Crédibilité de l’information

Le sujet est récurrent mais j’ai lu plusieurs notes intéressantes sur le sujet récemment, dont celle de Xavier. La théorie de la transparence organisée (traçable, compréhensible et exhaustive) me plaît assez mais la vraie question soulevée touche à mon avis encore une fois moins à la crédibilité des blogs qu’à celle des médias traditionnels. Se cache-t-il derrière la signature d’un journaliste ou d’un expert (dans le cadre d’une tribune libre) tout la traçabilité nécessaire ? La mention "publi-rédactionnel" en caractère 2 en bas à gauche d’une page rédigée par un journaliste de la rédaction constitue-t-elle une clé de lecture suffisamment compréhensible pour un lecteur ? La reprise intégrale des communiqués de presse par les versions on-line de grands quotidiens ou par des portails garantit-elle l’exhaustivité (indépendance) de l’information ?

Les blogs sont en grande majorité des espaces personnels d’opinion. Derrière "je pense que", tout est permis, l’information est amenée par le prisme de l’avis personnel. Je viens ici de citer ma source (Xavier) et de le commenter avec mon avis (prudent, sous forme de questions). Cela soulève-t-il réellement un problème de crédibilité ? Le "je pense que" est un confort dont la presse ne devrait pas disposer : l’avis personnel n’est à mon avis surtout pas sa mission en dehors de l’éditorial. Ceci dit, comparez le traitement des infos de politique intérieure par le Figaro, Libération, France Soir et cet après-midi le Monde, vous devriez aisément relever à quel point le "je pense que" se lit (entre les lignes) à chaque article. Ca s’appelle peut-être une ligne éditoriale mais dans ce cas, la transparence ne devrait-elle pas imposer de préciser clairement la ligne éditoriale en première page de chaque quotidien ? En la matière, un média qui s’annonce basé sur le journaliste citoyen comme Agoravox fait nettement mieux que la plupart des médias traditionnels en mettant en avant de façon très claire sa politique éditoriale, idem pour ChampG dès la page d’accueil.

6 réponses sur “Crédibilité de l’information”

  1. En effet, les journalistes nous livrent de manière clinique l’information comme si c’était la météo, avec un ton monocorde et ce, depuis plusieurs années.

    Je ne suis pas certain, qu’à terme (maintenant déjà?) nous ne subissions pas le contre-coup de ce consensus mou globalisé. La perte du point de vue ne permet donc pas de se forger une opinion.

    Alors face à une info « insipide », que peut-on penser ? Globalement, on ne peut pas penser grand chose.

    Certes c’est l’éditorialiste doit tenir le rôle le plus « clivé ». Néanmoins, je souhaite vivement que nos amis journalistes nous délivrent enfin un point de vue, déclenchent des débats, contribuent à faire bouger la société.

    Les grands quotidiens défendent leur « couleur » politique ou idéologique… mais franchement, les idées progressistes sont parfois dans le Figaro et les Néo Réac chez Libé…

    Les blogs accentuent effectivement ce phénomène et on ne peut l’ignorer, mais que cela veut-il dire au fond ? Que les citoyens ont besoin de retrouver leur opinion… et la partager. Rôle que les médias (à quelques exceptions près) ne remplissent plus.

    … mais ce n’est que « mon avis », bien sûr 😉

  2. T’inquiète, depuis que mon blog est en sursis, j’ai plein de temps pour répondre dignement à tous les commentaires 😉

    Je crois que les médias n’ont jamais vraiment eu pour rôle de combler le besoin des citoyens de « retrouver leur opinion ». Ils y ont participé peut-être plus dans le passé que maintenant (Le « J’accuse » de Zola adressé à Felix Faure dans l’Aurore à la fin du XIX° en est un bon exemple). Mais les blogs compensent sans doute plus la raréfaction de l’engagement politique (au sens premier) ou des débats citoyens qui tenaient place du café des philosophes au café du commerce.
    C’est ce débat public citoyen qui est en voie de disparition, sans doute en France plus qu’ailleurs : la corrélation avec l’engouement pour les blogs en France (2ème pays de la blogosphère) se trouve peut-être justement là. En tout cas pas dans la qualité du traitement de l’information qui n’est vraiment pas meilleure ailleurs qu’ici.

    Bon je vais aller écouter un peu de musique du côté de ton blog moi…

  3. Effectivement le « je pense que » ne s’écrit pas mais se sous-entend dans la presse traditionnelle… ce qui entraîne à la fois une mollesse d’écriture et une fausse neutralité. Pour cela les blogs sont plus engagés, et je me demande très sérieusement si la presse traditionnelle ne devrait pas s’inspirer de ces codes d’écriture pour se redonner un coup de fouet (bien nécessaire)

  4. Pas eu jusqu’ici beaucoup de temps pour apporter mon grain de sel au débat 😉

    Je me suis penché sur la crédibilité des blogs parce qu’ils deviennent une source d’information importante voire, parfois, incontournable comme l’ont prouvé -parmi d’autres exemple – le blogging en Irak ou en Louisiane.

    Nous connaissons les défaut des la presse traditionnelle française dont celui que tu mets en évidence.

    La presse écrite n’est plus payée pour le savoir : conformisme, idéologie, idées préconçues, société de connivence font que les lecteurs la boudent.

    Je ne cherchais donc pas à m’acharner un peu plus sur cette pauvre presse mais plutôt à montrer comment les blogs pourraient occuper la place libre.

    Pour cela les blogueurs doivent intégrer les techniques et les principes qu’oublient parfois les journalistes. Comme la transparence et la traçabilité de l’information…

    Cela dit, c’est amusant de constater que les blogueurs appliquent à la lettre ce grand principe de la presse : citer ses sources. Et cela favorise les échanges. Les blogs créent des conversations, contrairement à la presse traditionnelle qui a encore un peu de mal à voir disparaître son monopole de la parole 😉

  5. Xavier, je prends le point sur l’approche constructive qui vise à s’intéresser à ce que les blogs apportent plutôt qu’à ce que la presse n’apporte plus/pas… Merci pour ton grain de sel 😉

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