on le sait ça, donc ça fight…

Elle (en tapotant son stylo sur sa joue pour faire genre je réfléchis) : En même temps, c’est pas si mécanique que ça. Regarde, toi par exemple depuis le temps que t’y es…

Moi (sentant d’emblée le terrain glissant et n’entendant même pas la mention à mon côté dinosaure) : Oui quoi, moi ??

Elle (pensant me rassurer) : Ben toi t’es sympa avec tout le monde, tu te jettes jamais avec les gens

Moi (agacé) : Oui enfin le premier qui me marche sur le clavier, je me gène pas pour lui rentrer dedans et à trouver les mots pour le calmer, demandes à Mry ou Embruns

Elle (lost) : A qui ça ?

Moi (vexé au fond) : Laisse tomber. Si t’essaies de me dire que je suis le gentil qui use de la brosse à reluire avec tout le monde, franchement, c’est pas le passage que je préfère

Elle (désarçonnée) : Ben non, rien à voir, et puis de toute façon, je trouve qu’il y a pire que d’être le Michel Drucker du net, franchement

Moi (ouvertement excédé) : Tu sais ce qu’il te dit Michel Drucker ???

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A propos de la pornographie

J’ai eu à deux reprises cette semaine devant un film l’occasion de me demander si j’étais pas en train de devenir un vieux con pudibond (on n’exclura jamais totalement cette option…). La première fois en découvrant sur l’un de mes sites préférés quelques scènes du film shortbus. La deuxième fois en visionnant sur Canalplay le film Antichrist.

shortbus

antichrist

J’étais resté sur un modèle un peu rigide (ahah) qui décrétait que tout film affichant un sexe masculin en érection ou un acte sexuel non simulé rejoignait automatiquement la catégorie film pornographique. Wikipédia, qui y a donc consacré une catégorie (!), m’a appris que ce n’était plus le cas, soit.

Est-ce qu’on ne basculerait pas dans un excès inverse en se contentant d’une simple interdiction aux moins de 16 ans pour des films comme Shortbus et surtout Antichrist qui mélange sexe et violence de façon plus qu’explicite ? Le tout sous prétexte qu’entre deux scènes de cul, il y a une histoire. A se demander si Marc Dorcel n’a pas réussi à infilter la commission de censure.

En pensant aux gamins de 16 ans autour de moi (et à quelques adultes aussi d’ailleurs), j’ai très envie que quelque chose me dise que ces films là sont réservés aux plus de 16 ans particulièrement bien équilibrés. Sans tomber dans le système de ghettoisation stupide qui a emprisonné les films classés X dans les DVD puis dans le web (puis les mobiles auxquels tous les gamins ont accès avec une protection très limitée). Ni la fausse pudibonderie insupportable dont sont capables les américains en matière de sexe (moins de violence clairement).

Et maintenant, comment on fait ?

L’effet Claude Lelouch

Je me souviens d’un film de la grande époque de Claude Lelouch. Ca racontait l’histoire d’individus qui vivaient une journée de mauvaise humeur généralisée indépendamment les uns des autres jusqu’à ce qu’un drame final les réunisse. Ca s’appelait Il y a des jours et des lunes et ça racontait dans la plus grande tradition Lelouchienne comment la lune influence nos caractères.

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J’avais adoré ce film qui devait me parler particulièrement, mon signe astrologique, le Cancer, ayant cette capacité à en absorber assez violemment les effets. Ce qui donne un trait de caractère bien connu : je suis gravement lunatique. Un moment tout va bien et 10 minutes plus tard, un rien me hérisse le poil.

Quelque chose me dit qu’on enchaîne quelques jours de pleine lune là, non ?

Ma première Web TV

Il fallait que je trouve un truc pour donner un coup de jeune à ce blog. J’ai eu le déclic en recevant ma Flip Cam : lancer un véritable programme vidéo sur le web, innovant, ambitieux, de nouvelle génération. Et surtout bon esprit. Certes, il me fallait apprivoiser l’engin, trouver l’équipe technique mais je me doutais que ce serait assez simple et naturel pour moi, même pas besoin d’un logiciel de montage. Ce qui suit est donc réalisé d’une traite pour plus de naturel.

