Suspectes : mystère, audace et secrets

Suspectes_2 Quand on parle de mystère pour la nouvelle saga de l’été de M6 diffusée en mai (…), on pense surtout aux audiences. Qu’une production de cette qualité mobilise 5 millions de téléspectateurs en France, réalise un carton en Suisse et attise l’intérêt des chaînes internationales m’apparaît en effet comme un grand mystère. Quant à l’audace, elle va se nicher dans l’argument promo qui ose la comparaison avec les Desperate Housewives qui comptent pourtant quelques différences de taille : la série américaine prend largement l’avantage sur la qualité de l’écriture, des story lines, du casting, de la réalisation, du rythme, de la direction d’acteur et l’intérêt global de l’intrigue. Serais-je le seul à remarquer à quel point les suspectes jouent globalement faux ? Si on devait aller chercher une comparaison, c’est sans doute plus du côté de Sous le soleil qu’il faudrait aller voir. Les deux séries partagent d’ailleurs la même société de production Marathon. Quant aux veritables secrets, c’est du côté du site internet qu’ils faut aller les chercher avec un format intéressant pour prolonger l’"intrigue" de la série. Bref, on attend toujours la série française qui se hissera au niveau des productions anglo-saxonnes en affirmant une identité française. Seule la mini-série Clara Sheller s’est selon moi approchée de l’exploit à ce jour.

La série de l’année : Heroes

Heroes_cast_2

NBC vient diffuser le 23ème et dernier épisode de la première saison de la série dont tout le monde parle avant même sa diffusion en France. La fin de la saison 1 de Heroes ne se contente pas de clôturer proprement l’intrigue de la première saison, rebaptisée Volume 1, elle ouvre déjà largement le Volume 2. Suffisamment en tout cas pour mettre violemment à l’épreuve la patience de tous ceux qui sont devenus, dès l’épisode pilote, accros à LA série star de l’année.

Pourtant, sur le papier, Heroes avait tout pour déplaire : des gens ordinaires dotés de super pouvoirs doivent sauver New-York d’une explosion nucléaire. De quoi craindre le pire. Parmi la galerie de personnages : une pompom girl capable de se régénérer, une homme qui traverse les murs, un autre qui vole, une femme dotée d’une force surhumaine, une autre prenant la forme de qui elle veut, un enfant qui contrôle les machine, un japonais capable de maîtriser le temps et l’espace… A chaque épisode, un nouveau super pouvoir nous est révélé : celle qui a une oreille façon super Jamie, celui qui entend ce que les autres pensent, celui qui devient invisible. Evidemment, ils doivent faire face à un méchant très très méchant. 

Tv_guide_cover Alors pourquoi ça marche ? D’abord parce que l’écriture est exigeante, n’hésitant pas à perdre le spectateur pour ne lui livrer les clés que quelques épisodes plus tard. Ensuite parce que le ton est très noir, inspiré intelligemment des Comics américains qui impriment leurs traces dans l’intrigue (des comics révèlent le futur tout au long des épisodes) et même jusque dans les titres des épisodes, incorporés dans l’action (sur le sol, dans le sable…). Enfin, c’est une série adulte, violente et âpre, dont on peut craindre qu’elle ne subisse la censure de TF1 en France.

Comme il est dorénavant d’usage pour les séries, pour composer des personnages plus complexes qu’il n’y paraît, le casting est parfait, avec quelques stars en puissance. La presse américaine s’est jetée en particulier sur 3 d’entres eux : Hayden Panettière, 17 ans, héroine du premier arc "save the chearleader, save the world", Masi Oka, acteur et scénariste d’origine japonaise et Milo Ventimiglia, acteur depuis l’âge de 12 ans dont la coiffure est de train de devenir un must.

Claire_hayden_panettiere Hiro_masi_oka Peter_milo_ventimiglia_2

On peut s’attendre à les voir truster les couvertures de nos magazines français dans les semaines qui viennent.

On retrouve également de vieilles connaissances : Greg Grunberg, ex Alias, Adrian Pasdar, ex Profit et Desperate Housewives, Jack Coleman, le deuxième Steven de Dynastie il y a 25 ans, Tawny Cipress, notamment vue dans NYPD Blues, Leonard Roberts, souvent vu en particulier dans 24 heures chrono, Les Experts et NCIS, ainsi que les guests stars Malcom McDowell et Eric Roberts.

Matt_greg_grunberg Nathan_adrian_pasdar Simone_tawny_cipress

Outre Masi Oka, effectivement irrésistible dans son personnage Hiro, les acteurs que je trouve les plus marquants sont Ali Larter, Sendhil Ramamurthy et Zachary Quinto, pas uniquement pour leurs atouts physiques.

