Tout a changé, plus rien n’est comme avant… A longueur de journée, j’entends dans des conférence et je lis dans la presse cette vérité absolue qui joue paradoxalement un rôle presque rassurant. Vous êtes perdus ? Ne vous inquiétez pas, c’est normal : tout a changé !
Amis professionnels des Relations Publiques, ne croyez pas tout ce qu’on vous dit : notre métier n’a pas changé. Depuis toujours, il consiste à gérer la réputation d’une marque, d’une entreprise, d’une institution, d’un pays ou d’une personnalité. Une réputation portée par le bouche à oreille lui-même initié ou accéléré par des relais influents, indépendants, non rémunérés mais légitimes et crédibles. Fondamentalement, ce n’est pas près d’évoluer.
Bien sûr, les moyens d’opérer les stratégies RP ont été percutés par les media sociaux qui accélèrent le cycle de vie d’une information, positionnent différemment les media traditionnels et propulsent des nouveaux influenceurs en quelques heures en faisant de chaque citoyen consommateur un contributeur potentiellement majeur de ce bouche à oreille, en positif comme en négatif.
Evidemment, l’espace public n’est plus le même qu’il y a 10 ans. Mais l’agilité des professionnels de RP continue à s’inscrire dans la capacité à éclairer l’information dans cet espace, non seulement de façon attractive mais également empoignable par des tierces parties, par ailleurs sur-sollicitées de toutes parts. L’expertise d’un professionnel des RP réside également et depuis toujours dans la capacité à traiter une crise, un emballement imprévu et négatif qui nécessite réactivité, calme, courage et bon sens. Rien de plus technique, rien de moins émotionnel.
Ce qui a fondamentalement changé, c’est la pression exercée sur tous les autres métiers de la communication : ils doivent désormais intégrer dans leur équation ces intermédiaires non maîtrisables qui peuvent à tout moment s’emparer d’une campagne publicitaire pour en en accélérer l’impact ou la rejeter violemment, interférer un dispositif CRM en s’adressant publiquement à l’entreprise dont ils sont clients, s’exprimer en temps réel pendant un évènement de marque qu’il soit destiné aux clients, aux prospects ou au grand public…
J’ai donc envie de souhaiter la bienvenue à tous ces marketeurs qui découvrent les joies d’un dispositif qu’on ne peut techniquement pas maîtriser du début à la fin, de programmes qui doivent mettre l’ensemble des cibles en action plutôt qu’en audience, de time to market qui se comptent en heures plutôt qu’en mois… Et à mes collègues des RP, j’ai envie de rappeler que l’enjeu des indicateurs de performance de notre discipline lié à la mesure des résultats n’a toujours pas été proprement résolu depuis plus de 150 ans.
Rien n’a changé : il n’a toujours pas été établi un indicateur de performance RP meilleur que l’équivalence publicitaire des retombées presse. Voici un meilleur angle pour faire progresser notre métier.
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Très bon article.
Et c’est encore pire dans les e-RP où on entend souvent dire que tout est calculable car tous les chiffres sont accessibles.
Néanmoins depuis les media sociaux, les prescripteurs ont évolué et M. et Mme Toutlemonde deviennent les influenceurs encore plus incontrôlables que dans un media classique…
Très juste. Et un peu troublant, si au lieu de se gargariser avec tous ces changements de surfaces et de tuyaux, on se focalisait sur l’outil Graal longtemps cherché jamais encore trouvé, on en gagnerait du temps et de l’efficacité.
Pour conclure, j’ai envie de citer Johnny (interprète philosophe à ses heures) : « Ca ne change pas un (métier), ça vieillit ».