Ce week-end passé en famille a généré quelques discussions animées sur un sujet dont je n’ai vraiment mesuré la complexité que depuis quelques mois. Un des sujets pourtant le plus important de la vie que j’ai choisie. Il y est question d’amitié et des preuves qui vont avec. Et de l’impact des réseaux sociaux sur mon cercle rapproché.
D’un côté, il y a mes « amis de toujours », ceux avec lesquels j’ai tissé des liens forts sur le mode d’avant pour composer avec la distance : quelques coups de téléphone, quelques emails et une visite à chaque occasion. On se tient au courant de loin en loin mais on ne sait finalement pas grand chose de nos vies respectives.
De l’autre, mes « amis d’aujourd’hui » rencontrés de près ou de loin via les réseaux sociaux. Forcément très proches, en contact permanent par une voie ou par une autre (email, blog, Facebook, Twitter et soirées, week-end, vacances…). On se suit au quotidien, on sait presque tout les uns des autres.
Entre les deux, une catégorie s’est modelée avec le temps. Je ne suis pas sûr de savoir quoi en faire. Ce ne sont pas des amis. Et pourtant, je sais beaucoup plus d’eux que la plupart de mes « amis de toujours ». Et même je leur dis beaucoup plus qu’à quelques-uns de mes « amis d’aujourd’hui ». Certains savent tout de moi, sans doute parce que la dimension virtuelle rend les choses plus simples, n’engage à rien. C’est parfois vers eux que je me tourne pour demander un conseil qu’ils me donnent avec plaisir et je sais qu’ils en attendent autant de moi. Souvent initiées sur Twitter, régulièrement prolongées sur Gtalk, ces non-rencontres créent une relation bizarre, géographiquement proche ou très éloignée, dont je pourrais difficilement me passer.
En soi, rien de très grave, si ce n’est que maintenir en vie une amitié revêt une bonne dose d’énergie de plus en plus souvent aspirée par ces « nons amis ». Je ne sais pas comment ça évoluera dans le temps mais cette réalité là s’est accélérée depuis 1 an. Clairement. Sûrement un peu de mon fait mais pas que. Ca me fait penser que je me suis promis en 2009 de dire plus souvent aux gens que j’aime que je les aime. Je crois qu’il faut que je n’oublie pas cette promesse que je me suis faite.
Je le dis assez souvent quand on parle d’attachement à une timeline et à tes amis de toujours mais la fréquence, l’intensité et l’ancienneté des contacts composent de nombreuses formes d’amitié. C’est un sujet sue lequel je m’interroge également souvent. En général la conclusion que j’aime y donner est que peu importe la conceptualisation sentimentale, c’est la chaleur qui compte…
« Ça met un peu de chaleur au fond de mon coeuuuuuuur… »
Oui enfin bref, l’erreur serait de hiérarchiser ces types d’amitié. Les amitiés ancestrales pourraient paraître plus légitimes que les (non) amitiés nées d’un espace virtuel, plus véridiques ; ce n’est pas toujours le cas.
On se rend compte qu’on a besoin des premiers comme des seconds, peu importe leur origine. Alors vive l’interaction 😉
Je suis tout aussi dubitatif que toi, et ce pour les mêmes raisons.
Mais les demi amis finissent par disparaitre ou à s’intégrer à une catégorie ou une autre. Tout comme je pensais avoir de vrais amis alors qu’ils ne l’étaient pas tant que ça.
J’aime beaucoup ce Billet Eric.
J’ai souvent eu à expliquer à mon « Entourage » ce genre de liens avec d’autres …
A Bientôt !
Olivier S > chaleur, viens chercher bonheur. Tout commence à s’expliquer !
Florian > sur qui d’autre pouvais-je compter pour m’offrir « les démons de minuit » sur le sujet ?
LeReilly > c’est ça le truc, c’est que certains ne basculent pas. J’ai quelques « nons amis » depuis 3 ans maintenant
Nawal > en parlant de distance…
J’ai longtemps fonctionné, non par hiérarchie, mais par catégorie (les amis avec qui rirent, les amis avec qui avoir des discussions très sérieuses, ceux de la vie d’avant Paris, ceux de la vie à Paris, ceux que tu « récupères » en trouvant ta moitié, ceux que tu découvres via les réseaux sociaux… Au bout du compte, l’amitié (d’avance, désolé pour le côté Psychologies magazine) n’est pas affaire de longévité mais d’intensité. J’aime bien ce que dit Olivier : « peu importe la conceptualisation sentimentale, c’est la chaleur qui compte ».
L’essentiel, c’est de savoir qui, dans ta vie, serait présent en cas de gros pépin. Tu serais certainement déçu par certains « vieux amis » et agréablement surpris par de « nouveaux amis ».
(C’est une impression ou j’enfile vraiment les perles là?).
Bisettes.
Magnifique ce billet! Qui ne s’est posé un jour la question de l’équilibre à trouver entre les amitiés les plus anciennes, supposées fiables – les vrais amis sur lesquels ont peut compter en cas de pépin – et les nouvelles peut-être plus excitantes tout simplement parce que l’on partage les mêmes projets, que l’on vit dans le même contexte. Mais comme le dit Todac, les nouveaux amis se révèleront parfois plus fiables que les anciens… L’important est de savoir concilier plaisir (de la nouveauté, du partage) et disponibilité, puisque ce que nous attendons de nos amis, ils l’attendent de nous.