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Cry me a river

C’est un trait de caractère qui n’est pas exactement simple à assumer quand on est un homme de 40 ans non dépressif cadre dirigeant en entreprise. J’ai la larme facile. Pas depuis toujours en fait, je dirais même que ça se renforce avec le temps, chaque année, mes yeux s’embuent de plus en plus facilement.

pleurer

Enfant, je pleurais rarement. Ça a commencé adolescent, même si c’était principalement pour des choses futiles ou en signe d’émotion positive. Je me souviens en particulier de la victoire de Noah à Roland Garros, effondré dans les bras de son père, qui m’avait noué la gorge au point de me valoir mes premiers pleurs de « grand ». Gérer mes émotions dans des moments vraiment graves était plus compliqué, mes yeux désespérément secs lors d’un enterrement en particulier m’avaient valu pas mal d’interrogations.

En grandissant, c’est dans les salles de cinéma que j’ai laissé coulé le plus de larmes. Je garde notamment un souvenir ému de Lars Von Tries en général et Breaking the waves en particulier qui m’a obligé à étouffer quelques sanglots que l’obscurité de la salle ne pouvait pas dissimuler. Mais ce n’est que très récemment que je me suis laissé aller à vivre les émotions de la vraie vie, un peu indifférent au regard des autres sur ce qui pourrait apparaître comme une faiblesse.

En fait, je crois que j’aime pleurer. Lorsque ça m’arrive, je me sens profondément vivant. Au cours de ces dix derniers jours, je me suis senti très vivant, à deux reprises.

Si le livre d’Antoine Guélaud, ils ne m’ont pas sauvé la vie,  m’a autant emporté, c’est qu’il fait résonner un moment difficile de cette année de façon libératrice, un peu comme s’il l’avait expulsé très loin de moi.

Hier soir, en regardant William répondre aux questions d’un Ardisson qui en faisait pourtant un peu trop dans le registre « bouleversé énervé », j’étais fier de mon ami, de son pouvoir d’émotion. Je ne lui dirai pas pour ne pas participer à sa mise sur orbite, c’est mieux.

La musique a aussi cette capacité à me faire pleurer. Il y a quelques titres auxquels je ne résiste pas et pas toujours ceux auxquels on s’attend. Dans le registre, je pense notamment -sans vouloir justifier le titre de cette note- à la performance de Justin Timberlake sur un titre rythmiquement impossible qui le balade sur deux octaves et demi d’amplitude, avec chorégraphie et Beat Box pour pimenter. Qu’on ne me demande pas pourquoi, aussi inexplicablement que les poils de Julie Zenatti qui se dressent dans X Factor, ça marche à tous les coups sur moi.

Métro-rétro-übersexuel, what else ?

En mai dernier, j’ai eu le plaisir d’être invité à écrire un papier pour Menstyle.fr. Le support ne laissant pas la place aux commentaires, je le reprends ici quelques mois plus tard.

Fini le machisme ou l’androgynie. Les années 2000 auront vu défiler bon nombre d’archétypes masculins marketés, incarnés par des célébrités plus ou moins rémunérées pour l’occasion.

Les métrosexuels David Beckham et Jude Law, assumant beaucoup (trop ?) leur part (excessive ?) de féminité se sont opposés aux rétrosexuels Russel Crowe ou Sebastien Chabal, très ancrés dans leur virilité tendance néandertal. Le tout avant de trouver un terrain d’entente éphémère dans l’aseptisée übersexualité d’un George Clooney qui conserve sa virilité en prenant soin de lui. La publicitaire Marian Salzman en a fait son terrain de jeu avant de se faire écraser par le rouleau compresseur L’Oréal. La multinationale tente en ce moment d’imposer un nouveau code à coup d’études quanti et quali appuyées par des spécialistes (psychanalystes, coachs, sociologues, journalistes modes…). La masculinité d’aujourd’hui serait donc incarnée par le Novocasual, comprendre l’homme « débarassé du carcan imposé par des modèles machistes ou ultra féministes » qui « reste lui-même en toute circonstance » mais « jongle avec 100 vies », toujours « décomplexé par rapport à la beauté » (euh, c’est à dire ?). Patrick Dempsey, le Dr Mamour de Grey’s Anatomy, en est son incarnation (et pour la voix haut perchée, on fait quoi ?). Voici donc un joli concept fédérateur probablement plus pensé pour vendre davantage de crèmes de jour et gels pour les cheveux que pour la dimension sociologique d’un homme moderne qui se cherche encore un peu.

Je continue à penser qu’il manque le profilage d’une nouvelle génération d’hommes pourtant déjà très répandus, à la fois moins caricaturaux et beaucoup plus extrêmes. N’ayant pas sous la main des batteries de sociologues, j’ai décidé de mener l’enquête avec les moyens du bord.

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