Les vertus de la colère

J’ai toujours essayé de ne pas mentir sur mon blog, de ne jamais en rajouter. Pas tellement par honnêteté, soyons sérieux. Plutôt par simple précaution : bloguer relevant déjà d’un égocentrisme à tendance paranoïaque tout juste supportable, ajouter le moindre soupçon de mythomanie aigüe risquait de rendre le lieu et le personnage qui va avec vraiment détestables. La précaution de la sobriété m’a semblé tellement importante qu’il m’est même arrivé de me censurer quand la réalité couchée sur le papier se révélait peu crédible.

J’ai donc failli ne jamais raconter l’histoire qui suit, quand soudain, j’ai eu une lueur : sur ce coup là, j’ai plein de témoins,  ILS SAVENT ! Alors voilà.

Le 8 juin 2011, j’ai appris des choses sur la colère, pile au moment où elle m’a quasiment sauvé de ça :

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Scène de la vie quotidienne

Mercredi 16h30

Exterieur Jour – à la terrasse d’un café parisien bien abrité – il pleut comme un mois de juillet

Pourquoi il est triste votre blog ?

La feuille de papier sur lequel la jeune étudiante a noté méthodiquement toutes ses questions est tremblotante. Le monsieur qui avait accepté l’entretien comme un exercice de routine vient de se faire cueillir dès la première question.

– Hein ? Mais il est pas triste mon blog. Nan mais rien à voir… Et on est sûr que ça va vous aider pour votre mémoire sur la gestion de crise pour les marques sur les réseaux sociaux comme question ?… Je sais pas. Et puis d’abord pourquoi vous dîtes qu’il est triste mon blog ?

– Je suis formelle, j’ai étudié vos 100 derniers billets et vos 100 derniers twitts, vous êtes aussi triste sur votre blog que vous êtes dingue sur Twitter.

La feuille ne tremble plus. Le monsieur manque de s’étouffer en allumant une cigarette.

– Mais comment ça « dingue sur Twitter » ? Mais je dis des choses sérieuses sur Twitter aussi !! Et dans les commentaires de mon blog, je suis drôle. DRÔLE VOUS ENTENDEZ ?

– Je suis trop franche et je vous agace, pardon

– Nan mais pas du tout du tout alors là pas du tout. Et puis « sérieux » ne veut pas dire « triste ». Pourquoi vous dîtes triste ? HEIN POURQUOI ?

– Ce que j’essaie de dire, c’est que je trouve ça surprenant mais vraiment intéressant cette double personnalité que vous avez réussi à construire. Très pro sérieux d’un côté et complètement délirant de l’autre. C’est ce que je voulais dire. En vrai, en revanche, vous avez l’air nerveux.

– Est-ce que vous avez des questions sur la gestion de crise ?

En répondant machinalement à quelques questions plus traditionnelles sur son métier, le monsieur se dit qu’il doit opérer un rééquilibrage urgent. Ou continuer comme avant en oubliant plus simplement le début de cette conversation pendant laquelle il pense avoir tenu un sang froid absolu.

Isolement

Aujourd’hui, c’était mon anniversaire. Un truc qui tombe tous les ans, rien de particulièrement marquant mais quand même : l’occasion pour moi comme pour tous de constater chaque année une activité plus ou moins record sur son profil Facebook.

Cette année, en plus des messages publics ou privés ou même des pokes (…), des twitts et DM, des SMS et des mails, j’ai profité de petits mots d’amitié géolocalisés sur FourSquare, musicaux sur Spotify et même VIP sur aSmallWorld, souvent drôles, parfois émouvants, ponctuellement faussement vachards sur mon âge qui n’a d’ailleurs jamais été aussi avancé. Autant de preuves d’amitié ou simples attentions qui font chaud au coeur.

Je ne les ai pas comptés, ne m’en suis surtout pas sur-délecté, j’ai juste pris la mesure de mon plaisir en lisant chacun des messages un à un, consciencieusement, pour ce qu’ils représentaient : au minimum, quelques secondes consacrées à me faire un petit signe, quelque fois de vrais petits chefs d’oeuvre de créativité.

Ca pourra au choix paraître ridicule ou pathétique mais j’ai profité. Vraiment, sans second degré, pour une raison simple mais sans doute un peu inattendue pour ceux qui me connaissent aujourd’hui.