Niki_ali_larter_2 

Ali Larter est absolument fracassante dans un double rôle difficile qui l’amène même, dans le 21ème épisode, à jouer 3 personnages différents dans la même scène. C’est pour moi la révélation incontestable (doublée en VF par Caroline Maillard…).

Mohinder_sendhil_ramamurthy

Sendhil Ramamurthy interprète l’un des rares personnages ne disposant pas de superpouvoir, il est d’origine indienne et met une intensité incroyable dans les scènes qui sont pourtant souvent les moins fortes de la série.

Syler_zachary_quinto

Zachary Quinto, ancien mannequin déjà vu dans Charmed, a la lourde tâche d’incarner LE méchant mais la délicatesse d’y injecter des lueurs d’humanité juste avant de redevenir absolument terrifiant.

Heroes déboule en France sur TF1 cet été, pour en savoir plus, allez voir la page Wikipedia, très complète, qui indique notamment les nombreux sites francophones déjà consacrés au phénomène.

Le choc Heroes

Il faut s’y attendre. La folie Heroes passera par la France sur TF1, probablement en prime time le samedi soir, à partir du mois de septembre. Tous ceux qui ont eu la chance de voir la série de l’année, diffusée aux US sur NBC, sont sous le choc. Peu de risque que la série passe inaperçue chez nous, il y a même fort à parier que de nombreuses marques tentent de surfer sur son succès. Très inspiré des comics des années 50, l’ensemble des 20 épisodes de la première saison déjà diffusé présente l’extraordinaire avantage de se révéler de qualité égale, ce qui ni Prison Break, ni Desperate Houswives et encore moins Lost n’avaient réussi à faire. J’attends le 23ème et dernier épisode de cette saison 1, diffusé le 21 mai, pour une review complète. Et nous sommes plusieurs à avoir une théorie pour ce très attendu dernier épisode (voir la vidéo). On sait déjà que l’ensemble des personnages y seront pour la première fois tous réunis.

                         

Cosmos 1999

C’était la série que je ne manquais sous aucun pretexte le samedi après-midi, dans "Samedi est à vous" puis l’année suivante dans "Temps X". Déjà un peu bizarre à 6 ans, j’étais amoureux de Sandra, la petite brunette insignifiante que personne ne remarquait parce que je trouvais Barbara Bain -l’héroïne officielle-toujours hallucinée (en fait, elle avait dans sa palette de jeu autant d’expressions qu’un calamar géant en pleine sieste). J’ai gardé en mémoire deux épisodes en particulier, un avec une araignée géante qui bouffait tout le monde, l’autre où les héros régressaient en hommes/femmes préhistoriques et se bouffaient entre eux. J’avais tellement eu les jetons que j’avais fini dans les jupes de ma mère.

Bien sûr, aujourd’hui, je trouve ça kitchissime, totalement niais, mal joué et pourtant, je ne peux pas le trouver totalement sans intérêt. Et 30 ans plus tard, en revoyant un épisode sur youtube, j’ai enfin compris pourquoi je trouvais qu’ils parlaient tous bizarrement : le doublage était de toute évidence réalisé au Quebec (bizarre pour une série anglaise). Au cas où je ne serais pas le seul nostalgique, le générique pour le plaisir.

Le secret de l’efficacité des séries US : le cas Desperate Housewives

DhwLa troisième saison se révèle souvent un cap difficile, même une très bonne série s’expose inévitablement  à la lassitude et l’essoufflement.  A mi-parcours de diffusion aux Etats-Unis (il faudra attendre au moins septembre 2007 en France sur Canal +), Desperate Housewives réussit cette année le pari de faire beaucoup mieux que la saison 2 mais surtout encore mieux que la -pourtant excellente- première saison.
La série continue au passage à illustrer la force des productions américaines qui savent jouer sur l’efficacité redoutable d’une construction systématisée. Un cadre qui, au lieu d’imposer une rigidité, rythme chaque épisode, plante des jalons et installe le spectateur dans le confort, permet d’injecter plus de folie dans l’histoire et offre des signes de reconnaissance pour ses fans. Et surtout, un format répétitif qui rend possible, ponctuellement, le bouleversement des habitudes en proposant des épisodes exceptionnels qui marquent les esprits. Je vous propose donc un voyage au cœur de la mécanique DHW, illustré d’exemples puisés dans l’excellente cuvée 2006/2007.
Les lignes qui suivent lèvent le voile sur quelques secrets de cette dernière saison (spoilers) et sont du coup réservées à ceux qui l’ont déjà vue ou qui veulent en savoir plus en avant-première au risque de se gâcher le plaisir de la surprise. On s’arrêtera notamment sur l’épisode 7 qui constituera probablement le jumptheshark (point d’orgue) de la série.

