Pense-bête Golden Globes

Golden GlobesLes Golden Globes seront retransmis ce soir en direct sur Paris Première à 2h00 du matin (mais Paris Première nous gâte pour patienter). La liste des nominés dans la catégorie Cinéma est : la seule vraie surprise est l’absence parmi les meilleurs acteurs de Jake Gyllenhaal qui paye sans doute sa participation au très controversé (mais excellent) Jarhead. Le grand favori est pourtant  Le secret de Brokeback Mountain dont Gyllenhaal est l’un des 2 acteurs principaux. La liste des nominés dans la catégorie Série est ici. Le grand favori est Desperate Housewives avec par exemple 4 nominations pour la meilleure actrice. Parmi les attendus dans la salle et sur scène pour remettre des prix : Adrien Brody, Penelope Cruz, Eric Bana, Drew Barrymore, Catherine Deneuve, Leonardo DiCaprio, Clint Eastwood, Harrison Ford, Jamie Foxx, Evangeline Lilly, Nicollette Sheridan, Hilary Swank, Emma Thompson, John Travolta, Denzel Washington et Renee Zellweger.

Nip/Tuck Saison 3 : gore attitude

NiptuckLes fans -dont je suis- attendaient l’annonce de la programmation de la saison 3 de la série la plus culottée du moment : Nip/Tuck revient, en VOST, sur Paris Première, le 30 décembre à 23 h 10 puis chaque mercredi à partir du 11 janvier. Pour ceux qui suivent la série, inutile d’en dire plus. Une petite visite sur le site officiel de la chaîne cablée FXNetworks s’impose quand même pour profiter du jeux Cut the Beat et découvrir le portail et le blog du Carver (tapez "Main Menu" puis "The Carver"), personnage terrifiant apparu en saison 2 et forcément au coeur de l’intrigue de la saison 3.

Pour ceux que le phénomène Nip/Tuck n’a pas encore traversé, si vous cherchez du politiquement correct, si vous pensez que "Sous le Soleil" atteint les limites de l’érotisme à la télé ou que la violence de "Six Feet Under" dépasse le seuil du supportable, un conseil : continuez à éviter la série. Ne vous laisser pas abuser par la présence trompeuse au générique de Julian McMahon (rescapé du gentillet "Profiler" et insipide "Charmed"), vous risquez un choc anaphylactique d’une rare violence. L’une des marques de fabrique de Nip/Tuck, qui met en scène les aventures de deux chirurgiens esthétiques, est une tendance appuyée à proposer en gros plan et sans détour des opérations chirurgicales sanguignolantes. L’autre signe reconnaissable est la capacité à traiter, sur fond d’images lechées, des thèmes totalement trashs aptes à choquer le plus déjanté des fils cachés de Marylin Manson et Courtney Love (ok faut que je vérifie l’info sur d’éventuels enfants cachés de ces deux là…).

Si bon nombre de sujets ont déjà été abordés au cours des 2 premières saisons (homosexualité féminine, triolisme, transexualité, violeur en série…), la saison 3 place le curseur un cran plus loin (si tout va bien, la saison 4 devrait passer en crypté le samedi soir sur Canal…). Dans le désordre, chaque épisode apporte son lot de nouveaux thèmes jusque là inexplorés ou revisités en plus gore. Une nouvelle héroïne fait son apparition : Gina, digne représentante des plus grandes bitchs que la télé américaine ait faite, affiche parmi ses nombreux talents la capacité à s’envoyer en l’air dans une cabine de chantier avec l’ensemble des ouvriers qui compte forcément dans leurs rangs une lesbienne peu farouche. Un nouvel héros fait également, et de façon visiblement plus durable, son apparition dès le 3ème épisode : bisexuel assumé, l’une de ses premières répliques donne le ton "j’aime les femmes et en même temps, mais alors vraiment en même temps, j’aime les hommes". L’épisode suivant verra Sean, l’un des deux chirurgiens, mettre en pratique ses talents de proctologue sur son collègue Christian. Matt, fils de Sean, aura au préalable vérifié un épisode plus tôt son penchant pour les transexuels en testant un "pré-op". Parmi les malades, le cabinet verra passer une cinglée qui utilise le sperme de ses enfants comme crème de nuit, une néo-nazie, une greffe du visage (diffusé il y a 1 mois aux Etats-Unis, bien avant de faire la une des journaux du monde entier).