Distance heureuse

Petit, j’étais solitaire, ma famille s’étonnait de me voir préférer 2 heures de lecture dans ma chambre plutôt qu’une boum entre copains. Je n’étais pas seul mais limitais les moments de socialisation, par goût.

En grandissant dans mon Besançon natal, je me suis constitué un entourage limité à quelques amis. Importants et précieux, ils acceptaient mon indépendance, je n’avais aucun effort à faire, on se voyait lorsque je l’avais décidé, j’entrais en hibernation à mon gré, ils étaient là à mon retour. Je ne cherchais surtout pas à étendre mon groupe d’amis et jetais un regard oblique à tous ceux qui tentaient par extraordinaire d’y entrer d’une façon qui me semblait toujours intrusive.

En arrivant à Paris pour terminer mes études, j’ai facilement reconstitué un cercle rapproché toujours limité en nombre, avec quelques étudiants de mon école et des bisontins exilés à Paris. J’ai perdu de vue mes anciens copains d’école restés en province, en laissant aller mon penchant naturel à mettre le moins d’énergie possible à maintenir la relation. L’armée m’a fait découvrir un nouveau monde d’amitiés solides entretenues à distance plusieurs années. A distance.

Puis les premiers jobs sont arrivés, les premières histoires sentimentales sérieuses aussi, alternant avec des périodes d’enfouissement dans le travail pendant que mes amis quittaient un à un Paris pour une vie provinciale plus paisible et familiale. Quelques collègues sont alors devenus mes plus proches relations, dépassant ponctuellement seulement le cadre du travail. Mais garder la distance me semblait le meilleur moyen de ne pas imposer mes écarts d’humeur relatifs à un autre de mes traits de caractère coloré : je suis lunatique. J’étais bien persuadé de faire preuve de bonté extrême en protégeant mes amis de mes pires moments de mauvaise humeur. Je devais certainement avoir quelques qualités mais la bonté n’en faisait pas exactement partie.

Et un jour j’ai levé la tête…

Détachement douloureux

A la veille d’organiser des vacances que je n’avais pas pris depuis très longtemps et qu’il m’aurait fait plaisir (pour une fois) de partager, j’ai mesuré à quel point le nombre de mes amis s’était réduit dans mon Filofax. Je devais me rendre à l’évidence : j’étais seul, pas par choix cette fois, et entouré de gens qui pensaient sans exception que je ne l’étais pas.

Structuré et rationnel comme un scientifique peut l’être, j’ai fait la liste de tout ce en quoi j’avais contribué à mon isolement, j’ai réalisé que je n’avais jamais vraiment dit à mes amis à quel point ils comptaient pour moi, tout simplement parce que je ne le savais pas. J’ai sans doute pris conscience à ce moment là que je ne pouvais pas exclure complètement que mon sale caractère ne faisait pas de moi un type bien.

J’ai passé les quelques mois qui ont suivi à constater que se faire des amis n’est jamais aussi compliqué que lorsqu’on en cherche.

J’ai détesté mon indépendance devenue contrainte. Je me suis étourdi dans le travail pour ne plus constater chaque jour à quel point j’étais seul, paradoxalement très entouré mais seul. Sans y être particulièrement destiné, j’ai mécaniquement progressé, recevant des promotions que je ne demandais même pas, sans doute pour récompenser mon dévouement absolu. Ce qui m’éloignait invariablement de mes collègues pourtant les plus proches au moment où je devenais leur manager. Une expérience qui m’a conduit à renforcer la distance que j’impose dans mes relations professionnelles, encore aujourd’hui, longtemps plus tard.

Contre nature réparateur

Redevenu célibataire après une quasi décennie de vie de couple, j’ai décidé que j’agirais contre nature. En chassant mon penchant pour une indépendance dont je mesurais désormais la dimension égoïste et en forçant le maintien des relations qui se créaient. Le tout à un moment où, incidemment, les réseaux sociaux déboulaient dans ma vie. Très vite, j’ai pris conscience que tenir un blog ne serait finalement pas un exercice isolé de plus et créerait des occasions de rencontres précieuses, dans la vraie vie, jusqu’à la transformer.

J’en ai profité, j’ai même fini par aimer ces moments de regroupements improvisés avec des gens que je ne connaissais que par leurs écrits. Même si la première entrée dans ces cercles d’initiés me coûtait toujours, je faisais l’effort. J’ai fini par rencontrer beaucoup de blogueurs qui, au gré des affinités, ont constitué un solide premier cercle d’amis et m’ont apporté de nombreux potes qui comptent.