Continuer la lecture de « Le secret de l’efficacité des séries US : le cas Desperate Housewives »

David Nolande bientôt sur France 2

Si vous faîtes partie des nombreux fans de James Bond qui ont foncé au cinéma depuis mercredi dernier pour découvrir Casino Royal, vous avez certainement remarqué une bande-annonce pas comme les autres.

David Nolande, c’est mieux que la première bande-annonce diffusée au cinéma pour promouvoir une série télé. C’est aussi, après Clara Sheller, la première série française à supporter la comparaison avec une série américaine. J’ai eu la chance avec quelques blogueurs de découvrir en avant-première (si on exclut la Belgique qui l’a déjà diffusé) le premier et le dernier épisode de la saison qui sera diffusée à partir du 6 décembre sur France 2.

Sans vouloir pousser trop loin le jeu des comparaisons et sans rien révéler de l’histoire (Wikipedia s’en charge), il y a dans David Nolande un peu de Dead like me et Demain à la une pour l’histoire et sutout de Carnivale pour l’ambiance. Et c’est un énorme compliment. En France, c’est sans doute du côté de Belphégor qu’on peut chercher des points d’inspiration, pour sa dimension Thriller Fantastique.

Auréolé de trois prix lors du dernier Festival de Saint Tropez, la série bénéficie de plusieurs atouts. D’abord une distribution qui tient vraiment la route, portée principalement par Frédéric Diefenthal (excellent et déjà dans Clara Sheller et Belphégor version ciné) et Jean-Louis Foulquier. Ensuite, le direction de la photographie, assurée par José Gérel, réussit à créer l’atmosphère envoutante recherchée avec une vraie identité (voir les images © José Gerel). La réalisation de Nicolas Cuche innove indiscutablement, avec plus ou moins de bonheur, mais avec une patte clairement reconnaissable. La série réussit le tour de force de passer l’examen du premier épisode, traditionnellement et logiquement censé présenter les personnages et planter l’intrigue, avec un rythme rarement vu ailleurs. 

David Nolande 1David Nolande 2David Nolande 3

Bien sûr, on regrettera que la production et le scénariste (Joël Houssin) ne se soient pas imposés dès l’écriture les mini-cliffhangers qui jalonnent les séries américaines : c’est l’un des éléments clés de l’efficacité anglo-saxonne qui constitue le seul avantage des coupures publicitaires imposées toutes les 15 minutes aux US. Ceci dit, un cliffhanger tout court en fin de chaque épisode aurait ajouté à l’intérêt de la série.

Même si c’est plus difficile à juger sur 2 épisodes qui se trouvent en plus être le premier et le dernier, il m’a manqué le cadre qui fait la force des séries américaines : une construction systématisée avec des gimmicks récurrents (les cartons des archives de Cold Case, la ligne rouge des événements sur le tableau de FBI portés disparus, les canards en papier de Prison Break, la phrase définitive qui précède le générique des Experts, le coup de massue qui précède celui d’Urgences, les post-it de Dead Like Me…) : ils participent à la mythologie d’une série et permettent surtout de casser ponctuellement ce cadre au cours d’épisodes exceptionnels.  

David Nolande sera diffusé chaque mercredi soir à raison de 2 épisodes à partir du 6 décembre sur France 2. Laissez-vous happer et faites vous votre opinion, vous ne risquez rien : la production des 8 prochaines épisodes est déjà lancée.

Classements net et TV

Le classement des vidéos les plus vues du mois sur YouTube illustre particulièrement bien la diversité des contenus de la plateforme mais démontre également le rôle moteur qu’elle joue dans la buzzosphère internationale. Le top 3 est composé de vidéos vue chacune plus de 2 millions de fois en moins de 3 semaines.

YouTube Nov 06

La vidéo du moment n’est pas encore dans le classement mais devrait se retrouver dans le top 3 le mois prochain, elle s’initule “Subtitles” et vaut le détour.

Derrière le chaton qui s’endort (craquant mais très vidéo gag), on trouve le spot tourné par Michael J Fox, atteint depuis 10 ans de la maladie de Parkinson, en soutien à Claire McCaskill, candidate démocrate dans l’état du Missouri. Un véritable appel politique ayant déjà largement fait le tour du monde, controverse à l’appui, donnant ainsi une visibilité incroyable à une candidate dont nous aurions sans doute assez peu entendu parlé. En 3ème position, on assiste à une belle mise en abyme avec les créateurs de YouTube qui se frottent très ouvertement les mains de la juteuse vente de leur bébé à Google en s’adressant à la “YouTube Community”.

