L’avantage d’une semaine pleine de déplacements, c’est qu’elle donne l’occasion de lire vraiment la presse quotidienne pendant les trajets. Avec quelques bonnes surprises, parmi lesquelles la redécouverte d’un Libération retrouvé. L’édition de vendredi dernier en constitue une bonne illustration.
En premier lieu, Libé était le seul, et le premier, à s’intéresser en une au Tibet, là où tous les autres restaient scotchés aux débats politico-politiciens de l’entre-deux tours. C’est d’ailleurs en page 10 que se trouvent reléguées les stériles agitations des municipales, après le dossier tibétain, le droit de mourir de Chantal Sébire, le Contre-Journal qui donne la parole aux lecteurs, la nouvelle donne de la F1 et les pages Monde qui s’arrêtent sur les affrontements Tchad – Soudan, les élections en Iran et les affrontements au proche-orient.
Les push-liners qui ont fait la marque de fabrique jusqu’à la caricature parfois semblent calmés dans la course aux titres qui claquent et c’est tant mieux : le sens prime désormais. Pour se lâcher et s’en donner à coeur joie dans la figure de style, c’est en page média que le quotidien invite la rédaction à montrer ce qu’elle sait faire avec les mots. Le principe ? : 9 journalistes ont 700 signes à leur disposition pour participer à une réjouissante orgie critique portant sur la série événement Californication.
L’exercice tient ses promesses. Morceaux choisis : « Que les Américains aient un problème avec le cul n’est pas bouillonnant d’actualité », « Hank Moody, en fait, c’est Charles Ingalls : Dans la Petite Maison dans la prairie, Charles débite des bûches pour le bonheur de sa famille, tandis que dans Californication, Hank bûche la bite pour renouer avec femme et enfant. Kif kif, deux pères la morale. Et pourtant, Californication vaut mieux qu’un coup d’un soir. Car fugitivement, Hank menace de faire un truc de fou : accrochez-vous, il hésite quelques heures avant d’accepter de tenir un blog. »et mon préféré, en intégralité : « Le truc bien, dans Californication, c’est que Hank Moody, c’est toi. Enfin, c’est le fantasme du (ou de la) dandy quadra moderne sans risque. Toujours jeune, toujours beau, qui boit plus de trois verres et ça va, qui fume mais ça ne nuit pas à sa santé, qui baise tout ce qui bouge avec une ex toujours amoureuse. Même sa dépression est glamour. Le pied. En plus, il vit dans le même monde que toi : il tient un blog, se googlelize, sa fille se la joue Courtney Love prépubère et son agent se tape une suicide girl (hypissime). Avec ça, il est complètement passif et spectateur de sa vie. Comme toi dans ton canapé, finalement », « Message aux fossoyeurs qui voyaient en Duchovny une affaire classée : la vérité est ailleurs ».
Mais Libé vendredi dernier, c’était aussi le retour de NTM, le salon de l’automobile de Genève, la TNT mobile avec le Gsmart t600 et un tacle réjouissant à Morandini qui attaque le site iMedias.biz pour avoir publié la vidéo que d’autres ont publié dont son employeur Télé 7 jours.
Au moment où la presse écrite évolue vers de nouveaux horizons en ligne, c’est un bonheur de retrouver un quotidien papier qui retrouve autant d’inspiration.
+1 à propos de Libération. Qui se lit également avec plaisir quand on n’est pas en déplacement…
(P.S #1 : je sais que tu seras tenté de me répondre « tu ferais mieux de venir nous voir plus souvent à la place de lire Libé ». N’essaye même pas !)
(P.S #2 : la réponse « après Libé retrouvé, JC retrouvé » est également hors-jeu).
Le papa de Charles > Dommage parce que le PS 1 me tentait bien, tant pis je vais tenter la réponse facile, celle où c’est une autre question genre » quand est-ce qu’on te voit »…
Eric > du coup me suis achetée Libé ce matin (pas fait depuis pfiouuu au moins) et je vais voir ça pendant déj 🙂
oh ici aussi je vais des fautes plein mes commentaires, classe… (dsl)
Jean-Christophe > juste tu nous manques en fait
Mathilde > je garantis rien sur Libé cette semaine pas trop eu le temps mais tiens moi au jus