Aujourd’hui, je ne cherche plus de nouveaux amis, j’essaie d’épargner autant que possible de mes pires traits de caractère ceux que j’ai et que j’aime, en cachant aussi bien que possible les efforts bien anecdotiques que ça me coûte de plus en plus rarement. Je n’hésite jamais à sacrifier un moment de solitude réparatrice pour un échange avec tous ceux qui comptent autour de moi. Je me suis même tellement habitué à connecter avec le monde qui m’entoure que je le fais sur les réseaux avec un comportement proche de l’excès.

Je sais que je ne suis pas parfait en amitié, on ne chasse jamais complètement le naturel. Et je ne peux qu’espérer que mes petits efforts ne soient pas trop visibles ni pesants.

Je sais aussi que tous ces signes de sympathie, concentrés le jour de mon anniversaire, de tous ceux qui comptent pour moi, me rappellent pourquoi ces efforts en valaient la peine. J’ai appris à donner toutes leur valeurs à de petits signes d’attention dont je n’ai réalisé l’importance que très tard.

Merci à tous ceux qui ont contribué à cette belle journée.

Ma canitie

C’est un processus normal, rien de grave. Le blanchissement de cheveux est l’un des cadeaux qui arrivent avec l’avancée dans l’âge. J’aime bien celui-là, vraiment.

Mon patrimoine génétique me prédestinait à garder des cheveux longtemps et des cheveux grisonnants relativement tôt. J’y étais préparé et l’attendais presque. Je me souviens d’ailleurs de mon pote de fac qui faisait des ravages malgré la précocité de ses cheveux blancs. Je me souviens aussi que dans les années 90, s’offrir un effet poivre et sel dans un salon de coiffure coutait à peu près un rein. Et voilà que la nature me conduit vers ça, gratos.

Jouer le patriarche sur Twitter dissimule forcément une passion toute relative pour l’avancée dans l’âge. Déjà en 2007, ça me travaillait. Alors je surjoue. Et plutôt que d’attendre transi le moment où mes cheveux blancs ne seront un avantage que professionnel, celui que les américains appelle le « Grey hair factor », je rappelle tous les jours à George Clooney qu’il n’a qu’à bien se tenir : j’arrive.

PERSISTANCE, le mot de la semaine

Lorsque j’ai commencé à bloguer il y a près de 6 ans, l’objet n’était pas de faire de ce lieu un espace de référence traitant de ce qui allait devenir les médias sociaux mais juste d’en être un acteur parmi les autres. Pour autant, l’envie de m’exprimer librement sur ce qui m’intéresse -en évitant les marchés de mes clients- m’a naturellement amené à écrire beaucoup sur les blogs, sur l’évolution des réseaux sociaux, en particulier Twitter, tel que je le vivais de l’intérieur. Et je n’ai jamais arrêté de lire consciencieusement et avec intérêt de nombreux billets sur le sujet, en français et en anglais, ne serait-ce que pour nourrir mes présentations pros.

Seulement voilà, depuis quelques mois, j’ai le sentiment de ne plus rien lire de nouveau et d’en apprendre beaucoup plus en participant à des jurys d’awards qui récompensent les meilleures campagnes sur les réseaux sociaux -souvent très tactiques- qu’en lisant les experts du web. Donc je les lis de moins en moins. Mais j’admire sincèrement leur persistance et leur énergie sans cesse renouvelée à répéter inlassablement les mêmes choses face à une route qui reste longue.

Donc résumons ce qu’on sait maintenant depuis longtemps dans l’espace temps media social :

Un développement d’entreprise ou de marque sur les media sociaux nécessite une stratégie d’engagement sur le long terme, nourrie par des actions tactiques de préférence créatives, des espaces de référence détenus par la marque et des conversations menées partout où les cibles se trouvent, en associant temps réel et traces laissées sur le long terme. Elle doit être pilotée par un système de gouvernance qui implique toutes les parties prenantes de l’entreprise et elle intègre des indicateurs de performance qui rappellent à tout moment à quoi contribue cette stratégie.

On pourrait penser que tout le monde a compris mais à l’arrivée, on en est à une course aux fans sur Facebook, peu de stratégie en place dans les entreprises, une résistance de la part d’organisation en silo, des avancées que se font plus sur la base de coups marketing joués sur les media sociaux que de projet sur le long terme… C’est donc bien que quelque chose ne passe pas. De ce fait, la tentation de rappeler encore et toujours les fondamentaux à coup de graphiques, études, vidéos, slideshows ou infographies est grande, on le comprend. Ces présentations sont nouvelles sur la forme mais totalement redondantes sur le fond.