Du côté de la télé, la France est comme prévu tombée sous le charme de Prison Beak, permettant à M6 de battre ses propres records d’audience. Mercredi denrier, plus de 6,7 millions de téléspectateurs étaient scotchés devant les aventures de Wentworth et ses camarades de jeux. A noter que mercredi prochain, devant le succès incroyable de la série, M6 a la bonne idée de proposer tout de suite après le dernier épisode de la saison 1, le 1er épisode de la saison 2 en cours de diffusion aux US. Une bonne façon de démontrer que la série est capable de rebondir sur une nouvelle intrigue très différente. En prime, un documentaire sur la série. On parie sur 7 millions de téléspectateurs pour M6 ?

Aux US, les séries stars font toujours le plein. Desperate Housewives maintient un excellent niveau en saison 3 alors qu’on craignait l’essouflement en saison 2, la franchise CSI / Les Experts continue son parcours exceptionnel avec des audiences quasiment aussi fortes pour les 3 versions (Las Vegas, Miami et NY). Grey’s Anatomy confirme son exploit en gardant la pôle position. A noter le carton absolu de Dancing with the Stars dont la version française présentée par Anthony Kavanagh a fait un flop cet été sur France 2 et les belles performances de Criminal Minds/Esprit Criminel, excellente série injustement ignorée par les spectateurs français.

TOP 10 séries US 16 octobreTOP 10 séries US 23 octobre

A noter que les séries ne sont pas diffusée sur un rythme hebdomadaire aux US, ce qui explique par exemple l’absence de Grey’s Anatomy dans le tableau la semaine du 23 octobre. En ce qui me concerne, pas de bouleversement majeur dans mon top 25 à l’exception de 3 petits nouveaux à y ajouter : Heroes, Brothers & Sisters et Ugly Betty. Bientôt sur TF1.

Jeu pour sérievore cadeau à la clé

Si vous êtes ici c’est que vous aimez les séries (ou que vous avez tapé "intelligence de Bigard" sur Google mais j’ai peur que vous soyez déçus). Et j’ai déjà pu remarquer que certains d’entres-vous sont des joueurs. Comme je suis pas le dernier pour la rigolade (Bigard sort de ce corps) et que je dois me résoudre à abondonner toute parcelle d’intelligence qui ne serait pas exclusivement dédiée à mon job pendant encore quelques jours (oui je reste optimiste), j’ai pensé qu’un petit concours détendrait tout le monde (enfin moi ça me détend). Je vous propose de récompenser le premier qui me dit de quelle série (facile) et de quel épisode de cette série (là ça rigole moins) est tirée la photo ci-dessous.

Srie_mystre   

Pour la récompense, j’hésite… D’autant qu’il y a plusieurs niveaux de victoire possibles. Je me lance :

  1. Si quelqu’un trouve les 2 réponses : je promets une semaine de notes sans aucune parenthèse
  2. Le premier qui trouve la série : une photo dédicacée
  3. Le premier qui trouve l’épisode : je lui envoie le DVD de Syriana que j’ai enfin regardé et que j’ai juste adoré.

Knots Landing / Cote Ouest ou les ravages du temps

Pour tous ceux qui penseraient que les hommes et les femmes égaux devant le temps qui passe à Hollywood, jetez un oeil sur le casting de Côte Ouest (Knots Landing) 25 ans plus tard (patientez jusqu’à la fin de la vidéo). Donna Mills et Nicolette Sheridan -futur Edie de DHW- s’en sortent un poil mieux que William Devane et Ted Shackelford, vous êtes prévenus. Sujet que les acteurs semblent prendre avec humour.

Mon goût exclusif pour les séries de qualité m’étant venu sur le tard, j’avoue avoir été accro à cette série dont j’ai vu l’intégrale. L’épisode de la mort de Laura a eu un effet sur moi quasiment aussi lacrymal que celui où Mary devenait aveugle dans La Petite Maison dans la Prairie (qui obtient pourtant facilement un 11 sur une échelle de 1 à 10 de l’épisode le plus lacrymal de ma mémoire télévisuelle). Enfin un peu comme tous ceux de ma génération, sauf que moi j’avoue.

Pour les nostalgiques, un bêtisier sous-titré (diffusé sur Fox Life). Et pour ceux qui ne seraient pas gueris, la solution est sur Dailymotion avec un groupe dédié et plein d’épisodes dedans.


Le bêtisier de COTE OUEST
Vidéo envoyée par KRISCAL