Le CV raconté (mis à jour)

Si toutes mes aventures professionnelles ont parsemé ce blog depuis 2005, pas forcément simple de s’y retrouver parmi la diversité des sujets traités. J’ai donc réintégré ici dans un format plus linéaire 30 ans d’aventures pros.

De mes études marquées par la biochimie et la communication, je me suis surtout arrêté sur les stages, en particulier celui qui m’a amené à vivre plusieurs mois dans l’univers de la musique, chez Delabel. En revanche, mon détour par le service militaire m’a suffisamment marqué pour que je le raconte plusieurs fois ici. Si j’ai osé la photo en treillis, je n’ai jamais dévoilé le look jeune cadre dynamique de l’époque, déjà sans cravate, que je m’étais créé.

De mon premier vrai travail, au sein de l’agence Kingcom, j’ai retenu les pratiques d’avant la technologie mais je n’ai pas encore raconté la superbe aventure avec les 60 ans des briquets Zippo ni la joie de lancer une marque de lingerie féminine (Vanity Fair) auprès des journalistes modes de la presse féminine dont certaines sont devenues des amis pour longtemps.

C’est la sortie d’un film qui a été l’occasion de me replonger dans mes années Kodak, je ne suis pas sûr qu’on y mesure à quel point j’ai été chanceux de vivre ces années là. Sauf peut-être quand je passe en revue les exceptionnels voyages que la fonction m’a amené à vivre. Et pour une raison indéterminée, je fais l’impasse sur le lancement à Londres des films APS Advantix avec Carla Bruni (pas encore Sarkozy) dans une robe très photographique.

De mes 3 années en charge des RP Europe pour Thomson multimedia, aucune trace. Si je n’ai pas particulièrement apprécié la pression politique permanente, j’y ai rencontré des gens exceptionnels et développé ma phobie de l’avion qui m’amenait chaque semaine dans un pays d’Europe différent. Encore un sujet à creuser donc. Je garde en tête le lancements de téléviseurs créés par de grands designers tels que Matali Crasset (et Starck avant elle).

De mes années agence, chez Ketchum puis Ogilvy, je ne me suis arrêté que sur les formations, avec l’Advanced Management Program d’Omnicom et son rebond, puis le SMP côté WPP. De la période Ketchum, je n’ai raconté que ma pire expérience professionnelle pour un client de l’époque. En revanche, rien sur les moments incroyables que m’ont fait vivre des marques exceptionnelles : côtoyer Pixar époque Steve Jobs (sauf une mention à la fin de ce billet), l’arrivée de Starbucks en France ou les 75 ans de la montre Reverso de Jaeger Lecoultre dans les jardins du Musée Rodin pour n’en citer que quelques-uns.

Chez Ogilvy pendant 14 ans, j’ai eu la joie de relancer le business RP de l’agence, piloter sa communication, diriger le réseau français et européen d’expert en social média, développer l’offre « contenus » et assurer la fonction de référent com de crise…

Si j’ai raconté l’expérience incroyable qu’ont été les same sex marriage réalisés pour Google en hangout, il manque quelques-uns des moments incroyables que j’ai vécu.

D’abord avec les pandas : pour la ville de Chengdu en Chine en accompagnant l’arrivée en France de 2 pandas au Zoo de Beauval, en recouvrant l’esplanade de Beaubourg de pandas pour le WWF. Mais aussi (rien à voir) avec George Clooney pour la sortie de son film Monuments Man. Il y a eu cette expérience marquante pour Water for Africa.

De toutes mes années de gestion de crise, je ne peux pas dire grand chose. C’est pourtant souvent de ce côté que les expériences les plus fortes ont été vécues. Sans que ce soit de la crise, je garde une affection particulière pour la contribution à la réunion des 1000 maires du monde entier à la Mairie de Paris dans le cadre de COP 21… 3 semaines après les attentats du 13 novembre 2015. Fort, émouvant, difficile, passionnant.

En 2018, j’ai décidé qu’il fallait donner un nouvel élan… en commençant par un congé sabbatique beaucoup plus productif que prévu. J’en ai fait le bilan. Au retour, je me suis lancé dans l’entreprenariat en devenant consultant indépendant dont j’ai assez vite parlé, à chaud. L’accueil a été très touchant et inattendu pour moi. Depuis, une crise sanitaire est passée par là mais l’activité se porte étonnamment bien, sans visibilité long terme mais avec une activité qui reste au final soutenue. En parallèle, je me suis lancé dans l’enseignement pour les Masters de l’INSEEC et j’ai créé un podcast sur les séries que je continue à produire et animer.