Qu’on ne se méprenne pas, je pense que ces rappels systématiques sont nécessaires, ils structurent même les formations que nous sommes tous amenés à organiser pour nos clients. Mais j’aimerais lire plus de nouveaux enseignements, tirer des bests practices internationales de nouvelles convictions. Et trouver la même énergie que mes collègues consultants blogueurs à écrire sur le sujet pour participer à faire atterrir les bonnes pratiques.

Si j’étais plus persistant, sans doute aurai-je élaboré ici un discours sur les vertus du test permanent qui doit devenir un état d’esprit pour les marques, de la prise en compte d’espaces sociaux ignorés de tous que sont les commentaires associés aux articles sur les medias online, sur l’accélération de la chute des « leaders d’opinion » qui forgent désormais leurs idées sur l’opinion publique, souvent en retard.

Je retourne donc à mes légèretés sur mon espace social qui va encore s’agrandir dans quelques semaines pour continuer à apprendre de l’intérieur, en admettant qu’il s’agisse d’une autre forme de persistance louable.

Message d’attente

Tellement de choses à dire concernant l’avance de l’opinion publique sur les leaders d’opinion, les excès de zèle des médias qui finissent par les rendre complaisants au mieux, faussement polémiques plus souvent.

Rien que je ne puisse dire maintenant. Mais il y aura forcément un moment où il y aura prescription. #Tremblez

Et je dédie ce message à Olivier, il sait pourquoi.

Trop ?

Il y a deux ans, j’avais été ébranlé par un discours élaboré par des planneurs qui relevaient de nombreux éléments bloquants dans le web. Ils pointaient du doigt une contre productivité relevée en particulier dans les processus d’achats, ralentis par la profusion de choix qui complexifie l’acte décisionnel. Certes, pas de la même façon sur toutes les génération mais quand même, incontestable. J’étais dubitatif.

Deux ans plus tard, je continue mon propre laboratoire auto centré sur mon blog, mon Twitter, mon Facebook, mon YouTube, mon FlickR, mon Posterous, mon Figaro.fr mais aussi mon DailyBooth, mon Quora et tous les prochains services web à venir… Si je fais un petit bilan de 6 ans d’ultra connexion, le mot qui me vient à l’esprit est TROP et semble deux ans plus tard rejoindre le point de vue des planneurs que j’avais tancé peut-être un peu vite.

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Mot d’excuse

Depuis deux semaines, il m’arrive des aventures dont je ne peux pas parler. Parce qu’elles sont professionnellement confidentielles ou personnellement trop… personnelles. Or, dans les deux cas, elles sont passionnantes, suffisamment en tout cas pour rendre tous les sujets que j’aurais la liberté de traiter sur ce blog terriblement fades.

Certes, j’aurais pu élaborer à partir de sujets moins implicants, raconter par le menu ma nouvelle condition d’Appleman depuis que je suis équipé d’un MacBook Pro que j’apprivoise peu à peu, faire mon débrief d’un Web’10 particulièrement vivifiant ou du Monitoring Social Media 2010 qui a compté dans son casting d’intervenants le bluffant Brian Solis, raconter mon coup de coeur inattendu pour Raiponce de Disney ou -avec 2 ans de retard et dans un tout autre genre- la série The Sarah Connor Chronicles, saluer la drôlerie talentueuse des Craypion d’Or qui rappelle que l’humour vit mieux quand il est supporté par un vrai boulot, relever mes petits moments de bonheur devant la sensualité du déhanché de Shakira ou l’érotisme nerveux du Sacre du Printemps par Pina Bausch à l’Opéra Garnier, tester sous la douche ou, mieux mais moins simple, à la piscine la caméra waterproof Kodak PlaySport gagnée sur le Web’10…

Je ne l’ai pas fait. Par manque de temps. Et d’envie, donc (sauf la vidéo sous la douche évidemment).