The_carver Evidemment, listé de cette façon, difficile d’imaginer un quelconque attrait autre que le voyeurisme pour cette série. Grave erreur : c’est intelligent, subtil, bien écrit, bien joué et bien réalisé. Le premier épisode de la saison 2005/2006 nous permet de retrouver Christian dans la facheuse posture où on l’avait laissé quelques mois plus tôt. Christian est pris au Piège du découpeur. "The Carver" est le violeur en série masqué dont le mode opératoire est de paralyser ses (toujours esthétiquement parfaites) victimes avant de les défigurer en dessinant un sourire au couteau tout en les violant. L’enjeu de la saison sera de découvrir la véritable identité du monstre masqué. Et évidemment, ce premier épisode donne immédiatement le ton, accrochez-vous…

La mort vous va si bien

Jock_ewing_3Les scénaristes des séries a succès ont toujours intégré le décès de l’un des personnages principaux pour insuffler une nouvelle dynamique après quelques années ou sous la contrainte du départ (voir décès) de l’acteur incarnant le héros concerné. Les "scenarii" des soaps de la grande époque (Dallas, Dynastie, Côte Ouest…) sont truffés de ces rebondissements qui tombaient en première saison dans le pire des cas (Jock Ewing dans Dallas, Sid Fairgate dans Côte Ouest…) ou après plusieurs années (Pam Ewing, Bobby Ewing, Valene Ewing, Lucy Ewing, Eric Ewing, pas tous les jours rose de s’appeler Ewing), quitte à revenir plus tard sous Cte_ouest_4 les traits d’un autre acteur (sans explication : Ellie Ewing, Steven Carrington…) ou par le truchement d’un coup de théâtre aussi crédible que le mariage entre Michael Jackson et Lisa-Marie-fille-de-Presley (Le rêve de Pam pour le retour de Bobby dans Dallas, l’arrivée du sosie de Ciji Dune-Lisa Hartman dans Côte Ouest…).

Teri_bauer_3 Avec les années 2000 et sous l’impulsion de nouvelles séries dont la qualité rivalise directement avec le meilleur du cinéma, une nouvelle tendance est apparue : la mort de l’un des héros est devenu un élément intégré très tôt dans l’histoire et, selon certains, participe pleinement à la mythologie d’une série. 24 (24 heures chrono) en a d’ailleurs fait l’une de ses marques de fabrique dès la première saison (dont l’issue était marquée par l’assassinat de Teri Bauer, femme du héros) et depuis dans chacune des saisons qui ont suivi. D’autres succès télé ont exploité la technique, d’Ally Mc Beal à Oz.

Boone_lost_1Cette année, les séries les plus "hype" du moment exploitent la technique jusqu’à en faire un élément de teasing pour inviter les spectateurs à suivre les deuxièmes saisons. Ainsi, Lost a perdu l’un de ses personnages clés (Boone dans l’épisode 20) en saison 1 et JJ Abrams avait annoncé très tôt qu’il fallait s’attendre à voir disparaître l’un des personnages féminins principaux en saison 2. Ce qui vient d’être mis en pratique dans l’épisode diffusé la semaine dernière aux US et que j’ai vu aujourd’hui (ne cliquez ici que si vraiment vous voulez vous gâcher la surprise et savoir qui meurt et dans quelle condition). De son côté, le créateur de Desperate Housewives, Marc Cherry, laisse courir des rumeurs concernant la disparition de l’une des 5 héroïnes au cours de la saison 2, alors que le mari de Bree a déjà fait les frais de cette nouvelle tendance en fin de saison 1.

Au-delà des aspects marketing, il se cache sans doute d’autres raisons nettement plus business, qui donnent en particulier tout pouvoir aux producteurs et scénaristes et placent les acteurs dans une toute nouvelle posture : aucun n’est assuré de voir son personnage s’inscrire dans la durée et rend nettement plus difficile la flambée des salaires qui atteignaient des sommes indécentes dans les années 90. Et les nouvelles stars des séries sont dorénavant au moins autant leurs créateurs, qui incarnent réellement leur oeuvre (voir Marc et JJ) que leurs acteurs dorénavant fragilisés.

Séries US suite

Pour mettre à jour ma note sur le succès des séries aux US, 15 des 20 meilleures audiences de la télé américaines entre le 31 octobre et le 6 novembre sont des séries, 11 sont déjà diffusées sur les chaînes françaises : CSI – Crime Scene Investigation (Les experts), Desperate Housewives, Without a trace (FBI : Portés disparus), Grey’s Anatomy, NCIS (NCIS : enquêtes spéciales qui connait auttant de succès en France avec la même discrétion qu’aux US), Cold Case, CSI New-York (Les Experts : Manhattan à partir de demain sur TF1), Law&Order : SVU (New York Unité Spéciale), ER (Urgences), Law&Order : Criminel Intent (New York Section Criminelle) et CSI : Miami (Les experts Miami).

