J’ai eu comme un sentiment de lassitude cette semaine. En lisant des articles sur les marques et les médias sociaux, en assistant à des conférences sur le sujet ou en répondant à de lancinantes questions lors d’interviews.
Je crois qu’on a tous bien compris : les entreprises devraient écouter ce que leurs « clients », consommateurs et citoyens, ont à leur dire, ne jamais sous-estimer la puissance de ces acteurs, même isolés, du web, considérer les nouveaux influenceurs alors que les leaders d’opinion d’avant sont défiés, faire preuve d’humilité et être prêt à une interaction co-créative…
Bien compris.
L’intelligence individuelle l’a intégré, jusqu’à la saturation qui empêche l’écoute. La force d’inertie collective des grandes organisations continue à cultiver l’autisme, depuis des années.
Cette semaine j’ai compris que je me trompais, comme les autres. L’enjeu numéro 1 n’est plus la pédagogie, la sensibilisation, le conseil avisé, l’accompagnement du changement, la créativité qui détourne l’attention. L’enjeu numéro 1 est LE COURAGE.
Parce qu’il en faut du courage pour admettre qu’on s’est trompés, qu’on ne sait pas tout, qu’on peut apprendre de tout le monde. Parce que le mea culpa est douloureux même lorsqu’il est inexorable. Parce que la perte de pouvoir vertigineuse fait peur. Mais je crois qu’on a assez tourné autour du pot, qu’on est suffisamment passé par les politesse d’usage. Si vous voulez empoigner ce monde qui bouge si vite, il va falloir être fort, prendre des risques, changer les modèles, s’exposer y compris individuellement.
Pour tout le reste, on est plusieurs à être là. Pour le courage, la balle est dans votre camp.
C’est ça. It takes guts on pourrait dire.
Chouette note ! Merci !
Je vais faire lire cette note à quelques personnes… Merci.
Courage ET humilité. Encore plus dur
Tu as raison, il en faut du courage! Mais je rajouterai l’envie, la volonté, le punch, et la force de persuasion. Aussi par expérience (récente) aller parler en direct avec les gens marche aussi.
Il faut du aussi du courage pour défendre et reconnaître en interne s’être trompé. Reconnaître l’erreur, c’est se mettre en danger, limite tendre le bâton pour se faire battre.
Ce n’est jamais chose aisée, n’est-ce pas?
Du courage, de l’humilité, de la clarté (plutôt que la sempiternelle transparence) oui. Mais ces trois notions ne devraient-elles pas aussi s’appliquer, pour plus d’efficacité, à toutes les organisations (je pense aux media) ?
C’est effectivement toujours la faute de l’autre : le journaliste qui n’a « pas compris », le n-1 qui « aurait du être plus proactif », l’ONG qui « en fait trop », le syndicat qui « exagère », le politique et « ses courtes vues »…
Il ne faut pas, non plus, occulter notre propre responsabilité de communicant, avec nos discours / argus / messages clés / « talking point » / « position paper » (whatever) qui, souvent, assèchent la parole du dirigeant a priori. Et puis cette tendance « historique » de la com à n’appréhender que les risques (qui peuvent d’ailleurs se révéler positifs !) avant les opportunités.
C’est donc toute une réflexion globale sur ce que tu appelles le courage (n’est-ce pas plutôt de la clairvoyance ?) qu’il faut mener.
Quand Obama dit « I screwed up », on perçoit ça comme une révolution, preuve du chemin long et tortueux qu’il nous reste à parcourir avant de trouver ce genre de propos « normal ».
Merci pour ce post… courageux et clairvoyant.
😉
Eric,
voila un post qui fait bien plaisir à lire…
J’ai évoqué le même sujet il y a quelques semaines, avec moins de talent bien sur : http://www.david-castera.com/2010/01/le-web-social-au-dela-des-theories-mouillez-vous/
Je pense que le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne est, dans sa manière d’expérimenter les médias sociaux, un exemple de courage venue d’en haut.
Merci pour vos commentaires, touchant. C’est aussi ce que provoque le courage, de l’émotionnel donc.