lancement e-france magazine

J’avais parlé ici de la lecture de magazine en ligne. Quelques semaines plus tard, le premier généraliste (à mon avis très fortement féminin) français arrive exclusivement sur le net : e-france magazine se feuillète sur ordinateur ou se télécharge en pdf avec une forte variété de rubriques :

  • Industrie, étrangement nommée puisqu’il s’agit bien de problématique grand public, on y parle dans ce premier numéro de la gestion de son argent et de placement
  • Actu (“En ce moment”) avec un patchwork sociétal (les femmes au pouvoir), people (Emma Daumas qui a droit à la couv’) 
  • Vie pratique (“votre quotidien”) qui nous offre l’avis du spécialiste sexothérapeute sur la lancinante question : les scènes de ménage sont-elles utiles
  • Tourisme : à la découverte de l’Afrique à moto et de Saint-Emilion (NDLR : moto déconseillée…)
  • Bien-être qui parle de mode
  • High-Tech pour les gadgets technos
  • Chronique : décryptage de la défaîte face à l’Italie
  • Air du temps (“On en parle), dossier à charge contre la pub suprenant pour un titre qui ne vivre que de la pub
  • Culture (“A voir à entrendre”) qui s’intéresse aux ballets et à Swan Lake

Avec 12 insertions publicitaires et 1 page détaillant les “10 bonnes raisons de communiquer dans e-france magazine”, le dynamisme commercial semble de bon augure pour le futur d’un magazine de nouvelle génération dont la marge de progression rédactionnelle est indiscutable mais légitime. Bone chance donc.

E-france

Sens de l’humour critère de recrutement ?

La tribune consacre dans son édition du jour une pleine page aux vertus de l’humour au travail. Avec des exemples quelque peu étonnants, telle cette compagnie aérienne qui, pour avoir intégré l’humour dans ses critères de recrutement, voit son équipage organiser des concours de blague lorsqu’un vol est retardé (je sais ça fait rêver). Mais il y a pire dans l’article, je vous laisse y jeter un oeil.

La tribune a visiblement appliqué le concept : franchement, il est marrant ce papier (enfin moi ça me fait rire) et il y a fort à parier que la journaliste n’est pas la dernière pour la rigolade. Si on vous demande un jour en entretien si vous avez de l’humour ou si vous êtes un “gai luron”, soyez prêt à répondre avec une petite blague de derrière les fagots (calembours, contrepetrie, rebus acceptées), on sait jamais.

On sait tous à quel point l’humour est à géométrie variable et se partage finalement assez mal, y compris dans la vie de tous les jours. Tiens par exemple, il y a pas mal de comiques qui cartonnent mais dont l’humour s’appliquerait assez mal à l’entreprise. L’intégrale de Bigard au bureau toute la journée par votre boss, ça vous branche vous ?

Madame Figaro en ligne

Madame Figaro

Le groupe Figaro va lancer en fin d’année, sous la houlette de Frederic Sitterlé en charge des Nouveaux Médias, une nouvelle version de madamefigaro.fr qui promet (je cite) :

  • “un magazine à part entière, une nouvelle référence avec pour mot d’ordre la qualité sur le fond comme la forme (avec un directeur artistique grande figure du design interactif)
  • un contenu original pensé pour le web par une dream team de spécialistes expérimentés pour couvrir la mode, la beauté, la déco, le design, la culture, le mariage, les enfants, les voyages…
  • un site technologiquement précurseur exploitant le nec plus ultra du web 2.0, développé par des experts internationaux.”

Ca n’a l’air de rien comme ça, mais l’investissement d’un grand groupe de presse sur le web dans le secteur presse féminine n’est pas si fréquent. On attend de voir mais ça pourrait même être une première en France.

Dans le même temps, du côté papier, alors que la nouvelle formule de Télérama est attendue dans 1 mois, Libération en pleine crise a annoncé l’arrêt du supplément Ecrans dans sa version actuelle (que j’adorais) pour se prolonger sur le net.

La France et les blogs : la presse s’y perd

Le mois d’août a été l’occasion pour la presse de revenir sur le phénomène des blogs en pointant du doigt la position spécifique de la France en la matière : les français dans la course aux blogs (Le Figaro), Champion des blogs les français ? (Libération du 23août)… Comme le relève scrupuleusement Gilles dans Pointblog à chaque fois, les chiffres appuyant la théorie du “français plus blogueurs que les autres” sont souvent  tellement mal utilisés qu’ils en deviennent faux. Pour le coup, la faute en revient sans doute autant aux journalistes qu’aux sociétés d’étude de référence.