Parmi les nouveautés qui fonctionnent bien et qu’on attend donc en France, Criminal Minds qui met en scène une équipe de profilers arrive en 10ème position des audiences. Grey’s Anatomy, lancé en mars 2005 sur ABC avec un succès immédiat, est annoncé prochainement sur TF1. Commander in Chief, avec Geena Davis, semble d’un patriotisme tellement grossier que l’accès au marché européen n’est pas un gagné. House série médical diffusée depuis novembre 04 sur Fox dont la deuxième saison marche bien et devrait arriver très vite.

Lost n’apparaît pas cette semaine dans le classement mais continue à cartonner : la série n’était tout simplement pas diffusée cette semaine là. A noter le succès de Extreme makeover : home edition sur ABC qu’on n’attend pas vraiment avec imptience en France…

MAJ 14/11/05 : et hop, M6 me contredit immédiatement, Commander in Chief arrive bientôt sur nos écrans.

Sauter le requin ?

Quel est le point commun entre les événements télévisuels suivants ? :

  • Pamela découvrant Bobby sous la douche alors qu’elle vient de le rêver mort dans Dallas
  • La mort de plusieurs personnages principaux de Dynastie après une fusillade lors d’un mariage en Moldavie
  • La première nuit de Sydney et Vaughn dans Alias
  • La mort de Tara dans Buffy
  • La mort de Doyle dans Angel
  • La mort de Prue (Shannen Doherty) dans Charmed
  • Le départ de Doug Ross (George Clooney) dans Urgences
  • Le jour où Homer devient vraiment stupide dans Les Simpsons
  • L’histoire entre Grace et leo dans Will and Grace
  • Le film X Files…

Ils correspondent tous à des moments clés dans l’histoire d’une série, ce que les américains appellent un Climax et ce qu’un étudiant a appelé jumptheshark. Vous pouvez voter pour l’événement inoubliable de votre série favorite (répertoriée de A à Z – les titres sont évidemment en VO, par exemple ER pour Urgences). Attention cependant, si vous vous baladez sur les séries qui ont de retard de diffusion en France, vous risquez de tomber sur un spoiler (révélation d’un événement qui n’a pas encore été diffusé en France). Au fait pourquoi "sauter le requin" ?? En référence à un moment inoubliable de la série Happy Days, lorsque Fonzie en ski nautique saute par dessus l’aileron d’un requin. Le site contient pour les initiés quelques running jokes, par exemple autour de Ted McGinley, considéré comme un provocateur de jumptheshark puisque son arrivée dans de multiples séries a entraîné leur baisse de succès (Happy Days, Dynastie, The Practice, The West Wing…)

Merci au passage à Philippe pour l’info sur le site que je ne connaissais pas (c’est malin maintenant je passe mes journées à voter)…

Rescue me jeudi soir

Rescue_me_1Une série événement à ne pas rater débarque jeudi soir sur Jimmy à raison de 2 épisodes par semaine en version multilingue (les joies du câble…). En prime pour les 2 premiers épisodes de la première saison qui en compte seulement 13, un documentaire de 10 minutes sur la série qui s’intéresse à une équipe de pompiers new-yorkais confrontés à l’après 11septembre. Comme d’habitude avec les bonnes séries américaines, le propos y est plus ambitieux et dérangeant que la plupart des productions cinématographiques et le format réussit encore à innover. Pour un avant-goût, ruez-vous sur les vidéos du site officiel de la Fox (diffuseur US depuis juin 2004) et calez vos magnétoscopes (ou jonglez des multi diffusions pour profiter à la fois de Desperate Housewives et Rescue Me).

La série oubliée

Serenity_2 Parmi toutes les séries américaines qui déferlent sur nos écrans, on retient souvent les plus trendy dont j’ai déjà eu l’occasion de parler ici ou , ou celles qui présentent un intérêt très limité mais dont la popularité a participé à la réputation médiocre de la catégorie (je pense à ça ou ça par exemple). On cite rarement des séries qui ont été sous-estimées de façon injuste, ignorées des cérémonies de recompenses. Je pense par exemple aux séries de Josh Whedon dont la prochaine production, Serenity, L’ultime rébellion, débarque sur nos écrans (au cinéma) le 19 octobre. Parmi les productions télévisuelles de ce fan de Shakespeare un peu déjanté, une série qui aura été considérée injustement pendant 7 ans comme un vague sitcom pour ado : Buffy contre les vampires (OK, quelque chose me dit que je vais entendre parler de ça au moins autant que de ma note sur Marie Laforêt : pas grave, j’assume !).