Rendez-vous dans quelques années pour la prochaine mise à jour (il me tarde de lire, ahah).

La valeur de l’information passée au crible de l’Info Lab par L’Express

Avec Info Lab, l’Express lance un grand projet de réflexion portant sur le rôle de l’information dans la socio-culture française. Au centre : une étude sur les tendances de consommation de l’info, réalisée avec Iligo sur une base quanti et quali, qui a le mérite de rationnaliser et mettre du sens derrière de nouveaux enjeux pour tous. En gimmick, une expérience de « privation de l’information » malheureusement étendue à tout type de média, moins riche mais plus ludique notamment pour les participants, étudiants sur-connectés de Sciences po et du Celsa. Le tout est disponible sur une plateforme qui égrennera de nouvelles informations et permettra de prolonger le débat tout au long des prochaines semaines.

Without information, are we nothing ?

Les grands enseignements de l’étude cristallisent des éléments que tous les acteurs de la communication et des médias ont pu constater sans toujours les objectiver. C’est désormais chose faite, au moins en partie.

Etude sur les tendances de consommation des Français par L’Express – Infolab J’ai choisi de n’en retenir ici que quelques éléments saillants qui me semblent les plus signifiants.

L’information joue une rôle de lien social, y compris d’intégration sociale, absolument clé. Mais le volume d’information et la multiplicité des voies d’accès a créé une spirale pas si simple à comprendre : la tendance lourde de la consommation de type « fast news », tout au long de la journée, en temps réel impliquant une uniformisation, sans l’exposition claire des faits ni l’analyse qui va avec, provoquent contre toute attente une augmentation subtancielle de l’exigence du consommateur.

Pour qui a déjà passé une journée à lire les commentaires du Figaro.fr ou d’autres grands médias en ligne sur des sujets d’actualité, cette « altérité qui permettrait de mieux qualifier l’information » devient un évidence : le lecteur attend qu’on lui donne les clés pour comprendre avant de débattre des points de vue. C’est une exigence que la presse sur le web ou en application mobile a du mal à relever, peut-être parce qu’elle se marie relativement difficilement avec le « marketing de l’information », par ailleurs assez bien traité dans l’étude.

La vraie question serait donc peut-être : With too much information, are we nothing ?

L’engagement, nouvel enjeu des marques média ?

C’est l’une des conclusions de l’étude qui précise les chiffres d’autres cabinets d’étude -type Forrester : l’activation de l’information est pilotée en ligne par des « producteurs » (32%) et « commentateurs » (46%), en majorité des hommes de plus de 35 ans. On note au passage que, contrairement à une idée reçue,  l’urgence de l’information est davantage ancrée chez les plus de 35ans que chez les « digital native ».

Ces acteurs participatifs fondent une « économie de l’attention » dont la mesure d’impact ne relève plus du temps passé sur un média mais de l’engagement d’un individu avec celui-ci. Ce qui exige sans doute que le média accepte de s’engager en retour, par exemple, en faisant « vivre un article », en prenant acte des commentaires dans un format rebond. Ce qu’on constate objectivement assez peu à un moment où une info en chasse une autre devant des lecteurs commentateurs qui demandent qu’on les entende plus, en vain.

L’une des voix proposée par l’étude est de structurer -et sans doute assumer- l’info telling comme nouvelle approche de l’information qui va mériter un approfondissement… et sans doute une confrontation de points de vue.

Pour progresser : débattre et s’engager

A entendre une partie de l’équipe en charge -Françoise Fassin, Directrice Marketing et Laurent François, Responsable Marketing et Développement- commenter l’étude, la volonté de lancer une réflexion commune pour redonner à l’information une valeur qui a tendance à se perdre, apparaît comme une volonté farouche, sans ambiguité. Leur enjeu est de replacer la fonction des médias au service des marques. Commencer par replacer la fonction de l’information dans la société est une bonne idée, ambitieuse, qui doit être suivie par d’autres pour aboutir à des évolutions concrètes.

Chacun peut participer donc profitons : il suffit de visiter le blog, de commenter, approter sa pierre à l’edifice, oser le débat constructif pour combler une consommation d’information dont la rapidité ne doit pas cacher l’exigence.