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Lecture 2.0 ?

Ce matin, j’ai vraiment lu un magazine en ligne. Business 2.0 est en effet proposé gratuitement en ligne dans une version « ActiveMagazine » qui permet littéralement de feuilleter les pages (pub incluses) mais également d’accéder directement à un article. L’application est développée par la société Olive Software qui propose un tutorial (en anglais) mais l’ensemble est totalement intuitif. Ponctuellement, c’est plutôt ludique et pratique, au quotidien, je ne me sens pas encore prêt à me passer complètement de la version papier.

Business_20_1

 

Au passage, le magazine propose un intéressant mapping des starts up  qui compptent dans le monde, avec un zoom en France sur netvibes et wikio.

Start_up_mapping

Vu chez Cyril qui l’avait vu chez Vincent (ça c’est de la lecture 2.0 !).

Dédé et Libé : la saga buzz continue

C’est de loin la plus intéressante saga du moment. Bien au-delà du mercato PAFesque et sans comparaison avec les sagas officielles de TF1 -suite des “maîtres du zodiaque”– et M6 – Laura. Beaucoup plus ludique que la bourde interstellaire de Dove Attia, piégé comme un bleu par Gerald Dahan imitant (plutôt mal d’ailleurs) Patrick Bruel. Nettement plus bouleversant que le remplacement de Castaldi pour Virgnie Effira. On avait laissé Dédé aka André Manoukian et Libé aka Libération en pleine escalade de placement de mots. L’aventure a depuis pris un tour nouveau. Dédé devra, pour relever le défi, donner de la voix lors de la finale mercredi prochain.

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Lu !

Parmi tout ce qu’on entend sur le travers des blogs et des blogueurs, il y a une chose qui m’agace particulièrement : bloguer détournerait les jeunes de la lecture des livres et de la vraie littérature. Critique à mon avis injuste ne serait-ce que parce que les blogs participent à une culture de l’écrit plutôt supérieure à d’autres médias jeunes.

Certes la schéma réducteur “bloguer = moins lire” m’agace mais, manque de bol, dans mon cas, c’est un peu vrai. Coup de bol (?), je ne suis plus à proprement parler un “jeune” donc je me place d’emblée hors concours. En tout cas, factuellement, consacrer du temps à bloguer se fait au détriment d’autres activités et dans mon cas, c’est plutôt tombé sur la lecture (mes proches ont tendance à déplorer que ce ne soit pas tombé sur Desperate Housewives, on les comprend). Je continue à acheter environ un livre par semaine mais la pile “à lire” grandit…

Dans la série “je rattrape le temps perdu en lisant des livres achetés il y a plusieurs semaines”, je me suis enfin plongé mercredi dans Les Enfants du Plastique de Thomas Clément, livre dont j’avais suivi la génèse ici et que j’ai acheté deux jours après sa sortie le 2 février dernier (le temps que la FNAC le sorte des cartons…). Du coup, avec ce temps de latence, j’arrive après que tout le monde en ait parlé (et pas que la blogosphère) donc tout le monde se fout un peu de mon avis. Je vais le donner quand même parce que je fais ce que je veux mais je vais faire court : c’est dans la veine de son blog, plus que drôle (il y a certains passages vraiment tordants), parfois touchant, souvent cynique, un peu fataliste, suffisamment méchant, toujours jubilatoire. Le business de la musique en ligne de mire, l’industrie du disque est le pretexte, l’évolution de la société, et pas que de consommation, sans doute le vrai sujet ambitieux. En prime, Thomas nous gratifie sur son blog de bonus qui prolongent certains des thèmes clés de son premier roman. C’est pour quand le deuxième déjà ?…

Les enjeux pour la presse locale

Dans la blogosphère comme ailleurs, la presse locale n’est globalement pas considérée au niveau du succès et d’influence qui sont les siens. Bien sûr, il est politiquement correct dans le microcosme parisien de se souvenir régulièrement que Ouest France reste le plus gros tirage de la presse quotidienne en France, que le choix de Chirac d’annoncer sa candidature en novembre 2004 dans la Voix du Nord n’avait rien d’anodin, que si on achète Libération ou Le Figaro à Paris, on reçoit "son journal" en province… Mais les décideurs parisiens ou internationaux continuent à s’intéresser en priorité à la presse nationale, notamment pour communiquer, en France. Même lorsque de vrais problématiques locales existent.