Buffy_1 Si la première saison déclinait effectivement sur un ton léger type BD un concept qui semblait voué à trouver très vite ses limites (une jeune fille dotée de super pouvoir débite du vampire à longueur d’épisode en balançant des vannes acides pour faire marrer sa bande de potes surnommée le ScoobyGang), les choses ont changé dès le début de la fin de la première saison. Le bascule s’est notamment joué avec l’un des plus grands retournements de situation qu’une série nous ait offert : l’amoureux secret et néanmoins ténébreux de la blondinette se révèle faire partie de la grande famille des vampires que la belle avait pris jusque là tant de plaisir à faire voler en poussière (Angel a une âme mais quand même).

A partir de ce moment, Joss Whedon n’aura eu de cesse que de construire une mythologie qui repose sur une alliance entre une thématique forte par saison et des situations politiquement incorrects qui font de Buffy une héroïne pour adulte. Parmi les thèmes explorés, on peut retenir celui de la saison 6 qui déclinait la dépendance sous toutes ses formes : à l’amour, à l’amitié, au mal ou même à la sorcellerie qui permettait un parallèle clair avec l’addiction aux drogues dures (manque, descente, sevrage…). Pour ce qui est du politiquement incorrect, Whedon aura fait de l’une de ses héroïnes une lesbienne tellement amoureuse qu’elle sera prête à tuer quand elle la perdra, de Buffy une esclave du sexe prête à tout pour s’abandonner à des ébats torrides avec un vampire pourtant viscéralement méchant, d’Angel une ignoble bête cruelle en lui retirant son âme, de ses personnages secondaires des anti-héros totallement allumés et pervers (Drusilla ou Spike). Qu’on me dise encore que Buffy s’adresse au 13-18… Au passage, Whedon offrira à Buffy un destin tragique, marqué par une mort bouleversante avant de revenir à jamais meurtrie de son passage par l’au-delà (encore une fois pour des raisons inattendues).

Non content de construire une solide mythologie digne des séries cultes et de scotcher sur leurs fauteuils tous les ados peu habitués à se faire bousculer par leur série préférée, le génie de Whedon a montré tout son potentiel en créant des épisodes qui a eux seuls valent le détour. Il suffit de revoir l’épisode intégralement traité en comédie musicale ou celui, quasiment muet, revisitant l’univers de Tim Burton, pour s’en convaincre.

A ce stade, n’ayant plus peur de rien, je dirais que parmi les séries qui ont réussi à surpasser le génie de "Buffy the Vampire Slayer", au moins ponctuellement, il y a sans doute l’autre série phare de Whedon : Angel, dont certains épisodes sont de vrais morceaux d’anthologie, même si les saisons ont souffert d’une qualité inégale. J’y reviendrai.

Le succès des séries aux US

Nielsen_2

Le classement des 10 programmes de primetime les plus regardés aux Etats-Unis la semaine dernière, publié par Nielsenmedia, révèle une certaine stabilité. Bonnes nouvelles : les séries de qualité trustent les sept premières places et presque toutes sont d’ores et déjà visibles en France. (attention, les liens ci-dessous contiennent des spoilers, c’est à dire des révélations sur ce qui n’a pas encore été diffusé en France, ne cliquez sur les vidéos que si vous aimez lire la dernière page d’un livre avant de le débuter…).

CSI : Crime Scene investigation (Les Experts sur TF1) gardent la pôle position avec plus de 29 millions de téléspectateurs mais est talonné de près par Desperate Housewives (Canal Plus). Lost (TF1) confirme son succès en deuxième saison en révélant enfin ce qui se cache sous la trappe. La 4ème place revient à Criminal Minds, une série vraiment bien faite (dans la veine des Experts en plus flippant) qui s’intéresse à l’unité d’analyse des comportements du FBI (résumé de l’épisode en image ici). CSI : Miami, la version Miami des Experts (TF1) prouve que le spin off d’une série phare peut fonctionner et Grey’s Anatomy entame également sa deuxième saison avec succès (l’univers de l’hopital sous un angle assez différent d’Urgences, toujours pas en vue en France ?). Enfin, c’est New York Unité Spéciale (TF1) qui prend la 7ème place. A noter quand même que Les Experts New York, Joey (suite de Friends), Alias, Urgence et quelques autres qu’on aime bien n’apparaissent pas dans le classement.