En causant de virtualité, j’ai cru lire quelque part sur la TL que tu allais bientôt passer par Lyon.
Il est évident que je suis à cette occasion fort désireuse de voir EN VRAI ta tête de quarantenaire fringant.
(Promis, la tête me suffira.)
(Jamais trop en demander à la fois, c’est ce que m’a appris mon tonton cégétiste.)
ouh la la quelles grandes réflexions existencielles!!! les amis c’est indispensable ,la nature de nos relations varie beaucoup en fonction d’un tas de choses parfois on se rapproche de certains ou on s’éloigne d’autres…mais le plus important c’est de les avoir et de garder notre aptitude a nouer de nouvelles amitiés quelquesoit l’age et le contexte…ouf ! fayza.
Selon moi, la virtualité ne génère pas d’amitié.
Des contacts ça oui, plein même, certains excellents, d’autres sympathiques, d’autres moins, d’autres pas du tout… mais deux choses sont certaines :
1/ ces contacts sont variés et riches par leur diversité et intéressants par leur réactivité,
2/ l’amitié c’est autre chose même si les glissements sémantiques de facebook et consors font tout pour qu’on l’oublie.
Certains de mes contacts virtuels deviendront-ils vraiment des amis au fil du temps ? Sans doute quelques un(e)s, mais ça c’est la réalité et la « vraie vie » qui se chargeront de le dire au vu de l’évolution de nos relations.
Le problème avec les réseaux sociaux, c’est cette impression de proximité factice entretenue par le fait que les infos concernant l’autre sont accessibles quand on veut alors qu’une vraie rencontre avec une vraie personne (entendons pas là en chair et en os ailleurs que derrière un écran) doit s’organiser.
Depuis plus de 10 ans que je cotoie virtuellement d’autres internautes et que je multiplie les rencontres via des biais divers et variés (forums, blogs, sites de rencontres, etc), de combien de personnes suis-je restée proche ? De combien ai-je le n° de téléphone ailleurs que sur un post-it ? Bien peu comme j’ai gardé bien peu de contacts avec des personnes rencontrés à des dîners chez des amis.
Malgré les apparences, je n’aime pas tant que ça la virtualité. En tout cas je n’aime pas la virtualité pour elle même et elle ne m’intéresse pas si elle est destinée à le rester. Pour moi les réseaux sociaux sont « un moyen » et pas « un lieu » d’échange et de construction.
Juste sur le dernier point, je trouve ca tellement dur et pourtant si simple !
Tu y arrives si facilement ?
Moi j’ai un mal fou à dire ces 3 petits mots !
Un peu comme Cécile, le réseau social est un intermédiaire, une porte d’accès nouvelle à l’autre. Ensuite, c’est comme « dans la vraie vie », certains contacts en restent à ce stade, qui peut se prolonger et demeurer agréable, à l’égal de ces potes lointains avec lesquels on va parfois boire un coup ou on partage un repas une ou deux fois par an; et d’autres changent de catégorie et deviennent de « vrais » ce qu’on veut : amis, amants, etc …
Avec les « réseaux » (j’aime pas trop ce mot), on se rencontre sur des points communs précis… L’amitié est quelque chose de plus large, un ami en entier. Passer de l’un à l’autre n’est sans doute pas toujours possible.
En même temps, je trouve assez excitant ces rencontres virtuelles, nous avons alors quelque chose du personnage de livres 😉
Les réseaux sociaux pour garder contact avec ses amis (les vrais de vrais) sont intéressants mais c’est exactement le même problème que la construction ou animation de communautés…
Fan Page FB sans appartenance à la marque ou autre motivation c’est pédaler dans l’absurde. Avec les amis c’est pareil, on en a on les garde, pas besoin de canaux spéciaux ou autres, le lien (social) amical est plus fort !!!
Les FB, Twitter et autre c’est pour l’égo trip ^^ (nan j’exagère un chouïa)
Sûr.
S’ils facilitent la mise en contact et le fameux « keep in touch », les réseaux sociaux ne sont pas que des facilitateurs de (vraie) vie. Parce qu’en brouillant les frontières (qu’elles soient pro/perso, 1er cercle/3ème cercle ou autres) on ne sait plus bien parfois ce que l’on se dit entre 4 yeux et ce que l’on a tweeté à la cantonade. Parce que nous autres addicts des petits bip Gtalk et autres hastags sonnants et trébuchants, il nous prend parfois des envies de tout partager (bien) (mais trop) ou au contraire on est saisi d’une impression de porte ouverte trop grande sur sa vie.
Et en même temps, cette même porte ouverte a vu entrer quelques un(e)s qui comptent dans la vie de tous les jours et ça, c’est la partie drôlement chouette. Parce que finalement, c’est comme les relations humaines sans clavier ni souris, c’est juste enrichissant, complexe et emmêlé.
Je partage ta conclusion, bien sûr. Dire et/ou montrer qu’on les aime à ceux qu’on aime reste le meilleur chemin vers l’énergie positive partagée (un effet boomerang sans doute un peu…^^)
Rhaaa j’ai oublié, je voulais finir pas une note de musique !
Bon, tu auras deux commentaires pour le prix d’un donc… http://www.youtube.com/watch?v=8ksWGsEKn1M #ahah