Alors que bon nombre de blogs s’intéressent aux médias, peu s’interrogent sur les médias régionaux et leur évolution. En cherchant un peu, j’ai trouvé deux blogueurs, Jeff Mignon sur Media Café et Benoît Raphaël sur Demain tous journalistes ?, qui défendent parmi d’autres sujets une presse hyperlocale vs une presse "service public" et les nouveaux champs qui lui restent à couvrir. Benoît nous informe au passage sur les médias locaux qui lancent des blogs, tels que Le Midi Libre et Ouest France, de l’opportunité que représente les Wikis pour cette presse. Ils soulèvent de vrais points de réflexion liés à l’évolution nécessaire de ces supports clés dans un contexte économique tendu et face à la montée en puissance des quotidiens gratuits et de l’info disponible en ligne.

A noter que ces deux blogueurs s’intéressent plus largement au journalisme citoyen, Jeff apportant le regard américain (il est basé à New York).

Le match de la semaine : le fond et les formes

Cette semaine aura vu se jouer une compétition médiatique autour de la promotion de 2 nouveaux magazines, déjà disponible en kiosque depuis jeudi pour l’un, dès lundi prochain pour l’autre. Un pic d’intérêt suffisamment rare pour être mentionné. Les raisons de cet intérêt reposent sur des motivations assez différentes.

                          Netizen Télé Showbiz

NETIZEN

Carte d’identité : mensuel, journal des “citoyens du net”, notamment destiné à “comprendre et décrypter la révolution blog”. Premier magazine du genre dans le monde, décrit comme un “ovni de la presse” par son équipe fondatrice. Rédacteur en chef : Cyril Fiévet. Edité par les éditions Astrolabe. Tiré à 85.000 exemplaires.

Outil promo : un blog des coulisses, conférences de presse et soirée de lancement, une équipe motivée et sur le pont : Fiévet en presse écrite et Ginistry en télé/radio (20h00 de TF1 notamment), des prescripteurs (les acteurs de la blogosphère) et l’agence de RP de Christophe. Un atout majeur : constitue un levier qui permet de surfer sur la “mode” des blogs en offrant aux médias une actu.

Qui en a parlé ? : tout le monde, un veritable buzz. Les agences de presse (dépêche AFP…), télé (TF1, LCI, Canal +, Public Senat…), radio (France Info, Europe 1…), presse écrite et internet (Le Monde, Libération, France2.fr, ) et bien sûr la quasi totalité des blogs qui comptent. Un véritable déferlement mentionné par Gilles Klein sur son blog.

TELE SHOWBIZ

Carte d’identité : Quinzomadaire, propose une “recette inédite et explosive” mixant programmes télé, actu showbiz et annonce de castings. Evolution du Magazine des castings.  Rédactrice en chef : Adriana Karembeu (dès le numéro 2). Edité par Fox Média. 0,95 Euros. Tiré à 350.000 exemplaires.

Outils promo : Adriana Karembeu ! (Site pas actif). Un atout majeur : à la croisée de 2 sujets qui cartonnent dans la presse française aujourd’hui (Magazine télé + Presse people)

Qui en a parlé ? : des dépêches d’agence (AFP, AP) et les reprises en ligne liées, des télés (+ clair sur canal, Fogiel…), quelques blogs et sites spécialisés (TVNews, A vos postes !, Blog Harry…)

AND THE WINNER IS…

Le match Netizen / Télé Showbizz, c’est aussi le match Cyril Fiévet / Adriana Karembeu. La victoire de Netizen, c’est aussi celle du fond sur les formes. C’est une victoire d’image, pas encore une victoire business : on peut craindre qu’il ne faille encore du temps pour que les annonceurs succombent aux charmes de l’intelligence avec autant d’entrain qu’à ceux d’Adriana (qui maîtrise ceci dit certainement parfaitement les rouages de la télévision slovaque).

MAJ 30/01 : un lien vers la vidéo de Plein Ecran sur LCI (merci Guillaume)+ la découverte dans mon bureau ce matin de Télé Showiz, très haut de gamme, digne, qualitatif, intelligent (non je rigole) avec Adriana en couverture qui a un peu gaulé la place de cette pauvre Magalie qui ne méritait vraiment pas ça. Vivement dans 15 jours pour le numéro 2…