Je sais que je ne suis pas le seul. J’ai eu l’occasion d’entendre plusieurs fois depuis le 1er décembre une réponse systématique de ceux que je m’étonnais de moins voir sur les réseaux sociaux : « depuis que je vis des choses passionnantes, je ne peux plus bloguer« . Et je sais déjà que 2011 sera encore plus excitant pour moi, toujours plus ancré dans une vraie vie qui m’empêchera d’en dire trop ici. Evidemment, je ne le regrette pas puisque je le conduis, mais je réalise plus que jamais que l’écriture est un exercice vital lorsqu’il est partagé. Je trouverai d’autres moyens.

Je me suis contenté de livrer quelques instantanés de vie sur  Twitter. L’endroit où je m’autorise futilité, absence de recul, vingtième degré, débats de cour d’école, relais de mes moments parmi les moins passionnants (breaks télé) et extraits de vie qui en révèlent peu à chaque fois et beaucoup au total. En écrivant moins sur ce blog et en jouant le jeu de la rareté sur lefigaro.fr, mon fil Twitter est devenu avec Facebook le hub central de mon identité en ligne. Celui dont on me parle inlassablement. Celui qui me donne quelques frissons chaque fois qu’un client me révèle -malicieux- qu’il s’y est abonné, ce qui provoque systématiquement des excuses que je présente pour tant de légèreté.

Alors voilà, je présente des excuses que personne n’attend pour avoir quelque peu laissé en jachère ce lieu virtuel pourtant important pour moi. Il s’habituera avec moi à un rythme différent, imposé par de bonnes raisons : de plus en plus de sujets qui m’intéressent croisent ma vie, je crois que c’est une bonne nouvelle.

Ceci était donc mon 1000ème billet sur PRland.

Boulimie

Ceux qui me connaissent bien le savent : je ne fais rien « un peu ». Je joue beaucoup à la Playstation ou je n’y joue pas. Je passe une nuit au casino ou je n’y vais pas. Je lis un livre par jour ou je ne lis pas…

Ma crise de boulimie du moment est cinématographique. Cette semaine, 4 films : L’homme qui voulait vivre sa vie, No et moi, Kaboom et The social network. Cette semaine, 4 belles émotions aussi. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que ça ne s’arrête pas. Sur ma liste : Des dieux et des hommes (que je n’ai toujours pas vu), Date limite, Buried, Unstoppable, Potiche, La princesse de Montpensier, Fair Game… Et l’impatience en attendant la sortie en février de la suite de l’un des films cultes de mon enfance : Tron.

No et moi

Comme pour L’homme qui voulait vivre sa vie, j’ai découvert le film de Zabou Breitman en avant-première, sans rien en savoir. Je n’avais pas lu le livre éponyme dont il est tiré, je savais juste que j’aime tout ce que fait Zabou. No et moi n’est pas un film immédiatement vendeur : une plongée dans les univers croisées d’une SDF et d’une famille sous perfusion. Bien que fataliste donc désespéré, le film est presque joyeux, jamais larmoyant, impeccablement interprété notamment par les ados d’une justesse sidérante. A voir absolument.

Kaboom

Il est de ces films qu’on va voir résigné : je n’aimerai pas mais il faut que je le voie pour vivre l’expérience. Le casting visible sur l’affiche est l’assurance qu’on ne peut pas complètement s’ennuyer : il est uniquement composé de gravures de mode qui s’y exposent sans pudeur. Parmi elles, deux acteurs que j’aime : Thomas Dekker depuis The Sarah Connor chronicles et Juno Temple depuis Mister Nobody. Mais Kaboom vaut nettement plus que ça. Le film est déjanté, psyché et déglingué mais raconte une histoire forte, réserve même un twist final. C’est le film de génération qui n’est pas la mienne mais qui m’a parlé. A voir sans en attendre trop pour profiter de la même bonne surprise que moi.

The social network

Un film historique dont on a tous connu la face la plus visible au cours de ces cinq dernières années, ce n’est pas si fréquent. Ceux qui parlent d’un « téléfilm trop long » n’ont pas du voir la même production que moi. Fincher nous prouve qu’il n’a pas perdu la main : rythmé, inventif, un casting parfait dans le pire exercice de style qu’on puisse imaginer… Mais la plus grande surprise est qu’il m’a rendu Mark Zuckenberg attachant alors que j’en attendais l’inverse. C’est tellement inratable que tout le monde l’a déjà vu.

Si on ajoute L’homme qui voulait vivre sa vie, qui parle certainement plus aux quarantenaires qu’à la plus jeune génération qui remplit majoritairement les salles, ça fait également quelques balades dans différents univers générationnels qui me vont bien. J’en veux toutes les semaines.